ver. Dans son dernier numéro, Ie Journal cCYpres si- gnale quelques nouvelles preuves des intentions mal- veillantesqui animent Ie Progrès a l'égard de l'indus- trie yproise. En réponse a des insinuations cnlom- nieuses, il Ie somme de designer clairement celui de nos établissements industrielsjoZacé en dehors de toutes les conditions de viabilité et assimilé a un établisse ment financier en faillite. Nous trouvons Ie Journal d'Ypres bien naïf s'il at tend une réponse Ne sait-il pas par expérience qu'aussitót la question placée sur un point précis, son contradicteur fuit lachement Ie débat? G'est sa manière a lui de montrer son courage 1 Dernièrement encore nous l'avona mis en demeure de nous dire, comme il l'avait promis, Ie jour, l'heure, l'endroit oü ont eu lieu les négociations qui ont abouti, d'après lui, a la coalition des cléricaux et des radicaux aux élections communales, de nommer les personnes qui y ont pris part. Depuis un mois il fait la sourde oreille, malgré nos demandes réitérées. Faut-il done, pour en finir, que nous lui appliquions aujourd'hui l'épithète de MEN- TEUR? L<es nouveaux échcvins. Le public de notre ville commence a se préoccuper sérieusement des procbaines nominations d'échevins. Qui aurons-nous Qui n'aurons-nous pas On dit qu'en baut lieu on est très-embarrassé du choix. On voudrait, conformèment aux traditions, contenter tout le méndemalheureusement il ne s'agit plus ici de stériles promesses, il faut des actes et quelque habile que l'on puisse êlre a dissimuler sous les sourires d'une fausse bonhomie ses vérita- bles intentions, celles-ci ne peuvent tarder a paraitre au grand jour. Le cas est difficile. Prendra-t-on les deuxéchevins parmi les nouveaux conseillers élus Cette dècision serait.-elle conforme aux désirs de nos concitoyens II est vrai qu'ici on se soucie assez peu de cette considération. Mais au moins ne froisserait-elle pas profondément quelques- uns des anciens conseillers dont on méconnaitrait les services rendus pendant plusieurs années? Si, au contraire, un seul des nouveaux élus arrive a l'échevinat, lequel prendra-l-on Ce serait faire injure a M. Auguste Hynderick de Ie mettre en pa- rallèle avec M. Gustave de Stuers. La consideration que lui donnent son ége et sa position, son esprit impartial et son caraclère énergique, son titre de chef de la milice citoyenne et plus encore l'expérience qu'il a acquise pendant plusieurs années qu'il a siégé dans une administration communale, tout cela plaide suffi- samment pour lui. Et si la sanction de l'opinion pu- blique comptait pour quelque chose a Ypres, nous ajouterions qu'aux élections d'octobre M. Hynderick a obtenu 369 suffrages contre 336 seulement donnés a M. Gustave de Stuers. Nous savons fort bien que c'est M. le ministre de l'intérieur qui s'est fait le parrain de M. Hynderick au sein du comité de ['Association libérale. Continuera- t-il son appui jusqu'au fauteuil échevinal? M. le ministre de l'intérieur décide en cette circon- stance; nous pourrons done juger bientót de sa fer- meté ou de sa sincérité. Les intrigues ne dorment pas. Nous croyons savoir que les plus actives ont été nouées a l'Hótel - de-Ville et que de la elles rayonnenl en tous sens En outre, elles sont secondées chaleureusement par les aspira tions ardentes du népotisme. Quelles que soient les considéralions que l'on puisse faire valoir du cóté de M. Hynderick, il est un titre qu'on n'enlèvera jamais a son compétiteur. M. Gus tave de Stuers touche de plus prés que lui a la cote rie. Ce titre pourrait bien avoir assez de poids pour faire pencher la balance en faveur de ce dernier. Ohé!.... les petits agneaux! Le Progrès dont la mémoire ne s'étend pas plus loin que le bout son nez, nous défie de trouver dans sa polémique une seule parole qui ressemble aux dia tribes ordurières (sic) qui ont sali n,os colonnes a l'oc- casion des élections de Messines, un seul article qui approche a cent coudées, sous le rapport de l'urba- pitè el de la bonne foi, de ceux que nous avons pu bliés contre M Gustave de Stuers. Nous allons nous mettre en mesure de satisfaire a la demande du Progrès. Nous prions le lecleur de ne pas trop faire atten- ,tion pour commencer a la phrase que nous venons de transcrire et que le journal doctrinaire exhibe au milieu des reproches qu'il nous adresse, probable- ment comme un échantillon de son savoir-faire et de ses goüts delicatsnous en verrons bien d'autres en core. Dans Ie même article, quelques lignes plus bas, il appelle vulgaires ambitieux ceux qui inspirent notre feuille, envieux el jaloux de tout ce qui point a l'horizon politique. Voila pour le n° du 11 novembre. Dans celui du 25 octobre, il s'écriaitEst-ce sur les bancs des Jésuites que les fruits secs de XOpinion ont engendré tout ce fel, toule cette haine et teute cette rancune? Quelle aménitóQu'elle urbanitê! Et comme lout cela prouve magistralement la logique du Progrès. Le n° du 1" novembre contient une sortie contre la presse radicale et hargneuse, que la haine et l'envie inspirent et qui macule de ses outrages calom- nieux le dévouement, la probité et la loyaute poli- tiques et administratives... des hommes du Pro grès!!! Oufl... Sortie tracée d'une plume titubante. Elucubration digne, comme on l'a si bien dit, d'un satyre en goguelte. II nous serait aisé de produire plus d'un spécimen encore du tact et de la politesse exquise de l'organe de la coterie. Ne nous a-t-il pas appele, le 16 sep- tembre, les pleutres du radicalisme A quoi bon nous arrêter a ces expressions qui ont leur place marquée dans les plus mauvais lieux et qui ne sont pas même dignes de notre dédain. D'ailleurs, quelques personnes s'imaginent peut- être que ces outrages sont de tristes exceptions dans les habitudes des nobles et puissants seigneurs qui font de la littérature fantaisiste dans les colonnes du Progrès; peut-être même sont-elles tentées d'excuser ce catéchisme poissard en considérant que c'est a XOpinion qu'il s'adresse et que VOpinion a le bonheur de chatouiller tout particulièrement l'épiderme de nos très-hauts barons. Cette facon de raisonner ne serait ni très-équitable, ni même très-sensée. Mais nous tenons désillusionner ceux mêmes qui penseraient ainsi et a leur démontrer que toutes les fois que les meneurs de votre coterie ont été contre- carrés dans leurs caprices, ils ont oppose a leurs contradicteurs leurs grossièretés et leur rage en guise d'arguments. On n'a pas oublié cette récente et infême allusion a un deuil de familie et Ia probité d'un honorable né- gociant mise en suspicion uniquement paree qu'il est un adversaire politique. Nous avons signalé ces igno minies lorsqu'elles virent le jour sous prétexte d'exa- miner les actes de la nouvelle députation permanente. Sur le chapitre des injures et des calomnies, le Progrès a le droit d'être modeste. II ne devrait jamais oublier que sa polémique l'a conduit sur le banc des assises. Nous eussions désiré reproduire aussi les passages oü ce journal, ne pouvant avoir raison des vivants, s'acharnaita la mémoire des morts, éclaboussant de sa bnue plusieurs de nos families les plus respec tables. Le temps a malheureusement manqué a nos recherches. Nous reviendrons probablement sur ce sujet. En attendant, faisons part au public d'une trouvaille que nousdevons a un heureux hasard. Ce serait presque un crime de laisser perdre dans l'oubli d'aussi jolies choses. Voici entreautres comment ce même Progrès com- mencait, dans le n° du 21 septembre 1848, son ar ticle de fond en réponse au Propagateur Le Journal des Baziles (sic), hurlait-il, retourne a ses anciennes habitudes. C'est la difference avec le Progrès qui ne s'en écarté jamais. Des mensongesdes calomnies, voila tout ce qu'on trouve dans cette feuille TARÉE. Qui besiterait encore, après ces éehantilions édi- fiants, a donner aux instigateurs du pamphlet doctri naire les litres qu'ils méritent. G'est convenu les fai- seurs de votre coterie sont de petits agneaux des agneaux qui cassenl les verresl II y a peu de jours, le ministre de l'intérieur du ca binet italien, M. Ricasoii, dans une circulaire adres- see aux préfets du nouveau royaume, disail La oü Faction des particuliers est lente et défec- tueuse, on doit chercher a l'exciter, a la suppléer même jusqu'a ce qu'ella ait repris sa vigueur, mais ne point avoir la presumption de lui substiluer Fac tion gouvernementale seule, pour ne point affaiblir ces forces qu'il s'agit de susciter et de tenir vi va ntes. Sovez persuadé que vous aurez beaucoup fait pour l'éducation politique de vos administrés, alors que, conservant entière votre autorité, vous les aurez réduits a moins sentir le besoin de votre ingérence et a moins recourir a votre initiative 11 faut que la liberté serve a éveiller et a tenir vi- vante chez les hommes la conscience de leur propre dignité et de leur propre force, a rendre le sentiment de la responsabilité et de la solidaritó efficace, a tour- ner les facultés actives de ['intelligence et de l'ame au profit de la prospérité génerale, ou bien, au contraire, la même liberté ne sert qu'a ouvrir la carrière aux vulgaires ambitions et aux basses cupidités des plus audacieux et des plus entreprenants. Ces paroles ont été applaudies par tous les libéraux et même par les doctrinaires. Nous doutons cependant que ceux-ci verraient avec plaisir les mêmes paroles prononcées par le ministre de l'intérieur de Belgique, surtout si M. Alp. Vanden- peereboom tenait la main a la mise en oeuvre de ces principes libéraux. La centralisation et l'absorption dans les mains de quelques-uns de toutes les forces vives de la nation, voila ce qui convient aux oligarchies qui dominent dans la plupart de nos arrondissements. Au lieu de chercher y exciter Faction des particuliers, on tra- casse toutes les initiatives si elles n'ont pas leurs sources dans les coteries. L'éducation politique man quant a nos populations des villages et des campagnes, on les considère comme des mineures et un sous-pré- fet doil leur servir de tuteur. La jouissance du droit électoral est niéaux masses, au bénéfice de quelques censitaires la plupart du temps illeitrés, etc., etc. Partout et dans toutes les occasions nos doctrinaires, prétendus libéraux, se refusent a ce que la liberté serve a éveiller et a tenir vivante chez les hommes les sentiments de leur propre dignité et de leur propre force, a tourner les facultés actives de ('intelligence et de l'ame au profit de Ia prospérité générale. La prospérité générale? ils s'en inquiètent bien peul A leurintérêt personnel, a leur maintien au pouvoir, a la bonne heure voila ce a quoi ils tiennent et qu'ils ont toujours en vue. Lorsqu'ils proclament bien haut quelque principe, examinez leurs actions et vous verrez Ie désaccord le plus eomplet entre leurs faits et leur langage. Aujour d'hui encore ils ont applaudi aux nobles et libérales paroles du ministre Ricasoii, mais pas un d'entre eux n aimerait a voir appliqués en Belgique les grands et fecondants principes du ministre italien. Le Journal de Uuy a publié les excellentes réQexions que nous reproduisons ci-après. Jusqu'a présent au- cun journal clérical n'a tenté d'y répondre elles en valaient cependant la peine. Le silence de la presse épiscopale trahit évidemment son embarras en cette circonstauce et montre qu'elle a peur de faire con- nattre le fond de sa pensée el de dóvoiler ses secrets désirs Les cléricaux ont toujours prétendu que l'Eglise acceptait franchement et sans arrière-pensee les prin cipes inscrits dans notre pacte fondamental. L'abbé de Haerne, entre autres, a maintes fois déclaré a la Chambre, que dans une conversation qu'il avait eue avec Sa Sainteté, celle-ci lui avait donnè tous ses apai- sements. Depuis le Syllabus et l'Encyclique, depuis les en couragements accordés au Bien public, la position de ces catholiques de bonne foi était plus difficile. Ils prètendaient bien encore que les doctrines enseignées dans ces documents étaient purement doctrinales et ne s'appliquaient pas au gouvernement des choses temporelies aujourd'hui cette échappatoire leur fait défaut et de*plus en plus ils doivent être embarras- sés. Ce gouvernement, dit en effet Pie IX dans son allocution sur les affaires de Rome et d'ltalie, n'a pas craint d'edicter une loi sur ce qu'on appelle le mariage civil, loi tout a, fait contraire non-seulement a la doc trine catholique, mais aussi au bien de la socièté ci vile. Par cette loi, en effet, la dignité et la sainteté du sacrement de mariage, est foulée aux pieds, son J» institution est détruite, le plus honteux concubinage est favoriséetc. i) En italie, cependant, ie mariage religieux peut précéder le mariage civil - en Belgique, au contraire, cette faculté n'existe pas.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 2