aérées, oü depuis des années pas le moindre badigeon n'avait rajeuni les murs; le chef de l'administration et de la police ne bougea aucunement. C'est en vain que l'on se plaignït des dépóts de fu- miers au milieu de quartiers exclusivement habilós par des ouvriersla police, ni ('administration ne remuèrent. Les égouts émettant leurs gaz délétères, ne préoc- cupèrent pas plus notre édile principal. II semblait que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. La prévoyance des conseillers communaux n'était aucunement écoutée. Quelques jours après, un cas de choléra se pré- senta dans la commune. M. le bourgmestre resta sourd a eet avertissement lugubre. Depuis lors, prés d'un mois s'esl passé Ie fléau a fait quelques viclimes. Les ordonnances du Conseil communal sont-eiles mieux exécutées? Et cependant une circulaire de M. le commissaire d'arrondissement, du 3 juillet, est parvenue a ('admi nistration communale. N'aurait-elle pas été lue? Ou bien, si elle a été lue, a t-on i trimedia temen l oublié (es avis si pressants et si utiles du chef du district N'écoute-t-on plus cette voix si connue'? Hélas, il n'est malheureusement que trop vrai que ces paroles du Moniteur Ia oü l'épidémie a éclaté, rien n'a été négligé pour en circonscrire Faction,ne s'appliquent pas Warnêton. Le Conseil communal dèlibère et ordonne des inoyens préventifs les habitants applaudissent au zèle des conseillersmais Ia volonté de tous échoue contre le repos auquel se condamnent ceux que la loi charge de veiller a la salubrité pu- blique. Nous faisons un voeu, c'est que la ville de Warnê ton ne soit pas victime de la nonchalance. Puisse-t- elle échapper au fléau et ne pas voir sa population décimée par la maladie et son bourgmestre grevé de la responsabilité qu'il s'attire. P.-S. Un membre de la commission médicale est allé, mercredi dernier, visiter la ville de Warnê ton. II a pu constater que rien n'a été fait pour la sa lubrité et l'assainisserpent. Depuis quelques jours les eaux de la Lys exhalent une odeur des plus desagréables. Toutes les années, a pareille époque, le mêtne fait se représente. Cette année-ci, on n'aitribuera pas ces exhalaisons malsaines au rouissage, puisqu'en ce moment, grace au manque de récolte de lin de l'année passèe, aucun routoir ne fonctionne. Le gouvernement beige pourrait, ce nous semble, fesant valoir des raisons d'hygiène, qui acquièrent lant d'importance, demander au gouvernement fran cais d'empêcher les usines situées le long de la Haute et de la Basse Deule d'empoisonner les eaux de cette rivière et d'envoyer ainsi dans nos Flandres des ema nations putrides toujours préjudiciables a la santé des habitants. Vlï.LE ü'YpRES. Conseil communal. Séance publique du Samedi 16 Juin 1866. Présents MM. P. Beke, bourgmestre; P. Bourgois, échevin; Th. Vandenboogaerde, Ch. Vandebroucke, Aug. De Ghelcke, P. Boedt, L. Vanheule, Ch. Be- cuwe, Ch. Lannoy, L. Vanalleynnes, Aug. Beaucourt, Aug. Brunfaut, conseillers. Absents MM. L. Merghelynck, échevin Ed. Car- dinael, F. Messiaen, conseillers. Le procés - verbal de la précédente séance est adopté. M. le président donne lecture d'un avant-projet de règlement sur l'attelage des chiens que la Députation permanente du Conseil provincial a fait parvenir au collége. L'un des articles prescril a que les chiens seront muselés et menés en laisse par Ie conducteur qui devra se trouver on avant du véhicule. Puur les aitelages venant de l'extérieur, aussilót arrivés a destination, les chiens devront êlre dételès. Un autre article dit que o lorsque les chiens se ront atteles sous le véhicule, le conducteur devra le pousser. M. Brunfaut pense que cette manière de pousser une charretle présente de graves dangers, paree que celui qui pousse ne voit pas devant lui. L'honorable conseiller cite l'exemplede personnes renversées par ces sortes d'attelages. M. Vandebroucke fait observer que, dans beaucoup d'autres villes, les règlements ordonnent de ne pas dépasser certaine hauteur dans le chargement, afin que celui qui pousse la charrette puisse juger de sa direction. M. Vanheule partage eet avis. II nous semble, quant a nous, que la plupart des véhicules poussés offrenl des dangers. II suffil, pour s'en convaiocre, desongerque IVfTort de l'homme lui fait incliner la tête, tandis que, d'autre part, il léve la partie antérieure du véhicule afin de donner plus d'impulsion aux roues. M. le bourgmestre prend note des observations présentées par MM. les conseillers eldit que, pendant la prochaine session du Conseil provincial, il prendra l'initiative pour la création d'un règlement sur l'atte lage des chiens, si personne n'en fait la proposition. Le Conseil approuve le procés-verbal de location des herbages croissant sur les promenades publiques et sur le chemin de ronde extérieur. II s'occupe en- suite de la Fête communale. M. le président donne lecture d'un projet de ré- jouissances publiques éraanant du collége échevi- nal qui n'a pourtant rien arrêté. Des demandes de subsides ordinaires sont faites par differentes socièlés et entr'autres par celle de S. Sebastien qui se pro pose de donner un grand tir et des prix pour une valeurde fr. 972, répartis sur les cinq oiseaux supé rieurs. La mise serait de 12 fr., la retenue de 2 fr. Elle sollicite un subside de 700 fr., plus 4 médailles. Nous ne connaissons pas les intentions de cette so- ciété. Nous lui conseillons cependant de donner un tir de deux jours, si c'est possible. C'est le moyen de re- tenir les étrangers dans nos murs et d'accroilre les bénéfices d'un grand nornbre de nos concitoyens. Le collége propose encore 1,000 fr. puur un ballon, puis un concert, une retraite aux flambeaux, un feu d'arlifice et les jeux populaires habituels. La fête coü- terait 4,000 fr. M. le bourgmestre demande s'ii y a d'autres propositions. M. Vanalleynnes dit que depuis quelque lemps les ballons ont si peu de succès dans notre ville qu'on ferait bien d'employer ces 1,000 francs a quelqu'autre divertissement. M. Brunfaut partage eet avis et propose une fête militaire confiée aux soins de VEcole de cavalerie. M. le bourgmestre promei de s'entendre avec les autorités militaires et ie projet des fêtes communales est renvoyé a l'examen des trois commissions réu- nies. Nos lecteurs ont vu par le compte-rendu que nous avons publié de la séance du Conseil communal du 23 juin, que la fête militaire n'aura pas lieu. Cerlaines objections ont été faites, a dit M. le bourgmestre, qui empêohent de continuer les dé marches. Nous regrettons que M. le bourgmestre n'ait pas été plus explicite et qu'il n'ait pas cru devoir apprendre a son Conseil de quelle nature étaient ces objections. Sonl-ce bien les objections d'ailleurs qui ont fait échouer l'excelleute proposition de M. Brunfaut, ou est-ce la manière donl l'afïaire a été introduite? II est évident que, si l'on a cru commè il sem blait résulter des débats du Conseil, que l'Fcole de cavalerie pourrait se charger de l'organisation de cette fête et employer, pour le plus grand avantage de notre administration, ses hommes et son matériel a la pré- paration de I'arène, cela ne pouvail aboutir. Les rè glements militaires aussi bien que le bon senss'op- posent a ces pretentions. II n'en aurait plus eté de même si la ville avail or- ganisé un carrousel qu'elle pouvait diviser en deux parties, militaire et civile. Dansce cas, il est fort pro- bab'e que, non-seulement les cavaliers de notre Ecole y eussent pris part, mais encore des officiers des garnisons environnantes. Pour nous qui sommes un peu sceptiques et ne prenons pas les phrases officielles pour paroles d'Evangile, nous soupconnons fort le College de n'avoir fait tout ce bruit que par acquit de con science. II n'avait pas envie de faire les dépenses exigées pour un beau carrousel, et dans le but de jeler de la poudre aux yeux de ses administrés, afin de paraitre soigner tout particulièrement leurs inté réts a la veille des éleclions, il a maladroitement en- tamé des négociations, avec l'espoir secret de dire, dans l'éventualité d'un insuccès certain etdssiré, que les obstacles ne venaienl pas de son cóté. S'il n'en étail pas ainsi, aurait-on choisi M. Bourgois comme négociateur Le Conseil est appelé a délerminer jusqu'a concur rence de quelles sommes, le reeeveur pourra opérer sur simple quittance, des retraits a la Caisse d'epar- gne, des deniers communaux qui y sont dóposés aux termes de l'arrête royal du 22 mai 1865. M. le président donne lecture d'une circulaire de M le gouverneur concernant eet objet et le Conseil renvoie l'examen de l'afïaire a sa lre commission. M. le bourgmestre donne également lecture d'une délibération de la commission des Hospices tendant a employer une somme de fr. 7,587-50 pour des tra- vaux d'agrandissement de l'hópita! Nolre-Dume, somme a prendre sur le prodüit des revenus impré- vus, tels que ventes d'arbres, etc., etc. II dit qué 89,000 fr. ont été déja dépensés pour eet hópital et que plus de 100,000 fr. seront nécessaires avant qué le lout soit achevé I Inutile de répéter en ce moment ce que chacun dit de ces dépenses. Pareil chifïre se passé aisément de commentaires Le Conseil donne un avis favorable a la délibération des Hospices. Le sixième objet a l'ordre du jour est la comptabi- lité de la Sociêté des Beaux Arts. M. le bourgmestre lit le rapport sur la complabilité des exercices 1863 et 1864. Les recettes provien- nent, dit-il, de souscriptions volontaires el d'un sub side de 1,000 fr. accordé par la ville. II y a un léger excédant de recettes sur les dépenses paree qiïaucun objet n'a été acquis pour augmenter la collection pen dant ces deux exercices. Après cette lecture M. Becuwe entre dans quelques détails sur la visite faite au Musée par M. Victor Hugo, auquel on a adressé, conformément a son désir, une reproduction photographique des instruments de torture du Moyen-Age que possède le Musée. Puis M. Becuwe s'acharne sur un feuilleton publié dans VOpinion du 2 avril 1865 qu'il qualifie de critique déloyale, inintelligente et peu sérieuse, oeuvre d'un esprit mécontent qui a pris le parti de déverser le ridicule sur les institutions relevant de la commune. Nous verrons dans un article spécial ce que valent ces assertions de M. Becuwe. M. le bourgmestre demande au Conseil d'approuver d'urgence la vente faite par les Hospices du local de la Bourse el d'une maison située dans la rue S. Jac ques. Le 3" lot exposé en vente n'a pas trouvé acqué- reur. La séance est levée. L'abondance des malières nous oblige a remettre huitaine notre article sur le Musée, en réponse aux accusations de M. le conseiller Becuwe. Une arrestation arbitraire. Nous venons d'apprendre qu'a la suite de la saisie du Mariage d'une Espagnole et de la Femme de César, un de nos collaborateurs, P. Vés'mier, a été arrêté et qu'il subita la prison des Petils-Carmes, a Bruxelles, une detention prévenlive qui dure depuis huil jours. Sommes-nous déja annexés pour que la prison preventive soit rétablie en matière de presse? A quel pays appartenons-nous done? Ce n'est pas a la France assurément la détention preventive n'existe pas pour pareils délits. Rive gauche.) L. Fontaine. Necrologie. Le Nestor des médecins de Courlrai, M. Guillaume de Jaeghere, est décedè en cette ville, après une ma ladie qui le minait depuis longtemps. M. De Jaeghere élait agé de 72 ans et pra'tiquait depuis plus d'un demi-siécle. ACTES OFFICIEUS* Ordre de Leopold. Nomination. Par arrêté royal du 12 juillet 1866, est nommé chevalier, le sieur Grandjean, conseiller a la Gour d'appel de Gand. Ministère de la justice. Listes doubles des can- didats presentés par la Cour d'appel sèant a Gand, en assemblee génerale et publique, le 7 juillet 1866, et par le Conseil provincial de la Flandre occidentale en séance du 13 du même mois, pour la place de conseil ler vacante a ladite Cour par le décès de M. Blomtne. Presentations de la Cour d'appel Premier can- didat, M. Dewylge, président du tribunal de première instance a Courtrai.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 3