Celui-ci a découvert aussi et il en fait part a son
public que des marques d'impatience ont
accueilli les observations de M. Capron. Disons en
passant que s'il en étsit ainsi, cela prouverait de la
part de Passemblée un esprit bien étroit. Mais le
Progrès est probablement doué d'une seconde vue,
car, quanta nous, nous n'avons remarquéet tous
les renseignements que nous avons pris sont venus
confirmer notre appreciation d'autres impatiences
que celles de M. Ie président, impatiences qui se sont
traduiles en interruptions persistantes jusqu'au mo
ment ou, pour maintenir le droit de la parole, il a
fallu lui infliger une sévère lecon. Nous ne voulons
pas trop humilier M. le président en reproduisant ici
les termes mêines qui l'ont si piteusement réduit au
silence. Cependant, s'il y tient absolument, nous
sommes a même de le satisfaire.
G'est done probablement par une habitude invété-
rée de rapporter toutes choses a cette importante in
dividuals, que les marques d'impatience de M. Carton
deviennent, dans les colonnes du Progrès, celles de
l'assemblée.
Enfin un point qui prime tous les autres en impor
tance, paree qu'il soulève une question de loyaulé,
e'est l'assertion que la proposition de M. Capron a
été rejetée a l'unanimilé des voix, moins celle de son
auteur. La vérilé est qu'a peine la moitié des mem
bres présents a levé la main. Et puisque telle est l'in-
signe mauvaise foi de l'organe de M. Carton, mauvaise
foi dont celui-ci n'entend sans doute pas prendre la
responsabilité, nous espérons qu'a l'avenir tous nos
amis se réuniront pour réclamer le scrutin secret et
exiger, si on leur dénie ce droit, la contre-épreuve de
chaque vote par assis et lever.
Tels sont les faits rectifiés et dont le Progrès se
gardera bien d'aborder la discussion. Ne lui deman-
dez pas, par exemple, si une proposition est juste,
rationnelle; il fera la sourde oreille. Cela lui importe
peu, du reste, et alors qu'il n'aurait, comme dit
M. Carton, aucune objection sérieuse a y opposeril la
combattra néanmoins, non pour elle-même, mais pour
les tendances de son auteur c'est lui-même qui en
fait l'aveu.
Les tendances dont le Progrès accuse M. Capron et
tons nos amis, c'est de tout entraver et de porter
le trouble partout. Nous l'avons vu a l'oeuvre dans
toutes les sociétés de la ville, s'écrie-t-il.
S'il ne nous sembiait pas puéril de faire intervenir
ici toutes les sociétés de la ville, nous pourrions exhu
mer de precieux souvenirs. On n'a pas oublié, en
effet, l'affaire de certain billard et cette nomination
de vice-chef-homme oü nous vimes nos plus huppés
combattre et, ce qui est pis, calomnier celui qu'ils
acclamaient quelques mois plus tard et acclameront
de nouveau, dans une prochaine élection, pour les
besoins de leur cause.
Mais passons, cela n'en vaut pas la peine et rele-
vons une dernièr.ele mot poli ne nous vient pas.
Loin de mériter toutes les critiques de I'Opinion
écrit le Progrès, notre Association peut être citée
comme modèle, car elle a pris l'initiative d'une foule
de mesures utiles. Nous meltons le Progrès au defi
de citer les passages de notre journal qui ont ridicu-
lisé les travaux de l'Association ou n'ont pas rendu
hommage aux mesures utiles qu'elle a prises, mais
nous n'avons pas les mémes motifs que lui pour con-
fondre l'Association avec les faits et gestes de celui qui
la dirige. Si, d'une part, nous rencontrons des déci-
sions louables, de l'autre, nous ne pouvons accepter
l'infaillibilité de qui que ce soit et c'est bien le moins
que ceux qui paient connaissent l'emploi de leurs de
niers.
C'est pourtant pour avoir élevé cette prétention si
naturelle que nons étions menacés du courroux de
notre Olympe doctrinaire. Mais, helas! comme tout
change au temps oü nous sommes! Les dieux mêrnes
s'en vont et les foudres de notre Jupiter tonnaut
valent a peine un mechant pétard.
Péréqualion de l'impót foncier.
La Chambre des représentanls a fixè au 7 mai pro-
chain la discussion d'un projet de loi qui intéresse
particulièrement les Flandres, attendu qu'elles y trou-
veront un dégrevement d'impót d'un million envi
ron.
Bien que, d'après les calculs du gouvernement, le
montant de l'impót foncier düt être porté a la somme
de fr. 19,643,049, il propose de prélever seulement en
1868 fr. 18,909,284.
Ainsi le gouvernement tient les engagements qu'il
avail pris envers la Législature, et il défère en outre
aux voeux exprimés par diverses commissions pro-
vinciales de voir réduire les chiffres représentant ['aug
mentation constatée dans les opérations de révision
des évaluations cadastrales. En effet, l'ancien revenu
s'est accru dans toutes les provinces depuis 1853 jus-
qu'en 1865, et au lieu d'avoir a supporter une aug
mentation de contingent proportionnée eet accrois-
sement, cinq provinces recevront une reduction, sa-
voir
La proviuce d'Anvers de - - fr. 79,066
de Brabant 29,961
Flandre occidentale 553,766
Flandre oriëntale. 514,163
Luxembourg 65,185
L'organisation d'impót qui atteint les quatre au
tres provinces est insignifiante, dit l'exposódes mo
tifs, si t'on tient compte de la plus-value considérable
du revenu des propriétés foncières; ajnsi, alors que
la ventilation des baux a ferme a fait constater que
cette plus-value répond respectivement a 86 1/2 p. c.,
a 91 p. c., a 82 p. c. et a 100 p. c. de l'ancien re
venu, Ie Ilainaut, les provinces de Liége, de Lim-
bourg et de Namur ne supporlent cependant qu'utie
augmentation respective de contingent de fr. 228 543,
de fr. 116,818, de fr. 5,046 et de fr. 14-9,392 a répar-
tir sur un revenu imposable de plusieurs millions.
Mais, ajoute le ministre, l'équité et la législation
exigent aussi que chacun contribue a l'impót foncier
dans une mème proportion, et il est dés lors juste,
ainsi que les Chambres 1'ont reconnu a diverses re
prises, que les accroissements de revenus servent a
augmenter proportionnellement le contingent general,
de manière que la même quotité de revenu cadastral
supporte la même contribution foncière, quels que
soient le propriétaire et la situation des parcelles don-
nant ce revenu. Tel est le principe cousacré par l'ar-
ticle 2 du projet de loi.
La section centrale chEygée de l'examen de ce pro
jet, a d'abord écarté deux propositions qui sé sont pro
duces dans son sein la première consistait a dimi-
nuer le revenu général atiribué a la propriété fon
cière et que l'on prétendail être exagéré, la seconde
tendait a adopter le projet de loi, sauf a autoriser
chaque canton a faire une repartition de son contin
gent entre les communes qui le composent.
La section centrale a ensuite passé successivement
en revue les objections et les observations qui ont été
produites au sujet du travail de révision des évalua
tions cadastrales, exécuié en verl u de la loi du 10 oc-
tobre 1860, et elle a adopté les articles et l'ensemble
du projel du gouvernement par une voix et une ab
stention.
11 élait impossib'e, dit le rapporteur, qu'un pareil
travail, eüt-il été accompli par la main des anges, ne
fut pas l'objet de critiques plus ou moins vives, sur-
tout de la part des intéressés, et cela se concoit tout
le monde était d'accord sur l'existence d'une surtaxe
considérable, mais on ne s'entendait plus lorsqu'il s'a-
gissait de supporter une insignifiante majoration d'im
pót pour réparer une criante injustice.
I e projet du gouvernement parviendra-t-il ameltre
tout le monde d'accord? Nous l'ignorons. Mais puis-
qu'il a pour but de réparer une criante injustice,
nous exprimons le vceu que la Chambre le vote dans
la session actuelle.
Chronique judiclaire.
Affaire du vicaire de Koekelberg.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles (4e chambre),
présidé par M. Besden, s'est occupé de l'affaire a
charge du vicaire de Koekelberg, Lievin-Laurent De
Koninck, prévenu de n'avoir pas fait, dans le délai lé-
gal, la declaration de naissance de l'enfant de Virginia
Claes, épouse Van Cauter, l'accouchernent de la-
quelle il avait assisté dans la nuit du 11 au 12 aoüt
1866. Voici les détails de l'audience
Le prévenu De Koning, interrogé, déclare qu'il est
enlré en fonctions au lazaret des cholériques a Koe
kelberg, le 23 juillel. Le 11 aoüt, vers onze heures du
soir, la femuie Van Cauter, dont le mari était mort la
veille du choléra, succombait a son tour dans le laza
ret a une atteinte de cette épidémie. Elle se trouvait
dans unétat degrossesse très-avancée, ce que voyant,
il demanda a l'iufirmier de vouloir pratiquer l'opéra-
tion sur le corps de la morte ou présumée morte, afin
de pouvoir baptiser l'enfant a nailre. Cel enfant, qüi
était du sexe masculin, a survécu un quart d'heure
environ, ajoute le prévenu, a l'opéralion et non une
heure et demie comme le prétend la prévention.
M. le Président (sévèrement). Vous vous êtes
relranché derrière lés devoirs de votre conscience
mais vous avez fait faire une opération révoltante
sans vous entourer des precautions et des lumières
de la science en pareil cas vous devez savoir que
ce n'est pas seulement l'ame, mais la vie de l'enfant
que vous deviez sauver. Vous n'avez pris aucun soin
de eet enfant après qu'il eüt été baptisé et vous vous
êtes borné a le déposer sur un lit de sangle et en n'en
faisant rien connaitre a personne.
Le tribunal, après délibération en chambre du con-
seil, condamne le vicaire De Coninck a 100 fr. d'a-
mende ou 15 jours de prison en cas de non-paie-
ment; par corps aux frais ou a 15 jours de prison.
ACTE5 OFFICIALS.
Par arrêté royal du 2 avril 1867, sont nommés,
savoir
Beceveur de l'enregistrement et des domaines,
Ypres, le sieur Carroen, actuellement receveur des
mêmes produits,a Lokeren;
Receveur de l'enregisirement et des domaines, a
Loochristy, Ie sieur De Gheus, actuellement receveur
des mémes produits, a Léau (Brabant).
Institution royale pour Véducation de filles de mili-
taires morts ou devenus invalides au service de l'Etat,.
Nomination. Un arrêté de Sa Majesté, en date
du 22 avril 1867, nomme membre de la commission
administrative de l'Institution royale de Messines, le
baron Mazeman de Couthove, sénateur, en remplace
ment du sieur Merghelynck, décéde.
Par arrêté ministériel du 25 avril 1867, le sieur
De Poorter, Augusle-Marie-Gustaved'Ypres, est
nommé surnuméraire a la direction des contribu
tions direcles, douanes et accises, a Gand.
FAITS» DIVERS.
Nous apprenons que différents vols ont été encore
comrois ces jours derniers a Poperinghe et dans les
communes environnantes. Nous citerons notamment
celui perpétré dans un cabaret, le long du pavé de
cette ville a Reninghelst. Les voleurs s'y sont intro-
duits pendant la nuit en perforant un trou dans le
mur, out enlevé l'argent de la caisse et même celui
qui se trouvait dans Ia chambre a eoucher, sans que
les personnes de la maison se soient apergu de rien.
Après avoir s'être régalé de bière et de jambon, ils
se sont retirés en emportant leur butin.
Un vol d'effets d'habillement et d'environ 7 francs
a été commis le 24 de ce mois, a Watou, au prejudice
du jourualier Fréderic Leysier. Les voleurs sont en
core inconnus.
Un vieux chasseur expèrimenté annonce que les
bécasses sont en grand nombre cette année; il paralt
que la présence d'une si grande quanlilé de ces vola-
tiles présage une année fertile et favorable au raisin,
par conséquent une belle saison. Le besoin s'en fait
vivement senlir pour nous faire oublier l'affreux hi-
ver que nous venons de passer.
Un arrêté royal du 21 avril approuve la délibéra
tion du Conseil communal de Bruxelles en date du 15
du même mois relative a la formation d'un corps
d'armes spéciales dans la garde civique de Bruxelles.
Ce corps sera formé sous la dénomination de chas
seurs beiges. Son effectif sera de 500 hommes répar-
tis en quatre compagnies.
Le même arrêté délermine l'habillement, l'arme-
mentet l'équipement des chasseurs beiges, lis porte-
ront la tunique en drap noir a collet rabaltu, le pan
talon a plis en drap gris descendant jusqu'a mi-jambe
et couvrant le haul de la botte, le schako en drap
gris avec visière droite, la cravate noire nouée, et se-
ront armés d'une carabine avec sabre-baïonnette.
C'est avec raison qu'on attache de ('importance au
retour des birondelles, car ces oiseaux ne nous an-
noncent pas seulement la venue du beau temps, ils
nous débarrassent en outre d'une prodigieuse quan-
tilé d'insectes, qu'ils peuvent atteindre dans l'air
grace a la rapidité de leur vol.
Depuis quelques jours, les hirondelles apparais-
sent, les gros bataillons font encore completement