JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT VPI1ES, üimanche Quatrième année. N° 28. Paraissant le dimanche. PKIX. D'ABOHflEHGMT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4k fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes. PKIX ISES AMOICES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Le TOUT PAYABLE d'aVANCE. Laissez dire, laissez-voos MSmer, mais puhlicz voire pensée. On s'abonne a, Ypres, au bureau du Journal, chaz Félix I.ambin, imp.- rue de Oixmude, 55. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du Journal. Ypres, to .luin iseo. Dans deux jours, le corps électora! aura prononcé son arrêt. Nous Ie disons avec une franchise entière si I'exis- tence du ministère était seule en cause dans le grand débat que le pays est appelé a vider mardi prochain, nous ne pourrions qu'applaudir a la chute de la poli tique empiriqne et dominatrice que nous subissons depuis bientóldix années. Permis a M. Rogier, parlanl devant ses commet- tants de Tournai, de vanter les innombrables bien- faits, moranx et matériels, que cette politique a ré- pandus sur le pays et de se faire un mérite personnel d'une situation que la Belgique doit lout entière a son activitè eta sa sagesse; il nous suffira, pour cre- ver ce ballon gonflè de self satisfaction, de constater qu'après avoir occupé Ie pouvoir pendant dix années consécutives, le parti liberal, sous la conduite de MM. Frère et Rogier, n'a pas conquis un pouce de terrain. Personne n'oserait Ie nier, M. Frère Orban en convenait lui même a la Chambre, il y a quelques mois a peinele parti clérical a fait des pro grès immenses depuis quatre ou cinq ans. Partout ou on le croyait a jamais perdu, a Bruxelles, a Liége, a Soignies, a Tournai, a Gand, a Waremme, il a relevé la lête et arcepté fièremerit le combat. A l'heure même ou nous écrivons ces lignes, il descend de nouveau dans l'arène el nul ne pourrait afïirmer qu'il n'en sortira pas vainquenr. Si nous détournons nos regards du passé pour en- visager l'avenir, nous n'y voyons rien qui nous per- mette d'espérer que le ministère abandonee libre- ment, spontanément, la ligne de conduite qu'il a suivie jusqu'ici. A défaut de principes, les hommes qui nous gouvernent sont fatalement vouês, c'est notre conviction profonde. a rouler perpétuellement dans le cercle que la main de fer de M. Frère Orban a tracée autour d'eux. Tels ils ont eté depuis dix ans, tels ils seront si le scrutin du 42 juin les maintient au pouvoir. f Mais un intérêt supérieur a nos griefs contre le mi nistère, un intérêt d.-vant lequel loutes aulres consi derations doivent fl >chir, un intérêt grave, dominant, nous appelle a prendre part a la latte, düt noire par ticipation ronforcer pour quelque temps encore la majorité ministèrielle et donner une vie nouvelle a la politique dont elle s'est fait la trop docile com plice. II ne faut pas se le dissimnler, la chose est, d'ail- leurs, trop évidente par elle-même la chute du mi nistère aurait pour conséquence immediate 1'occupa- tion du pouvoir par le parti clérical. Y a-t il, nous le demandons, un seul liberal, nous allions dire un seul bon citoyen qui puisse envisage!' sans frayeur I'hypo- tbèse du gouvernement livré, dans la situation grave oü se trouve la Belgique, aux mains d'un parti aussi impopulaire que le parti clérical? Les hommes de bonne foi de ce parti ont reconnu que leur présence aux affaires, en 1848, aurait exposé le pays a de graves dangers. Ces dangers ne seraient-ils pas les mêmeset plus terribles encore, peut-être, s'ils élaient appelés au gouvernement du pays dans les temps le crise qu'une guerre de conquêtes nous prépare pour un avenir prochain? II n'y a dans cette question, que nous posons loya- lement, non pas seulement a nos amis, mais aussi a nos adversaires, aucune injure pour le parti clerical. Nous ne doutons pas un seul instant de son patrio tisme nous sommes convaincus que si les élections prochaines le portaient au pouvoir, l'heure du dan ger, si elle sonne pour la Belgique* le trouvera h la hauteur de sa mission. Mais peut-il nier, lui qui puise sa force surtout dans les campagnes, que l'hostilité manifeste des grands centres de popu lation lui créerait des embarras qui lui rendrait plus difficile qu'aux libéraux l'accomplissement de cette mission suprème de salut national? Four nous, nous n'en doutons pas un seul instant Mais il n'y a pas a espérer que le parti clérical se rende a de semblables considerations. Ivre d'espoir, il n'abandonnera pas le combat, dont il attend la réalisation de son rêve si longtemps caressé, la pos session du pouvoir Le versarit de la montagne a ses vertiges.commelesommet. Demanderau parti clérical, qui se croit a la veille de ressaisir la puissance, de faire au pays le sacrifice de ses rancunes et de ses ambitions, c'est assurement trop presumer de sa clairvoyance, si ce n'est de son patriotisme. C'est done a nous, libéraux mécontents et décus, qu'incombe le devoir de fermer a ce parli l'accès du pouvoir, qui ne pourrait leur êlre confie dans les cir- constances presentes, sans péril pour notre chère pa- trie. Ce devoir impérieux, inéludable, nous ne pouvons l'aecomplir qu'en unissant nos forces a celles du parti ministeriel, partout oü la division pourrait af- faiblir ses chances de triomphe. Allons-nous recu- ler Oil, nous le savons Ie parti ministériel ne nous tiendra pas compte de l'nppui que nous lui donne- rons. Dès le lendemain de son triomphe, les journaux ofticieux recommencei'oat contre nous la campagne et nous jetteront a la face leurs injures ordinaires. Qu'importe 'notis anrons fait noire devoir et cette saiisfaction vaudra bien celle que nous pourrions trouver dans la chute du cabinet de MM. Frère- Orban et Comp6. Le Progrès s'est mis en téte de nous donner des lecous de véracitè et de bonne foi. Scapin professeur de morale, n'est-ce pas a mourir de rire! Paree que nous avons cru nous rappeler que M Vermeerschavaitóté éliininé du Conseil communal de Neuve-Eglise et que nous l'avons dit d'une ma- nière dubilative, si notre mémoire était fidéle, tandis que, selon le Progrèsil aurait donnó sa dè- mission, ce journal en conclut que nos articles ne mé- ritent aucuue créance. Comment! il s'agit d'une par- ticularité de peu d'importaoce dont nous faisons part a nos lecleurs, non pas en affirmant le fait, mais en exprimant des réserves, un doute, el vous en eon- cluez que tous nos articles sont tisses d'inexactitudes et de mensonges! Est-ce niaiserie ou mauvaise foi de votre part? Qu'imporle après lout que M. Vermcersch ait cté éliininé ou qu'il se soit retiré volontairement, il n'en est pas moins vrai que ses convictions le placent dans le parti clérical. Et c'est la seule chose qui im- porte a la thèse que nous soutenons depuis plusieurs semaines. M. le commissairc Ie Progrès l'affirme n'a pu contribuer ni largement ni faibiemenl a ('elimina tion de M. Vermeersch. Tanl pis pour lui. M. Car ton est dans notre arrondissement le représentant d'un ministère libérala ce tilre il a le devoir de cotn- battre partout les candidatures cléricales. Depuis 1847 que M. Carton a èlé nommé commissaire jus- qu'en 1858 que M. Vermeersch s'est retire, Ie pre mier a-t-il combattu la reelection du second? Si'oui, il a done été impuissant a l'écarter, si non, il a man- qué a sa mission. Impuissance ou fante, tels sont les deux termes a choisir. Nous avions mieux auguré de M. Carton. Autre accusation du Progrès. Opinion décon- sidère M. Vermeersch. Que ce journal nous cite une phrase, un mot écrit par nous dans le but de dé- cousiderer M. Vermeersch aux yeux de ses électeurs. Nous n'avons cessé au contraire de rendre hommage au caractère de l'homme; notre contradicteur lui - même se charge de le prouver en publiant un exlrait d'un de nos derniers articles cominenomt par ces mots a Personne n'entend contesler le caractère honorable de M. Vermeersch. Le Progrès nous at- tribue done, dans le seul but de nous rendre odieux, des paroles que nous n'avons pas ecrites; il doit être entièrement depourvu d'arguments pour avoir re cours a une polemique aussi miserable. Une autre affirmation a laquelle nous opposous le démenti le plus forme!, lui fait ècrireque VOpinion forge pour l'avenir des elements d'opposition contre la candidature de M. Vandenpeereboom. Oü puisez-vous les preuves de cette nouvelle accu sation? Est-ce dans nos articles? Cilez-les. Ce n'esl pas davantage dans nos précedents. Si en 1857 et en 1859 nous avions voulu faire de l'opposition a M. Van denpeereboom, il n'etail pas nécessaire d'en forger les élemenls. lis existaienl, mais nou par notre fait. Nous avons exposé alors nos griefs dans le seiii de l'Association. En avous-nous pourcela moins appuvè, dans la mesure de nos forcesla candidature de M. Vandenpeereboom? Et lorsque, grêce a nos ef forts, le parti libéral lutta avec une liste compléte, lorsqu'en 1863, malgré notre concours loyal, vous eüies indignement jouè notre candidal préféré, cmn- batliines-nous l'année snivante la reelection de M. Van denpeereboom? Nullement; notre concours fut plus énergique encore, et cependant pour la seconde fois M. Vandenboogaerde se vit trahi C'est aux calculs égoïstes de vos patrons que l'nrrondissement doit d'avoir eu pendant neuf ans de 1 850 a 1859 un seul representant libéral; c'est a leur haioe impla cable que nous devons de voir aujourd'hui encore M. Van Renynghe au nombre de nos mandataires. Et vous osez, Progrès, lorsque ces fails sont patents, connus de lous, vous osez nous accuser de forger pour l'avenir des éléments d'opposition contre ia can didature de M. Vandenpeereboom! Avez-vous done deposé toute pudeur

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 1