commerce a dü les faire comme nous et cependant
elle a propose M. Vanbiesbrouck. Pourquoi? Nous ne
le dironspas'. Mais le public, moins gêne, sait que Ié
nouveau titulaire est un protégé cher a M. le com-
missaire d'arrondissement, il connait le président de
la Chambre de commerce et il se dit que l'appui de si
hautes illustrations, donnant toutes les qualités, te
nant lieu de tous les merites, il ne faut pas se casser
la tête a chercher la véritable raison de cette nomi
nation.
L'Exposition universelleapproche d'ailleurs etceux
qui ont délégué l'honorable M. Vanbiesbrouck a Lon-
dres en 1862 auront a cceur sans doute de posséder
un nouveau rapport de lui en 1867.
En 1862, les hauts et puissants protecteurs ne
purent donner qu'une carte d'ouvrier, situation fort
honorable sans doute nous connaissons beaucoup
d'ouvriers valant infiniment mieux que certains
grands seigneurs - mais modeste et ne répondant
que très-imparfaitement aux espérances. Aujourd'hui
la plus grande difficulté est écartée. La Chambre de
commerce aura vraisembiablement un délégué Pa
ris. Or, il y a un monde entre un simple ouvrier et
un membre de la Chambre de commerce; ce monde,
l'arrêté royal le fera franchir a toute vapeur. On ne
peut que fèliciter l'honorable M. Vanbiesbrouck de
son nouveau succes.
Telle est du moins l'appréciation du public gogue-
nard, appréciation dans laquelle nous n'avons pas a
intervenir et que nous livrons sans commentaires
aux méditations de nos lecteurs.
II est tombé a la fin de la dernière semaine et au
commencement de celie-ci une quantité de neige si
innombrable que, de mémoire d'homme, on ne se rap-
pelle pas en avoir vu autant dans nos contrées. A la
campagne les surfaces planes ont une couche de 60 a
70 centimètres d'épaisseur, dans les bas-fonds,elle est
de plusieurs mètres. Aussi toutes les communications
ont-elles éléinterrompues pendant plusieurs jours et
ce n'esl qu'en courant degrands dangers qu'un piéton
même s'aventurait seul. Un facteur rural de la poste
aux lettres a failli rester enseveli sous une forte
masse de neige si l'on n'étaitjjvenu a son^secours, il
eüt infailliblement péri.
Le vendredi 18 a été l'un des plus mauvais jours.
La voieferrée était encombréeet les trains essayèrent
vainement de se frayer un passage. Le premier arrivé
n'entra en gare d'Ypres qu'a 1 h. de relevée et celui
de Poperinghe, après plusieurs heures de tentalives
infructueuses, fut obligé de rebrousser chemin. Un
autre train fut forcédes'arrêter quatre fois entre Vla
mertingbe et Ypres.
L'auventde notre gare s'est écroulé le même jour
sous le poids de la neige.
En ville ce sont de vérilables parapets blancs qui
semblent protéger les maisons. Par ci par-lè, un
étroit passage en face d'une porie ou le long d'une
muraille, mais le milieu de la rue est a peine dégagé.
Le croisement de deux véhicules y serait impossible.
Nous avions prié l'administration communale de
faire dégager les rues dans l'intérêt des habitants et
un instant nous avions espéré que noti e prière serait
exaucée. Eneffet, le travail commencé le jeudi a midi
se poursuivait activement le vendredi, mais bientót
il futarrêté,au grand regret de tous, et si tant de trot
toirs sont dégagésen ce moment, il faut en laire hon-
neur au bon vouloir de nos concitoyens qui ont fait
la besogne de l'administration.
II est regrettable que celle-ci n'ait pas persévérè
dans ses premiers projets. On en ressentirait le bien-
fait aujourd'hui que le dégel est arrivé, au lieu que,
par l'abandon de ces immenses quantités de neige a
la grêce de Dieu, dos rues et nos places sont trans-
formées en marécages el que la plupart des maisons
auront leurs souterrains inondes.
Le bourreau doitêtre satisfaitde nos représenlants.
Deux d'entr'eux, MM. Alph. Vandenpeereboom et
Van Renynghe vieonent de voter en faveur du main-
tien de la peine de mort.
M. De Florisonne était absent.
M. Mazeman a èmis un vote semblable l'année der
nière au Sénat.
Nous espérons bien que lorsqu'il s'agira du renou-
vellement des mandats, ces votes feront l'objet de
quelque interpellation.
Ce n'est pas une question ni un vote politiques,
nous dira-t-on. Non, certes, c'est plus que cela c'est
unequestionjsociale et unjvole de]lèse-Humanité.
L'Economie dé Tournai annonce que le local ap-
proprié a i'Hótel-de-Ville pour donner des conférences
populaires est achevé et pourra êlre sous peu mis a
la disposition du comité.
II paralt que toutes les administrations communales
n'ont pas la même manière d'apprécier et d'encoura-
ger les conférences et c'est une belle lecon de libéra
lisme que donne cellede Tournai, en attirant les con
férences chez elles, a certaines autres de notre con-
naissance qui les chassent.
Nous lisons dans la Gazette beige
Depuis quelques jours, on s'entretient dans les
cercles politiques de la retraite possible de M. le mi-
nistre de l'intérieur. Ces bruits paraissent avoir un
fondement assez sérieux.
Le correspondent bruxellois de I'Union libérale
de Verviers donne, a ce sujet, les renseignements
suivants, que nous croyons exacts
On assigne deux causes a la résolution de M. Al-
i) phonse Vandenpeereboom l'unè n'exclut pas l'au-
tre. On représente M. le ministre de l'intérieur
comme faligué de la charge des affaires après le
o long intérim du département de la guerre dont il a
dü supporter le poids. On dit aussi qu'il n'est pas
tout a fait d'accord avec ses collègues sur la ques-
i) lion des inhumations. Ce que je crois pouvoir af-
o firmer, c'est qu'un désaccord existe au sujet de la
d question des écoles d'adultes.
C'est, en effet, la manière d'apprécier la loi de
1842 qui sépare l'honorable ministre de l'intérieur de
ses collègues du cabinet et qui pourrait déterminer
prochainement sa retraite.
Nous ne savons ce qu'il y a de fondé dans ces
bruits. Une particularité digne d'attention toutefois
c'est que l'organe officieux du cabinet, 1 'Echo du Par
lementne les dément pas il se contente de dire, sur
un ton de froide indifference, qu'il n'a rien appris
qui soit de nature a donner quelque vraisemblance
a cette nouvelle.
Différents concerts de bienfaisance se sont donnés
et se donneront encore eet hiver, mais Ia mesure la
plus urgente a prendre c'est, d'après nous, d'organi-
ser une fête dont les fpauvres profitent immédiatè-
ment; la saison est des plus rigoureuses, une foule
de malheureux ouvriers sont sans ouvrage, et les
vivres sont a un prix exorbitant 1 Aussi sommes-
nous heureux d'annoncer que Ia Sociétè des Choeurs
met a exécution l'idée que nous venons d'émettre.
Déja plusieurs listes de souscription circulent et se
couvrent, dit-on, de nombreuses signatures; et
quoique le concert n'ait lieu que le 24 février pro-
chain, les signataires peuvent, dès aujourd'hui, se
procurer la douce satisfaction de faire le bien, les bons
de pain étant mis a leur disposition en même temps
qu'on recueille leur offrande.
Honneur a notre jeune phalange choralel La be
sogne qu'elle vient d'entreprendre est rude, mais
aussi la reconnaissance des pauvres et les encoura
gements de tous les gens de coeur viendront récom-
penser son zèle et son dévouement.
Ville d'Ypres.
Conseil communal.
Séance publique du Samedi 29 Décembre 1866.
Tous les conseillers sont présents.
Après l'adoption du procés-verbal, M. le bourg-
mestre rappelle au Conseil que M. Bourgois va ren-
trer dans la vie privée. Vous connaissez, dit-il, la
manière dont notre honorable échevin s'est distingué
et les travaux trés remarquables auxquels il a atta
ché son nom la construction de l'Abattoir, l'assai-
nissement de la ville, l'agrandissement de l'école pri
maire, le redressement des routes de Menin et de
Lille, etc., etc. M. Beke récite sur ce ton une lon
gue litanie avec le débit qu'on lui connait, de
fails et gestes qu'il semble avoir ramassés dans le dé-
sopilant article publié par le Progrès au moment des
élections communales.
On comprend fort bien qu'au moment de se sépa-
rer d'un collègue cheri, M. le bourginestre ait cru de
voir adresser a M. Bourgois quelques paroles bien-
veillantes. Les plus simples convenances, a défaut
d'autres considerations, lui en faisaient un devoir. II
nous semble cependant que s'il s'était renfermé dans
les géncralités bahales, s'il avait moins évoqué dès
pahticularités que chacun Connait et qui ne peuvent
que gagner a demeurerdans l'ombre. il eut fait preuve
de tact et rendu a son collègue un service réel.
L'auditoire a remarqué avec surprise qu'après
avoir proposé au Conseil de voter des remerciements
a M. Bourgois, M. le bourgmestre n'ait pas trouvé un
mot pour M. Aug. De Ghelcke. Et cependant, celui-
ci aussi, quoique dans une sphêre plus modeste, a
rendu, comme M. Bourgois, tous les services dont il
était capable.
M. Bourgois prend la parole son tour. II dit qu'il
a fait pendant sa carrière tout ce qui était humaine-
ment possible. 11 a été dévoué de coeur et d'ême a sa
ville natale; il espère conserver l'amitié de ses an
ciens collègues. II remercie Ie Conseil de ses sympa
thies et ajoute en terminant qu'il n'était pas préparé
pour la rèponse.
Les pièces communiquées au Conseil sont
A. Une circulaire de M. le gouverneur de la pro
vince concernant l'organisation des écoles d'adultes.
Elle est accompagnée de la circulaire du département
de l'intérieur, du programme et du règlement du 1"
septembre Par ce règlement, M. Alph. Vandenpee
reboom veut faire enseïgner le catéchisme a des jeu-
nes gens de 15 a 20 ansquelques heures seront prises
dans ce but sur le temps déja fort court consacré a
1'enseignement. Mais ce n'est pas tout, quelque ridi
cule que ce soit. L'autorité eeclésiastique exerce de
droit sa surveillance sur les nou velles écoles, le curé
fera la loi a l'instituteur et il n'est pas jusqu'aux bi-
bliolhèques populaires, fruit naissant de tant de pei-
nes et de tant d'efforts, qui ne seront soumises, de par
la volonté de M. Alph. Vandenpeereboom, aux inves
tigations de l'esprit d'intolérance et de fanatisme.
C'est a ces conditions que M. Ie ministre met
l'octroi de ses subsides. La pièce de cent sous en
récompense du reniement des principes, comme
c'est moral
Quelques villes cependant, malgré eet appêt allé-
chant,se sont énergiquement prononcées par l'organe
de leurs conseillers libéraux contre les attentats clé-
ricaux de M. Vandenpeereboom. Elles ont refusé les
subsides plutót que de placer leur enseignement sous
l'éteignoir eeclésiastique. Espérons que ce noble et
courageux exemple aura des imitateurs et que l'un
des premiers sera notre Conseil communal qui trou-
vera ia une magnifique occasion de prouver par des
actes un libéralisme dont il fait volontiers étalage
en paroles.
Cette pièce est renvoyée a l'examen d'une com
mission.
B. Lacomptabilité des Hospices. Renvoyée a l'exa
men de la commission.
Le Conseil arrêle definitivement le röle des indem-
nités a payer pour la construction des trottoirs de la
rue au Beurre et le róle supplémentaire sur la taxe
des chiens, celui-ci a la somme de fr. 88-50. Ces deux
pièces seront envoyées pour approbation a la deputa
tion permanente.
Le corapte de i'Eco'e communale a été envoyé a la
1re commission qui ne s'est pas assemblée. Lecompte
de l'exercice 1865 et le budget 1867 seront discutés
dans une proohaine séance.
M. le bourgmestre opere le dépot du budget de la
ville pour 1867. Dans un rapport présenté au nom
du Collége échevinal, ildit que la situation financière
est restée la même que l'année dernière quoiqu'on ait
fait des travaux d'assainissementqwi nepouvaient êlre
prévus. En vérité, voila un bien singulier aveu
Si ces travaux ont été exécutés, c'est apparemment
qu'ils étaient nécessaires. Or, dire que ces nécessités
de premier ordre n'ont pas été prévues, n'est-ce pas
confesser l'affligeante myopie dont l'administration.est
affectée
L'excedant des recettes permettra l'exécution dé
quelques travaux d'utilité publique, ajoute le rap
port, sans qu'il faille recourir a la création de nou-
velles ressources. 9,000 fr. environ restent dispo-
niblescependant il faudra pourvoir a l'augmentation
équitable de quelques traitements; en outre, 2,000
francs devront être consacrés a la création d'une 6°
classe a l'école primaire; de sorte qu'en réalité il
restera environ 6,000 fr. disponibles.
Le rapporteur s'étend avec complaisance sur les
travaux exécutés et qui ont trait, d'après lui, l'amé-
lioration de l'éclairage et de la voirie, au pavage de
quelques rues, a l'instruction publique. Nous ne vou-
lons pas dire que rien n'a éte fait, mais a coup sur
les intéressés s'exagèrent les mérites de leur oeuvre.
F T~i - -