tieux, et óvidernment Ie Progrès prend ce mot dans
sa plus mauvaise acception, puisqu'il Ie prodigue a
ses contradicteurs, que devons-nous done penser
de ses patrons a lui, qui se sont faufilés dans toules
les places, a la tête de toutes les administrations et
auxquels ne coüle aucune concession, aucune bas-
sesse pour s'y craraponner Quand il s'est agi de
manger au ratelier de l'Etat, nos gaillards ont eu
de lout temps bon appétit et, si, dans ces dernïers
temps, on a rognè de leur picotin, il faut l'attribuer a
une autre cause qu'au désintérèssement et a l'affiour
de la chose publique dont ils ne cessent de se procla-
mer les apótres.
Le Progrès continue Un autre individu lê
mot fait ecóle qhi jüsqu'ici n'avait ed ducune idee
des lois, ni des relations adminislrativës, dëvint un
candidat choisi a l'évêché, dans une séance oü se
trouvaient certaines gens qui nosent y aller a la clarlé
du soleil et y vont entre chien el loup. Ne croi-
rait-on pas que les récents prolegés du Progrès
étaient la?
Gette merveille, ajoute-t-il, est le second mar-
chand de guano que contient le collége et nous devons
en être très-heureux pour ['agriculture, vu qu'il y
aurait peutêtre moyen, si ces messieurs voulaient
s'en occyper, d'arrêter la falsification du guano pra-
tiquée sur une large échelle Ges paroles ne sont-
elles pas une insinuation blessante et. calomnieuse
pour la probité du négociaut?
Mais poursuiVons. Vöici une léche allusion un
riiëlhéur domeslique. Un petit hobillon croyait
aussi que lés appoihtements d'un (sic) mernbre de la
Députalion permanente doreraient son blason qüeïque
pëii tèrnï
A Voir Ie suprème mépris que le Progrès professe
pour les appointements, ne dirait-on pas que ses pa
trons en fdnt le généreux abandon Ils le pourraient
sans inconvériient, eux qui figurent pour la plupart
jftarnii les ëligiblës au Senat,
Allons done, pas si uiais I Ronger Pos fait fort
bien leur affaire. Le dépit de ne plus pouvoir le dé-
chiqueter en entiér inspire toutes leurs vociféra-
tiohs.
Telle est pourtant la pólémique habitüelle du Pro
grès. Voilé comment il prétënd écléirèr les popula
tions.
Hatons-nous de nous Soustraire a l'atmosphère
nauséabonde de cette littérature poissarde qui sou-
lève le coeur de dégoüt et félicitons-nous sincèrement
de mériter chaque jour davanlage la haine des hom
mes du Progrès. Ge sort, les personnes les plus res
pectables et les plus indépendantes de notre ville
l'ont subi avant nous, sans avoir bien perdu pour
cela dans I'estimedes populations, parce que Celles-ci
savent depuis longtemps de quel cóté sont <c lés diffa-
mations, le mensonge et la calomnie.
Les magistrats communaux, les bourgmestres par-
ticulièrement, devraient avoir a cceur tous leurs de
voirs. Dans un temps pareil a celui que nous traver
sons, ils ne peuvent rien négliger contre la salubrité
des rues et des habitations, car ils ont une mission
sacrée: celle de veiller a la santé de leurs administrés.
Si un de ces magistrats, dans un moment d'épidèmie,
s'abstenait de prendre les mesures que toute sa loca-
lité demande a cor et cri et que les autorités admi
nislratives recommandent avec un soin tout spécial,
ce magistrat-la ne mériterait-il pas la honte d'êlre dé-
claré indigne de la place qu'il occupe?
Lundi dernier, un membre de la commission médi-
cale s'est transporté pour la deuxième fois a Warnê-
ton. II a constaté que RIEN n'avait été fait pour
prévenir l'epidêmie et que M. le bourgmestre n'avait
tenu aucun compte des ordonnances faites dans un but
d'hygiène.
Depuis cette seconde visite, ['épidémie régnante a
continué son oeuvre dèvastatrice de nouvelles vic-
times j>nt été rejoindre les précedentes Qu'a fait le
bourgmestre de Warnêton
Rien, toujours rien I
S'il n'y a pas la de l'ineptie, il existe tout au moins
une indifference, une insensibilité coupables que tout
homme réprouve comnie odieuses.
Association agricole.
Nous apprenons que la commission nommée pat*
l'Association agricole de notre arrondissement, dans
sa derniére séance, s'est réunie samedi, 21 de ce
mois.
Nos lecteurs se fappellerönt que celte commission
est chargée d'examiner les rapports des instituteurs
qui ont répondu a Ia circulaire du président de la
Société, a propos d'un enseignement agricole élémen
taire a introduire dans nos écoles rurales.
La commission doit dorïc décerner les primes of
fertes par la Société d'agriculture. La difficulté de
cette mission n'échappe pas aux délégués Faire un
programme qui serait généralement applicable et
qu'on pourrait imposer dans toutes nos communes
leur parait chose impossible, au moins pour le mo-
ment. Du reste, ils ne se croient pas compétents a
cette fin.
lis veulent laisser ('initiative adx hommes du mé
tier, encourager ledr travail et sfimuler leur zêle,
esperant ainsi obtenir ëVec le temps, un programme
parfait.
En conséquence de cette décision, les primes se-
ront offertes aux instituteurs qui aüront obtenu, par
la raise en pratique de leur rapport, les résultats les
plus favorables, sans considérer si le plan adopté est
meilleur en lui-même qu'un autre. Pour juger ces
résultats, trois membres de la commission feront la
visite des écoles. Ces visites se feront vers la fin
du mois d'aoüt.
La nature des primes et des prix distribuer a
provoque une longue discussion, Faut-il donner des
livres ou des instruments propres aider a l'ensei-
gnement de quelques opérations aaricoles? Les
deux chóses se donnerout selon que l'utilité s'en fera
sentir; et des recherches serorit faites pour rencon-
trer les ouvrages les plus clairs et les plus utiles pour
une instruction agricole élémentaire.
La Société des Beaux-Arts.
Qu'est-ce qu'un Musée?
G'est un endroit oü sont rassemblés des monu
ments précieux, Ie produit des arts ou de la nature,
dans le biit de faciliter l'étude des beaux-arts ou des
sciences.
Les manifestations diverses de l'art, tout comma
les sciences naturelles, peuvent donner lieu la créa-
tion d'un Musée. Aussi grande est la variété de ces
établissements que l'on trouvedans les grandes capi-
tales de l'Europe a Paris, a Berlin, a Dresde, a
Vienne, Munich, St-Pétersbourg, a La Haye, a
Amsterdam, a Bruxelles, a Madrid, Turin, Flo
rence, a Parme, Rome, Naples. Musées de sculp
ture, Musées ethnographiqueshistoriques, d'ar-
mures, galeries de tableaux, collections de monnaies,
de pierres gravées, de porcelaines, cabinets d'antiqui-
tés ou d'histoire naturelle zoologie, mineralogie, bo-
tanique; tous ces dépóls artistiques ou scientifiques
si divers, ont pour mission, non pas seulement de
récréer les yeüx de la foule, mais surtout, en facili-
tant l'étude comparative, d'aider l'extension du
goüt artislique, au progrès de la science.
Chacune de ces collections, dirigée par un comité
d'hommes spéciaux, est elie-même une spécialité, si
l'on peut s'exprimer ainsi. Compléter ce qui existe,
recueillir les spécimen les plus rares et les plus pré
cieux est le souci de toüs les jours, mais jamais on
ne s'écarté du but que les créateurs du Musée ont eu
en vue, jamais l'on ne s'avise de placer un tableau
sur le dós d'un éléphant ou un perroquet au milieu
des sculptures.
Voilë pour les grands centres. Malheureusement il
n'en est pas de même dans les petites localités; cela
tient plusieurs raisons. D'abord, parce que les res
sources font défaut et aussi, pourquoi ne le dirions-
nous pas, les aptitudes.
Les revenus des sociétés artistiques ou savantes
sont insignifiants ou même nuls, les subsides accor-
des par la commune fort restreints. Tout l'avoir est
absorbè par les frais d'administration et d'entretien
il ne reste rien ou presque rien pour les acquisi
tions.
Quant aux aptitudes, quelquo soit la bonne volonté
d'une commission directrice, si l'on réfléchit aux con-
naissances indispensables pour diriger un Musée
queiqu'il soit, si l'on sait que les gouvernements
mettent la tête de leurs dépóts scientifiques ou ar
tistiques des savants, des artistes qui ont consacré
Une longue carrière l'étude des sciences ou la pra
tique des beaux-arts, on se convaincra aisément
des difficultés presqu'insurmontables que rencontre
la composition des commissions scientifiques, artis
tiques ou littéraires dans les petites villes. Ajoutons
a cela que le seul Musée que ces villes possèdent
ayant un peu de tout, pour classer raisonnabiemen
ces spécimen si divers, si variés, il ne faudrait rien
moins qu'une commission omnisciente des archéo-
logues, des numismates, des peintres, des sculpteurs,
des minéralogistes, des zoologistes, etc., etc.
Une troisième difficulté, non moins Sêrieüse que
les deux premières et peut-êtrè plus insurmontable
encore, est la manie qu'on rencontre dans beaucoup
de villes de province d'entasser dans les Musées, sans
choix ét sans discernerrient, objets sur objets, même
les plus insignifiants, même les plus ridicules. On
croit suppléer a la qualité par la quantité et l'on ne
s'apercoit pas que les choses les plus intéressantes
passent inapercues, noyees qu'elles sont au milieu
d'dn tas de brimbórions de faire. Ce système funeste,
cetté déplorable manie a les plus facheuses consé-
quences, et il n'arriVeque trop souvent qu'un Musée
qui pourrait et devrait être, comme on l'a dit, une
des institutions les plus remarquables de la ville,
ressembie, lanl a cause de l'accueil trop facile qu'on
fait toutes sortes de choses qu'a cause du dèsordre
qui preside a leur arrangement, une boutique de
fripier ou un magasin de bric-a-brac.
Ceci nous amène a nous occuper plus spécialement
du Musée de la ville d'Ypres.
II v a bien des choses dans ce Musée. Rien qu'en
ouvrant le catalogue, nous y trouvons vingt-quatre
rubriques diverses, depuis les tableaux et les sculp
tures jusqu'aux poissons,aux reptiles el aux insectes,
en passant par les böis, les marbres, les singes et les
meubles. Mais dans le placement de tant d'objets di
vers, on sembie s'être uniquement preoccupé d'un ar
rangement symétrique,satisfaisant pour l'oeil, de l'idée
de décorer les muraiiles de trophées, de panoplies,
ou d'armoires vitréesdiffioilement découvrirait-on
qu'une méthode quelconque ait présidé au classe-
ment.
En pénétrant dans la première salie, l'un des pre
miers objets que l'on apercoit est un herbier phané-
rogamique en huit volumes, formant la flore des
environs d'Ypres, par M. Becuwe, et un herbier cryp-
togamique, par M. Westendorp, médecin militaire.
Deux collections intéressantes et utiles, la condition
de pouvoir les consulter e'est assez dire que leur
place est la Bibliolhèque et non pas au Musée oü a
chaque pas se lil la terrible defense de toucher aux
objets.
Une armoire vitrée renferrae des instruments de-
fensifs en usage aux lies de la Sode (sic), dit le cata
logue. A cóté est une cotte de mailles, puis des boulets,
des glaives, des sabres, des pistolets, des fusils a
mèche, silex et marteau, un aigle, des cuirasses.
On le voit, toutes les civilisations, toutes les époques,
tous les pays, tous les régimes confondus.
Mais la pièce capitale de cette collection, puisque
c'est celle qui est le plus en evidence, c'est sansdoute
le fusil a crosse carbonisée, a canon rougeótre sou
venir d'un commencement d'ineendiea. VHótel-de-
Villele 24 février 1844. Précieuse relique' qui don-
nera a la postérité la meilleure idéé de ceux qui en
1844 avaient la surveillance de l'Hótei-dc-Ville 1
Cette armoire, qui ne contient que des objets si-
nistres, est sinistrement courormèe de trois casques.
Casques romains sans nul doute, casques du moyen-
age peut-être, portés par nos ancêtres combattant
pour nos libertés communales et déterrès dans
quelque champ de bataille historique Mieux que
cela; ces trois casques sont l'un, une ancienue coif
fure des confrères de S. Sébastien, les deux autres,
le couvre-chef, vieux modèle, de nos pompiers 111
Vient ensuite une vitrine renfermant des instru
ments de torture et deux procès-verbaux relatifs
des supplices. C'est une des exhibitions les plus cu-
rieuses de tout le Musée.
Non loin de la, a cóté d'oeufs d'autruche, de noix de
coco et d'une massue, s'etale une collection d'instru-
ments de musique des Malgaches; au milieu tröne une
paire de bottes. Ces bottes, qui ne sont vraisembla-
blement pas celles de Bastien, nous ont vivement in-
trigué. Les Malgaches font-ils de la musique avec leurs
bolles? A défaut des explications du catalogue, sou-
haitons que celui qui est particulièrement chargé de
fa conservation de ces bottes veuille bien éclairer notre
ignorance.
Passons. D'autres surprises nous attendent.
Après avoir jeté un coup-d'ceil sur quelques objets
des fles, parmi lesquels le costume fort simple d'une
sauvage comme dit l'étiquette de I'ile de Cagua-
bac, avoir admiré tjuelques beaux vitraux et un cu-
rieux bas-relief provenant d'une de nos anciennes
maisons démolies, arrêtons-nous devant le glaive qui
servil al'exécution des comtesd'EgmontetdeHorues,