JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMEST M YPRES, öimanche Cinquième année. J\° 27. 7 Juillet 1867. w Paraissant le dimanche. P»IX IV1BOSS15MEMT POUR LA BELG1QUE 8 francs par an; 4L fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes PRIX RES AIIOÏCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Le tout payable d'ayance. Laissez dire, laissez-vous burner, mais publiez votre pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Oixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduces. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Ypres, 6 Juillet is®». L'Impartial reconnait, après les explications que nous lui avons fournies, qu'i! n'a plus le droit de trouver illogiqne la conduite que 1 'Opinion a tenue dans l'élection du 11 juin dernier. Nous n'en de- manderons pas davantage a notre confrère de Bruges; aussi bien, la profession de foi ultra-ministérielle par iaquelle debute sa dernière réponse rendrait-elle inu tile, de notre part, toute nouvelle tentative dele ra- mener a notre manière de voir. L'Impartial est ré- solu a appuyer Ie ministère quand même. Personnel- lement, il dèsire que le cabinet suive une ligne de conduite plus accentuée et que les associations liberates adoptenldescandidats disposes a marcher n en avant avec Ie ministère, ou, au besoin, a le pous- ser; mais, quoi que le ministère fasse, qu'il donne l'impulsion ou qu'il lui résiste, qu'il marche ou qu'il s'arrête, il peut compter sur Ie dévouement du jour nal brugeois, qui ne voit de salut pour le libéralisme que dans Ie mainlien au pouvoir des hommes qui en sont acluellement en possession On comprend sans peine que, professant de pareilles idéés, ce journal ne peut pas admettre que nous ayons eu raison de recommander l'abstention, et tout ce que nous pour- rions ajouter pour le convaincre serait peine perdue. A lui, s'il lui plait, de méconnaltre les enseignements de ces dix dernières années. Nous nous sentons ira- puissants a I'arracher a ses illusions, d'autant plus pernicieuses, a noire avis, qu'eiles s'allient chez notre confrère a un amour sincère de la liberie et a un vif désir de voir Ic ministère entrer enfin dans la voie des reformes démocratiques. Pour nous prouver que Ie ministère marche dans cette voie, 1 'Impartial énnmère les diffórenles réfor- ines dont le gouvernement a pris i'initialive depuis une année. Le souvenir est des plus malheureux pour M. Mazeman. II nous rappelle que l'abolition de la peine de mort et la suppression de l'article 1781 du Code civil, c'est-a-dire les deux seules réformes vrai- ment dignes de ce nom qu'ait proposers le ministère depuis 1864, ont trouvé un implacable adversaire dans notre sènateur, qui lesa repoussées loules deux. Cela ne sufïira point, sans doute, pour édifier 1 ''Impar tial sur les sentiments réels du candidat doctrinaire L'homme, nous répétera-t-il, qui, entré au Senat en 1859 sous les auspices du parti catholique aussi bien que du parti libéral, en est venu a voter la loi des bourses, ne nous parait pas précisément un v partisan de la théorie de ('immobilisme. Si cette réflexion cache une épigramme a l'adresse de M. Ma- zeman, nous laisserons au Progrès lesoinde la rele- ver; si elle veul dire au contraire que nous devons avoir confiance dans ce candidal, paree qu'après avoir acceplé un mandat dont l'origine lui iinposait une neutralité absolue, en était venu a rompre ouverte- ment cette neutralité en faveur du parti libéral, nous deinanderons a notre confrère depuis quand, dans les raugs du grand parti auquel il appartienl, on en est arrivé a faire un mérite a un candidat de la versatilité de ses opinions et de l'oubli des engagements qu'il a pris vis-a-vis de ses mandataires. Quoi, paree que M. Mazeman, accepté en 1859 par les deux opinions, a violemment brisé, en 1864, le pacle de transaction auquel il devait son mandat, il aurait fallu que tous les libèraux s'unissent pour lui donner un nouveau brevet d'investiture, et e'est nous qui, pour avoir protesté au nom de la moralité pu- blique, au nom des principes qui sont l'honneur et la fnrce du parti libéral, devrions être accusés d'avoir compromis les destinées du libéralisme Voila ce que nous ne pouvons pas admettre, et toute la presse li bérale s'élevét elle centre nous pour nous condamner, nous trouverions dans notre conscience et, disons-le, dans l'assurance d'une prochaine réparalion de ('opi nion publique, de quoi nous consoler amplement d'un échec électoral qui nous a personnellement laissés fort indifférents, mais qui dém.onire, une fois de plus, cette triste vérité que les partis, de même que les in- dividus, savent difficilement se soustraire aux préoc- cupations de leurs intéréts personnels et que ceux-ci parleut presque toujours plus haut que la voix des principes au nom desquels ces partis luttent et qu'ils essaient de faire triompher. M. Mazeman était cequ'on appelle, en argot électoral, un bon candidat. Nos doc trinaires, désireux, avant tout, de réussir, ont légè- rement passé sur le reste Le succes a couronné leur entreprise. Gloire aux vainqueurs! Mais que Vim- partial nous permette de ne point nous associer a ce triomphe momentané et de persister dans notre sen timent que e'est l'avoir payé trop cher que de lui avoir sacrifie a la fois et l'inflexibilité de nos principes et les destinées du libéralisme. Nous trouvons dans I 'Impartial du 28 juin dernier une deuxième lettre datée d'Ypres concernant les élections du mois de juin II y est dit, entr'autres gra- cieusetés que le correspondant s'adresse a lui-même, que nous cherchons a nous donner de l'importance en le provoquant a une polém'que. Que le correspondant yprois se détrompe il avait affirmé, dans sa pre mière lettre, que joignant l'hypocrisie a la mal- veillance, nous nous étions gardés de combattre ouverlemenl la candidature de M. Mazeman. Nous nous sommes bornés a lui fourrer le nez dans son mensonge el voila tout. Quant a ouvrir une polé- mique avec lui, e'est une autre affaire. La discussion suppose une ceriaine estime réciproque. Nous discu- tons avec VImpartial, dont la sincérité ne nous est point suspecte. Pour ce qui est de son correspondant véridique, nous lui avons intligé la lecon qu'il meri- lait el cela nous suffit. On lit dans un journal de Bruxelles Quant a nous, notre ligne de conduite est inva- riablement tracee nous serons ministèriels le jour oü les libéraux au pouvoir feront franchement de la po litique liberale, gouvernant hardiraer.t avec l'appui de tout ce que le pays compte d'hommes lettrés réu- nis dans les cornices, qu'ils donneront a l'initiative privée et communale un plus complet essor, une plus grande indépendance du pouvoir centralnous ne le serons pas, quoiqu'il arrive, aussi longlemps que le doctrinarisme suivra les voies lortueuses ou il s'esl fourvoyé depuis quelques années. II ne nous effraie pas même de voir les cléricaux revenirau pouvoir, car ils ne sauraient mieux faire leurs affaires que ne les ont faites pour eux les doc trinaires au contraire, par la force des choses, de même que les torvs, ils seraient bientót contraints de donner satisfaction aux aspirations de ('opinion pro- gressiste, notammenten matière d'extension du droit de suffrage, et dans tous les cas, nous prèfèrons de beaucoup avoir a combattre des adversaires déclarès que de suhir des alliances dont nous n'avons jamais cessè d'être les dupes. Ene confiance bien placée Le Progrès veut bien convenir que le nouveau tir a la cible n'est pas la perfection. G'est fort heureux nous avions pensé jusqu'ici, sur la foi du Progrès que rien que de parfait ne sorlait des dèlibérations de l'Hótel-de-Ville. Encore une illusion qui s'en va! 11 est clair, ajoule ce journal, qu'en dépensant trois fois autant ou davantage on pouvait faire mieux. Ceci est une audacieuse conlre-vérité on pouvait faire mieux en dépensant moins il suffisait pour cela de choisir un meilieur emplacement. Nous i'avons prouvé dans le temps par des chiffres et des calculs qu'on n'a pas même essayé de conlester, nous y ren- voyons les hommes de bonne foi. Nous ferons remarquer au Progrès qu'il esquive une parlie de nos questions; le cas est-il embarras- sant peut-être A l'en croire, s'il a fallu poster des agents de police pour interdire la circulation sur une des plus belles parties de nos promenades publiques, e'est chose trés-simplec'est paree qu'on faisait l'essai du lir et cela prouve la prudence de ('autorité et nul- lement la defectuositè de ce tir. Soit. Mais, outre qu'il est déja très-facheux de de voir interdire une partie de nos jardins au momént oü ils sont le plus fréquentés, pourquoi, si ('inter vention de la poiice n'a eu lieu qu'a Toccasion de l'essai du tir, notre autorité communale fera-t-elle placer plus d'une fois encore des agents de police aux alentours des ciblespourquoi surtout, si le lir n'est pas defectueux, faut-il, de votre propre aveuet dès après la première rèunion, faire des modifications pour lui donner une securilé compléte? Voila ce que noire faible intelligence ne saisit pas. Seconde contre-vérité aussi pyramidale que la pre mière. Le premier essai a prouvé que tous les dangers que l'on signalait n'exislent pas. Et les balles qui sont allées se promener dans les champs et qui ont forcé quelques campagnards a interrornpre leurs travaux, et les plaintes qui en ont rèsulté, et les projectiles qu'on a ramassés jusques sur le pavê, seraienl-ce peut-être aussi des effets de la prudence de l'autorité? On aura beau faire des modifications légères ou autres. des dépenses insignifianles ou grosses, éle- ver tertres sur tertres et echelonner plaques de fer sur plaques de fer, aussi longtemps qu'on n'aura pas construit des paraballes a crèneaux, les ricochets se reproduiront. Un autre fait plus récent encore sullirait füt-il

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 1