Ie sourire au milieu des situations les plus sérieuses au moment même oü M. Ie ministre passait sur la Grand'Place Ie carillon répétait Ie refrain Brigadier vous avez raison... Voici maintenant M. Ie secrétaire de l'Associalion chargé de faire Ie discours d'ouverture. G'est un dis cours lu en flamand, très-haut flamaud comme l'écric M. Van Biesbrouck; mais peut-êlre un peu trop re- leve pour être facilement compris de tout le monde, et avec des mots tellement longs que dans certain passage effet ils ont lepu lendue la corde de l'en- thousiasme au point de la faire casser avant le mo ment oü ia note devait se produire. Geci soit dit sans intention malveillanle, car nous rendons hommage a l'écrivain pour avoir produit, dans un style parfaite- ment litteraire, des idéés qui furent approuvées par tous les assistants et qui furent sincèrement applau- dies a plusieurs reprises. G'est la musique du corps des Sapeurs-Pompiers qui a donné la réplique au discours el l'on a passé a la distribution des médailles décernees a la suite de l'ex position. Puis ont été distribuées quelques decorations agri- coles a des vieillards respectables, depuis trente ou quarante ans ouvriers honnêtes autant que serviteurs fidèles. Le regard se repose agrèablement sur ces figures probes, symboles d'une fidélité constante et inebranlable dans un temps oü cette précieuse qua- lité se perd de plus en plus dans la domesticité comme dans l'amitié; dans l'aniour comme dans la politique. Ces réflexions nous ont mené a la grande salie des Halles oü le banquet était servi. BANQUET. La deslinée des nations dépend de la naanière dout elles se nourrissent. Brillat-Savabin. Et d'abord fèlicitons franchemeiit l'homme de bon goüt qui s'était chargé d'orner la salie. La table for- mnit un carré long au milieu duquel était une autre table. Des statues, des vases, des drapeaux, des in scriptions de circonstance... loutcela alternait agrèa blement sous le regard et vous pénétrait d'une cer- taine satisfaction d'bumeur qui prédispose a bien diner. Pourtant, comme rien n'est parfait dans ce monde et qu'il y a des geus qui trouvent a redire partout, nous avons entendu critiquer le groupe de quatre statues surmontées d'une pyramide de ver- dure qui se trouvait au centre de la table du milieu. Pas que l'idée en fut mauvaise en soi, mais paree que ce groupe brisait la perspective et enlevait a une partiedes convives la vue de la table d'honneur. On se demandait également pourquoi ces deux inscrip tions Ypres son ancien Bourgmestre I A notre concitoyen bien-aimé C'est bien l'Association de l'arrondissement qui donne la fête et non pas la ville. La table est dressèe pour 250 convives. 250 con vives c'est beaucoup. s'est-on dit. Mais il y avait la un certain nornbre d'invités, el même des personnes n'appartenanl pas a l'arrondissement administratif d'Ypres,puisqueReninghe,Nordschoteetd'autres com munes sont admises dans noire Association. Nous avons même entendu soutenir que toules les influences adininistratives avaient éte forcées de se mettre en campagne pour enróler des souscriptions, et qu'au 1er avril, délai primitivement fixe, il n'y avait guère qu'une bonne centaine d'inscriptions. Ce détail est plus significatif qu'il ne parait de prime abord com ment, cent souscripteurssur cinq cents membres dont se compose la société. Quel plus complet fiasco? Mais voici qu'on se place. Le président de l'Asso ciation occupe le milieu de la table d'honneur le mi nistre a sa droite et le président de la Chambre des représentants a sa gauche. Puis venaient lefgouver- neur de la province, nos représentants, les autorités militaires, le Collége échevinal, tous les conseillers provinciaux et les primés de la medaille de vermeil. Les autres convives s'installent selon leurs affections et leur caprice. Pendant le diner, l'excellente musique de la ville s'eslfail entendre sous la direction de son habile chef M. Otto. Promenades Avant le diner, et sous forme d'en- tree dans la salie, M. le ministre de l'Inlérieur, orné du grand-cordon d'un ordre que nous n'avons pu dis- tinguer, a daigné faire le tour de toutes les tables et adresser quelques paroles bieaveifianles a un grand nornbre de convivescomme font les emperenrs et les rois. C'est égal, cette idee a eu du suceès et nous avons pu voir pendant la seconde moitié du repas M. le baron-sénateur Mazeman faire également son tour de bienveillance et distribuer par ci par-la quel ques poignées de mains. II doit être bien doux de re- cevoir cette marque de l'attention d'un haut person- nage et certainement plus d'un rentré chez lui, aura entretenu toute Ia nuit sa femme de l'iusigne faveur qui venait de lui échoir. Ceci serait tout simpte- ment ridicule, si la dignité humaine n'en souffrait 1 Mais les musiciens qui ont fait le plus grand charme du banquet, M. le sénateur n'a pas eu l'air de les apercevoirNe sont-ils done pas électeurs Que dire de M. le président qui, lui aussi, semblait promener son impatience, abandonnant eux-mêmes les invites auxquels il était chargé de faire les hon neurs de la fête. Au milieu de toutes ces pórégrinations, un long roulement de tambour vient réveiller les échos de la salie.... C'est l'annonce du toast au Roi que propose le président de l'Association. Quelques instants après il en propose un second au ministre, le remerciant des mesures sages et energiques prises par lui contre Ie fléau qui a si cruellement éprouvé l'agriculture dans les pays voisins. M. le ministre, répondant aux toasts précédents, remereie au nom du Roi et de la Reine et nous fait eutrevoir la visite de la familie royale a Ypres, si les circonstances pénibles que nous traversons le permet- tent. II remereie ensuite de l'accueil splendide et fra ternel qu'il recoit en ce jour. Et si, comme ministre du Roi, il a rendu quelque service, eet accueil sera sa récompense. II termineen buvant a la prospérité de l'Association agricole. Tel est la substance de ce toast dont les flamands et leurs vieilles communes ont fourui comme d'habi- tude les périodes les pluggentuées. Ce thême, M. AlphonAw§ïden Peereboom l'adore et il l'exploile avec habijRJÏfest mêmeétrangequ'un homme qui a tant de a sa lyre, s'amuse a mo- duler constamment sur Ine me ton. M. Vanheule, au nom du comité, boit a la santé du gouverneur de la province, l'un des fondateurs de notre Association. M. le gouverneur remereie en porlant la santé du Comité. M. le président boit encore a Ia ville intelligente qui a prêté son concours a cette fête. Enfin.... Enfin M. Ie bourgmestre d'Ypres porteun toast aux exposants. Sic transit gloria mundi... et chacun s'en alla comme il püt. B.istes electorates. Pour rendre un examen sérieux des lisles éleclo- - rales, et plus facile et plus efficace, nous pubfiotis ci- après un résumé des principes relatifs a la confection de ces listes. De cette facon, le lecteur verra quelles conditions il faut réunir pour être électeur et quels moyens il faut employer pour réclamer contre les omissions d'inscription ou contre les inscriptions frauduleuses. Conditions rkquises pour être électeur Pour les Chambres, pour la province, pour la commune. Les électeurs pour les Chambres doivent 1° Ètre Beiges de naissance ou avoir obtenu la grande natu ralisation 2° être ógés de 25 ans accomplis 3" ver ser au trésor de l'Etat en contributions directes une somme de fr. 42,32 4» être domicilié dans la com mune sur la liste de laquelle on prétend figurer5° ne pas se trouver dans les cas d'incapacité ou d'indignité prevus par les lois. Conditions de l'indigênat. Sont Beiges Ceux qui sont nés en Belgique ou a l'étranger d'un père be'ge; 2° Ceux qui, nés en Belgique d'un pere etranger, ont fait dans l'année de leur majorité la déclaration de vouloir fixer en Belgique leur domicile, et l'ont effec- tivement fixé dans le cours de l'année a partir de leur déclaration (9, Code civil)3° Ceux qui, nés a l'étran ger d'un père beige, qui aurait perdu cette qualité, out fait la declaration ci-dessus indiquée; 4° Ceux qui sont nés tn Belgique avant le 25 février 1831 de pa rents même étrangers domiciliés en Belgique; 5° Les étrangers établis en Belgique avant le 1" janvier 1814, qui ont continué d'y être domiciliés et ont fait la déclaration de vouloir être considérés comme Beiges de naissance, dans les six mois a dater du 25 février 1831, s'ils étaient majeurs, et s'ils étaient mineurs dans l'année qui a suivi leur majorité (Art. 138, Consf. B); 6° Les habitants des provinces septentrio- nales des Pays-Bas (Hollande) qui étaient domiciliés ou qui sont venus demeurer en Belgique avant le 7 février 1831et qui depuis lors ont continué d'y ré- sider, s'ils ont fait dans les six mois a compter de la publication de la loi du 22 septembre 1835, la décla ration de leur intention de devenir Beiges. (Loi du 22 septembre 1835). 7° Les habitants des parties cédées du Limbourg et du Luxembourg qui, dans les quatre années a compter de la separation (1839) ont transféré leur domicile dans une commune du royaume et ont fait la déclaration de vouloir conservei: la qualité de Beige. (Loi du 4 juin 1839). 8° Les étraDgers qui ont obtenu la grande naturalisation. Condition d'age. Le collége des bourgmestre et échevins est tenu de porter sur la liste tous les ci- toyensqui auront accompli leur 25° année le 15 avril, jour de la clóture des listes. De plus, les citoyens qui accompliraient leur 25me anuée dans les dèlais fixés pour les réclamalious re latives aux listes, peuvent demander a y être in- sorits. Condition du cens. 1. II faut payer au trésor de l'Etat fr. 42-82 en impóts directs done les centimes additionnels percus au profit des provinces et des communes ne complent pas. Mais tous les impóts di rects la contribution personnelle, les patentes, les drobs sur les débits de boissons alcooliques et du ta- bac, doivent être cumulés. 2. II faut avoir payé le cens l'année antérieure, s'il est en impöt foncier ou en redevances sur les mines; les deux années an- terieures s'il est en impóts d'autre nature. Le posses- seur a titre successif est seul excepté de ces condi tions. Ainsi l'héritier, Ie donataire ou légataire après décès, peut immédiatement se faire compter les im pöts payés par son auteur, sur les objets auxquels il succède. 3. Le mari a le droit de se faire compter les contributions de sa femme commune en bienset le père celles de ses enfants mineurs, aussi longlemps qu'il a la jouissance de leurs biens (ordinairement jusqu'a l'ège de 18 ans). 4. La contribution foncière compte a l'usufruitier et non au Du-propriétaire des biens sur lesquels elle est assise. S il y a plusieurs co-propriétaires, chacun peut se faire compter seule- inent une part de l'impöt foncier proportionnelle a sa part dans le bien, et cela quand même son nom ne serait pas porté au róle de cette contribution. Mais dans ce dernier cas, il doit justifier de la part qu'il possède. En cas de mutation d'immeubles, la contri bution foncière est comptée au nouveau propriétaire a dater du jour oü la mutation a acquis date certaine. 5. La contribution personnelle, c'esl-a-dire celle qui est assise sur les portes et fenêtres, la valeur loca tive, le foyer e't le mobilier, compte pour le touta) Au propriétaire qui occupe une partie de la maison, lors même que le reste serait remis a un ou plusieurs localaires. 6) Pour le tout au locataire principal lors- que Ie propriétaire n'habite pas Ja maison. c) Quand le propriétaire n'habite pas et qu'il n'y a pas deloca- taire principal, la contribution est comptée a chacun des locataires particuliers en raison de la valeur loca tive de la partie de maison qu'ilsoccupent et des fenê tres, des foyers et du mobilier qui s'y trouvent. 6. L'impót des domestiques ne compte qu'a celui au ser vice duquel ils se trouvent réeliement. 7. Le cens électoral doit être juslifié soit par un extrait du röle des contributions, soit par les quittances de l'année courante, soit par les avertissements du receveur des contributions. Les percepteurs des contributions di rectes sont tenus de délivrer a tout individu jouissant des droits civils et poliliques, sur papier libre et moyennant 5 cents par extrait de röle concernant le même contribuable, tout certificat négatif ou tout ex trait des róles de contributions. (Loi électorale, arti cle 16.) 8. II est nécessaire, en règle générale, que ce lui qui réclame la qualité d'électeur soit porté en nom au röle des contributions, surtout en ce qui concerne la contribution personnelle. Ainsi, les enfants qui ha- bitent avec le survivant de leurs père et mère, de- vront veilier ce que leur nom soit inscrit au róle, s'ils veulent qu'une partie de la contribution leur soit comptée. Condition de domicile. La simple résidence dans une commune n'entraine pas nécessairement la fixa tion du domicile, c'est le Code civil qui doit être con- sulté en cette matière. Incapacité et indignité. Ne peuvent exercer le droit électoral 1° les interdits; 2° les condaninés a des peines afflictives ou infamantes3" ceux qui sont privés du droit de vote par un jugement correction-

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 2