JOURNAL DJYPRES DE L'ARRONDISSEMENT
YPRES, Dimanche
Quatrième année. N° 37
16 Septembre 1866.
puix D'aboiheiient
POUR LA BELGIQUE
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ou envois d'aryent doivent Sire adressés franco au bureau du journal.
Correspondancc particuliere de I'OPBMIOH.
Bruxelles, 14 Septembre.
Le temps est au calme plat. La politique a mis en
panne et se laisse aller tout doucement a la dérive,
en attendant quelque bon vent qui lui permette de
reprendre le large. Rendons justice a la presse cléri-
cale si nous ne naviguons pas en plein dans la ré-
gion des orages, ce n'est pas qu'elle se soit fait faute
de souffler la tempête. Mais que voulez-vous Nous
avons, pour le moment, bien d'autres soucis que les
questions cléricales et ce n'est pas quand on en est oü
nous sommes, talonnés par Ie choléra, la crise finan-
cière et les angoisses d'une situation commerciale qui
semble s'aggraver dejour en jour, que la Gazette de
Liége et le Bien public peuvent compter sur nos
dissenliments politiques pour les exploiter au profit
de leurs petits intéréts parliculiers.
On a déja si souvent annoncé la décroissance de
l'épidémie que vous auriez peul-être quelque peiue
a me croire si j'étais seul a vous la signaler de
nouveau. Heureusement, je puis cette fois, invoquer
a l'appui de mon témoignage, les déclarations de
M. le bourgmestre de Bruxelles, dans la dernière
séance du Conseil communal. M. Anspach a con-
statéla grande satisfaction de l'assemblée, que
la mortalilé avait diminué de moitié depuis la se-
maine précédente et qu'on avait toutes raisons de
croire que dans très-peu de temps on serait entiè-
rement maitre de l'epidémie.
Le nombre des décès a également diminué dans
une proportion notable a Schaerbeek et a St-Josse-
ten-Noode. A Molenbeek, qui a été si cruellement
éprouvé, le choléra a complétement disparu.
Que ne puis-je vous annoncer aussi la fin proqhaine
de la crise financière el commerciale? De ce cöté, mal-
heureusement, les choses ne paraissenl guère aussi
avancées au contraire, et, s'il faut en croire la ru-
meur pubüque, de nombreux et importants si nistres
sont a prévoir pour la fin de ce mois. Comment en
serait-il autrement Nos hótels sont déserts. Je pour-
rais vous en citer, parmi les plus achalandés, qui ne
réunissent pas, chaque jour, quinze personnes a leur
table d'höte. Or, l'étranger, c'est notre vie a nous,
surtout a une époque de l'anuée oü l'aristocratie du
Quartier-Léopold est encore dans ses lerres ou dans
les villes de bain. Aussi fe tribunal de commerce ne
sait-il plus oü donner de la têle. On cite des audiences
dans lesquelles plus de 500 affaires figuraient au róle.
Déja, il a fallu augmenter le nombre des fossoyeurs.
Bientót, sans doute, il faudra doubler celui des huis-
siers. Oh, la belle année que l'année 1866 1
Le programme des fêtes de Septembre n'a pas en
core paru. Le bruit courLque ces fêtes seronl ajour-
nées jusqu'après la cessation compléte de l'épidémie
et qu'on se bornera, pour le moment, aux cérémonies
purement ofïicielles, lesquelles, comme chacun sait,
ne sont pas de nature a provoquer des rassemble-
ments.
Je n'ai pas la compétence qu'il faut pour décider si
l'ajournement des fêtes de Septembre est bien néces
saire mais ce que je sais, c'est que notre commerce,
déja si éprouvé, se ressentira cruellement de cette
mesure et que bien des coramercants, qui avaient
compté sur ces fêtes pour relever leurs affaires,
lui devront leur ruine.
L'agence Havas a transmis lundi dernier aux jour-
naux de Bruxelles une dépêche ainsi concue
o Londres, 10 septembre.
L'International contient une communication di
plomatique portant que la France, la Prusse, l'Au-
triche et la Russie sont tombées d'accord pour ar-
rêter, par des mesures efiicaces, le débordement des
passions révolulionnaires en Belgique.
Vérifieation faite, il se trouve que 1'International
ne contient aucune espèce de communication diplo
matique et que l'article auquel le télégramme fait
allusion a été entièremenl denaluré, en ce sens que
('intervention des puissances étrangères présentée
dans le télégramme comme une résolution definiti-
vement arrêtee entre elles, est indiquée dans Par
tiele de 1'International comme une simple hypothese.
A nioins de supposer que les correspondents de
l'agence Havas soient des idiots, il y a, dans cette
manière de transmettre les dépêches, autre chose
qu'uneerreur grossière, il y a un véritable faux ma-
tériel sur lequel l'agence est tenue de s'expliquer, si
elle ne veut pas s'exposer a des soupcons d'autant
plus plausibles que ce télégramme n'a été transmis
qu'aux journaux beiges et hollandais. Si des expli
cations ne sont pas données, les journaux beiges
auront a aviser s'ils peuvent continuer leur con-
fiance a des correspondants qui en abusent de la
sorte et s'ils ne doivent pas a eux-mêmes et a leurs
lecteurs de se debarrasser d'un monopole dont on
se sert pour ruiner leur autorité et jeler l'inquié-
tude dans le pays.
Au tir national qui aura lieu a Bruxelles, pendant
les fêtes de Septembre, des cibles seront placées a
450 et 550 mètres. Que devient Passertion de nos
conseillers communaux qui ont prétendu qu'a Bruxel
les on ne tirait pas a plus de 100 mètres?
Puisque nous parions de tir, nous demanderons a
l'autorilé oü en est la construction du nouveau local?
Portée devant le Conseil, cette affaire, s'il en faliait
croire le college échevinal, était de la plus grande ur-
gence, et maintenant qu'une decision est intervenue,
le silence, succède a la precipitation. Les travaux se-
ront-ils exècutés encore cette année ou bien conti-
nuera-t-on longtemps de berner la garde civique de
promesses, comme on ne cesse de Ie faire depuis deux
ans?
Un memoire du Bureau de bienfaisance.
Nous avons recu des administrateurs du Bureau
de bienfaisance, MM. Ernest Merghelynck, président,
Charles Becuwe, Edmond Vandenboogaerde, Auguste
Maieur et Léon Tack, avec sommation d'insertion, une
copie du rapport adressé par eux a l'autorité commu
nale; ce document est accompagné d'une lettre expli
cative, contenant des expressions injurieuses pour
notre journal.
Cette considération, jointe a l'étendue du rapport,
étendue dépassant d'a peu prés le double les limites
tracées par la loi, nous a empêché de déférer la som
mation de MM. les administrateurs.
Outre que, l'eussions-nous voulu, il nous eüt été
impossible de publier dans notre plus prochain nu
méro ce document qui n'a été remis que le jeudi a
Pun de nos ouvriers, notre journal paraissant le sa-
medi a Bruxelles, encore avons-nous tenu a choisir
notre heure, afin de démontrer clairement que, forts
de notre droit, nous ne cédions aucune pression,
mais a nos habitudes reconnues d'impartialité.
Conséquents avec nos antécédents, nous publions,
aujourd'hui que l'espace nous le permet, la commu
nication des administrateurs du Bureau de bienfai
sance. Nous regrettons pour ces messieurs, bien plus
que pour nous, qu'ils n'aient pas compris qu'un sim
ple et modeste appel aux droits de la libre discussion
a souvent un effet plus prompt et plus efficace que
toutes les rodomontades adminislratives.
Quant a nous, en ouvrant nos colonnes a leur rap
port, nous ne désirons pas seulemenl initier, autant
qu'il dépend de nous, l'opinion publique a des ques
tions de la plus haute importance; mais, en publiant
tout récemment le compte-rendu de la séance du Con
seil communal du 2 avril, dans laquelle il s'était agi
pour la première fois des questions controversées,
nous avons pris a tèche de fournir tous les chiffres,
tous les renseignements en notre possession, afin de
rendre les réclamations du Bureau charitable aussi
intelligibles que faire se pouvait.
Voici le document en question
ELANDUE OCCIDENTALE.
YPRES.
©bjet
Observations
sur le rapport du
Budget 1866.
N° 7137.
Réponse au 1~V« 1152,
du 16 mai 1866.
ANNEXE.
YPRES, le 18 Juin 1866.
A Messieurs les Bourgmestre,
Echevins et. Conseiller communaux
de la ville d' Ypres,
Messieurs,
L'administration du Bureau de bienfaisance, ayant reju
communication en sa séance du vingt-huit mai dernier, du
rapport de voire commission des finances, croit de son de
voir de répondre aux observations y contenues, et aux modi
fications proposées par le conseil au budjet. En conséquence,
nous avons l'honneur de souraettre au Conseil communal,
le présent mémoire, oü nous rencontrons les idéés dévelop-
pées par l'honorable rapporteur de votre commission.
Celui d'entre nous, Messieurs, qui a l'honneur de siéger au
Conseil communal, a répondu immédialement aux critiques,
qui s'adressaient directement aux administrateurs. II a
prouvé que la révision des listes se faisait, chaque année,
avec le plus grand soin, par tous les administrateurs réunis
qu'aucune inscription n'était faite sur la liste des indigents,
sans que Padministraleur qu'elle concerne ne se soit assuré,