JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Dimanche Quatrième année. N° 12. 25 Mars 1866. Le tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. LES GUEÜX DANS LA WEST-FLANDRE PK1X U'ABOIMEMENT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Nüméro 25 Centimes. L'OPINION PRIX HES IWOXIA ET DES RECLAMES 10 Centimes Ia petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Laissez dire, laissez-vous blSmer, mail publiez votre pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalchez Félix Lambin, imp.-lib., rue de üixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres ou envois d'aryent doivent ëtre adressés franco au bureau du Journal. Le canal et son nouveau tracé. Une question qui doit préoccuper au plus haut de- gré, non-seulement notre ville, mais rnême le monde commercial de ['arrondissement et qui aurait dü. de- puis longtemps appeler la sollicitude de nos adminis trateurs, c'est le tracé du canal de Lys-Yperlèe dans ses rapports a vee nos lignes ferrées et les autres voies Re communication. Nous avons dèja attiré l'attention publique sur les ■dangers des nouveaux projets qui font se rencontrer, un même point d'intersection, deux voies ferrées, deux routes pavées et uu canal. Nous nous trouvons aujourd'huia examiner la question au point de vue de Sexploitation du chemin de fer et des facilités du commerce. Mais auparavant quelques explications sont indis- pensables. D'après Ie tracé approuvé et actuellement en cours de construction, le canal traverse la route d'Ypres a Bail leu!, a proximitédu cabaret dit la Maison jaune, passe dans les anciennes fortifications, immediate- ment derrière Ie jardin de M. Durrant et coupe le chemin de fer de Poperinghe a I'endroit oft ce chemin lui-même croise aujotyd'hui Ie pavé en face de I'E- toile, pour se diriger de la vers Ie bassin. Le cours du canal, ainsi rapproché de la Station, laisse bien peu de terrain pour I'agrandissement de celle-ci. Et cependant il ne faut pas être prophéte pour prévoir l'urgente nécessité de cette extension dans un laps de temps fort restreint. La construction de la ligne d'Armentières aujourd'hui assurée, dit-on, celle de Roulers et la prolongation de celle de Pope ringhe sur Haezebrouck, dont les négociations sont en bonne voie, ('augmentation constante des routes pavées, la créalion de nouvelles fabriques, le canal lui-même qui viendra ajouter une communication, une facilité de plus a cel es qui existent deja, toutes ces choses reünies activeront considèrablement i'es- prit d'entreprise et accroHronl le trafic dans de no tables proportions. II n'est pas jusqu'a la ligne de ÉTUDES HISTOniQÜES Sur les troubles qui ensanglantèrent au XVIsiècle, les chalellenies d'Ypres et de Furnes. L'histoire n'est pas tin tribunal S buis-clos fitte de la vérité, elle aime et cherche la lumière. (Au mis.Hist, de Henri Fill.) (Suite.) Chapilre II. Effets du contrat de t(dérance. Construction de temples. Jacques Mormenly». Nouveaux désordres. Le père Guillaume. Conflit entre les ministres de la réforme et les magistrals de Fumes.— Sac des ahbayes d'Eversam et de Boushrugge. Attaque de la vitte de Furnes. Nouvelles enlraves mises A la liberlé du rulle protestant. L'arinée desGueux. Jean Denys. Expéditinn de Valenciennes. Marguerite de Parme annule l'édit de tolérance. Jean Denys A Anvers. Défaite des Gueux Persécution. Exécution du père Guitlanme.Destruction des temples protestants. LesFurnois forlifient leur ville. Grande fut la jnie des protestants a la nouvelle de ce contrat de tolerance signé entre leurs chefset le Reproduction interdite. Courtrai a Denderleeuw qui, en nous metlant en rapport plus direct avec la capitale, n'amènera pour nous, comme pour d'autres localités, un surcroit dans le transport des marchandises. Ypres deviendra bientót une station importante. Et les compagnies qui auront a coeur les intéréts du public et les leurs, s'empresseront de construire des magasins suffisants pour les marchandises, des han- gards oü seront remisées des voitures supplémen- taireset des locomotives de rechange qui permettr >nt, quand il y aura foule, de ne pas mettre en première les voyageurs des troisièmes et ceux des premières debout dans un waggon de bagages, ou porteront un prompt secours en cas d'accident. D'autre part, l'industrie elle-même cherchera de préférence les abords de la Station. En se plagant a proximitédu mouvement, elle réalise un double a van tage s'offrir a la vue des voyageurs, ce qui n'est pas indifférent pour une fabrication naissante et réaliser des économies de transport, gagner du temps et de l'argent, aussi bien dans la réception des matières premières que dans l'expédition des produits manu- facturés. Qu'on consulle les intéressés et l'on verra si a con ditions égales, ils ne donneront pas la préference au voisinage de la Station L'exemple des villes indus- trielles est la. Cette idèe n'est, du reste, pas seule- ment la nótrele Collége échevinal la partage. Voici comment s'exprime le rapport présenté en son uom par M. Beke En effet, la construction du canal aura pour résultat probable, en développant l'indus trie, de provoquer la créalion d'etablissements indus- triels dans son voisinage. D'autre part, les nouvelles voies ferrées, qui seront mises en exploitation dans un avenir prochain, exigeront I'agrandissement de la Station. Le seul obstacle cel agrandissement, re- connu indispensable par tout le monde, est le nou veau canal, et le rapport déclare qu'il importe d'en modifier le tracé et de le rejeter vers le N.-E. Non-seulement cette modification faciliterait tou- gouvernement. Aussi songèrent-ils immédiatement bien en profiter, et comme il leur manquaitdes tem ples, ils se mirent a l'oeuvre et élevèrent les édifices que les besoins de leur culte exigeaient. En treautres.un batiment spacieux fut construit dans la commune de S'-Riquiers (hameau het Haentje») Elverdinghe, Wulveringhem et Reninghelst eurent aussi leurs égli- ses évangéliques.Dès lors, les ministres procédèrent avec assezde régularitéet remplirent consc'encieuse- ment leurs fonctions, baptisèrent, marièrent et en- enlerrèrent sans que nul songeêt a les en empêcher. Nêantnoins, cette tranquillité n'était qu'apparente. Les Gueux sauvages, comme on les appelail, firent de nouveau parler d'eux. Un homme d'une audace inouïe et dont la froide cruauté gla§ait d'effroi tous ceux qui I'approchaient, le fameux Jacques Mormentyn, s'était mis a leur tête Ge brigand fit commettre a ses satelli tes, une multitude d'assassinats perpétrés avec une cruauté sans exemple. Un pauvre diable de savetier nommé Stopin, qui habitait Ronsbrugge, ayant refusé de leur livrer les clefs d'une petite chapelle attenante a sa maison, fut jours d'après le rapport, l'extension de la Station et rëserverait d'excellents terrains Vindustriemais elle obvierait en outre aux dangers que présente, avec le plan actuel, le croisement d'un canal, de plu- sieurs lignes ferrées et de diverses routes sur un seul point. Conséquent avec ces paroles, le Collége dresse un nouveau plan qui, après avoir fait traverser au canal le pavé de Hailleul a I'endroit même marqué par les concessionnaires, le rejette vers l'O.en décrivant un coude qui le rapproché du pavé de jonction entre les routes de Poperinghe et deBailleul. II passéensuite au milieu des blanchisseries qui avoisinent ce pavé de jonction, coupe la nouvelle route de Poperinghe et le chemin de fer plus au N. et se dirige enfin en droite ligne vers le bassin. Ce plan est incontestablement meilleur pour le but que l'on poursuitil permet de satisfaire a tous les besoins d'agrandissement de la Station, réserve une notable portion de terrains l'industrie et diminue les chances d'accidents. Malheureuseraent, il y a quelques objections. D'abord, le parcours patronné par l'administration est plus long, il doit done coüler plus et en fait de travaux d'art, il faudrait trois ponts au lieu d'un seul 1° sur la chaussée de Poperinghe; 2° sur la ligne du chemin de fer de Poperinghe; 3° sur celle d'Armentières. En outre, les plans sont approuvés, Ia concession est régulièrement autorisèe, même les concessionnaires ont commencé les expropriations. Pour déferer aux vceux de l'administration commu nale, ils demandent une indemnitè de 200,000 francs. Peut-être bien, en y regardant d'un peu prés, trou- verait-on que cette demande est quelque peu exa- gèrée et que 125 a 150 mille francs sufliraient large- ment a payer le surcroit des dépenses. Mais la n'est pas la question Et les concessionnaires du canal exi- geassent-ils 300 mille, 500 mille francs, un million même, opposassent-ils a la proposition un refus catè- gorique, qu'en présence de leur droit acquis, d'un droit incontestable, il n'y aurait rien a leur dire. cloué par les pieds et les mains sur la portedu petit monument et assomméa coups de crosse de inousquet. Sa femtne fut outragée et jetée dans un puits. Une nouvelle plainte fut adressée a d'Egmont, ce lui-ei fit connaitre aux principaux chefs de la réfortne, ministres et autres, que son intention était de consi- dérer le contrat précitó comme non avenu si ces dé sordres ne cessaient pas. Cette mise en demeure, qui n'admetlait pas de réplique, fit réüëchir les protes tants. On les rendait responsables des actes de bri gandages commis par quelques misérables, qui avaient l'effronterie de se servir du nom de Gueux pour se dèrober ainsi aux poursuites. Tout fut mis en oeuvre pour arriver a la tranquillisation du pays. On v réussit et la réforme y gagna considèrablement. Le 18 aoül 1566, le père Guillaume, moine hollan dais, abjura la doctrine catholique et se fit ministre protestant. Ce nouveau transfuge fit encore plus de propagande que tous ceux qui l'avaient précédé, ral- lia un grand nombre de récalcitrants et conquit a la religion nouvelle beaucoup de personnages qui, par leur fortune plus que par leurs opinions, pouvaienl

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 1