Pour quelques améliorations qui ont été introduites,
il en reste encore un grand nombre et des plus consi-
dérables a réaliser. Et l'on pourrait certainement ob-
tenir un résultat bien plus satisfaisant et plus com
plet si une économie plus sageet l'espritde prévoyance
présidaient aux travaux publics et si des maladresses
accumulées ne forcaient pas a remettre 1'ouvrage
vingt fois sur Ie métier, chose qui, conlrairement au
précepte du poëte, ne fait pas ici la besogne meil-
leure.
L'avenir n'est pas riche en promesses. L'élargisse-
ment du Neerstraatje, le voütement (sic) de l'Yperlée,
quelques nouveaux égoüts.... et puis, plus rien. Des
anciens projets, pas un mot.
Du repavage indispensable de tant de rues, cloa-
ques infects plutót qu'artères de communication,
rien.
De ['ouverture de la rue d'Elverdinghe et de sa
communication avec la station, communication qui a
été le prétexle du placement de la cible a l'Esplanade,
de l'ouverture de l'ancienne porte de Thourout et de
la contruclion d'une nouvelle route reliant cette rue
au pavéd'Ypres a Bruges promises depuis deux ans,
de la route de jonction enfin entre les pavés de Pope-
ringhe el de Furnes, rien, rien, rien.
Et le plus important, le plus considerable des tra
vaux, celui qui touche directement aux conditions
hygiéniques de la population, nous voulons dire le
nouveau système de distribution des eaux,oü en est-
il?Un premier crédit de 15,000 fr., si nous avons
bonne mémoire, a été voté pour les études prépara-
toires ces études nous ont valu jusqu'a présent, la
constatation, dous n'osons pas dire la découverte, de
l'insuffisance de quelques sources et une analyse chi-
mique s'effbrcant de nous prouver sérieusement l'ex-
cellence de nos eaux alimentaires, double enseigne-
ment qui, quoique fort précieux, nous parait coüter
un peu cher.
Parmi loutes ces anciennes promesses, qu'obtien-
drons-nous? Pas grand chose. Que veut-on d'ailleurs
que l'on fasse avec un excédant de 6,000 fr.?
Le rapport se réjouit a la pensée qu'il ne faudra
créer aucun nouvel impöt. Fort bien mais les amé
liorations les plus urgentes restent en souffrance et
nous étions dans Ie vrai quand, il y a trois mois, nous
disions n Ou un emprunt, de nouveaux impóts, ou
pas de tr'avaux publics. Cette alternative se dresse
impitoyable devant notre administration; si elie s'y
soumei, elle aura de la chance.
En attendant, la petite barque vogue dans de pai-
sibles eaux et la gestion de nos affaires se continue
paternellement.
Le Conseil vient de renvoyer le projet de budget
a l'examen des commissions réunies. Touchante in
vention qui va fonctionner pour la seconde fois. Le
budget de 1865 avail été examinë par la commission
des finances, selon la pratique habituelle, et, lors de
sa discussion en séance publique, il fut soumis aux
observations des membres du Conseil auxquelles la
presse même joiguit quelques voeux. Cela u'était pas,
parait-il, du goüt du Collége échevinal qui imagina
l'année suivante l'examen par toutes les commissions
réunies, ce qui n'est en réalite autre chose que la
discussion du budget a huis-clos et un piége tendu
aux conseillers eux-mêtnes. En effet, par ce nouveau
procédé, non-seuleraent on confisque de fait et con
lrairement a l'esprit de la loi, toule discussion pu
blique, mais de plus on enlève aux conseillers le mé
rite de leurs interpellations et de leurs propositions,
puisque ces propositions et ces interpellations ayant
lieu a huis-clos, leurs commettants n'en ont aucune
connaissance.
Puisque nous parions loi, disons encore qu'il est
étrange que le budget de 1867 ne soit pas encore
adopté par le Conseil, en présence du 3 de l'art. 139
de la loi communale qui ditLe Conseil communal
se réunit le premier lundi du mois d'octobre, pour
délibérer sur le budget des dépenses el des recettes
de la ville pour l'exercice suivant.
II est surprenant que M. le bourgmestre, qui doit
connaitre eet article, ne se soit pas mis en régie vis
a-vis d'une prescription aussi formelle.
Dans le huis clos qui a lieu après la séance, le Con
seil procédé au renouvellement du mandat d'un
membre de ['administration des Hospices et d'un
autre du Bureau de bienfaisance.
On a beaucoup parlé depuis quelques jours, a pro
pos de la reorganisation de i'armee, de la suppression
de l'école militaire et de l'école de cavalerie. Ou rem-
placerait la première par celle du génie civil, qui
fournirait des officiers aux armes spéciales. Cela se
comprend peu, car quelles seraientles écoles d'appli-
cation dans ce cas Oü s'enseigneraient les sciences
pureraent militaires Dans quelques cours régimen-
taires sans doute. En ce cas, nous retomberions dans
toutes les erreurs du passé, et du même coup nous
retournerions vers le système militaire caduc des An
glais ou des Autrichiens, a qui il a fallu les lemons de
Solferino et de Sodowa pour que l'on finisse par dé-
créter la formation d'un corps d'état-major.
Plusieurs de nos grandes villes et des communes
m portantes du pays ont déja refuse le subside offert
par le gouvernement en faveur de la fondation d'éco-
les d'adultes, afin de se soustraire a l'obligation de
soumettre ces écoles au régime de la loi de 1842 sur
l'instruction primaire.
II est regrettable que M. le ministrede l'intérieur,
dont les intentions étaient d'ailleurs fort consciencieu-
ses, ait cru pouvoir trancher par arrêté royal une
question aussi delicate et qu'il n'ait pas réclamé le
concours et la sanction de la Législature lorsqu'il a
concu l'idée d'organiser les écoles d'adultes.
Cotrime on le voit, la mesure,tant applaudie d'abord
et due a ('initiative de l'honorable ministre, court
grand risque d'ótre frappée d'une inefficacité presque
compléte.
Le chef du département de l'intérieur n'est guère,
semble-t-il, plus heureux dans la mise a exécution
de la loi qui autorise le gouvernement a créer quatre
nou velles écoles normales, deux d'instituteurs et deux
d'institutrices, a repartir entre les provinces flaman-
des et les provinces wallones. Les communes aux
quelles l'offre a été faite de devenir le siége de ces eta-
blissements l'onl décliuée, paree que leurs ressources
ne leur permettaient pas de coutribuer, d'une ma-
nière aussi large que I'aurait voulu le gouvernement,
aux frais de construction des bètiments destinés a ces
écoles.
Bibliographie.
Un jeune docteur de talent, enfant de ('Arrondis
sement d'Ypres, M. A. Dambre, vient de publier le
troisième volume de son Traité de Médecine légale et
de jurisprudence de la Médecine. Bruxeiles, May.olez,
rue de l'Impératrice, 21.)
Dans ce volume M. Dambre s'occupe des attentats
contre la vie des personnes et particulièrement de
VInfanticide et de Empoisonnement, ces deux crimes
malheureusement si comraunsde nos jours. Dans le
chap.I, une question ressortissant tout autant du droit
civil que du droit pénal, celle de la viabilité del'enfant,
est traitée par l'auteur avec une lucidité remarqua-
ble.
La lecture de l'ouvrage de notre compatriote ne re-
butera personne la clarté de son style I'a mis a la
portée de tout le monde sans sacrifier les mots tech
niques qui fatiguent le plus souvent les non-habitués
aux ouvrages de méclecine, il prend bien soin de les
présenter au lecteur de manière a ce qu'il les com-
prenne sans avoir recours a des ouvrages spéciaux.
Que M. Dambre recoive nos felicitations pour le
talent qu'il apporte a l'exécution d'un ouvrage qui
rendra immensément de services.
F1ITS BMVEEïS.
Mercredi dernier, a 3 heures de l'après-midi, un
déraillement a eu lieu sur le chemin de fer de Dix-
mude a Furnes, par suite de la grande quanti té de neige.
Les deux locomotives ont été jetées a cóté de la voie
heureusement les wagons, qui contenaient une ving-
taine de voyageurs, sont restés sur les rails. Un des
machinistes est grièvement blessé et se trouve a l'hó-
pital de Dixmude. Les locomotives sont fortement en-
dommagées on a dü travailler deux jours pour les
dégager.
Conformément a la demande des concessionnaires
du canal de jonction de la Lys au canal d'Ypres, le
délai dans lequel ce canal doit être établi et livré AIa
navigation, sur tout son developpement, est prorogé
jusqu'au 31 janvier 1869.
A l'exemple et sous l'impulsion de la Société de
Tempéranceet d'épargne, organiséeaRuysbroeck.par
M. Rey ainé, unesocieté analogue vient d'être fondée
dans la commune de Meulebeke (Flandre occidentale),
grêce aux soins dévoués de MM. Th. Viaene et Q.
Rasschaert. Nous souhaitons bon succes cette loua-
ble tentative qui, nous l'espérons, ne restera pas
isolée.
On écrit de Gourtrai
Le 14 courant, vers 10 heures du matin, un vol a
la tir a été commis au cabaret de la veuve Meurysse,
Marché-au-Bois, en cette ville, par le nommé David
Sevie Samuël, colporteur d'origine hollandaise, il a
été surpris en flagrant délit, au moment oü il tirait
de la poche du paletot du nommé Demye Pierre, do-
mestique du sieur De Breu a Ypres, une blague a ta-
bac, contenant 240 fr. en pièces d'or. David a été
arrêté immèdiatement par le maréchal-des-logis de la
gendarmerie, Goveliers, et mis a la disposition de
M. Ie procureur du roi.
On lit dans I'Organe de Courtrai
Samedi dernier, le commandant de la gendarmerie
Paul s'est rendu a Roulers pour y procéder a l'arres-
tation du nommé Francois Vanderepts,brasseur,que le
tribunal de notre ville vient de renvoyer devant la
chambre des misesen accusation sous l'inculpation de
faux.
II s'agit de la falsification d'un titre produit devant
le tribunal de commerce, et oü les mots negen honderd
francs auraient été falsifies en negentien honderd
francs.
Vanderepst a été écroué a la prison cellulaire.
A Anvers, on enfonce dans la neige jusqu'aux ge-
noux. Le travail au port et au bassin est suspendu.
Le toit d'une maison s'est effondré sous le poids de la
neige. On est obligé d'atteler jusqu'a trois chevaux
aux vigilantes et quatre ou cinq aux camions.
On écrit de Bruxeiles, a la Meuse
Jeudi a midi, par le train de Paris, 53 soldats
beiges sont arrivés du Mexique a Bruxeiles. Us ont
obtenu un congé pour cause de maladie et sont reve-
nus sous la garde d'un sous-lieutenant, M. de Ches-
tret, qui rentre dans l'armée. Ges pauvres soldats,
qui parcouraient les rues de Bruxeiles comme des
mendiants, n'avaient pas un sou dans la poche. Em-
barqués le 18 décembre Vèra-Crux sur la Floride,
ils avaientdébarquè.il y a trois jours,a Saint-Nazaire,
avec un corps de 800 Francais répatriés. Dans ce
port, on leur avait remis un coupon de chemin de fer
et 2 fr. pour se rendre a Paris oü on leur avait donné
un second ticket jusque Bruxeiles avec 1 fr. 80 c.
pour se nourrir. Ils venaient d'arriver n'ayant rien
dans les mains, rien dans les poches et aussi rien dans
l'estomac 1 Quelques personnes charitables leur sont
venues en aide. Ces soldats se rendaient au consulat
de Mexique oü on leur doit deux mois de solde et 25
piastres de gratification mais a deduire les frais de
voyage de manière qu'ils ne recevront presque rien.
De grandes quantités de neige sont encore tombées
dans le midi de Ia France, et ont de nouveau inter-
cepté les communications de quelques lignes du che
min de fer mais les mesures prises les rétabliront
bientót. On ne signale, du reste, aucun accident.
La Correspondencia, de Madrid, dit qu'a Ovideo
l'on craignait de voir s'écrouler plusieurs édifices
sous le poids de la neige qui s'est atnoncelée sur les
toits.
Les souscriptions|aux étrennes du Pape pour la
Belgique, s'élèvent aujourd'hui a environ 210,000
francs, et bientót elles atteindront partout un chif-
fre beaucoup supérieur ace que dit la presse cléri-
calell!
A propos des quelques jours de froid excessif que
nous venons de traverser, le dernier numéro de la
Vogue parisienne rappelle les hivers les plus rigou-
reux en France. Philippe de Commines, sire de la
Hitte, ex-conseillerdu roi Louis XI, nous apprend que
durant les hivers de 1468 et 1469, on était forcé de
a couper le vin avec la hache et la cognée, ce qui
obligeait les habitants de Liége a le vendre au poids.
L'hiver de 1709 fut aussi un des plus rudes il occa-
sionna une telle disette que l'on fut obligé, pour ne
pas mourir de faim, de faire fabriquer, a Paris et a
Versailles, du pain d'avoine que l'on servait sur la
table des riches et des princes- L'impossibilité de con-
server l'eau et le vin a l'état fluide fit interrompre
en France La célébration de la messe.