JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEIENT
ïiHVES, iii manche
Quatrième année. ft0 10.
11 Wars
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Paraissant le dimanche.
puix d'aboiheiiient
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II, l.n réforine electorale.
On nous rendra cette justice que, dans I'examen
auquel nous nous sommes livrés du projet de réforme
électorale présenté par le gouvernement, nous n'a-
vons pas cherclió exagérer l'irnporlance du mou
vement rèformiste auquel le programme de M. De-
champs a servi de point de depart. Nous avons été
des premiers a reconnailre, au contraire, que ce
mouvement n'avait pas, dés l'origine, acquis un ca-
ractère degénêra'ilé lel que le gouvernement fütob.ligé
de le considerer cornme une mise en demeure. S'il est
vrai, en effel, que des meetings, des associations po-
liliqueset un certain nombre de Gonseils communaux
ont élevé Ja voix en faveur d'une réforme électorale,
ilesl incontestable, d'aulre part, que la très-grande
inajorité des associations et des communes n'ont ré-
vèle, d'aucnne facon, le besoin d'une semblable ré
forme. Le ministère pouvait done, s'aulorisant de ce
silence a peine trouble par quelques voix discor-
dantes, nier la nécessité de modifier notre régime
electoral el combattre la proposition de M. Gudlefy.
Le ministerie en a jugé autrement. Que son projet
soil une neuvre de pure spomanèité ou qu'il lui ait été
inspiré par la crainte de voir triompher la proposition
du representant de Bruxelles, il importe pru. L'es
sen tie I, e'est qu'il en a presenté un et que, par ce
fail, il s'esl enlevé tout moyen de contester la neces-
sité d'une rcforme.
La nécessite d'unc rcforme ainsi reconnue, quel de-
vait ètre le but a poursuivre par Ie gouvernement?
Evidemment de donner satisfaction a cettx qui se
plaignaient de I'etat de choses oxidant. Nous avons
reconnu que cenx-ci étaienl en petit nombre, que la
inajorité du pays n'avait pas, jusqu'au moment ou le
ETUDES H1ST0RIQUES
Sur les troubles qui ensangtantèrent au XVIsiècle,
les chalellenies d'Ypres et de Furnes.
L'liistoire n'est pas un tribunal
a huis-elos title de la vérilé, elle
aime el cherehe la lumière.
(Auuin,—ffist de Henri FIJI
I.
Introduction.(Suite.)
La dicte de Spire resta sans effets. L'Empereur en
convoqna une autre, beaucoup plus importante, a
Augsbourget la presida lui-mêine. Luther et ses dis
ciples, qui y parurent, furent sotntnes de présenter
leur profession de foi. Melanchton, le confident du
réformateur, redigoa une Confession en trente-cinq
articles, qu'il nomina Confession d'Augsbourg. Cet
acte fut repoussé et condamné (1530). En outre, des
décrels trés-sèvères furent rendus contre les protes
tants.
Malgré cela, et peut-être un peu a cause de cela,
la Confession d'Augsbourg fut rapidement adoptée en
Danemarck, sous Frédéric de Holstein en Norwége
et même en Islande. Gustave Wasa l'inlroduisit en
V) Reproduction intftrdite.
gouvernement s'est décidé a formuler son projet, ma
nifesté le moindre dèsir de voir modifier le régime
élecloral. Ce projet ne pouvait done, répétons-le,
avoir d'autre but que de faire droit aux reclama
tions de la minorité. Sinon, quoi bon une ré
forme
Or, que demandait la minorité La minorité de-
mandait une application plus large, plus démocra-
tique, du principe de la souverainete nationale par
la substitution, immédiate ou progress ve, du prin
cipe de la capacité personnelle au principe du eens,
pris jusqu'a présent comme seule et unique base
du droit d'élire. Elle signalait l'absurdité d'un ré
gime qui privé le citoyen honnête et intelligent du
droit de prendre part a la gestion des affaires pro-
vinciales et communales, par cela seulement qu'il
ne paie pas a l'Etat une certaine somme d'argent,
tout en ('accordant au premier imbecile venu qui
la paie. Elle disait que, sous l'empire d'une Con
stitution qui ne reconnatt d'autrcs pouvoirs que
ceux que la nation délègue, il est inique de voir
la souveraineté accaparée par deux cent mille ci
toyens privilégiés, sans que rien ne justifie un sem
blable raonopole. En un mot, elle revendiquait les
droits de ('intelligence et demandait qu'ils fussent
inscrits dans la loi comme des litres supérieurs a
eux de la proprièté.
Voyons maintenant dans quelle mesure le projet
présenté par le gouvernement donne satisfaction a
ces voeux si clairement manifestos. Nous avons dit
que ce projet n'est qu'un leurre, une mystification.
Le moment est venu de le prouver.
La base du système que propose le gouverne-
t ment, dit l'expose des motifs, est la combinaison
Suède el elle fut f.ivorisée par beaucoup d'autres gou-
vernements de l'Europe.
Forts, même plus qu'ils ne devaient l'ètre pour
résisler avec quelqne succès, les réformés réso'urent
d'intimider leurs ennemis, mais ils ne furent pas
obligés de mettre leurs projrts belliqueux a exécu-
tion, car Charles-Quint qui avait le grand-turc So-
liman sur le bras, comprit lemps la nécessité d'une
transaction.
Le 23 juillet, l'empereur accorda aux protestants la
liberté de conscience en attendant la convocation d'un
concile gènèral.
Jusques-la, la réforme n'avait recruté desadeptes
que dans la haute société, dans le monde politique.
Bientót elle fit invasion dans la basse classe du peuple.
Des divisions de principes s'opérèrent, des secjes
nouvelles virent le jour, et des apótres nombrenx
parcoururenl les villes et les campagnes. Thomas
Münzer souleva les populations rurales de la Sounbe
et de la Thuringe, Zwingle el Calvin parurent sur la
scène. Jean de Leyde, prophéte des anabaptistes,
prêcha la polygamie et la ruine des riches, puis s'em-
parade la ville de Munster oil ses partisans commirent
d'effroyables excès. Luther suscita contre ces sectaires
anti-socialistes, qui compromettaient sa cause, la fu-
reur des princes ses amis. Munster fut repris, les
anabaptistes presque tous exterminés et leur pro-
phèle-roi livrè au supplice.
du eens et de la capacité. U abaisse le eens et
exige des garanties sérieuses de capacité.... II
lient compte a la fois du paiement du eens et
de la présomption de capacité résultant d'un
d certain degré d'instruction II combine ces deux
v éléments de manière n'admetlre a l'usage du
droit électoral, au moyen du eens réduit, quo
ceux qui sont a même d'en user.
Ce système de combinaison semble, au premier
aspect, faire une part suffisamment large aux idéés
démocratiques. Le eens réduit de moitié en faveur
des citoyens pourvus d'un certain degré d'instruc
tion, e'est, en effet, pour le moment, tout ce que
les partisans de l'exiension du droit de suffrage
pouvaient raisonnablement espérer de l'initiative
gouvernementele. Mais, en y regardant de plus
prés, on s'apercoit bientót que ces prétendues con
cessions ne sont qu'une pure supercherie et que
le gouvernement retire d'une main ce qu'il accorde
de l'autre. Expliquons-nous.
Le projet du gouvernement reconnatt le droit de
suffrage aux citoyens payant la moitié du eens actuel,
pourvu qu'ils justifient d'une instruction suffisante;
mais quelle justification exige-t-il II faut, aux ter*-
tnes de l'art. 3 de son projet, que le censitaire
prouve qu'il a stiivi un cours d'enseignement moyen
de trois années au moins dans un établissement pu
blic ou privé. Or, comme les écoles moyennes ne sont
fréquenlées, en Belgique, que par les classes aisées,
par la bourgeoisie, cette condition a pour résultat de
tenir a l'écart du scrutin les classes ouvrières aux-
quelles la reduction du eens semblait en ouvrir l'ac-
cès. Demander aux enfanls du peuple de juslifier
qu'ils ont fait trois années d'études moyennes, c'est
Le 13 décembre 1545, le Concile de Trente se réu-
nit enfin, pour proclamer la foi catholiqueet arrêter,
si c'était encore possible, les progrès du protestan
tisme qui mena^ait d'envahir le monde. (1)
Cependant, Charles-Quint voyant l'impossibilité de
répritner l'audace toujours eroissante des. réformés,
resolul de leur faire une guerre en régie. 11 mit une
armee en campagne et, le 24 avril 1547, remporta
sur l'electeur deSaxe une grande victoirea Mublberg;
mais il ne sut pas en profiter, ou plutót il vouluten
profiter trop. De sa propre autorité, il dicta aux pro
testants un formulaire de foi et leur ordonna de s'y
conformer, en attendant que le Concile de Trente se
prononcót.
Après cette première guerre en vint une autre,
consequence inévitable du dècret-formulaire dont
nous venons de parler.
Maurice de Saxe, jeune et brillanl général de l'ar-
mee protestante, surprend l'empereur dans le Tyrol,
le force a se retirer et, le 20 aoül 1552, lui dicte la
paixa Passau. Par co traite, qui fut ratifié a Augsbourg
(1) Ce Concile se clólura le 4 décembre 1565.
II fut coinposé de 2 cardinaux, 208 évêques ou archevêques
primats; les ambassadeurs de l'empereur, des rois de France,
de Portugal, de Pologne, de la République de Venise, du due
de Savoie, uu grand nombre d'abbés, de généraux d'ordres et
de docteurs. Le nombre des signalaires, néanmoins, ne fut
que de 225, 5 la tin du Concile.