En agissant comme elle l'a fait, en autorisant par
son silence ta perpétration de ces faits, l'admihistra-
tion communale de Zonnebeke a assume üne grave
responsabililé
Espérons qu'il suffira dc-signaler^ees abus a I-auto
rité supérieure qui, sans doute, n'en aura pas en eon-
naissance jusqu'ici, pour y voir porter un prompt et
énergique remède.
II n'y a pas que les sociétés de cherain de fer qui
fassent parlep d'élles('administration des Posies
tient aussi se recommander de temps en temps 4
I'admiration et a la reconnaissance du public.
Voici an fait que rinds crnyous devoir signaler et
dont nous garantissofis la parfaite exactitude. Une
lettre mise a la poste de Garid, samedi 3 'Mars, a 8
h. du matin, été remise a son déStinataire, a
Bruxellesa 4 h du soir. Huit heures pour faire dix
lieues, cela n'est pas trop mal. fiien sür que si jamais
('expediteur était pressé, il porlerait sa lettre I ui -
même. Mais ce qui est vraiment inconcevable, c'est
que ni Gand.ni Bruxelles ne se trouvertt dans la Flan-
dre Occidentale I
Nos observations sur remplacement du nouveau
tir a la cible ont eu deja un premier résultatIe Collége
vientde ditninuer son dëvis de 2,000 fr. Ce serait
quelque chose, si celte diminution était réelle, mais
au fond ce n'est qu'un leurre, car, de deux choses
l'une ou elle se fera au detriment de la'bonhe exé-
cution des travaux, ou elle ne sera qu'un trompe-
l'ceil destinè a faire accepter plus facilemenl les vo-
lontés du Collége, quitte a demander plus tard des
subsides supplementair es. Le College aura beau se dé-
gonfler, nous le defions de descendre jusqu'au chiffre
de -noire projet. Mais il tiènt au nouveau-né qu'il
vient de mettre au monde et 'Ie contflbuable, qui
aura l'insigne honneur de ie tënir sur les fonds bap-
tiSmaux. aurait ma u va is göüt de regarder a quélques
inilliers d'écus pour les dragees.
Messieurs les «énateurs,
.Vous som.ces vos trés humblesserviteurs.
Vll LE d'Ypües.
Conseil communal.
Séance publique du Samedi 3 Mars 1866.
Présents MM. P- Beke, bourgmestre P. Bourgois,
L. Merghelynck,echevins; Tii V.indenboogaerde, Ch.
Vandebroucke, Ed, Cardinael, Aug. Deghelcke, C. Be-
cuwe, Gh. Launoy, L. Vanalleynnes, L. Vanheule,
Aug. Beauci url, F. Messiaen, Aug. Brunfaut, conseil-
lers.
Absent M. P. Boedt.
M. le Secretaire Clonné lecture du procés-verbal
de la dernière séance qui est adopté a l'unanimité.
Les pieces coinmuniquées au Conseil sontentreau-
tres le cómptede 1'e.xernice 1865 du Mont-d< -Piété et
le budget 1866 du même etablissementensuite, le
couipte de la Bibliothèque putilitjtie. Toutes l'es pieces
dicateurs de la rèforme parlèrent pour la première
fois en public. Quoiqu'il'eb soit, ites manifestations
qui eurent lien dans ces cotnmuties. ne font pas a la
rigueur époque dans hotré tiistoirfe; car leurs résul-
tats furent relativement inSignifi mts.
Le dimanche 15 juillet 1562, pendant la grand'
messe, une foule de monde, composée principale-
ment de campagnards des environs d'Ypres, Wes-
toutre, Reninghelst, KemmélLocre, Eeckè, Steen
voorde et Cassel, s'assetnbla sur Ie cimetière de Boe-
schepe, auteur d'un tisser.mH. habitant de cette com
mune, et nommé Julien, d'autres (2) disent Ghislain
Van Damme, qui développait pubiiquemeut les pres
criptions de la religion relormee.
D'un caractère froid et fbrme, alliant a une pru
dente dissimulation une pérsèvèrance remarquable
et possédant une élocuiion facile, a la portee de son
auditoire, eet homme i-ut un grand succès. Son dis
cours, soriede panégyrique de Lulher et de Calvin,
parsemé de métaphons grossières, provoqua l'en-
thousiasme, peu s'en fallut qu'on n'enlevat l'orateur
pour le porter en triomphe.
Plusieurs annalistes prétendent que cette mani
festation de BoeSchepe fut protegee par la noblesse, et
que quelques hommes armés par les soins des sei-
(2) Gensianismus Flandriee occiilentalis Edidil rev. Dom.
F. Van de Putte. Brugis, 1841, pag. 2.
communiquées sont renvoyées a l'examen des com
missions.
Cependant M. le bourgmestre demande l'urgence
pour la discussion du rapp >rt sur les modifications
apportées au plan primilif de l'Ecole gratuite des
lilies. L'urgence est déclarée.
M. le bourgmestre rappelle que, dans la séance du
27 janvier dernier, le Conseil a décidé la création
d'une Ecole gratuite de fifes, de même que l'élargis-
sement de la rue S. Jean. M. Van Isendyck, par son
nouveau plan, propose d'y joindre une écöle payante
et d'élargir la rue d'un mét re. Les trois differentes
classes auraient chacune une entrée spéciale l'école
payante dans la rue S. Nicolas, l'école gratuite dans
Ia rue S. Jean et la salie d'asile, après l'expropriation
de quelques constructions dans la rue Longue Prairie
D'après le cahier des charges, la dèpense s'ëlèverait
Ia somme de fr. 46,973 73.
Le Président demande que la ville intervienne dans
les frais pour deux tiers, l'Etat et la province pour le
tiers restant. Le rapport conclut a ce que le Conseil
approuve f» plan pour l'Ecole des filles avec le cahier
des charges. Ces conclusions sont adoptées a l'unani
mité.
Le second objet est le projel de vente par les Hos
pices de la maison rue des Récollets, servant de dèpót
municipal et d'hópital syphilitique, ainsi que de deux
autres immeubles situés l'un rue S. Jacques et l'autre
rue du LombardLes motifs allégués, par cette admi
nistration sont que ces immeubles demandent des
réparations trop grandes sans présenter une valeur
locative en rapport avec ces sacrifices.
D'après expertise, la première est évaluée 5,666
francs, la seconde 4,933 fr. et la troisième 4,433
francs.
M. le président propose de renvoyer la demande
des Hospiees l'examen de Ia commission. Cette
proposition est adoptée.
Le Conseil donne encore un avis favorable diffe
rentes ventes de bois taillis, arbres et sapins, sur les
propriètés des Hospiees.
L'admiriistration charitable demande aussi faire
opérer le défrichement et la vente d'un petit bois
d'une contenance de 2 a. 70 c. C'est Ja création d'une
nouvelle route stir Ie territoire de Zillebeke qui a in
spire aux Hospiees l'idêe de cëtte vente. Le Conseil
donne un avis favorable pour Ie defrichement, mais
un arrêté royal doit intervenir pour la vente.
L'ordredu jour était épuisé quand M. Brunfaut de-
manda la tparole. il rappelle qu'au Sénat M. Mazeman
a signale Ie danger des attelages de chiens qu'il vou-
drait voir régle'menter par une loi. Récemment de
graves accidents sont arrivés pn ville par le fait de
ces a'ttela1>es;et l'honornb'e cdnseiller demande au Col
lége si eelui-ci n'a pas encore songé a faire un règle-
ment de police qui interdise ces sortes d'attélages ou
tout au moins modifie l'état de choses exislant au-
jourd'hui.
M. Ie bourgmestre remercie-M Brunfaut de son in
terpellation et dit que le Collége s'occupe de cette af
faire. II pense qü'on ne pourra pas défendre ces atte-
gneurs du voisinage entouraient Van Damme pour le
défendre, le cas échéant.
Cela n'est pas imp ssible, car quand onisonge
l'état de surexcitation dans lequel se trouvait alors
l'espril de la noblesse, on doit peu s'étonner que
celle ci ait, dés le principe, secrètement ou ouverte-
ment prêlé la main la propagation des idéés nou-
velles, si propres a amener une révolution dont l'aris-
tocratie réactionnaire devait inévitablement profiler.
Quoi qu'il en soit, de l'aveu même de l'inquisiteur
P. Titelmannus, doyen de Ren ux et fameux antago-
niste de la réforme, le prêche de Boeschepe porta un
rude eoup la doctrine calholique.
Aussilót une enquête fut ouverte il en résulta un
ordre. de sévir conlre Van Damme et ses auditeurs.
Plusieurs furent saisis et livrés au supplice. Les au
tres se cachèrent ou dissimulèrent leur changement
de foi.
Cescssais de persécution intimidèrent les plus zé-
lés défenseurs de la réforme; la plupart furent obli-
gés de se sauver én pays etranger. Mais l'iropulsion
était donnée, un reviremenl complet dans des opi
nions si forlement ébranlées était impossible. La
tra'nquillité ne dura guère.
Vers Ia fin dé l'annéë T565, la gouvernante des
Pays-Bas, Marguerite de Parme, recut de Philippe l"
l'ordre de combattre l'influence tuujours croissanle
du protestantisme, en faisant rigoureusement exé-
lages d'une manière absolue. 11 a écrit toutes les
grandes communes pour avoir communication de leur
règlement en celte malière et cite entr'autres Bruxel
les, Bruges et Mous. II exprime l'opinion que dans
celui de Mons seul on pourra puiser quelque chbse et
qu'il faudrait un règlement provincial pour défendre
ces attelages. Nous recommandons cette proposition
a ('initiativede M. Beke, conseiller provincial.
En ce qui concerne plus spécialement lë Collége, il
faut être juste, il ne pêche guère par exces de sufii-
sance. Pas un petit règlement a élaborer, pas une
simple décisiou prendre qu'il n'ait recours aux'lu-
mières de ses collègues des grandes communes ou
qu'il n'aille prendre le mot d'ordre au ministère de
l'intérieur. Ce n'est'pas a propos de bottès qu'il est
en correspondence aujourd'hui, mais a propos de
chiens Pour mettre quelques mesures de police sur
une bonne formeil se donne un mal deAh 1 par
don, encore un peu le mot y était'
Taisons-nous plutót, crainte de faire aboyer a Opi
nion.
Du rèste, nous sommes loin de vouloir critiquer la
conduite du Collége en cètte circonstance; bien au
contraire, nous l'engageons vivement poursüivre
dans cette voie de sage et prudente défiance, le plus
sür moyen d'éviterles revers.
M. le bourgmestre ajoute qu'il est fort peu de Ces
attelages qui desservent la ville et qu'il s'agit de ré-
glementer ceux du dehors. II donne ube seconde fois
l'assurance que le Collége s'occupe de cette affaire et
qu'il pourra sous peu présenter un règlement au
Conseil.
M. Brunfaut remercie a son tour M. le bourgmestre
de ses explications et dit que ses interpellations ont
eu principalement en vue une certaine classe qui ha
bile Ia ville.Ces gens, lorsqu'ils sont en état d'ivresse,
montent sou vent trois ou quatre dans une petite char-
rette et M. Brunfaut ne s'explique pas que de plus
grands malheurs encore ne soient a dèplorer.
M. le bourgmestre réplique qu'on remédiera aux
inconvénients, s'il y a lieu. La classe de gens auxquels
M. Brunfaut a fait allusion sont ceux vulgairement
connus sous la dénomination de Rousselaernaers. lis
habitent le quartier situé au bout de la rueSt-Jacques,
a l'endroit poéliquement baptisé par le Collége Boule
vard des Riches-Claires et que Ie public connait sous
la dénomination plus prosaïque de Leege vesten. Tous
lesautomédonsqui habitent ce quartier ne conduisent
pas que des chiens, quelqnes-uns sont propriétaires
d'un cheval. Et puisque M. Ie bourgmestre est en
train de remédier aux inconvénients, s'il y a lieu,
nous lui signalons les mauva'is traitements que re-
9oivent dans ce quartier, principalement le dimanche
matin, de vieux chevaux efflanqués. Qu'il y envoie
sa police el elle aura lieu de se convaincre des incon
vénients qu'ont pour ces pauvres bètes les coups de
baton qui pleuvent sur elles. Après celte interpella
tion la séance publique est levée. Fidéle a une habi
tude invétérée, le Conseil se retire a huis-clos.
La conférence de M. Deschanel, fixée d'abord au
samedi 10 mars, est remise au mardi 13.
cuter les édits de l'empereur Charles-Quint et en im
posant aux populations les prescriptions du Goncile
de Trente. Marguerite, qui ne pouvait qu'obéir, agit
en consequence.
Qu'en advint-il?
Nous avons vu ce qu'étaient les édits de Charlës-
Quint, nous connaissons l'esprit qui les avail dictés
Les imaginations s'enfiammèrent, le peunle se remua
de nouveau, et, les nobles, dans leur mecontentemenl
coi.tre le cardinal Granvelle, Jont l'autorité prenait
de jour en jour plus d'empire, résolurent de se liguer
et de s'opposer de toutes leurs forces a ['introduction
de l'inquisition espagnole dans le pays, lis signèrent
un acte, compromis par lequel ils se juraient mutuel-
lement aide et assistance.
A la faveur des troubles que suscita cétté attitude
menacante de la noblesse, les reformés fugitifs ren-
trèrent en Flandre, et certains, dès lors, de rencon-
trer des défenseurs, recotmnencèrent de plus belle
leurs prêches el leurs conférences.
C'est a dater de cette époque qu'ils furent nommés
Gueux.
E. Vanden Bossche.
(La suite au prochain n°.)