Le Bureau de bienfaisance dit de son cóté Les
distributions générales sont nécessaires, paree qu'elles
produisent l'égalité parmi les adininistrésLa
xnalpropreté, la négligence, le défaut d'ordre créent
des besoins factices, auxquels se laissent entrainer les
administrateurs allant a domicile. Un ménage propre,
bicn tenu, des enfants propres et soignés, cachent
souvent plus de misères que n'en étalènl l'incurie et le
désordre. Ces erreurs, produites paree que les admi
nistrateurs se laissent apitoyer par des apparences
vicieuses, ne peuvent pas se présenter dans les dis
tributions générales.
Et plus loin
Les distributions générales ont encore un autre
avantage, c'est de faire connaitre ceux qui participent
des secours de la bienfaisance. 11 y a dans laclasse ou-
vrière, unecertaine honte a être inscritsur nos lisles.
Cet amour-propre de l'ouvrier, qui veut se suffire par
lui-inême, est un bon sentiment, qu'il faut stimüler. II
faut que la femme de cet ouvrier, se console de cer-
taines privations par la pensee, qu'elle ne doit pas
encore, comme sa voisine qu'elle a vue passer chargée
de pains, recourir a la charité publique.
Après pareille confession, avons-nous raison de
dire que si, d'une part, il encourage avec raison la
fiertè des ouvriers, de l'autre, le système du Bureau
de bienfaisance humilieles malheureuses etinnocenles
victimes que le defaut de travail ou les maladies obli-
gent de profiler des distributions publiques Oui.
certes et nous maintenons tout ce que nous avons
écrit a ce sujet.
La honte d'être inscrits sur ses listes ou la faculté de
se consoler de certaines privations par la pensee
qu'il ne doit pas encore, cómme son voisin, recourir
a la charité publique, voila l'alternative que, de son
propre aveu, le Bureau de bienfaisance offre a nos ou
vriers. Et ne siivent-ils done rien, ces administra
teurs si perspicaces etsiéclairés, des souffrances poi-
gnantes de tanl de pauvres honteux qui préfèrent la
mort a l'aumöne publique 1 Faut-il bs abandonner
ceux-la? Leur honte est-elle un crime ou bien est-ce
leur misère cachée
Ah 1 s'il n'y avait que ce seul motif, il suffirait pour
condamner les distributions publiques ou, tout au
moins, si on ne veut pas les supprimer entièrement,
pour en corriger les énormes inconvénients au moyen
de distributions a domicile.
Ceci nous amène aux comités de charité.
Mais auparavant disons quelques mots de la charité
privée.
Cette charité, telle que nous la dépeint le mémoire
du Bureau de bienfaisance, est une charité orgueil-
leuse et vantanl outre mesure le peu de bien qu'elle
faitmontée sur des treleaux, elle bat la grosse caisse
et déroule sou enseigne. De ia charité ce n'est la
qu'une caricature qui n'a pu voir le jour ailleurs que
dans ['imagination fantasque de l'auteur du mémoire.
Nous ne voulons pas plus que lui que le pauvre soit
soumis a toute sorte d'hypocrisie, ni molesté dans
ses croyances religieuses, qu'on lui marchjnde son
pain pour un sermon ou pour une messe. Mais si la
charité privée a ses abus, inseparables des travers
humains, êtes-vous certains, MM. les administrateurs
du Bureau de bienfaisance, que la charité publique en
est toujoiursexempte? L'arbitraire n'y prend-il jamais
la place de l'impartiale justice Le malheureux ne su-
bit-il jamais les caprices de ['administrateur? A Ypres,
nous le savons, cela est impossible. Nous en avous
pour garants la hauteur de vues et l'ólévation d'idées
qui vous font planer fort au-dessus des misérables
petites passions qui ménenl.la plupart des hommes.
Mais ailleurs des révélations pénibles ne sont-elles pas
venues dévoiler des désor^res scandaleux Vous ne
vouiez pas des comités de charité. Vous trouvez un
embarras, bien pis, une cause de mauvaise adminis
tration. dans une institution qu'un arrêté royal et
une loi ont considéré comme un aide utile
Nous pourri'ons trouver étrange l'opposilion de
cinq personnes a une prescription formelle de la loi.
Ne diles-vous pas vous-mêmes que -< la loi autorise
les comités de charité et mêrne enjoint aux Bourg-
mestres et Echevins de veiller, ce qu'il soit établi,
dans les communes d'une population excédant deux
mille habitants, par les soins du bureau de bienfai
sance, des comités de charité pour distribuer les se
cours a domicile
Le fait s'il est exact, chose fort douteuse, que
0 cette disposition n'a recu d'exéculion que dans les
grandes villes ou celui que jamais le Bureau de
bienfaisance d'-Ypres n'a réclamé la formation de ces
comités, sont des arguments qui ne convainqueront
personne et que même on s'étonne de rencontrer sous
la plume sérieuse du rédacteur du mémoire.
Mais nous ne devons pas oublier qu'il s'agit sur-
tout de notre compte-rendu.
II y est écrit quelque partLe rapport (celui
présenté au Couseil communal par M. Vanheule) avait
proposé la création de comités de charité. Cette utile
institution fonctionne dans d'autres localités a la sa
tisfaction de tous. Notre Bureau de bienfaisance n'en
veut a aucun prix,
D'après lui, ce serait compliquer l'administration
de rouages inutiles.
Augmenter les frais généraux et le personnel.
Detruire l'unité dans l'administration.
De plus et voici l'argument le plus curieux, nous
le donnous textuellement, on ne trouverait pas
dans notre ville 30 personnes assez indépendantes
pour faire parlie des comités de charité
Ecoutez maintenant le mémoire lui-même
Quoi de plus mauvais, que de compliquer une
administration de rouages inutiles? En fait, concoit-
on que l'on charge trente personnes, de faire un tra
vail, pour lequel cinq suffisentEt quel surcroit
d'écritures, pour faire correspondre ces divers comi
tés entre euxelavec le bureau central. De nouveaux
emplois sont nécessaires, le personnel salariè doitêtre
augmenté et par suite les frais géneraux. En somme,
la rivalite parmi les administrateurs, la jalousie parmi
les.administrés, ni unité, ni économie, ni dans l'ad
ministration, ni dans les dépenses, ni dans les se
cours.
Mais vóici le bouquet
Ou trouverait-on, poursuit le mémoire, dans une
ville comme la notre, trente personnes d'une position
assez indépendanie pour garantir leur sincérité el leur
impartialité, qui voudraient se charger gratuitement
d'une mission pareille.
Tout en protestant contre cette insulte au caractère
et au dèvouement de tous les habitants de notre ville,
nous avons fait ressortir le danger d'un système ca
pable de produire pareils effets.
Nous en avons indiqué la cause et nous comprenons
que nos réflexions aient eu le privilége de remuer la
bile de quelques-uns des administrateurs du Bureau
de bienfaisance, plus particulièrement intéressés dans
cette question. Qu'importe. Pour être mal accueillie,
la vérité n'en est pas moins la vérité, le plus souvent
même elle l'est d'autant plus qu'elle plait moins.
En voila assez, croyons-uous, pour demontrer que
notre compte-rendu a reproduit fidèlement le sens
du mémoire, tout en prenanl soin d'atténuer, en bien
desendroits, la crudité et la trivialitéde l'expression.
Une puérile velléité de reclame a pu seule déterminer
MM. du Bureau de bienfaisance a nous hooorer de leur
prose.
Nousne voulons discuter en ce moment ni la forme,
ni le fond de cet écrit.
Sur le premier point, nous ferons observer cepen-
dant qu'en parlant des allegations produites par le
rapporteur de la 1re commission, le Bureau de bien
faisance énonce sciemment une contre-vérité. II sait
bien, en effet, qu'un rapport n'est pas l'expression du
rapporteur, mais de la commission dont il est l'organe
et, lorsque nous songeons qu'il s'agit d'une commis
sion du Conseil communal, présidée par M. le bourg-
mestre, dont les opinions ont été adoptées par le Con
seil, nous ajoutons que cette contre-vérité se double
d'une grossière inconvenance qui ne trahit que trop
son origine.
Que dire encore des qualificatifsa Entêtement des
systèmes, théories creuses, mots sonores,apppliqués
a l'expression loyale d'une opinion raisonnée?
Nous n'aborderons pas davantage le second point,
n'ayant pas sous les yeux le rapport de la commis
sion des finances nous faisons nos réserves formel-
les pour toutes les assertions des administrateurs de
la bienfaisance qui triomphent aisémentquand ils
ont seuls la parole.
II ne nous appartient pas de rechercher jusqu'a
quel point il peut être conforme aux bonnes traditions
administratives de livrer a la publicité un document
sans le consentement de Ia partie adverse et avant
que celle-ci ait pu produire sa réfutation. Disons tou-
tefois que, si l'administration du Bureau de bienfai
sance n'a pas été poussée a cette publicité par d'autres
motifs avouables, si le désir d'éclairer le public a éte
son seul but, on ne s'explique pas pourquoi elle n'a
pas fait connaitre en même temps le rapport de la
commission qui a provoqué sa réponse. Le public
eut pujuger alors la valeur des deux systèmes en pré-
sence, au lieu qu'elle exalte ses propres vues et tieut
soigneusement sous le boisseau celles de ses contradic-
teurs.
Impossible de finir sans faire ressortir encore une
singulière contradiction qui a échappé a la sagacité de
MM. les administrateurs. A la page 4 de leur mé
moire, ils disentNous allons a domicile pour faire
la connaissance de ['indigent, puis nous n'y allons
plus, et page 7, parlant des distributions générales
qui se font au siége de l'administration Et pour-
tant, cela n'empêche pas les administrateurs, toujours
en contact avec les pauvres, de connaitre les ménages
d'ordre et de propreté. II semblera a tout le monde
que c'est dans l'intérieur de la maison que l'on juge
de l'ordre el de la propreté d'un ménage et chacun se
demandera comment ces messieurs, qui ne se ren-
dent qu'une fois au domicile de 1'indigent pour faire
sa connaissance et puis qui n'y vont pluspeuvent se
former des notions exactes sur ses besoins réels en le
voyant aux distributions générales ou même en le
recevantchez eux.
Mais peut-être sont-ils doués d'une double vue 1
Quoiqu'il en soit, voila deux assertions qui se con-
tredisent et c'est sans doute dans cette singularitó
qu'il faut trouver la preuve que leur mémoire,
comme ils l'afïirment, n'est pas I'ceuvred'un mem-
bre, mais celle de tous les membres.
CVécrologie.
Nous avons le regret d'aunoncer la mort de M. Mi
chel Berend, correspondant a Bruxelles de la Gazette
de Cologne et collaborateur de plusieurs journaux
beiges. C'étail un esprit brillamment doué, vif et ori
ginal. Sa mort causera de vifs regrets a ceux qui I'ont
connu. Nó a Hanovre, Berend étail êgé de 32 ans et
habitait Bruxelles depuis 1856. II a succombé a une
alteinte de la maladie régnante.
ACTE5 OFFICIE LS.
Le Moniteur contient l'arrêté royal suivant, en date
du 30 aoCit
Vu la délibération datée du 6 juillet 1866, par la-
quelle le Conseil provincial de la Flandre occidentale
a modifié comme il suil l'art. 11 du règlement provin
cial pour l'amélioration de la race bovine
Tous les ans, après l'examen, ily aura dans toutes
les circonscriptions d'expertise, un concours pour la
distribution de trois primes aux propriétaires des trois
plus beaux taureaux de race indigène, ou ceux qui
auront été gagnés et élevés en cette province.
Sont également admis a concourir les taureaux ap-
partenant a la province, nés et élevés chez les déten-
teurs de stations, qui les présentent au concours. Le
1" prime sera de 80 fr. avec une médaille en argent,
la 2e de 60 fr. avec une médaille en bronze, et la 3"
de 40 fr.
Les noms des vainqueurs et le signalement de leurs
taureaux seront publiés par la voie du Mémorial ad-
ministratif. Les primes pourronl ne pas être adju-
gées.
Revu l'arrêté royal du 6 septembre 1860
Vu l'arrêté 86 de la loi du 30 avril 1886
Sur la proposition de Notre Ministre de l'intérieur,
Nous avons arrêté et arrêtons
Art. 1". Est approuvée la délibération précitée du
conseil provincial de la Flandre occidentale, en date
du 6 juillet 1866.
Le ministre de l'intérieur,
Vu l'art. 16 de l'arrêté royal du 30 avril 1866, por»
tant organisation du concours général de l'enseigne-
ment moyen de premier degré
Vu le procés-verbal du jury chargé d'apprécier le
concours spécial de langue flamande dans la rhétorique
latine, pièce de laquelle il résulte que
1° L'èlève Leboucq, Hector, du Collége communal
d'Ypres, a obtenu 91 points sur 100.
Arrêté
Le premier prix est décerné a Hector Leboucq,
d'Ypres, élève du Collége communal de la même
ville.
Le Ministre de l'intérieur,
Vulesart.16 et 17 de l'arrêtédu 30 avril 1866,etc.;
Vu le procés-verbal du jury chargé d'apprécier le
concours de composition framjaise en rhetorique la
tine, pièce de laquelle il résulte que
10° L'élève Leboucq, Hector, du Collége communal
d'Ypres, a obtenu 68 points sur 400.
Arrêté .-