SUPPLEMENT A 1'OPINION DU 7 A VUIL 1867 ASSOCIATION LIBÉRALE CONSTITUTIONNELLE DE GAND. ASSEMBLE! GÉNÉRALE DB 25 MARS 1867. Présideoce de M. Charles de KERCHOVE-DENTERGHEM, bourgmestre. Le Bureau est cotnposé de MM. Metdepenningen, vice-présidentCamille DeBast, Auguste Lippens, Adolphe Du Bois, Mulle, Gheldolf, Adolphe Demeu- lemeesterVan Loo-Van Lokeren, secrétaire, mem bres du Comité central et de MM. Octave Grover- man, Théophile Verbeeck, Laurent, Frans De Bast, Santens, Charles Van Nerum, E. Millard, Dervaux, Bergracht et Willequet, délégués des sous-comités. Le Secrétaire donne lecture du procés-verbal de la dernière assemblée générale. La rédaction en est ap- prouvée. M. Wagner communique la pétition demandant la révision de la loi de 1842, dont J'envoi aux Chambres législatives a été décidée dans la dernière séance. La lecture de cette pétition est accueillie par les applaudissements de l'assemblée. Elle est déposée sur le bureau a la signature des membres de ('Associa tion. L'ordre du jour appelle la discussion du nouveau règlement. M. le Président propose de se borner, dans Ia séance actuelie, a voter les articles sur lesquels il n'y aurait pas lieu de discuter. Pour les autres articles, on re- mettrait le vote a une séance subséquente et on ferait parvenir a tous les membres les amendements qui seraient présentés. M. Laurent pense que le vote, pour être émis en connaissance de cause, doit suivre la discussion. Comme d'un autre cóté, il est désirable que le règle ment ait le plus d'adhérents possible, nous ne procó- derons au vote que si l'assemblée est encore assez nombreuse a la fin de la discussion. M. Laurent croit nécessaire en outre de concentrer la discussion sur certains points essentiels d'oü de pend pour ainsi dire l'existence de ('Association. (Ap plaudissements.) Qu'importent les choses de pur détail, qu'importe de savoir si Ie comité se renouvellera par tiers ou par cinquième? Ce sont la des discussions difliciles dans une assemblée générale. Mais l'Association recevrait Ie coup de mort si nous votions les dispositions des art. 11 et 17 tels qu'ils sont proposés par la Commis sion. Je propose done la discussion sur ces deux arti cles, e'est-a-dire Y aura t ou n'y aura-t-il plus a Gand une Association libérale? (Vive adhesion.) M. Van Damme croit aussi qu'il est nécessaire de dis cuter d'abord les articles 11 et 17, et qu'il y a la une question d'existence pour l'Association, mais il veut réserver les droits de l'assemblée en ce qui concerne la discussion des autres articles. II faut les deux tiers des voix pour modifier n'importe quelle disposition du règlement, et nous ne pouvons consentir a accep ter aveuglément des changements même accessoires. Très-bien M. Rolin est également d'avis qu'il vaut mieux dis cuter d'abord les principes des articles 11 et17.Qu'on me permette, dit-il, une comparaison vulgaire Quand on doit avaler une médecine, on commence par ce qu'il y a de plus mauvais; or, pour nous, les nou- veaux articles 11 et 17 sont ce qu'il y a de plus diffi - cile a digérer. (Hires.) M. le Président déclare Ia discussion ouverte sur l'article 11. La parole est donnée a M. Laurent. L'orateur rappelle que d'après l'ancien règlement, le comité était tenu de convoquer les membres de l'As sociation en assemblée générale sur une demande mo- tivée, signée par vingt membres au moins. Le nouvel article I I proposé par la commission exige que la de- mande soit signée par le tiers au moins des membres de l'Association. Pourquoi cette modification, je le de- mande. Quand on propose un changement a un texte de loi, c'est qu'il est injuste ou qu'il a donné lieu a des abus. Dans l'article en question, la justice n'est certes pas en cause. A-t-il donné lieu a des abus ou même a de simples iuconvénients On n'oserait le soutenir- Nous avons eu récemment deux réunions. Est-ceen vue de ces réunions que Pon propose de modifier l'ancien article XI? Proposer un changement a l'ancien état des choses, c'est dire indirectement qu'il y a eu abus dans ces réunions. Pour ma part, j'ai contribué a provoquer I'une d'entr'elles votre texte nouveau est un blême a l'adresse de ceux qui ont signé les demandes de con vocation. Or, a eet égard, je n'accepte ni blême direct ni indirect de qui que ce soit. Je trouve au contraire que nous avons eu raison et grandement raison d'user de notre droit et je regrette que nous n'en ayons pas usé davantage. (Applaudissements.) Et en effet, ces réunions n'ont elles pas eu leur grande ulilité? La première, il y a deux aiis, a abouti a une manifestation éclatante qui témoignait de l'an- tipathie de la population gantoise contre les dépenses militaires et l'organisation de l'armée. Le résuliat de Ia seconde réunion n'a pas été moins heureux. Qui pourraitnous faire un reproche d'avoir soulevé cette question de l'enseignement primaire, la plus impor tante peut être au point de vue de la civilisation mo derne. Au lieu d'entraver nos réunions, ou devrait s'ingé- nier a les rendre aussi fréquentes que possible. II sera impossible en pratique de réunir les signa tures du tiers des membres de l'Association. Qu'on soit franc, au moins, et si Pon ne veut plus de reu nions qu'on le dise ouvertement, sans détours. (Ap plaudissements.) Que devient l'esprit politique avec ce systèrne. 11 vaut mieux discuter ici que de soulever au dehors des débats irritants. Laissons aux minorités, aux diverses fractions du libéralisme, le droit de dire ce qu'elles pensent. Pour ma part, je voudrais que les minorités fussent reprèsentées partoutau Conseil communal, auCon- seil provincial comme a la Ghatnbre des représen- tants, paree que ce n'est que du choc des opinions que jaillit la lumière. Laissez done aussi a la minorité qui peut se rencontrer a l'Association libérale le moyen de dire ce qu'elle pense. L'orateur conclut en soutenant qu'il n'y a pas lieu de modifier I ancien article 11. (Applaudissements prolong és.) M. Metdepenningen regrette que M. Laurent ait cru devoir porter la discussion sur Ie terrain des faits. M. Laurent s'est demandé si l'application faite jus- qu'ici de l'article 11a donné lieu a des abus, s'il y a lieu de blêmer les auteurs des précêdentes réunions. II présente ainsi la proposition nouvelle comme un acte d'hostilité, comme un blame adressé ceux qui ont provoqué des réunions. (Oui, ouic'est bien cela.) C'est la un point de vue inexact. (Pas du tout.) La proposition de modification est née a la vérité a la suite de l'usage qui a été fait de la disposition dont il s'agit, (Ah! ah!) mais il n'est jamais enlrédans l'idée de personne de blamer Ie choix des objets qui ont été mis en discussion. Ainsi dans ia dernière réunion on a discuté un point auquel le parti libéral tout entier donne son adhésion. Mais qu'est-il arrivé? A la suite même de cette réunion, plusieurs personnes ont trouvé regrettable que pour des questions aussi vi- tales l'Association libérale ne fut reprèsentée que par 80 ou 100 membres. On a dit que eet état de choses est de nature a amoindrir l'Association, lui faire perdre de son prestige. Voila une première observa tion. D'autres ont ajouté, nous sommes associés dans un but électora! et nous n'entendons pas qu'on vienne nous forcer a discuter ainsi, a un jour donné, telle ou telle question, pour le bon plaisir de 20, 50 ou même 100 membres. (Murmures.) Voila les motifs qui ont dicté la modification a eet article. Messieurs, il s'agit pour nous tous du triomphe du parti libéral. Nous dififérons sur les moyens de l'obte- nir, mais le désir de ce triomphe existe chez chacun de nous. Que cette pensée soit notre point de depart et n'éloignons pas ceux qui sont associés avec nous, ceux qui votentavec nous. On nous a dit tout a Gheure que l'Association liberale serait détruite si vous votiez telle ou telle disposition, mais j'espère que de part et d'autre ces menaces seront vaines, parce que chez tous les membres de l'Association il y a le même sen timent du devoir, celui de maintenir ['Association forte et puissante. (Applaudissements.) Jugeons la question sans passion etqu'on ne veuille pas voir dans les nouvelles dispositions, ni dans mes paroles, de I'hostilité contre qui que ce soit. Exami- nons I'art. 11 comme s'il n'avait jamais re§u d'exécu- tion. Voyons s'il est conforme a la logique et a la raison. Que dit l'ancien article XI. Après avoir re- connu au comité central, qui est l'émanation de l'As sociation, le droit de convoquer l'assemblée, il dé clare que le comité sera forcé de convoquer lorsque vingt membres le demanderont. Ainsi, d'après cet article, la résolution de ces 20 membres sera la résolution de l'Association. Est-ce lè chose juste et raisonnable? Ces vingt membre ont-ils un mandat quelconque pour provoquer cette réunion au noen de tous? Non, ce mandat, ils se le donnent a eux-mêmes. Vingt membres s'entendent sur la dis cussion d'une question et il faut que l'Association toute entière soit a leur disposition pour la discussion de cette question! Y a-t-il une raison qui püt justi- fier un tel principe? Pour avoir le droit de mettre l'Association toute entière en action, il faut ou bien que ceux qui ont été chargés de cette mission, fassent la convocation, ou bien, a leur défaut, a qui peut appartenir ce droit Ge serait a la majorité de l'As sociation

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 5