parer se noramait brance ces deux mots nous sont restés, le dernier nous a fourni le mot brasseur, et 1'aulre mot servoise, par lequel on a longlemps dési- gné la bière. La bière est une boisson saine, tonique, rafraichis- sante, nutritive. Pour donner une idéé de t'impor- tance qu'a acquise aujourd'hui la fabrication de la bière, il suffira de dire, qu'a Paris on n'en consomme pas moins de 14 a 15 millions de litres annuellement, et qu'a Londres, cette consommation alteint le chiffre de 230 millions de litres. A peine cette grande ceuvre, si vaillamment entre- prise et soutenue par nos voisins d'outre-mer, la pose du cêble transatlantique est-elle achevée, qu'un pro- grès non moins remarquable vient y faire pendant. Dès l'année prochaine, le tour du monde, que Ma gellan, Bougainville, Coak et tant d'autres ont mis plusieurs années achevers'effectuera en cent jours. Cette rapide traversée sera accomplie par la prochaine mise en activité d'une ligne de steamers al- lantde San-Francisco Hong-Kong. Ces steamers, dit le journal Alia California, feront le voyage en 23 jours. Pour continuer de Hong-Kong a Culcutta, il en faut 20 de Calcutta a Suez, 14 de Suez a Marseille, 12; de Marseille au Havre, 2 du Havre a New-York, 9 de New-Yorka San Francisco (par poste), 20. Total, 100. Ainsi dans I'espace de cent jours on revient a son point de depart. On ne sait peut-être point en Belgique ce que dé- pensent et ce que rapportent lesjournaux américains. Une correspondance du Standard va nous édifier sur ce sujet. On sait que le tarif des nouvelles transmises, soit d'Amérique en Europe, soit d'Europe en Amérique, est de 25 fr. par mot. II avait été convenu entre I'As- sociation des journaux américains et la Compagnie du cable, qu'un télegramme quotidien de 200 mots expédié pour 200 liv. sterl. donnerait aux membres de VAssociated Press le résumé des faits politiques et commerciaux d'Europe. Cette limite de 200 mots paraissant un peu exiguë au New-York Herald, le propriétaire de ce journal, M. Benett fits, donna l'ordre a ses correspondants d'Europe de lui envoyer des télégrammes spéciaux. Les autres journaux ne veulent pas s'aliéner le pu blic en laissant au Herald le monopole des informa tions, et chaque jour ils dépensent 10,000 fr. pour leurs dépêches tèlégraphiques. II faut dire, pour expliquer la possibilité de cette concurrence, que les bénéfices annuels du Herald sont évalués a 4 millions et demi de francs, ceux du Times de New-York s'élèvenl de 2 a 2,250,000 fr., ceux de la Tribune a 2 millions; ceux du World varient entre 1500,000 francs et 2 millions. Dernièrement, un préfet francais écrivait un maire de prendre ses précautions en prévision du choléra, qui commencait a sévir dans le départe ment. Le maire, fort embarrassé d'instruclions qui lui semblaient si vagues, après de longues médita- tions, écrivit a M. le préfet que ses précautions étaient prises et qu'il attendait, lui et les siens, le fléau de pied ferme. On s'informa des mesures prises par le digne maire, afin de juger de leur efficacité el l'on apprit qu'il avait fait creuser dans le cimetière assez de fosses pour y loger au besoin tous ses adminis- trés. Cultivateurs, voulez-vous rnettre vos greniers a l'abri des charancons et des autres insectes qui y produisent de si grands dégats? Suspendez-y quel- q'ues bottes d'absinthe. L'air sera bientöt imprégné de la forte odeur que répand cette planle, et ses par fums pénétranls chasseront pour toujours de chez vous ces petits ravageurs. On lit dans le Morning-Post Une expérience fort intéressante et parfaitement réussie a été faite l'arsenal par un Frangais, M. Gal- libert, inventeur d'un appareil permottant a l'homme qui en est pourvu de respirer librement au milieu de la fumée la plus épaisse dans un incendie. Le vice-amiral Wellesley, l'amiral directeur de l'ar senal, l'honorable capitaine Eg#ston, le capitaine W.- C. Chamberlain et les principaux officiers de l'arsenal assistaient a l'expérience, qui a en lien dans le séchoir de la forge, approprié pour la circonstance. On y avait apporté une grande quanlité de paille, des copeaux, des étoupes, etc. Le feu v a été mis a trois heures, après que la porte, seule ouverture de l'appartement, eut été soigneusement fermée. En quelques minutes la fumée y était devenue irapéné- trable. M. Gallibert prit alors son appareil,qui consiste en un sac de toile a l'épreuve du feu, Ie gonfla d'air a l'aide de deux petits soufflets, y ajusta deux tubes en gutta-percha terminés par une embouchure qu'il fixa a ses lèvres après s'être fermé les narines au moyen d'un pince-nez a ressortpuis rejetant le sac sur son dos, il entra dans le séchoir dont la porie fut refermée sur lui. II y est resté 8 minutes 50 secondes, tt lorsqu'il en est sorti, aucun signe n'indiquait qu'il eut éprouvé la moindre gêne. Un agent de police John Jacy, n° 157, s'est ensuite offert pour tenter a son tour la même expérience. L'amiral y ayant consenti, M. Gal libert lui remit l'appareil en lui expliquant la manière de s'en servir. Cet homme est resté 3 minutes dans le séchoir, toujours rempli d'üne épaisse fumée, sans ressenlir le moindre malaise. Un ouvrier I'y remplaca pendant 5 minutes. Tous deux s'accordent a dire qu'il serait possible d'y demeurer, sans danger, un temps indè- fini. Cornme dernière preuve de ['excellence de son sys- tème, l'inventeur a jeté sur le feu une certaine quan- tité de souffre, ce qui a rendu l'air intérieur encore moins respirable Le thermomètre marquait91 degrés Fahrenlheit. M. Gallibert est sorti après six minutes, sans avoir éprouvé aucune soulfrance. Les champignons vénénecx. C'est vers la fin de l'étè qu'on récolte dans les grands bois les champi gnons comestibles appelés bolet, agaric, oronge, etc., mais c'est aussi vers cette époque qu'on signale le plus de cas d'empoisonnementscauséspar les espèces vénéneuses. Est-il facile pour tous de distinguer les champignons indigènes qu'on peut manger sans Ie moindre accident de ceux qui recélent les poisons les plus violents, qui souvent ont les mêmes caractères que les premiers? Les indications qu'on trouve for- mu'ées dans un grand nombre d'ouvrages d'économie doinestique ne peuvent nullement éclairer les per- sonnes élrangères a la botanique sur les propriétés que possèdent les champignons qu'on trouve dans les bois, les friches et les champs cultivés. Aussi est-ce bien a tort qu'on ne cesse de répéter qu'on peut con- sidérer comme comestibles tous les champignons qui ont une couleur rose ou vineuse, une odeur de rose et une saveur de noisette, et qui ne noircissent point, pendant leur cuisson, une cuiller d'argent. Les graves accidents survenus dernièrement a Angers prouvent une fois de plus la nécessité de bien cotinaitre les es pèces comestibles ou de faire apprécier par une per- sonne compétente les propriétés de champignons qu'on se propose de manger. A Paris, a Nantes et dans quelques autres villes, tous les champignons ne peuvent être vendus sur les marchés qu'après avoir été visités et examinés avec soin par une personne désignée a cet effet par l'admi- nistration municipale. Une telle mesure de police sa nitaire, mise en pratique dans tous les centres de po pulation ou il existe un pharmacien, aurait incontes- tablement pour effet d'empêcher la vente des espèces qui sont dangereuses par le poison violent qu'elles renferment. En outre, e'le permettrait aux personnes qui récoltent des champignons sauvages de pouvoir a chaque instant du jour se renseigner sur leurs vé- ritables propriétés. Quiconque, a Nantes, veutcon- naltre si une espèce réc.oltée dans les bois, les landes ou ies terres cultivables est comestible ou vénéneuse, s'adresse a M. Moride, pharmacien, délégué munici pal. C'est pourquoi les cas d'empoisonnement sont fort rares dans cette grande cite industrielle. La pernicieuse action des champignons vénéneux agit sur l'éeonomie plus ou moins promptement, selon les espèces et les individus. Dans certains cas, les crampes, les convulsions, une soifinextinguible,etc., apparaissent huit ou douze heures après le repas. Dans d'autres, les symplómes d'empoisonnement ne se manifestent qu'au bout de vingt-quatre heures. Lorsque les premiers accidents surviennent, il faut avant tout employer tous les moyens possibles l'eau tiède, l'ómétique, etc., etc., pour provoquer de nom- breux vomissements, dans le but de faire rejeter de l'estomac les champignons qui y sont contenus. En outre, on doit se héter d'appeler un médecin. Quand les vomissements ont cessé, on administre de suite un purgatif l'eau de Sedlitz, de l'huile de ricin, etc. C'est en suivant ces indications qu'on arrive souvent a paralyser Faction toxique des champignons véné neux ingerés dans l'estomac. Variétés. VInternational raconte une jolie anecdote sur la duchesse de Saint-Albans. La duchesse n'était alors qu'une simple actrice, gagnant a peine, en travail- lant beaucoup, 30 shillings par semaine. On l'ai- mait a cause de son talent et de sa beauté. A Liverpool, elle fit son apparition dans un petit drame a sensation. Elle jouait le róle d'une pauvre orpheline sans protection, sans amis, et rèduite a la plus grande misère. Un marchand sans enlrailles poursuit pour dettes la pauvre fille et veut la faire conduire en" prison a moins qu'un ami ne se porte caution pour elle. a Alors je n'ai plus d'espérance, s'écrie l'orpheline; je n'ai pas un seul ami dans ce monde. Quoifait le créancier, personne ne veut ré- pondre pour vous Je vous ai dit que je n'ai pas un seul ami sur cette terre, dit la pauvre fille en pleurant a chaudes larmes. Au même instant, racontait la duchesse de Saint- Albans, je vis un matelot s'élancei dans le parterre, de la a l'orchestre, puis par-dessus les musiciens et la "ampe, et sauter d'un bond jusque sur la scène a cóté de moi. II se précipite sur Facteur qui représentait le créancier, lui tombe dessus a coups de poing, puis il revient vers moi en s'ècriant Vous avez un ami, mademoiselle, el cet ami, c'est moi! Je me porte caution. Vous devez comprendre Ie tumulte qui s'en- suivitle spectacle était indescriptible éclats de rire, cris de terreur, hurleinents du créancier, applaudissements des galeries supérieures, tout cela faisaient un vacarme incroyable. Mais lui, mon sau- veur, le protecteur de la pauvre orpheline, était la immobile, les poings serrés, prêt a s'élancer sur les recalcitrants. Ce brave matelot ne se décida a quitter la scène que lorsque le directeur du théêtre fut arrivé avec une liasse de banknotesde théêtre sous le bras et qu'il les eut déposées entre les mains de l'actrice en disant a Mademoiselle, voici de quoi racheter vos dettes. Une jolie anecdote du Figaro Une campagnarde toute chargée d'emplettes arrive au guichet du chemin de fer de l'Ouest. Monsieur, un billet pour Nantes, combien c'est-y? Six francs cinquante, madame. Vous me donnerez bien ca pour cent sous. Madame, je vous dis que c'est six francs cin quante. Ben l je vous donne cent dix sous ou je m'en vas ailleurs y n'manque pas de chemins de fer a Pa ris c'est pas comme dans mon pays qui n'y en a qu'un. Madame X... partait pour les eaux, Jemrinenant avec elle son fits, un bambin "de six ans. L'enfant, silencieux, la tête a la portière du wagon, regardait la campagne Maman, s'écrie-t-il tout a coup, est-ce que c'est des chevals qui trainent le chemin de fer? Maxime, dit la mère souriante, tu sais bien que dans la grammaire il y a une règle que je t'ai apprise. II faut dire des chevaux. Alors le bambin dépité Mais mamanPuisque nous sommes en vacances? M. Albéric Second termine ainsi sa revue de Pa ris a la Presse La scène se passé dans un restaurant de high life, comme on dit a présent. Au moment de solder la carte, un dineur met son binocle sur le nez et repasse l'addition fantaisiste de la dame de comptoir. II constate une erreur de cinq francs a son préjudice naturellement. Tiens! tiens s'ècrie-t-il, j'avais toujours pensé que la soustraction était la preuve de l'addition, et voici qu'il m'est dèmontré, au contraire, que c'est l'addition qui est la preuve de la soustraction 1 Deux négociants, un Marseillais et un Parisien, cherchaient a s'étonner l'un l'autre Faites-vous beaucoup d'affaires demanda le Marseillais. Enormément. Qu'appelez-vous énormément Tenez 1 pour vous donner une idéé denotre cor respondance, ma tnaison de commerce dépense par an 2,500 fr. d'encre.

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 3