Une lettre de M. Ie Gouverneur de la Province con- cernant Ie monument h élever au Roi Léopold I". Prise pour notification. Une lettre du Bureau de bienfaisance par rapport la distribution de painetd'argent faite a l'occasion de la mort du Roi et de l'a vénement de son successeur au tróne. Cette double distribution a exigé la somroe 1,002 francs. L'administration charitable fait valoir que cette somme dépasse les chiffres alloués par son budget et prie Ie Conseil communal de lui accorder un subside de 501 francs. Cette demande est envoyée a l'exa- men de la 1" commission, qui s'en occuperalorsqu'elle examinera la comptabilité du Bureau de bienfaisance. Le Conseil donne un avis favorable la venie pu- blique de sapins dans les bois des Hospices, soumis au régime forestier. Le cahier des charges est dressé conformément aux précédents toutes les pièces sont en règle. La vente se compose de 2360 sapins divisés en 129 lots et esti- més a la somme de 2,939 francs. Le Conseil arrête définitivement leróle pour Ia taxe provinciale sur leschevaux, bêtesa cornes etmoutons. Aucun changement n'est survenu Depuis la confection du róle pour la taxe sur les chiens, une reclamation a été faile Un chien déclaré est décédé depuis. Pauvre béte I M. le bourgmestre interprétant I'art. de la loi dans le sens le plus large, croit qu'il faut distinguer entre le róle primitifet le róle definitif et propose de faire droit a la reclamation. L'honorable magistrat ne veut pas sans doute que l'Hótel—de-Ville, a l'exemple de l'Eglise, spécule sur la mort. Le propriétaire du mal- heureux trépassé pourra done se livrer l'aiseaux ma nifestations de sa douleur, sans qu'il lui en coüte de l'argent. Combien d'héritiers en feraient volonliers autant La 1" commission a examiné le budget 1866 de PAcadèmie des Beaux-Arls et de l'Ecole profession- nelle. Le rapporteur fait d'abord l'hislorique de la réorganisation de l'Académieet de la création de l'E cole professionnelle. Les négociations ont été longues, la correspondance est volumineuse. Le 2 avril 1864 Ie Conseil décidait en principe la création d'une Ecole professionnelle le ministre de l'intérieur informé de cette resolution répondit que les frais d'installation des bêtiments seraient charge de la ville, mais que le gouvernement interviendrait dans les frais annuels, en même temps il promit un subside de 2,000 fr. pour l'Ecole professionnelle. L'académie des Beaux-Arts en recut un de 1.500 fr. Les conditions mises par le gouvernement a l'oclroi de ce subside sont 1" Que le règlement organique soit approuvé par lui 2° Qu'il ait une part dans la nomination du Con seil de surveillance 3° Que le personnel enseignant soit agréé par lui 4" Que la comptabilité comptes, budgets, etc., soit soumise a son examen. 5* Qu'il ait droit d'inspection dans l'école. Les travaux d'appropriation furent terminés en oc- tobre 1865. Un peu plustard, sinousavons bonne mèmoire. Un avis fut même placardé annoncant que l'ouverture des cours ètait retardé et la raison c'est qu'on avait tiré la vache par la queue, selon la loua- ble habitude de ce pays-ci. Fermonsla parenthèse. La dèpense occasionnee par ces travaux futde7,000 francs. Un inspecteur est venu visiter notre Académie. Local, ameublement, personnel enseignant, lout aété trouvésatisfaisant. Le programme tracé pour les étu des ne pourra être mis en pratique que progressive- ment. L'enseignement des deux premières années sera commun a lous les élèves; a parlirde la troisième.les cours se diviseront en deux sections artistique et industrielle. Passant au reglement, le rapporteur pro pose de le modifier dans le sens des instructions mi- nistérielles. Ces instructions portent d'abord sur les matièresen- seignées qui seront inscrites au programme séparé- mentpour chacune des deux sections,ensuile sur la for mation de la commission administrative que leministre propose de composer, comme dans les aulres locahtès, de 7 membres, dont trois désignés par le Conseil com munal, deux par 1$ gouvernement et deux par la dè- putation permanente Ie Collége échevinal insisle pour le nombre dix dont, selon lui, le besoin se fait sentir a Ypres, probablement par la raison péremp- toire que dix lampions éclairent plus quesept. A ce propos, nous faisons la reflexion que la moitié des siéges, au sein de la commission de 1'Académie, est oc- cupée par la même familie. Grande familie a coup sur, celle qui peutoccuper tant de fauteuils ici et ailleurs! Et pour peuqu'elle possède le monopoledes lumières, comme elle a déja celui du dévouement, du désinté- ressementet de tant d'autres excellentes choses trop longues a énumérer, la commission administrative de l'Académie en particulier doit être fameusement éclairée. Done, le Collége échevinal tient pour dix quatre nommés par le Conseil communal, quatre par le gouvernement, deux par la deputation permanente, sous la présidence d'honneur de M. le bourgmestre. II propose en outre qu'on prie, en lémoignage de re connaissance pour les services rendus, la commission actuelle de rester en fonctions jusqu'au 15 aoüt 1869. Le sortdésignera alors la première moitié sorlante et la commission sera ainsi renouvelée de trois en trois ans. Bien entendu que les membres sont rééligibles. La commission nommera dans son sein un président, un trésorier, un directeur qui pourra remplir en mê me temps les fonctions de secrétaire. Le directeur sera chargé de présenter un rapport annuel a Ia com mission qui l'enverra, avec ses observations, au Conseil communal qui l'enverra au ministre de l'inté rieur. Abraham genuit Isaac. Isaac aulem genuit Jacob. Jacob aulem genuit Judam et fratres ejus. Sur les conditions et l'êge d'admission des élèves, un membre a proposé une exception en faveur de ceux qui dénotent des aptitudes préqoces. Cette proposition a été écartée comme étant d'une application rare et difficile. On aurait pu ajouter qu'elle ouvrait une nouvelle porte a l'arbilraire. Pour être admis parmi les élèves de l'Académie, il faudra être êgé de 12 ans au moins, connaitre la lecture, l'écritureet lesquatre régies d'arithmétique. i L'exclusion sera prononcée par Ia commission ad ministrative sur l'avis conforme du directeur. Telles sont en substance les principales données du rapport dont le Conseil adopte les conclusions, en même temps que le nouveau règlement, l'unanimité des membres présents, a ('exceptionde M. Vanalleyli nes qui émet un vote négatif. Le rapporteur passe a l'examen du budget. Pour la section artistique, les recettes s'élèvent fr. 5,559 35 et les dépenses a la même somme. Pour la section professionnelle, le^ recettes a fr. 7,659 00, les dépenses a fr. 8,650. Par conséquent, un deficit de t ,000 francs qu'on espère combler avec le subside de la Province. La commission administrative fait reinarquer que le budget de l'Académie des Beaux-Arts ne présente ni exédant, ni déficit, le Conseil communal ayantac- cordé des subsides jusqu'a concurrence de l'extinction de la dette des exercices antérieurs. Parmi lesdépenses^e cette Académie, nous remar- quonsd'éclairage qui cofite environ 5 c. par bec et par heure, la création d'une place de surveillant, 100 fr. pour objets aux élèves nécessiteux. Les travaux d'ap propriation pour cette Académie ont coütè 1,350 fr. Parmi les recettes figurent un subside de la ville de 2,000 fr. et un autre de l'Elat de 1,500 fr. Pour l'école industrielle les travaux d'appropriation, le placement du gaz, etc., ont absorbé un capital de 3,650 fr., qui a été couvert par un subside extraordi naire de la ville. Parmi les recettes ordinaires.nous trouvons un sub side de l'Etat de 2,000 fr., un autre de ia ville du même chiffre et un troisième de 1,000 fr. que la com mission espère recevoir de la province. Parmi les dépenses se trouvent le chiffre de 1,650 desliné l'achat d'instruments de physique et autres, de même que celui de 300 francs pour objets aux élè ves nécessiteux. Le Conseil adopte l'unanimilé des deux budgets etlève sa séance sans dólibèrera huis-clos Événe ment bien extraordinaire III Chronique des Conférences. La tragédie francaise au xvium" siècle s'inspire de l'antiquité et de Shakespeare M. Bancel l'étudie dans les trois principaux tragiques du siècle Voltaire, Ducis, Marie-Joseph Chenier. Voltaire fait OEdipe d'après Sophocle qu'il veut corriger et qu'il n'arrive point a égaler d'apres Sha kespeare, il fait Jules César, Zaïre, compose dans le goüt anglais, comme il dit, Bru us et Eryphile, et demeure en-dessous du grand poète. L'exil de Voltaire en Angleterre lui avail, on le sait, fait apprècier Shakespeare il se propose de le faire aimer a la France et y réussit si bien que, jaloux de son suceès, il finit, a propos de ia traduction de Le- tourneur, par dire Je regrette d'avoir fait con naitre a la France eet ivrogne de Shakespeare. Voltaire a beau faire, l'élan est donné tout le monde veut faire du Shakespeare. Ducis essaie son tour. Physionomie originaleque celle de Ducis I M. Ban cel s'est complu a esquisser non-seulement le poète, mais l'homme, et vraiment l'homrae en vaut la peine au milieu du xvin-" siècle, il fait de la Bible el d'Ho- mère sa lecture préférée; lui, indépendant, libre d'allures, il ne recherche aucune faveurenthousiaste de la révolution, il la renie dès qu'elle s'oublieon viont alors l'engager fabe des tragédies ii Helasl répond-il, la tragédie court les rues; si je mets Ie pied hors de chez moi, j'ai du sang jusqu'ü la cheville; j'ai vu trop d'Atrées en sabots pour oser en mettre sur la scène. Plus tard, le général Bonaparte veut l'apprivoiser M. Villemain raconte cette tentative en termes char mants Un jour dans une réunion brillante, il l'aborda, comme on aborde un poète, par des compliments sur son génie ses louanges n'obtiennent rien en retour. II va plus loin, il parle plus nettementil parle de la nécessité de réunir toutes les cèlébrités, toutes les gloires de la France, autour d'un pouvoir réparateur .- même silence, même froideur enfin, comme il insis- tait, Ducis, avec une origrnalitó toute shakespea- rienne, lui prend fortement Ie bras el lui dit Gé néral, aimez-vous Ia chasse? Gette question inat- tendue laisse le général embarrassé. Eh bien, si vous aimez la chasse, avez-vous chassé quelquefois aux canards sauvages c'est une chasse difficile, une proie qu'on n'attrappe guère, et qui flaire de loin le fusil du chasseur. Eh bien, je suis un de ces oiseaux, je me suis fait canard sauvage. Et en même temps il fuit a l'autre bout du salon, et laisse le vainqueur d'Arcole et de Lodi fort étonné de cette incartade. Brochait sur toutes ses qualités son enthousiasme pour Shakespeare; enthousiasme, dit M. Bancel, qui tient a l'amour de la nature et de la vérité, car Sha kespeare. est le haut justicier du xvi"* siècle et l'ar- dent defenseur du droit. Ducis emprunle au grand Will,Macbeth, Hamlet, Othello, Jean sans terre, le Roi Lear. Le sachant si résolu, on pourrait croire que rien n'arrêtera son audace et qu'il marchera, sans s'en écarter jamais, sur les traces de son maltre. Illusion Ducis a une fougue recliligne, il taille Shakes peare en espalier. M. BaDcel compare son Macbeth celui du mailreainsi son auditoire a eu la bonne fortune d'entendre commenter de nouveau le chef- d'eeuvre du prince des poètes, et cette étude n'a point offert un attrait moins grand que la première. L'exposilion de Shakespeare, on se la rappelle les Sorcières, toute cette terreur, leurs predictions, l'am- bition qui germe au coeur de Macbeth. Chez Ducis, l'exposilion, vous la devinez un Roi et son confident? nalurellemenl; fort bien élevés tous deux du reste. II s'agit entre eux d'une sorcière, Mm" Iphyctone, qu'on ne voit pas, mais qui effraie bien un peu le roi, quelqu'esprit fort qu'il soit. Les sorcières apparaissent toutefois.... dans un songe I Et voila Ducis sauvé I il a transporté les sor cières sur la scène francaise Suivez les deux poètes et voyez combien Ducis est inférieur a son modèle la scène du meurtre, le dé- sespoir de Macbeth, la création de Lady Macbeth, de venue chez Ducis, Frédégonde, le bauquet, sont mulilés ou relranchés dans la tragédie francaiseet puis, ces détails charmants que !e doux cygne de l'Avon répand a profusion dans son oeuvre ne se re- trouvent point dans la copie. Quand Duncan entre dans le chêteau de Macbeth; oü il doit trouver la mort, il dit Banquo La position de ce chêteau est charmantel'air- pénèlre lègèrement et doucement nos sens déli- cats. Et Banquo Cet hóte de l'été, le martinet, qui hante les temples, prouve, par sa chère presence, que l'haleine du ciel embaume amoureusement ces lieux; pas de saillie, de frise, d'arc-boulant, de coin favo rable, oü cet oiseaun'ait suspendu son lit et son ber ceau fécond. J'ai observé qu'oü cet oiseau habite et multiplie, l'air est très-pur. Acceptant l'augure de l'hirondelle, Duncan franchit le seuil hospitalier. Vous chercheriez vainement ces beautés chez Ducis le magnifique épisode de l'exil disparalt également Qu'est devenue cette immortelle scène oü Rosse annonce a Macduff que Macbeth a fait tuer sa femme et ses enfants

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 3