t> 43° Régler I'avancement an choix, de telle ma-
t nière que les officiers intelligents et vigoureux ar-
rivenl aux grades supérieurs dans un êge oü l'éner-
gie morale et l'aptitude physique ne sont pas en-
core a leur déclin.
14° Mettre un frein a l'esprit d'intrigue qui,dans
les Etats constitutioneels, porte les militaires a
chercher des appuis en dehors de l'armée el parti-
culièrement dans les Chambres législatives.
15° Bannir Ie favoritisme, n'avoir plus ni régï-
ments ni officiers privilégiés, donner en toute cir-
Constance la prioritë au mérite et aux services
rendus, tenir lête aux coteries et résister aux
influences parlementaires toutes les fois qu'elles
n'agissent pas dans l'interêt de l'armée.
L'armée étant organisée sur ces nouvelles bases,
l'auteur indique, dans Ie chapitre suivant, Ie róle qui
reviendrait a notre milice citoyenne dans Ie système
général de la défense nationale. La garde civique non
active serait employée maintenir l'ordre dans les
communes lorsque l'armée aurait quitté ses garnisons
et, quant aux 30 ou 40 mille hommes que produirait
la garde civique active, ils formeraieot un excellent
dépót de recrutement pour l'armée et concourraient
efficacement a la défense des positions fortifiées.
a En résumé, dit M. Brialmont, la garde civique
réduite a une catégorie de citoyens propres a la
guerre et convenablement organisés, serait un auxi-
liaire très-utile a l'armée, mais, dans aucun cas,
i) elle ne pourrait suppleer celle-ci, ni la remplacer
partiellement.
La place d'Anvers est-elle compléte? L'auteur exa
mine celte question dans le 5me chapitre de son tra
vail. A I'époque oü les bases de la fortification d'An
vers furent arrêtées, écril-il, le canon rayé n'avait
pas encore fait son apparition. On n'eut done pas a se
préoccuper de la possibilité d'un bombardement par
la rive gauche de l'Escaut, puisque, de ce cóté, on
peut tendre une inondation jusqu'a 4,500 mètres des
bassins, distance a laquelle les mortiers ne produisent
plus d'effet. Mais depuis que la possibilité d'un bom
bardement a des distances plus grandes fut démon-
trée, on admit génóralement la nécessité de construire
des travaux sur la rive gauche. II suffirait, pour em-
pêcher le bombardement par la rive gauche el pour
assurer a notre armée la possibilité d'opérer sur cette
rive, d'èlablir un petit fort en avant de Burghl et uu
grand forten avant de Zwyndrecht. L'auteur recom-
mande également, dans le même but, l'érection d'un
fort en avant de Merxem.
Mais il ne faut pas seulement préserver Anvers d'un
bombardement, if faut encore que l'accès de cette
place pour une flotte ennemie soit rendu impossible.
Or, personne n'ignore que les forts de Lillo,de Liefken-
shoek et de Ste-Marie sont insuffisants pour conjurer
ce danger. M. Brialmont propose de substituer a cette
défense impuissante une défense énergique, coneen-
trée tout entière dans le coude que forme le fleuve,
prés de Calloo. On atteindrait ce but a l'aide du fort
Ste-Marie (complélé), des forts de La Perle et Philippe
(a reconstruire) et d'une grande batterie qui relierait
entr'elles La Perle et Ste-Marie. Indépendamment de
ces ouvrages, dont I'armement exigerait environ 300
bouches a feu, on établirait en travers du fleuve, sous
la protection des trois forts et de la grande batterie, un
ouvrage indestructible renforcé par des mines sous-
marines de l'invention d'un de nos officiers du génie,
M. le lieutenant-colonel Carrette. II faudrait, en outre,
deux ou trois monitors et quelques canonnières qui
auraient pour mission de surveiller le fleuve et d'éta-
blir des communications süres entre la place et les
forts.
L'auteur évalue la dépense que coüteraient ces di
vers travaux a une somme de fr. 9,500,000 auxquels
il faudrait ajouter 5,800,000 fr. pour travaux a ré-
sulter de la démolition de la citadelle du Sud et de la
reconstruction de divers batiments qui en dépendent.
Total général 15 millions de francs environ.
Cette somme est sans donle importante, mais le
gouvernement pourrait I'obtenir sans imposeraucune
charge nouvelle aux contribuables, en acceptant les
15 millions qui ontélè offerls pour I'arsenal de guerre
et les terrains de la citadelle du Sud.
II resterait encore, pour compléter Ie système de la
défense nationale, a fortifier Malines, relever et com
pléter les fortifications partiellement démolies de Lierre
et a améliorer la place de Termonde. Ges trois villes
formeraient, avec Anvers, un grand quadrilatère,
sous 1'appui duquel nos forces pourraient tenir long-
temps en échec une armée devant laquelle elles ne
résisteraient pas une heure en rase campagne et qui
leur fournirait, si elles voulaient tenter le sort des
armes avant de s'enfermer dans Anvers, des avanta-
ges qu'elles ne trouveraient sur aucun autre point du
pays.
Les dépenses que nécessiteraient ces derniers tra
vaux sont estimées par M. Brialmont a une somme
de fr. 13,250,000 plus fr. 10,750,000 pour trans
former I'armement de l'infanterie et de la cavalerie et
compléter les approvisionnements en poudre, plomb,
projectiles, harnais, etc., en tout 24 millions.
Pour couvrir en partie cette dépense, 1'Etat ven-
drait des terrains militaires disponibles a Mons, a Na-
mur, Charleroi et a Anvers et le produit de celte
vente rapporterait sans exagération six millions.
La part contributive du trésor dans les dépenses
militaires que réclame la situation militaire se rédui-
rait done a 18 millions.
Les Chambres ne peuvenl pas hésiter devant ce
nouveau sacrifice, qui doit avoir pour résuitat de
mellre le pays en étatde résister dans les meilleures
conditions possibles aux dangers qui le menacent.
On dira peut-être: mais quelle garantie avons-nous
qu'avant dix ans le gouvernement ne se trouvera pas
en présence de nouveaux progrès qui exigeront d'au-
tres travaux et d'aulres dépenses?
M. Brialmont répond a cette objection l'année
1859 était le début d'une période de transformation
qui marquera plus qu'aucune autre dans I'histoire de
I'art de la guerre. Depuis l'invention de la poudre,des
armes a feu, on n'avait pas constaté un pared boule-
versement. Est—il a prévoir qu'il se présente avant
plusieurs siècles, une nouvelle époque de transforma
tion aussi radicale? On doit répondre négativement si
l'on considère la marche lentement progressive que les
arts et les sciences ont suivie depuis les temps les
plus reculés.
a L'on ne doit pas oublier, dit en terminant M. Brial-
mont, que nous entrons dans une de ces époques de
transformation et de perturbation qui sont la pierre
de touche des nations et des gouvernernents. Une
reconstruction de 1'Europe est imminente. Les in-
fluences vont se déplacer et un nouvel ordre poli-
tique sortira des guerres que les moins clairvoyants
d jugent inévitables et même prochaines. Si nous sur
ft montons cette crise, notre nalionalité sera affermie
pour longtemps, et devant ce magnifique résuitat
les populations heureuses et rassurées absoudront
facilement, s'il a besoin de l'être, Ie gouvernement
éclairé qui aura pris toutes les mesures nécessaires
pour défendre l'intégrilé du territoire el l'honneur
national.
Nous nous sommes bornés a analyser, aussi fidèle-
ment qu'il nous a été possible, le travail de M. Brial
mont Nous y reviendrons prochainement, pour en
dire notre avis avec Ia maturité de réflexion que com-
mande la gravité des questions qu'il soulève.
Conférences.
Vendredi prochain, 9 novembre, aura lieu la pre
mière conférence donnée par M. Emile Deschanel.
L'orateur a choisi pour sujet M°" de Sévigné, sa vie
et sa correspondance.
ACTES OFFICIGLS.
Des arrêtés royaux du 3, 6 et 17 octobre accordent
aux administrations communales ci-après désignées
les subsides suivants pour l'entrelien des travaux de
voierie et d'assainissement
Pour le chemin d'Elverdinghe a Boesinghe, 8,000
francs d'Ypres a Neuve-Eglise et d'Ypres a Bailleul,
2,000; Rousbrugghe-Haringhe, 8,000 Vlamertinghe
et Elverdinghe, 4,683; Messiues et Neuve-Eglise,
9,000; Wytschaete et Kemmel, 5,000 Reninghelst
et Vlamertinghe, 5,000; Moorslede, 4,000.
Par arrêtè royal du 12 octobre, Ie délai fixé par le
deuxième paragraphe de I'art. 5 de la convention in-
tervenue entre le ministre des travaux publics et la
société auonyme des chemins de fer de la Flandre oc
cidentale, relativement a la concession d'un chemin
de fer de Poperingbe a la frontière de France, est pro-
rogéjusqu'au 1er mars 1867.
Institution royale pour l'éducalion de files de rnili-
taires. Un arrêté de Sa Majesté, en date du 24 oc
tobre 1866, autorise la commission administrative de
l'institution royale de Messines province de Flandre
occidentale), a admettre dans eet établissement trois
filles de militaires morts ou devenus invalides au ser-
de I'Etat.
F AITS DIVERS.
Nous avons eu cette semaine divers décès accasion-
nés par Ie cholera. II faut espérer que ces cas reste-
ront isolés.
On entend souvent parler du cheval vapeur, et
l'on ignore généralement la force quereprésente cette
expression. Le cheval-vapeur désigne, dans l'indus-
trie, une force capable de soulever en une seconde un
poids de 75 kilogrammes a la hauteur d'un mètre. Le
cheval-vapeur représente ainsi, d'après ('estimation
la plus généralement admise, la force travailleuse de
'trois chevaux de trait le cheval de trait représente
la force moyenne de sept hommes de peine done, le
cheval-vapeur égale, pour l'effet, 21 hommes de
peine.
Mullipliez par 21 Ie chiffre des 8,650,000 chevaux-
vapeur exploités en Angleterre, vous trouverez l'é-
quivalent d'environ 76 millions d'hommes de peine.
Et il ne faut pas oublier qu'on ne rencontre un homme
valide que sur quatre habitants au moins il faut de-
compter les femmes, les enfants, les oisifs, les vieil-
lards, les infirmes, etc. II s'ensuit que 76 millions
d'hommes de peine représentent environ 300 millions
d'habitants, plus que n'en renferme 1'Europe tout en
tière.
La couronne que porte la reine d'Angleterre est
composée de cercles d'argent couverts de pierres pré-
cieuses, avec la croix de Malte en diamants a la par-
lie supérieure. Au centre de la partie antérieure, au-
dessus du cercle, est une autre croix de Malte, au
millieu de laquelle on voit le rubis brut qui ornaitau-
trefois la toque du Prince-Noir. Le fond de la cou
ronne est en velours violet. Le cercle inférieur est in-
crusté de brillants et surmonté de fleurs de lis et de
croix de Malte en brillants. La couronne porte encore
beaucoup d'aulres pierreries, émeraudes, rubis, sa-
phirs, bouquets de perles d'un grand prix.
Voici l'estimation des diverses parties de cette cou
ronne
Les vingt diamants du cercle temporal 30,000 li-
vres; les deux gros diamants centraux 4,000 livres;
les cinquante-quatre petits diamants placés aux an
gles des premiers, 1,000 livres; les quatre croix de
Malte composées chacune de vingt-cinq diamants,
12,000 livres; les quatre gros diamants terminant la
croix, 40,000 livresles douze diamants dans les
fleurs de lis, 10,000 livres les dix-huit petits dia
mants pour l'ornementalion de ces fleurs, 2,000 li
vres les autres diamants, perles, etc., 13,000 livres,
formant un total de 112,000 livres.
La couronne d'Angleterre, faite pour Georges III,
pesait environ 7 livres. Grdce a l'habileté des joail-
liers d'aujourd'hui, la couronne de la reine Victoria,
beaucoup plus légère a 1'ceil que 1'ancienne, est aussi
en realilé beaucoup moins lourde, car elle ne pèse
guère plus que 5 livres.
Une caricature du Charivari parisien Cinq ou six
Allemandsserencontrent, clochant sur des jambes de
bois.en au dessous celte légende
Le pied de paix en Allemagne.
On trouve dans un journal francais l'anecdote sui-
vante
Dimanche dernier, un riche bijoutier du quartier
Saint-Martiu rencontra un de ses anciens camarades,
revenant de province, qui le félicita sur son récent
mariage el témoigna le désir d'être présenté a sa
femme.
Rien de plus simple, dit le négociant, viens sur
l'heure diner avec nous sans facons. Eléonore sera
ravie de faire ta connaissance, car je lui ai fort parlé
de toi.
Parvenus au logis, il installe son ami dans le salon
et passé dans la pièce voisine pour prévenir sa femme
qu'il lui amène un convive.
Que le diable vous emporte, répondil la dame;
j'ai bien besoin que vous ramassiez chaque jour quel-
que goinfre pour manger la meilleure part de notre
ordinaire.
Ah chère amie, répliqua le mari exaspéré en
agitant sa canne, s'il n'y avait pas la un étranger,
quelle lecon de politesse je vous administrerais I
Je t'en prie, mon bon, cria l'ami a travers la
cloison, ne te gêne pas pour moi, fais comme si je n'y
étais pas.