jusqu'aujourd'hui le département de l'intérieur n'a pas pourvu a cette vacature. Nous le comprenons. Le choix nous entendons le bon choix n'est pas facile, non pas que les postulants manquent, mais paree que les quaiiles indispensables font défaul a beaucoup d'enlr'eux. G'est un des signes du temps, cotnme on dit, de rencontrer journellement un grand nombre de gens auxquels les places conviennent fort bien quoiqu'eux-mêmes ne conviennent guère aux places. Au surplus, si l'on entendait suivre d'an- ciens errements et faire des fonctions d'inspecteur de l'enseignement primaire une sinécure, rien ne serait plus facile que cette nomination. Le premier venu, quelque nul, quelque ignare qu'il fut, répondrait suf- fisamment au but. Mais M. le ministre de l'intérieur pourrait-il commettre pareille faute, lui qui se pique de favoriser dans toutes les circonstances le dèvelop- pement de l'instructiou primaire? M. Aiph. Vandenpeereboom sait aussi bien que nous les difïicultés qui entourent ces fonctions prises ausérieux et consciencieusementremplies. Les malen- contreuses prescriptions de la loi de 1842 et les rap ports frequents des fonctionnaires civils avec les dé- légués épiscopaux qui sont la consequence de cette loi, exigent de la part de l'inspecteur une grande énergie jointe a un tact exquis. II faut que le nouveau titulaire ait lecaractère assez fortement trempé pour ne pas céder aux exigences extra- lègales du clergé et empêcherque l'enseignement laïque soit soumis la férule cléricale comme déja il ne l'a été que trop sou vent. D'autre part, la prospérité de l'enseignement exige une connaissance approfondie des méthodes, la science, l'esprit d'initiative et le bon sens pratique. Comment, en effet, juger de la valeur d'un enseigne- ment lorsqu'on ne connalt pas les diverses méthodes employées, comment introduire des améliorations lorsqu'on ne possède ni esprit d'initiative, ni sens pratique? Et oü trouver ces connaissances spéciales si ce n'est chez les hommes spéciaux, chez ceux qui ayanl passé leur vie dans la carrière, se sont péné- trés, grêce a une longue expérience, de toutes les exigences, de toutes les nécessités de l'enseignement. Heureusement pareils hommes ne manquent pas et, si nous le voulions, i! serait facile d'en citer plusieurs qui se sont distingués, soit par l'excellence de leur méthode et les succès obienus par leur enseignement, soit par leurs connaissances variées, soit par les ouvrages remarquables sortis de leur plume. Que ceux qui out charge de nommer le futur inspecteur provincial veuilient bien ouvrir les yeux, ils distin- gueront facilement le mérite. Mais, hèlas 1 le mot de Figaro sera done une éter- nelle vérité! On ferme les yeux a la lumière et l'on cherche dans les ténèbres. Croirait-on, par exemple, que le candidat a l'inspection de l'enseignement pri maire dans la province, qui accapare en ce moment toutes les sympathies du département de l'intérieur, est un monsieur sans titres, nous parions des li tres scientifiques, sans diplóme d'aucune espèce et dont tout le savoir-faire consiste a être depuis dix ans commis de 2e classe a ce département? Voila ce lui qu'on veut charger d'inspecter l'enseignement primaire dans une province oü, peine sorti des lan- ges, il lui faudrait a eet enseignement, pour arriver promptement a la virilité qui forme les citoyens, l'im- pulsion active d'un esprit supérieur. II est vrai que le protégé du ministère de l'intérieur appartient a une familie yproise a laquelle on semble n'avoir rien a re fuser depuis quelque temps. Permis sans doute a M. le ministre Vandenpeereboom de se faire des crea tures et, jusqu'a un certain point, de chercher a étayer une popularité qui chanceile. Mais serait-il jaste, se- rait-il raisonnable de pousser cette préoccupation ex- clusivement personnelle jusqu'a la désorganisation des services publics? Qui oserait le soutenir? En définitive, on n'est pas seulement Ie ministre d'une ville, mais du pays enlier et lorsqu'un intérêt aussi vital que celui de l'enseignement est en jeu, les preferences basées sur des considérations particu- lières doivent faire place aux intéréts généraux. D'ailleurs, la nomination a laquelle nous faisons al- lusion aurait un effet si deplorable, paraitrait a cha- cun tellementexorbitante que nous croyonsque M. le ministre s'y refusera après mür examen. Nous attribuons ce patronage momentané un désir irré- flechi de popularité II nous répugnerait par trop, en effet, de penser qu'un membre d'un cabinet liberal, un ministre dont tous les discours ont proclamé une ardente sympathie pour ['instruction du peuple, vou- lüt par ses actes irtfliger un démenti a ses paroleset abandonner la direction supérieure de l'enseignement primaire dans la Flaudre occidentale a des mains inexperimentées, incapables, qui ne peuvent qu'a- moindrir eet enseignement et le ruiner a la longue. A quoi l'on s'aniuse. Nous avons jadis lu quelque part qu'il n'y a rien de plus ridicule que le sérieux dans les niaiseries. Cette sentence nous est revenue dernièrement en mé- moire; voici a quel sujet Dans certain petit village de la West-Flandre on venait de reconstruire l'ècoie communale et le pres- bytère. Celui-ci était orné d'un fronton a l'angle su périeur duquel Ton avait pratique une niche destinée a recevoir un bon Pasteur donne par quelque pécheur repentant. A l'occasion de la reprise des travaux de ces deux nouveaux batiments, l'administration communale or- ganisa un banquet el I'embellissernent de la commune fut généreusement festoyó par les gros et menus bon nets administralifs. Vers la fin du banquet, le bon Pasteur devint Ie su jet de la conversation; tous ceux qui l'avaient vu en étaient épris, ils en racontaient des nierveilles.... tel- Iëment"que M. le commissaire du district en eut l'eau a la bouche et manifesta le désir de contempler une oeuvre dont on disait tant de bien. Désir de commis saire ne vaut-il pas un ordre? Aussitót le garde-cham- pêtre s'empresse d'aller au presbytóre provisoire chercher la statue en question il sonne et fait le sa- lut militaire a M. le curé (qu'on n'avait pas laissé sou- scrire au banque-t), disantDe par les ordres de M. le commissaire, je viens prendre le bon Pasteur qu'il veut voir. Le curé, comprenant bien que c'é- tait la statue et non lui-même qu'on engageait au fes tin, répondit que celui qui désirait voir le bon Pasteur était prié de venir le voir chez lui, et la-dessus, il ferma la porte au uez du garde-champéi re. Celui-ci s'en retourna, tout penaud, rendre compte du piètre résullat de sa mission M- le commissaire, dit-il, lecuré n'a pas voulu donner le bon Pasteur. Comment? on ose nous désobéireh biennous verrons. Bourgmeslre, vous achèterez une statue au premier marchand de piètre qui passera par le vil lage vous la ferez placer dans la niche et enjoindrez au curé de ne pas y mettre son bon Pasteurau be- soin, vous l'enlèverez de force. Voire volonté sera faite, M. le commissaire. Voila pourquoi la niche est aujourd'hui occupée par une Immaculée Conception. Le commissaire est vengé el Ie curé est content, car il a deux statues au lieu d'une. Et dire que cela s'appelle, cbez les doctrinaires, faire oeuvre de libéralisme. On est liberal pour avoir mis l'Immaculée Conception dans la niche du Bon Pasteur, pour avoir détróné l'image du fils pour celie de la mère I Et nun visum teneatis. amici. Car il n'v a rien de plus ridicule que le sérieux dans les niaiseries. Dans une assemblée publique, M. Ie commissaire d'arrondissement d'Ypres a fait la declaration que les routes vicinales de son arrondissement étaient riches de bonis s'élevant a la somme de cinquanle-deuxmille huit cent vingt-deux francs soixante-deux centimes et que ces fonds se trouvaient en partie placés en fonds publics beiges 4 1[2 pour cent (valeur nomi nale des fonds44,500 00 Partie en caisse, en espèces. 8,322 62 Total, Fr. 52,822 62 Le detenteur de ces fonds, quel qu'il soit, adminis trateur ou simple particulier, fournit-il un caution- nement? Une garantie quelconque sauvegarde-t-elle les in téréts des communes? C'est ce que nous ignorons, et le public aussi. Aujourd'hui auront lieu, sans remise, les débuts de la troupe dramalique sous la direction de M. G. Deschamps. Le spectacle se compose des Mémoires du diable et de Margot, deux vaudevilles. ACTE» OEFICIEES. Par arrêtés royaux en date du 1°' de ce mois, sont nommes dans les différentes armes, savoir Dans l'état-major general. Places a Ia section d'aclivité, Le général—major a la section de réserve Abry, commandant la pro vince de Luxembourg. Dans l'intendance. Capitaine quartier-maitre de 3° classe. Le lieu tenant officier payeur Anthoon, du 1er rég. d'artille— rie. Dans l'état-major des places. Colonel. Le lieutenant-colonel De Vicq deCump- tich, commandant de place de 2" classe a Louvain. Dans l'infanterie. Colonel. Le lieutenant-colonel Thonon, com mandant le 10e deligne. Major. Le capitaine de 1,e cl. Quenne, du rég. des grenadiers. Capitaines de première classe. Les capitaines de 2e classe Poplimont, adjud.-major au 10e deligne, Fernez, du 2' de ligne, De Taffe, du 10C de ligne. Capitaine de 2" classe. Le capitaine de 3e classe Ebinger, du 40e de ligne. Capitaine de 3" classe. Le lieutenant Dehaeue, du rég. des grenadiers, aide-de-camp du lieutenant- général baron Goethals. Sous-lieutenant. l.'adiudant sous-officier Cales, du 10e de ligne. Dans la cavalerie. Lieutenants. Les sous-Iieutenants De Burbure, du I" lanciers, De Poederlé, du régiment des guides. Dans 1'artillerie Lieutenant-colonel. Le major Dusiüion, du 2mo régiment. v Par arrêtés royaux du 1" janvier, sont nommés dans l'Ordre de Léopold Commandeurs. Les généraux-majors Berten, commandant la 4ro brigade de la 1'° division de ca valerie et inspecteur général de la gendarmerie; Lecocq, commandant la 3° division territorialeAblay, commandant la province de la Flandre occidentale. Officiers le colonel Sclobas, commandant Ie 11e de ligne; le major Casterman, de l'état-major du génie, adjoint au commandant de l'arme, a Anvers. Chevaliers.—Le capitaine Xhoffer, du corps d'état- major, adjoint a l'étal-inajor de la 2e division territo riale et de la 2° division d'infanterie; le médecin de régiment de Marneffe, du 11e régiment de ligne; Ie médecin de bataillon de lte classe Tilly, de l'école de cavalerie les capitaines Van den Bogaerde du 7e de ligne,le baron van Rode, du rég. des grenadiers, aide- de-camp du lieutenant-général baron Goethals. Par arrêté royal du 31 décembre 1866, la décora- tion de 2e classe est accordée aux travailleurs agri- coles suivanls Ch. Gouquier, 73 ans, ouvrier agricole a Messines; Ign. Mazereel, 62 ans, chef de culture a Oostvleteren P. Warlop, 68 ans, idem a Becelaere; Ch. Pierre, id. a Dickebusch. Par arrêté royal du 24 décembre, Ie lieutenant of ficier payeur A. Anthoon, du 11" rég. de ligne, est déchargé, sur sa demaude, des fonctions de répétiteur pour le cours d'administration a l'école militaire. Par arrêté roval de la même date, le lieutenant C. Lecocq, du 2e rég, d'artillerie, détaché au 1" rég. de la meme arme, est nommé aide-de-camp du géné- ral-major Lecocq, commandant la 3e division territo riale. Par arrêté roya! du 21 décembre 1866, le sieur Malou, directeur a Ia Société Générale, est désignó pour remplir, dans las cas délerminés par l'art. 33 des statuts, les fonctions de gouverneur de la société, en remplacement du sieur Veydt, démissionnaire. Un arrêté royal, en date dn 25 décembre 1866, autorise la commission administrative des hospices civils de Poperinghe a faire défricher, pour être con versie en terre arable, une parcelle de bois, situee au hameau de Helhoek, section K, n° 1107 du cadastre, contenant 25 ares 50 centiares, d'après celui-ci, et 22 ares 62 centiares d'après mesurage. Nominations de bourgmeslres et d'échevins. Par arrêtés royaux du 8 janvier 1867, sont nommés dans les communes ci-après .- Bixschote. Bourgmestre, le sieur Peene. Boesinghe. Bourg., Ie sieur Titeca, échevin, le sieur Bonte. Dickebusch. Bourg., le sieur Depuydt. Hollebeke. Bourg., le sieur Vermeersch. Locre. Bourg., le sieur Driessens.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 3