Pourquoi, dans Jes propositions de modification de règlement a-t-on dit que la convocation de ces reu nions spéciales aurait lieu sur la demande d'un tiers des membres, c'est qu'on a dü tenir compte de ce fait qu'il y a dans 1'Association un certain nombre de membres lout-a-fait inactifs. On a pris !e tiers comrae l'equivalent d'une demande de la majorité active, agissaute de ^Association, comme répondant a l'idee qu'a défaut du comité central exercant les pouvoirs de ('Association, il n'y ait d'autre pouvoir que celui de la majorité. Je proteste encore une fois contre toute pensèe d'hostilité a 1'egard de ceux qui ont provoquè les rèu- nions précédentes. 11 ne me reste plus qu'un mot a ajouter. M Laurent aparlé de la grande utilité de ces reunions, del'utilite d'activer ainsi la vie politique. Si c'était un moyen d'activer la vie politique, de determiner chtz un grand nombre de personnes le désir de prendre plus activement part a la vie pu- blique, il y aurait peut-être lieud'introduire une dis position qui imposerait au comité central 1'obligation de convoquer I'Association tous les mois, par exemple, si c'était bten positivement un moyen d'activer la vie politique. Mais disons-le, a notre honte si vous le voulez, on peut douter que ce soit la un moyen effi- cace d'atteindre ce but. Je ne me prononce pas sur la question. Mais a cötó pourrait surgir peut-ótre chez d'autres le dégoül de la vie politique... M. Laurent. Tant pis pour ces gens-la. M. Metdepenningen. Nous sommes forcés de prendre les fails qui se sont passés sous nos yeux. Disons-le a regret, mais franchement, les convocations ont-elles amené un public fort nombreux La der- nière discussion était d'un intérêt palpitant, rêel, non- seulement pour I'Association, mais pour le parti libe ral tout entier. Eh bien 80 a 100 membres sont ve- nus prendre part a cette délibératiou 1 Supposez maintenant des questions d'un intérêt moins général il est a craindre que le nombre se trouve encore plus restreint. Est-ce que le parti liberal gagnera dans ['opinion par des reunions ainsi rèduitescroyrz-vous qu'il n'y aurait pas un prejudice pour lui, êtes-vous bien certain qu'il y aurait bénefice. Supposez qu'il surgisse des propositions de nature a déplaire a ['As sociation je crains que les avantages que l'on préco- nise soient loin d'être certains et d'un autre cólé il y a le danger certain de s'écarter d'une base légale, juste et equitablec'est la ce qui a mes yeux légitime entierement la proposition nouvelle. Vingt membres ne peuvent parler et prendre des resolutions au nom de ['Association. App'audissements et murmures.) M. Laurent.M. Metdepenningen a essayé de porter la question au septième ciel, il en a fait une question thèorique Je veux la ramener sur le terrain des faits. J'ai assisle un grand nombre de réunions de la com mission de revision du règlement et il ri'est venu a 1'esprit de personne d'apporter une modification ii ['ar ticle 11. C'est seulement après que I'Association s'est réunie la dernière fois que cette idee a surgi. Ap- plaudissements.) Mais quels sont done ces messieurs qui n'admettenl pas que I'Association émelte un vceu, qui trouvent mauvais qu'on se reunisse pour decla rer la loi de 1842 détestable Qu'ils viennent nous le dire, qu'ils viennent nous combattre et prouver par leurs votes qu'ils sont la majorité Eh bien 1 ils nous empêcheront d'agir, nous cèderons et qui aura la honte de la chose? Mais on ne les apergoit pas, ils sont invisibles. C'est done une question de fail, ce n'est qu'a la suite de la derniere reunion que l'idee a surgi de modifier 1'art. 11C'est un b'ame que vous nous infligez. Ouiouil Applaudissements). M.Metdepenningen M.Laurent vientdejeter I'irri- tation dans la discussion. Oü est la preuve qu'on ait voulu blamer les promoteurs des reunions? Pendant de longues années on n'a pas fait usage de cette dispo sition de I'art. 11Tant qu'on n'en a pas usé, per sonne n'a songé a y toucher. (Hires). D'oü est née la proposition Non de la nature des questions discutées. Nous ne blêmons pas ce qui a eté fait, mais a l'occa- sion de l'usage de la faculté de Particle 11, on a été amené a examiner si cette faculté était justifiable. M. Waelbroeck. Jene suis pas d'accord avec I'ho- norable vice-president quand il affirme qu'on doit discuter des questions de règlement a un point de vue purement thèorique. Si l'on veut prendre un texte de règlement et se demander les. abus qui peu vent en sortir, il n'y a pas de loi qui résisterait a cet examen, paree que toute loi, quelque parfaite qu'elle puisse être, peut donner lieu a des abus. D'après moi, la disposition de l'art. XI a produit dans une certaine mesurede bons résullats auxquels j'applaudis de toutcoeur, mais aussi elle a ses incon- vénients. Le bon résultat a èté d'amener et de réveil- ler la vie politique au sein de I'Association liberale. Chacune de ses discussions a jeté une grande lumière sur les questions qui y étaient traitóes. Mais voici oü je trouve que i'art. XI laisse beau- coup désirer. On ne se borne pas a discuter au sein de I'Association, mais il est passé da»s les habi tudes de voter, d'exprimer un voeu au nom de ('As sociation libérale toute entière, e'est-a-dire que la proposition qui a eu la majorité pour elle se présente désormais devant l'opinion publique avec ('autorité de I'Association libérale toute eutière. Ou prend-elle cette autorité? L'Associalion libérale tire lout son cré dit du nombre de ses membres et de la consideration attachee a leur nom. Or, dans ces réunions, un petit nombre de membres s'emparent de ce crédit. 11-v a la un danger, un abus, et pour vous le prouver, per- mettez-moi de vous rappeler quelques-unes des dis cussions qui ont eu lieu. M. Waelbroeck. passé en revue les diverses ques tions qui ont été examinées au sein de I'Association. La minorité qui a succombé dans les délibérations contribue, dans le système actuel, dit-il, a donner une autorité a une proposition qu'elle trouve mau- vaise et craint que cette manière de procèder ne puisse donner lieu a une scission au sein de I'Asso ciation. L'orateur propose de conserver l'art. 11, avec cette modification qu'a la suite de la discussion on ne puisse pas voter Et si l'on trouve cette modification trop radicale, il présente l'amendement suivant Le vote ne sera pas émis au nom de I'Association libérale conslitutionnelle. II sera formulé comme suil les membres présents décidenl par autant de voix contre autant. M Rolin-Jacquemyns. En répondant a ('hono rable préopinant, je me demande avec embarras si je dois applaudir a sa conclusion ou combattre ses prémisses. Pendant la première partie de son discours j'ai cru qu'il aliait conclure a la suppression des as sembles générales, attendu qu'il a fait remarquer les inconvements qui en résultent pour les minorités mais ces inconvénients existeront toujours. Ainsi quand même lous les membres de I'Association, moins un seul, prendraient une decision, il y aurait tou jours un membre qui n'approuverait pas et qui au rait le droit de se plaindre. Pour moi, je me demande, en me placant au point de vue de la théorie, ce qu'il faut faire? II y a une vé- rité, c'est qu'uue Association libérale n'est pas seule ment un corps qui, tous les deux ou trois ans, doit venir appuyer certaines personnes qu'elle choisit et qu'elle croit capables de la représenter, je crois qu'une Association libérale a un autre but elle doit être un corps agissant et pensant et pour cela nous devons têcher de nous éclairer les uns les autres le plus souveut possible; nous devons têcher de nous reunir dans des réunions amicales; nous devons ap- prendre a subir la contradiction, nous ne devons pas faire partie d'une Association a condition d'y avoir toujours raisorn. Voila comment doivent agir des hommes d'action et d'initiative, et nous ne devons pas être seulement. des instruments. Pour ne parler que d'une question, celle de la ré- forme électorale, elle nefaisait pas beaucoup de bruit lorsqu'on la discutait il y a deux ans. Depuis lors, cette question a grandi, si bien qu'elle occupe aujour- d'hui le pays tout entier. Nous pouvons nous féliciter d'a voir apporté notre pierre a I'edifice. Quant a la signification qu'on pourrait donner au vote, il n'a pas celle que lui ont donnée les précédents orateurs il ne veut pas dire que tous les membres de I'Association soient obhgés de penser et d'agir comme la majorité. Dans la discussion de la loi sur les étrangers, l'opinion de M Laurent a été différente de ceile de la majorité, s'est-il senti humilié? Au contraire. Quant a moi, chaque fois que j'ai assisté a une réunion oü mon opinion n'a pas triomphé, je me suis senti non pas abattu, mais fortifié. Approba tion. M. Dervaux.— Dans les opinions qui ont été émises, il y a de part et d'autre du vrai. II me semble qu'il y a moyen de formuler une proposition conforme a l'opinion de la grande majorité de l'assemblée. En effet, il est évident qu'une decision de I'Association libérale a une importance très-grande. Eu même temps il est incontestable que lorsque cette décision se prend par la minorité, par exemple par 80 mem bres sur 700, il y a la quelque chose de peu logique et qui peut froisser les personnes qui n'ont pas jugé convenable d'assister a la réunion. Je voudrais laisser intact le droit de réunir I'Association accordé a 20 membres je voudrais même laisser intact le droit de discussion. Je suis ici de l'avis de M. Rolin. Je dis done le point important, c'est le vote. Eh bien, il me semble que pour qu'il y ait une décision de I'Associa tion il faut nécessairement qu'il y ait un certain nom bre de membres présents', mais il est clair que nous ne pouvons pas exiger la presence de la moitié des membres plus un. II s'agirait de s'arrêter a un chiffre raisonnable, qu'on atteindrail toujours lorsque la décision a prendre répondrait a une nécessitè réclle. Je propose done, sauf a me rallier a tout autre chiffre, (Rires.) que I'Association ne puisse prendre de reso lution que lorsque le tiers de ses membres est pré sent. M. Laurent demande la question préalable. M. Mullendorff insiste sur la nécessitè de mettre aux voix tout d'abord la question préalable Y a-t-il lieu de modifier l'art. 11. Au cas oü l'assemblée se prononcerait pour la négative, les amendements se- raient nécessairement rejetés. Leur discussion en ce moment est done sans objet. M. le Président pose la question dans ces termes Y a-t-il lieu de modifier l'art. 11 de l'ancien règle ment? Au cas oü les deux tiers des membres ne se prononceraient pas pour l'afiirmative, les amende ments viendraient a tomber par ce seul fait. Le vote a lieu par appel nominal et 92 membres contre 65 se prononcent pour le mainlicn de l'ancien art. 11 La proclamation du résultat est accüeillie par dés applaudissements longtemps prolongés. De toutes parts on se presse autour de M. Laurent, on le re- mercie avec effusion du nouveau service qu'il a rendu la cause libérale et a notre Association en faisant prévaloir le droit de libre discussion sur les doctrines auloritaires préconisées par certains libéraux. La discussion des autres parties du règlement est remise a Ia prochaine séance. Gonstatons- l'ordre et la régularité des débats de ce jour présides par M. De Kerkhove avec une impar- tialitè et un tact unanimement appréciés. Rruxilles. Iihprwerie dï V. Verteneuil, 9§, rue ds Louyai.n.

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 6