Nous apprenons de bonne source que la nomina tion de nos éehevins donne de grands embarras au ministère de l'intérieur et les chances de I'un des in téressés paraissent sérieusement compromises pour Ie moment. On a remarqué beaucoup les démarches répétées du jeune candidat, apre a la curée après lui est venu successivement chaque merabre de la fa milie touë y ont passé les uns après les autres, les plus petils com me les plus grands. G'est done très- grave De quoi accouchera la montagne après ce laborieux travail. Sera-cë d'un échevin sérieux ouf Au PUOGRÈÜ. Le Journal d'Ypres accusait, il y a peu de temps, notre coterie de sentiments hosliles a l'industrie et au commerce et naturellement le Progrès lui opposait un plaidoyer pro aris et focis. Nous avons résumé les articles des deux champions et nos réflexions n'ont pas eu l'heur de plaire au journal doctrinaire. C'est un petit malheur. II préter.d que nous dénaturons ses paroles, que nous travestissons sa pensée. La preuve que nous nous creusons l'esprit pour le représenter comme hostile au commerce et a l'industrie, la preuve qu'il n'y a dans ses paroles rien qui niette en sus picion les fabricants de cette ville, ni rien qui les at- teigne dans leur consideration et dans leur crédit, c'est que la plupart sont ses atnis, d'it-il. Farceur Nous avons reproduit dans le temps vos articles et ceux de voire sosie le Volksvrienddans lesquels vous denigriez tantót par de basses insuations les tentatives de rénovation industrielle et tantót atta- quiez directement, et par les plus ignobles calom- nies, l'honneur des négociants, vos adversaires poli— tiques. Ces articles, le lecteur s'en sonvient. Vous croyez avoir tout effacé lorsque vous impri- mezune sottise comme eelle-ci, par exemple Ce qui s'appefait il y a quinze ans la Commune d'Ypres s'appelle aujourd'hui I'Opinionmais les tendances et le but sont restés les mêmes. Nous ne savons rien de la Communenous n'avons jamais eu le moindre rapport avec elle; mais si ce journal défendait les in téréts du commerce et de l'industrie, il remplissait une noble lêche, et si nous sommes obligés de répéter aujourd'hui encore les mêmes accusations, cela ne prouve qu'une chose que les coteries sont incorri- gibles et que le remède aux maux qu'elles causent n'est pas dans leur amendementune folie chimère mais dans leur anéantissement. En ce qui concerne le dernier article du Progrès et les explications qu'il y balbutie, nous n'avons qu'un mot a ajouler pour les qualifier a leur jusle valeur c'est une seconde infamie ajoutée a üne première el avec l'hypocrisie en plus. Nous sommes curieux de voir si celte fois le pamphlet désignera les patrons de I 'Opinion qui ont dans ces derniers temps par trop abusé de l'intérêt que l'on porte a l'industrie et au commerce pour accaparer lescapitaux des geus sim ples, ou si pour la cenlième fois il fuira lachemenl les explications. Voila ce qu'a notre tour nous nous donnons la permission d'écrire, sans nous inquiéter de savoir si cela déplaira ou non au Progrès. Le Progrès contient dans son numéro du 9 courant un articulet concu au cabaret den Verlooren Arbeid. Croyant y reconnaitre le style de la redaction ordi naire du journal, nous lui avions accordéI'estime qu'il mérite et nous nous étions dispenCés d'v re- pondre. Depuis nous avons appris que ce chef-d'oeuvre est éclos de la plume d'un conseiler communal qui, comme Mme de Sévigné, doil sa célebrité a ses éptlres. Maladroits que nous sommes, nous eussions bien dü pourtant nous en douter. Ce factum n'est-il pas signè Stultus Les Bibliothèques populaires en France. La Société des bibliothèques du Haut-Rhin, qui compte trois années d'existence, a tenu, il y a quel- que temps, une séance de son comité, sous la prési- dence de M. Jean Dollfus. D'intéressantes communications y ont été faites sur ['extension que prenneut les bibliothèques popu laires dans ce departement. Un grand nombre de communes ont voté des subsides pour la formation de ces utiles institutions; quelques-unes ont été créées par souscription publique. Dans certaines lo- calilés elles sont dues a la générositè des parliculiers ailleurs a l'initiative des habitants qui offreut a l'a- vance les cotisations nécessaires. Le chiffre de celles qui sont enregistrées en ce moment sur les listes de la Société, s'élève a 72. Nous voyons par le compte que M. Muller rend de ses démarches dans les cantons de Thann et de Gernay, que le premier de ces cantons est doté presque coinplétement de bibliothèques. Quatre communes seulement se trouveront privées de celte institution, dit M. Muller, et encore, comme elles sont a proximitè' de localités plus importantes, les habitants de ces communes aurónt, quand ils lef voudront, des livres a leur disposition. M. Schmaizer dépose sur le bureau un intéressant rapport de M. Prévot, instituteur de Malmerspach, sur la situation de la Bibliothèque de la commune au l"octobre 1866. Elle compte actuellement 415 vo lumes pour 569 habitants. 1,479 volumes, dont 892 francais et 1,087 allemands, ont été lus dans l'année par 166 lecteurs. A ce rapport est joint un état dressé sur les ren- seignements recueillis par M. Schmaizer dans toutes les mairies du canton de Saint-Amarin. II rèsulte de eet état que les 17 communes du canton possedent actuellement trois bibliothèques paroissiales, cinq scolaires et quatre communales. 11 faul y ajouter la bibliothèque populaire qui a été créée cette année par MM. Hartmanu, Schmaizer et Ce pour les ouvriers, laquelle répand des livres dans plusieurs communes privées de bibliothèques, et celle qui existe depuis longtemps dans l'établissement de Wesserling et qui est publique. En même temps que se multiplient les bibliothè ques, le gout de la lecture se répand parmi les popu lations ouvrières. M. Hoelling envoie le tableau détaillé, mois par niois, du mouvement de lecture pour l'annexe popu laire de la bibliothèque communale de Mulhouse, pen dant ses deux premières années d'exercice; du 1e> seplembre 1864 au 11" septembre 1866, il a été lu en tout 128,843 volumes, savoir 42,982 la première année, et 75,761 la seconde. Le nombre des lecteurs inscrits qui était de 1,492 au 1" septembre 1865, s'esl élevé a 1,823 le ^''sep tembre 1866. Enfin la proportion de lectures fran- caises a augmenté d'une facon moins sensible, il est vrai, mais déja appréciable 17,177 francais contre 29,905 allemands en 1865, et 47,380 francais contre 75,513 allemands en 1866, c'est-a-dire 38,85 °/0 au lieu de 36,17. Le mouvement en faveur de l'instruction populaire s'étend également aux autres départemenls. Une bi bliothèque, pour laquelle on est allé de porte en porte recueillir les moindres souscriptions, s'ouvre a Bar, dans le Bas-Rhin. Elle débute avec 500 vo lumes. On vient de constituer la Société des bibliothèques communales de la Charente. A cólé de celte Société départementale, il s'en est formé une autre a Cognac pour fonder dans la ville une bibliothèque populaire. Dans le courant de juillet, huit communes de l'ar- rondissement de Montbéliard ont voté des allocations pour achats de livres. La Société de consommalion, 1Universelle, qui fonc- tionne a Valence (Dröme) et a Grenoble (Isère), vient d'établir dans ses magasins des bibliothèques dont les livres sont mis graluitement a la disposition du pu blic. M. Dürr, président du consistoire de l'Algérie, si~ gnale la création récente, au sein de la population espagnole d'Alger, d'une école élémentaire et d'une école d'adultes quicomptent deja plus de 100 élèves. Enfin, M. Jean Macé, secrétaire de la Société des Bibliothèques communales du Haut-Rhin, donne con- naissance au comité de l'existence d'une Bibliothèque installee dans les batiments du génie a Belfort, pour l'usage de la garnisou. De semblables bibliothèques doivent exister dans les autres villes de garnison, a en juger par l'extrait d'une letlre du marechal Ran- don, ministro de la guerre. La reunion s'occupe aussi du mode d'assurance ties bibliothèques. Un membre fait l'observation qu'a- vec une assurance générale rien ne garantit qu'en cas de sinistre la somme représentant la valeur de la Bibliothèque sera employée intégralement a la re- constituer, et le comité se prononce pour une assu rance spéciale. Les trois ouvrages suivanls sont encore recom- mandes par les Bibliothèques populaires Oberkampfpar M. Labouehère. Vie de Jacquard, par M. Baudrillart. La Prévoyance et l'Epargne, par M. Levasseur. D'après ce résumé succinct, on voit que l'institu- tion des bibliothèques populaires est prospère en Al sace. II resle beaucoup a faire dans notre arrondisse ment sous ce rapportmais ('impulsion est donnée et nous espérons que, le zèle et la générositè de tous ai dant, nous marcherons résolüment dans la voie que tracent depuis longtemps les esprits intelligents et li- béraux de l'Alsace. ILes Communes. Un publiciste francais, M. Charles de Rémusat, a spirituellement comparé un gouvernement qui veut tout faire a un maitre d'école qui fait les devoirs de ses élèves a leur place; il pent, dil-il, êlre trés-po pulaire parmi ses elèves, mais il leur enseignera peu de chose. Cette comparaison ne s'appliquerait-elle pas d'une manière frappante a certaine sphère gouvernementale dans laquelle le sous-préfet francais, travesti en Bel- gique en commissaire d'arrondissement, joue le röle de pion factotum et les autorités municipales celui d'écoliers indolents Loin de nous l'idée que toutes les communes sont asservies 1 En Belgique il est deux choses, l'initiative et la responsabilité, conditions de la liberté muni cipale, que le législateur de 1836 a voulu assurer a la commune dans le eercle oü elle se meut. La plu part de nos villes, de nos populeux bourgs et même un grand nombre de villages vivenl de leur vie propre et agissenl d'après leur initiative individuelle. C'est la un heureux résullal de uotre vie constitulion- nelle. Mais combien d'autorités municipales n'ignorent- elles pas que se gouverner soi-même, comme dit M. Edouard Laboulaye, c'est ce qui fait un homme, une commune, un peuple; et que se gouverner, c'est agir a ses risques et perils, sans avoir rien a espérer ni a craindre de personne. Ne dirait-on pas que certains bourgmestres ne sont fails que pour recevoir d'en haut la direction de leurs propres affaires. De simples agents de ['administra tion, des instruments, des boites aux lettres, tels que les designait M. De Brouckere, accaparent eu leurs mains une autorité que la loi ne leur accorde pas ils commanded aux communes, leur imposed leurs vo- lontes et se font craindre comme des pnehas. Esl-ce aux citoyens, est-ce aux sous-préfets qu'ap- partient la commune? La commune, dira-t-on, s'appartient a elle-même. Très-bien; en droit c'est très-vrai, mais en fait...? Accroitre l'autorite d'un sous-préfet, d'un commis saire d'arrondissement, ce n'est pasque nous sa- chions, émanciper les communes ni réveiller chez les habitants ce sentiment d'iudépendance qui fait les ci toyens. Voila ce que dit un publiciste francais. Et cependant n'est-ce pas ce que chercherit des prélen- dus libèraux? Réunir dans une seule main la puis sance communale pour s'en servir, au besoin, dans l'intérêt de certaines individualités électives et d'oli- garchies ambilieuses, n'est-ce pas ce qu'on fait, met- tant ses actions en opposition avec ses paroles? Ce mépris pratique, et non avoué, des libertés munici pales, de noire organisation communale, base et fon dement de toutes nos libertés poli tiques car sans eile il n'y a qu'absorption et tout développement de- vient impossible ce mépris, disons-nous, mène cerlains gouvernants a ne voir dans les Beiges qu'un troupeau sans raison, toujours conduit par d'infail- libles bergers. La vraie politique libérale est celle qui respecle la vie pnrtout oü elle la trouve, soit dans l'individu, soit dans 1'associatioD, soit dans la familie, soit dans Ia commune. Est-ce bien la celle des doctrinaires? Le conseil communal de Gand a nommé une com mission spéciale pour élaborer un projet de réorgani- sation du Mont-de-Fiété de cette ville. Cette commis sion a terminé son travail, et voici les modifications qu'elle propose, en soumettant a l'examen du conseil quatre articles destiués a remplacer ceux qui existent dans le reglement organique aeluel sous les numéros 41, 42, 61 et 66 Art. 41Les emprunteurs paieront l'entrée pour frais d'enregistrement 2 p. c. du montant de la somme prêtée, et a la sortie pour frais de magasinage

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L’Opinion (1863-1873) | 1866 | | pagina 2