Le Ministère et la Majorité. 2° En attendant cette révision, le retrait de toutes les circulaires ministérieües qui, en interprêtant cette loi dans un sens tout clérical, ia rendent encore plus mauvaise qu elle n'est; 3" enfin, la création d un mi nistère de l'instruction publique. Nous aurons occasion de revenir sur ces décisions signiffcatives de Association libénale de Gand. Concep-t ,et Hul de In S«ciété des Chceurs. La Société desGhoeurs avait organisé pour les pau- vres une fête charmante qu'elle nous a donnée di- manche soir. La salie du Thèêtre élait comble les toilettes v étaient fraiches, les visages animés, la bonne humeur partout, la musique fort agréable, le bal entrainant; en un motla fête ne laissait a desirer sous aucun rapport la charitè n'avait pas compté ses largesses et tout le monde s'amusait bien. Grêce a des mesures intelligentes, les pauvres n'a- vaient pas dü attendre, pour êti e secourus, que Ia fête füt finie déja une abondante distribution de pains avait eu lieu et avait soulage les plus pressaqtes misères de l'hiver. On peut chanter et danser quand le pauvre a du pain. Ne vous semble-t-il pas que le plaisir est raccompagnement obligé d'une bonne oeu vre? Chose singuliere cependant qu'oo nous per- mette de faire cette observation en passant, les dis tributions de secours sont piutöt le coriége du deuil et des darmes; sonne-t-on des funéraiües, l'indigentac- court, il sait qu'il aura du pain vous nait-il un fils, voire fille se marie-t-elle, les pains sont d'ordinaire absents. Pourquoi cette différence? Le pain du bap- tême et de la noce doit pouriant se manger a vee plus d'appétit que le pain des morls Le pain du concert, lui aussj, <|oit étrp bog; il est si bien gagné I Sogsjep a tous ce? efforts réqpjs dans un but commun, a tous ces devouements qui se con- centrent sur une bonne oeuvre les commissaires de la fête courant la ville pour recueillir les otfrandes, chacun voulant payer de sa personne et de sa bourse, dejeunes dames prêtant a la fête l'attrail de leur con cours. Le Concert s'est ouverl et clöturé par un chosur le premier, qui a recu un excellent accueil, Ie second il ne faut pas ménager Ia vérité a ses amis, qui a été rnoins goüté; tous deux, du reste, fort bien eu- levés. Mme De Beaucourt et M"e Froidure, après avoir été vivement applaudies dans le duo du Billet de Margue ritede Gevaert, ont soulevé les bravos les plus flat- teurs, la pretgièrp dans la c.avaline du Songe d'une Nuit d'été, la seconde dans la romance la Charité. Mmo De Beaucourt a fait briller, en outre, desqualilés de pianiste fort remarquables dans un morceau sur des motifs des Montenegrinsqu'elle a joué avee MUe Cuignet. Celle-ci, a son tour, a rencontré un legitime succès dans un Caprice nocturne pour piano. Parmi les divers moreeaux que nous avons enten dus, nous mentionnerons encore spécialement le Noél d'Adam, avee accompagnement, que le Directeur de la Société des Chceurs, M. Baratto, a fort bien chanté. Ce Noel est une perle fineplein d'ampleur et dema- jesté, il est marqué au coin de la grande musique; on ne se lasse pas de l'entendrecomme tout ce qui est vraiment beau, il exerce toujours le même attrait. Citons aussi Miff, lweins d'Eeckhoutte-Storm, Te- desco et Gaimant fils, qui out interprêté avec beau- coup de talent et de distinction une fantaisie, pour harmonium, pianp et vio.lon, sur le Trouvère. Quand nous aurons dit que M. Coffyn s'est fait en tendre deux fois, une fois avec M. Wenes, dans un duo de Coulène, son maitre favor;queM. Mieroo a fort bien dit une romance, et que M. Yandebroucke a fort agréablement chanté quelques chansonnettes, nous êurons rendu compte du Concert. Le Bal n'a pas moius réussi que le Concert, on le sail; auneheuredu matin, l'orchestre faisait encore entendre sa ritournelle jusqu'a ce moment, les dan- ses n'avaient pas discontinue. En résumé, e'a éte une excellente soirée pour tous pour les malheureux aussi bien que pour a les heu- reux duuoopde. Puisque nous avons parlé en commencant des pau vres, nous voulons finir par eux. Une collecte faite pendant le repos, c'est ainsi qu'on se repose a la Société des Cb®MPS, ajftqté JiP» jolie somme a celle qu'on avait déja reünie de iiouvetles aumónes seront ainsi faites. Une reflexion nous vieut a ce propos certaine- menl nous rendons pleine justice a la facon dont cette charité s'exerce, le pauvre a besoin de pain, qu'on lui en donne, c'est parfait. Mais, on pe l'ignore pas, l'homme et même le pauvre ne vit pas seulement de pain, c'est l'Ecriture qui le dit, ne pourrait-on pas consacrer quelqu'argent a secourir des misères morales? Si on avait distrait, par exemple, le produit de la collecte de la recette générale et si on l'avait em ployé a l'élablissement d'une Bibliolhèque populaire, n'aurait-on pas fait la une oeuvre meilleure encore que celle qu'on a faite? Ce n'est qu'en instruisant le peuple qu'on l'arrachera a la misère. Mais, dira-t-on, a Ypres, il y a une Bibliolhèque populaire. S'il y en a une, ilfaut l'améliorer, en lui fournissant un nouveau contingent de livres; quand on l'aura ameliorée, il faudra songer aux Bibliothèques de l'arrondissement nos paysans ont, helas I tant besoin de ce pain de ('in telligence. Ah! ce serait pour nous une véritable joie si la Société des Chceurs organisait un jour un Concert au profit des Bibliothèques populaires. Chemins de fer, rivïères, canaux. De toutes les voies de transport, les voies navi- gables sont les plus économiques. Voila ce qu'on a eiitendu dire et répéter a satiété, a Ypres et ailleurs. Ce principe d'économie politique etait ancienne- ment vrai d'une manière absolue. De nos j<>urs, les chemins de fer Tont fortement ebranlé. Enfin, ['ad mission des tarifs du chemin de fer de l'Etat, sur les lignes de la Société de la Flandre Occidentale, pour le transport des grosses marchandises, pour l'arrondis sement d'Ypres, l'a completement renversé. Nous n'avons ici en vue que les grosses marchan dises de provenance beige, telles que pierres, chaux, charbons, etc. Quant aux marchandises étrangères, elles ne peuveut entrer en ligne de compte, les condi tions de transport variant dans tous les cas particu- 'iers. Prenons comme exemple de ce que nous avancons les charbons beiges en destination d'Ypres. Le prix de transport du charbon par wagon de 5,000 kil. au moins, jusqu'en gare d'Ypres, est aujourd'hui réglé ainsi qu'il suit De Mons a Ypres. Fr. 4-25 par mille kilog. De Charleroi a Ypres 4-75 De Liége a Ypres. 5-30 De Jemmapes a Ypres. 4-30 De St-Ghislain a Yp>'es- 4-35 Les mille kilog. équivalent, peu prés, douze a treizp hectolitres. II se fait done que ie prix de trans port par hectolitre est, pour le charbon de ffops.de tregte-cinq centimes, et pour du Charleroi de trente- sep.t a trente-huit centimes. Quel est le frèt, par bateau, de Monsou de Charle roi a Ypres? Le frêt de Charleroi est excessivement élevé ;';il ne tombe guère en-dessous de quatre-vingl-dix centimes par hectolitre, c'est-a-dire plus du double du prix de transport par chemin de fer. Le frêt de Mons varie de trente a trente-cinq et trente-six centimes par hectolitrepour les charbons de Mops, le prix de transport par bateau et celui par Chemin de fer s'équilibrent. Comme on le voit, le chemin de fer présente ün im_ mense avanlage sur les voies navigables pour les charbons extraits aux environs de Charleroi. II lutte avec elles pour ceux venant des environs de Mons; mais dans cette lutte les avantage.s sont encore au chemin de fer, car il joint a la rapidité du transport la faculté de livrer par petites parties, tandis que les bateaux, lents dans leurs courses interrompues, en hiver par les gelées, en été par les baisses d'eaux, ne présentent un frêt favorable que sur de grandes quan- tités (quinze cents a deux mille hectolitres). La prèférence aecordée aux transports par chemin de fer est aujourd'hui déja tellement bien établie que jes stations de notre arrondissement placees sur la rite de la Lys, recoivent de nombreux wagons de combustible destiné aux usines situées le long de cette rivière, alors que Jes rivages de VVervieq et de Co- mines ne recoivent que de loin en loin des bateaux de charbon. La prépondéracce du chemin de fer est done chose parfaitement bien établie, non pas seulement en théo rie, mais même en pratique. Est-ce a dire, comme consequence, que l'industrie des transports par eau se trouve daps un état pré caire Nullement; la hausse continue des frêts est la pour prouver que les bateliers ne manquent pas d'ouvrage. Nous devous cependant observer que sa prospérité est plus ou moins arrètéeen effet, Ie nombre des bateaux reste a peu prés stationnaire el les-chantiers n'pn lapcent plus guere de nouveaux. Le développe- mept du commerce et de l'industrie ne lui a guère profilé. Chemin de fer de la Clandre Occidentale. On nous signale quelques nouveaux incidents pro- duils sur notre ligne. Le 13 courant, le train partant a 9 h. du matin d'Ypres a eu quelque fracture, soit a la locomotive, soit a l'une des voitures, au moment, dit-on, de quit ter la station de Wervicq. Geluide I I h.a dfi s'arrê- ter Ie même jour dans la tranchée d'Hollebekeil n'est arrivé a Courtrai que vers I h. 30 m. de re- levée. Enfin on signale encore un retard éprouvé le 20. Nous n'en dirons rien, les détails précis nous faisant defaut. Election d'un représentant a Ha lines. Volants 2,232. M. Eugène de Kerckhove, candidat clérical, a ob- tenu 1,301 suffrages. M. Léon Verhaeghe, candidat libéral, 927. Petite chronique parlementaire. M. le Ministre de l'Intérieur (as la tribune). Mes sieurs... La majorité. Ecoutez, écoutez! M le ministre de VIntérieur, J'ai l'honneur de déposer... La majorité. Très-bien, très-bien! M. le ministre de l'Intérieur. de déposer sur le bureau de la Chambre u.n projet de loi... La majorité. Bravo 1 M. Coomans. Déja M.le Président.M. Ooomans, Ies interruptions sont interdiles. Je vais êlre obligé de vous rappeler a J'ordre. M. Coomans. C'est Ia majorité qui interrompt. M. le Président. Je n'ai rien entendu. M. le ministre de l'Intérieur. un projet de loi sur... La majorité. Bravo 1 Bravo I M. Coomans. Encore M. le Président. M. Coomans, je vous rappelle a l'ordre. La majorité. Très-bien t M. Coomans. Mais, M. le Président, ce sont les applaudissements de la gauche qui troublent la séance. M. le Président. Je n'ai rien entendu. M. le ministre de l'Intérieur. un projet de loi sur l'enseignement obligatoire... La majorité. Hourra (Applaudissements fréné- tiques, toute la gauche est debout et bat des mains avec enthousiasme.) M Coomans (tout bas a son voisin). Ah, bigre! M. le Président. M. Coomans, si vous persistez interrompre, je me verrai obligé de vous appliquer la censure. M. Coomans. C'est trop forti La gauche fait un tapage infernal et c'est a moi que vous vous en pre- nez? M. le Président. Je n'ai rien entendu. M. le ministre de l'Intérieur. un projét de loi sur l'enseignement obligatoire du catóchisme dans les écoles d'adultes. La majorité. Plait-il (Mouvements en sens di vers.) M. le ministre de l'Intérieur. Je dis un projet de loi sur l'enseignement obligatoire du catéchisme dans les écoles d'adultes. II me semble que je m'ex- prime clairement. La majorité.Oui, oui I Très-bien I (Applaudis sements sur tous les bancs de la gauche.) M. Coomans (a part lui). Attrapel M. le Président. M. Coomans, je vous rappelle a l'ordre avec inscription au procés verbal. M. Coomans. Je n'ai pas soufflé mot. M. le Président. Je vous ai parfaitement en tendu. M. Bouvier. Et moi aussi. M. le Président. Après cela, si vous désirez que je consulte l'assemblée.. M. Coomans. Vous êtes trop bon, merci. M. le Président. II n'y a pas de quoi.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 3