que les suppositions auxquelles elle se livre ne sont
point du lout juslifiées tnais la majorité elle-même
pourra mesurer a la gravité de 1'injure qui lui est
faite l'énergie et l'universalité du mouvement qui ré
clame l'abolition de la contrainte par corps.
Un nouveau journal, I 'Echo de Charleroi, apprécie,
de la manière suivante, l'institution des écoles d'a-
dultes
Nous l'avons dit dans notre programme, nous
sommes sympathiquea toutes les mesures qui ont
pour but l'amélioration morale, intellectuelle et ma-
térielle de nos populations; aussi sommes-dous très-
partisan de l'organisation des écoles d'adultes que Ie
gouvernement cberche établir en ce moment dans
les principales communes du pays. 11 est certain que
la fréquentation d'une école communale jusqu'a l'age
de 12 ou 13 ans ne suffit pas pour faire d'un enfant
un homme qui, a l'age de 20 ou de 23 ans, se trou-
vera en prise avec toutes les necessites de la vie.
L'insiruction acquise dans les écoles primaires doit
être complétèe, et c'est en vue d'arriver a ce but que
le gouvernement vient de prendre toutes les dispo
sitions nécessaires pour organiser des écoles oü, le
soir, les jeunes ouvriers pourront aller achever leur
instruction apres leur journee de travail.
Le gouvernement, inalheureusement, tant il est
vrai qu'il n'y a rien de parfait en ce monde, a com-
mis une de ces bèvues que la peur peut seule inspi-
rer. II a decidé, qui le croirail? que le catéchisme
ferait partie de l'enseignement 1 Voyez-vous nos ou
vriers qui frequentenl les cours de notre école des
porions apprendre leur le^on de catéchisme? Cela
n'est ii pas souverainement ridicule?
Certes, le catéchisme est une très-bonne chose,
mais il ne faut pas en abuser, et nous sommes con-
vaincu que ce cours ne sera pas régulièrement suivi
nous croyons mêine que le predicateur prêchera dans
le desert.
Installation des nouveaux échcvins.
Le Collége échevinal est enfin complété. Après bien
des pourparlers et des tergiversations, preuve
évidente de l'embarras de la situation, l'arrêté
royal a paru le 1" janvier. Les nominations, telles
que nous les a apportées le journal officie!, étaient
prévues depuis longtemps, mais, telles qu'elles sont,
elles ne constituent, en partie du moins, ni une sa
tisfaction pour l'esprit public, ni un apaisement pour
le bon sens et la logique.
Nous ne parions pas de M. Beke dont la nomination
comme bourgmestre ne pouvait étre révoquée en
doule, ni de M. Vanbeule dont les services rendus
pendant plusieurs années comme conseiller sont in-
contestables.
Le nouvel echevin est un des membres les plus ac-
tifs et les plus zélós dn conseil. La part importante
qu'il a prise aux discussions, les nombreux rapports
dont il est l'auteur, nous autorisent a croire qu'il ap-
poriera dans le sein du Collége échevinal le même
esprit progressif, la même haine des abus dont il a
donné déja tant de preuves, qu'il imprimera aux
travaux du Collége et du Conseil cette impulsion dont
le besoin se fait si vivement sentir. Ses antécédents
dans la carrière administrative nous n'hésitons
pas a le dire, lui imposent des devoirs particuliers
qu'il saura remplir; il tiendra a honneur de faire re-
soudre notamment comme échevin les questions qui
ont fait si souvent l'objet de ses interpellations comme
conseiller.
II existe pour nous un autre motif de satisfaction.
C'est que la nomination de M. Louis Vanheule aux
fonctions d'écbevin est un nouveau triomphe de la
bourgeoisie.
Pour toutes ces raisons, nous avons confiance et,
lout en faisant la part de I'apathie ou du mauvais
vouloir d'autres membres du Collége, nous esperons
que nous aurons frequemmenl l'occasion d'etre sa-
tisfaits.
Inutile d'ajouter que, comme dans le passé, nous
conservons toute notre indépendance pour l'apprécia-
lion des actes de chacun.
Mais pourquoi faut-il que Ie ministère retire d'une
main ce qu'il donne de l'autre Pourquoi la ville
d'Ypres doil-elle subir l'humiliation d'êlre adminis-
trée par M Gustave de Steurs? Nous avons dit dans
une autre circonstance 1'opinion que nous avons du
mérite de ce monsieur. Les récentes occasions que
nous avons eues de l'entendre et de l'apprécier con-
firment notre jugement. Certes, s'il suffisait d'appar-
tenir a une familie qui s'arroge le droit de tout régen
ter, s'il suffisait d'avoir beaucoup d'ambition et énor-
mémenl de vanité, M. de Steurs serait parfaitement a
sa place; mais si les fonctions publiques exigent au
contraire des connaissances et la pratique adminis
trative, l'esprit d'initiative, un grand bon sens et
beaucoup de logique, oh 1 alors....
Et pourlant il y avait choix parmi les membres du
Conseil. II en est d'autres qui ont plus d'aptitudes,
plus de tit res que M. de Steurs et auxquels les élec-
teurs ont donné un plus grand nombre de suffrages.
Quelle est la raison de leur exclusion 11 y aurait
beaucoup a dire la-dessus. Quant a nous, nous pen
sons que les magistrals communaux qui préfèrent
systématiquement et pour la satisfaction de leurs ca
prices, le concours des nullilés a celui des capacités,
commettent unemaladresse dont ilsseront eux-mêmes
victimes et que le fait de sacrifier les intéréts d'une
bonne administration a nous ne savons quelles vel-
léités est un acle hautement blamable et engageantau
plus haut point leur responsabilité.
Venons a ['installation. Elle a eu lieu ditnanche a
mi ii dans la Salle du Tróne, a l'Hótel-de-Ville. La
musique des Pompiers a exécuté quelques morceaux
de son répertoire. Puis M. le bourgmestre a exprime
ses regrets de la perte de ses anciens collègues; il a
fait l'énumération des services rendus a la chose pu-
blique par M. Vanheule Le tour de M. de Steurs ar
rivé, M. le bourgmestre s'esl trouvé visiblement em-
barrassé. Que dire, en effet, qui ne fut pas trop ri
sible9 M. Beke a esquissé la difficulté avec habileté
il s'est contenté de paraphraser les articles du Pro-
grès! Double avantage de cette facon l'eloge élait
monlé au plus haut diapason et M. Beke n'assumait
pas personnellement la responsabilité d'un dithyrambe
auquel son bon sens se refuse certainement. On a été
surpris qu'il n'ait pas dit un mot aux nouveaux
conseillers.
Répondant a M. le bourgmestre, M. Vanheule a
protesté de son dévouement a sa ville natale et du vif
désir de lui être utile; mais malgré l'appui qu'il
compte trouver dans le Conseil, il ne s'est pas dissi-
mulé, avec la modestie qui sied au mérite, les diffi-
cuités de Ia têche.
Cédant a des sentiments tout autres, M. de Steurs,
après avoir bredouillé effet de l'émolion sans doute
quelques lieux communs, déclare que sa tache a
lui sera facile. Tant mieux. Et cette déclaration pu-
blique émanée de l'intéressé donne a tous les habi
tants de la ville d'Ypres le droit d'exiger beaucoup et
d'etre sévère dans le jugement des actes du nouvel
échevin.
Si M. de Steurs ne réussitpas dans une tache que
lui-même déclare facile, s'il ne se pose pas en admi
nistrateur modèle a cóté, si pas au-dessus, de ses
collègues, il risque de voir attribuer ses échecs au
mauvais vouloir ou a l'ineptie. Et certes ni l'une ni
l'aulre de ces suppositions ne lui ferait honneur.
Au surplus altendons-le a l'oeuvre et puis nous
verrons.
On a été fort surpris que, dans une commune de
notre arrondissement, on ait maintenu dans ses fonc
tions un bourgmestre qui, après avoir obtenu aux
élections d'octobre 4 voix sur 46 volants, ne réussit
a rentrer au Conseil qu'au troisième tour de scrulin
etcela pour ainsi dire a la faveur d'une grace spéciale.
II est vrai que ce bourgmestre est animé d'un aveu-
gledevouemenl a certain fonctionnaireet cela explique
bien des choses. Mais on se demande quel prestige
peut exercer sur son Conseil un bourgmestre élu dans
de pareilles conditions.
lies progrès du PUOGRÈü.
La fcuille doctrinaire de la coterie qui, dans sa cir
culaire-réclame du 13 décembre dernier, a annoncé
a ses rares abonnés, en même temps qu'une notable
réduetion du prix d'abonnement, des améliorations
dans la redaction, commence dans les termes ci-après
le compte-rendu du banquet de Messines, oeuvre de
l.'un de ses plus huppés redacteurs
La précieuse école clérico-radicale n'est pas en-
core parvenue a arrêter, par ses diatribes et ses
b jongleries, l'expression de la reconnaissance pu-
blique, a l'égard des hommes qui ont mérité par
o leurs actes de recevoir un témoignage de gratitude,
de la part des communes, auxquelles, tout en pre-
nant une excellente décision administrative, ils ont
n accordé une amelioration financière, qui doit dé-
velopper les relations industrielles et commer-
8 ciales.
Ouf! ca y est. N'est-ce pas que c'est joli? Quelle
grêcequelle limpidité 1 et comme toutes ces virgules,
si heureusement placées, permettent bien a l'abonné
Ie plus aslhmatique d'attrapper, sans effort, le bout
de cette phrase aussi longue que les oreilles de cer
tains doctrinaires 1
Allons, messieurs, du courage I Encore quelques
améliorations, et vous en arriverez, défiant toute con
currence et désespérant vos rivaux, a pouvoir donner
votre prose pour rien. Alors on vous lira partout,
jusque dans les cabinets oü vous vous êtes déja sou
vent coudoyés avec le fameux sonnet d'Oronte.
Le choix des moyens lègaux et honnêles
est une affaire tout fait accessoire qui
jamais ne doit ni ne peut (ourner au détri
ment du but principal.
Malou, évêque de Bruges, 1865.
On ne commence persécuter que quand
on désespère de eonvaincre, et qui déses-
pére de eonvaincre ou blasphème en lui-
même la vérité ou manque de confiance
dans la vérité qu'il annonce.
Abbé De Lamennais.
II est vraiment plaisant de lire les élucubrations
que le maniaque de la Patrie de Bruges a publiées
depuis le lcr janvier courant, a propos des visites
olficielles rendues ou plulöl non rendues le jour de l'an.
A l'entendre, jamais l'évêchè n'a été envahi par
un plus grand nombre de visiteurs très-bien, mais
remarquons toutefois que les corps administratifs ont
cru devoir s'abstenir d'aller présenter leurs bien
humbles et respectueux souhaits au très-doux prince
romain M. Faict, dont l'esprit évangéüque sera bien-
tót proverbial et populaire, au point de ne plus rien
avoir a envier a la célébrilé du modeste et paisible
M. Malou.
Eh quoi, fonctionnaires de l'Elat, vous n'êtes done
pas d'avis qu'il faille mettre l'autel sur le tróne? Vous
aimez nos belles institutions constitutionnelles, vous
êtes fiers d'apparlenir a cette libre Belgique dont la
prospérité morale et matérielle excite l'admiration des
autres peuples, cette Belgique qui, grèce a l'intelli-
gente fermeté du parti libéral pi), traverse toutes les
crises sans s'émouvoir, vous aimez ce charmant pays
qui s'enorgueillil de compter a sa tête le digne fils,
le continualeur loyal du règne si long et si heureux
de votre Roi bien-aimé Léopold Ier, que la Patrie a
attaqué et insultè jusqu'a sa dernière heure. Ce
serait parfait, si vous vous courbiez avant tout sous
le bal épiscopalhelas I vous ne semblez pas vouloir
vous y prêter, dès tors raca, horreur, auathème sur
vous et vos families.
Pourquoi aussi ne pas avoir été rendre visite au
Grandissime camérier du Pape? Paree que trois
prêtres du diocese ont refusé une distinction accordée
par le gouvernement el que eet affront a nos institu
tions n'a pu se produire que sur un ordre recu par le
chef diocésain. C'est juste.
Comment, messieurs du clergé, vous souffletez les
pouvoirs de l'Etat, vous crachez sur l'Arche Sainte,
et il faudrait encore vous encenser, vous complimen-
ter et vous féliciter?
Allons, allons, lout cela n'est pas sérieux, vous
êtes des farceurs, beaux masques vous reviendrez
forcément avant peu de vos erreurs, n'en doulez pas,
la domination par l'hypocrisie et la calomnie ne sera
plus jamais de mise, votre morgue aussi grotesque
qu'insolente ne provoque déja plus qu'un immense et
gros rire, dont les èclais doivent de temps en temps
'arriver a vos grandes oreilles. Personne n'a oublié
que vous et les vötres, vous avez tour a tour lancé
vos foudres a Napoléon III, pour l'appeler ensuite le
filsainé de l'eglise, au roi Victor-Emmanuel, excom-
munie par vous et dont le Pape est néanmois a la
veille de recevoir aide et protection, c'est ainsi
que les libéraux se vengent, a l'empereur Maximi-
lien, que vous cherchez a éblouir aujourd'hui par
votre or et vos promesses. Bien fou qui s'y fie dit
la chanson et elle a raison. X.
l/inspection de l'enseignement primaire dans
Ia Flandre Occidentale.
II y a plusieurs niois déja que la place d'inspecteur
de l'enseignement primaire dans la Flandre Occiden
tale est devenue vacante par la mort du titulaire et
!(1) Nous reproduisons textuellement Ia communication
telle qu'elle nous est faite, mais on sail ce que nous pensons
de la fermeté du libéralisme au pouvoir.