JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMEST
M
YPRES, öimanche
Cinquième année. J\° 27.
7 Juillet 1867.
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Paraissant le dimanche.
P»IX IV1BOSS15MEMT
POUR LA BELG1QUE
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Un Numéro 25 Centimes
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ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal.
Ypres, 6 Juillet is®».
L'Impartial reconnait, après les explications que
nous lui avons fournies, qu'i! n'a plus le droit de
trouver illogiqne la conduite que 1 'Opinion a tenue
dans l'élection du 11 juin dernier. Nous n'en de-
manderons pas davantage a notre confrère de Bruges;
aussi bien, la profession de foi ultra-ministérielle par
iaquelle debute sa dernière réponse rendrait-elle inu
tile, de notre part, toute nouvelle tentative dele ra-
mener a notre manière de voir. L'Impartial est ré-
solu a appuyer Ie ministère quand même. Personnel-
lement, il dèsire que le cabinet suive une ligne de
conduite plus accentuée et que les associations
liberates adoptenldescandidats disposes a marcher
n en avant avec Ie ministère, ou, au besoin, a le pous-
ser; mais, quoi que le ministère fasse, qu'il donne
l'impulsion ou qu'il lui résiste, qu'il marche ou qu'il
s'arrête, il peut compter sur Ie dévouement du jour
nal brugeois, qui ne voit de salut pour le libéralisme
que dans Ie mainlien au pouvoir des hommes qui en
sont acluellement en possession On comprend sans
peine que, professant de pareilles idéés, ce journal
ne peut pas admettre que nous ayons eu raison de
recommander l'abstention, et tout ce que nous pour-
rions ajouter pour le convaincre serait peine perdue.
A lui, s'il lui plait, de méconnaltre les enseignements
de ces dix dernières années. Nous nous sentons ira-
puissants a I'arracher a ses illusions, d'autant plus
pernicieuses, a noire avis, qu'eiles s'allient chez notre
confrère a un amour sincère de la liberie et a un vif
désir de voir Ic ministère entrer enfin dans la voie
des reformes démocratiques.
Pour nous prouver que Ie ministère marche dans
cette voie, 1 'Impartial énnmère les diffórenles réfor-
ines dont le gouvernement a pris i'initialive depuis
une année. Le souvenir est des plus malheureux pour
M. Mazeman. II nous rappelle que l'abolition de la
peine de mort et la suppression de l'article 1781 du
Code civil, c'est-a-dire les deux seules réformes vrai-
ment dignes de ce nom qu'ait proposers le ministère
depuis 1864, ont trouvé un implacable adversaire
dans notre sènateur, qui lesa repoussées loules deux.
Cela ne sufïira point, sans doute, pour édifier 1 ''Impar
tial sur les sentiments réels du candidat doctrinaire
L'homme, nous répétera-t-il, qui, entré au Senat
en 1859 sous les auspices du parti catholique aussi
bien que du parti libéral, en est venu a voter la loi
des bourses, ne nous parait pas précisément un
v partisan de la théorie de ('immobilisme. Si cette
réflexion cache une épigramme a l'adresse de M. Ma-
zeman, nous laisserons au Progrès lesoinde la rele-
ver; si elle veul dire au contraire que nous devons
avoir confiance dans ce candidal, paree qu'après avoir
acceplé un mandat dont l'origine lui iinposait une
neutralité absolue, en était venu a rompre ouverte-
ment cette neutralité en faveur du parti libéral, nous
deinanderons a notre confrère depuis quand, dans les
raugs du grand parti auquel il appartienl, on en est
arrivé a faire un mérite a un candidat de la versatilité
de ses opinions et de l'oubli des engagements qu'il a
pris vis-a-vis de ses mandataires.
Quoi, paree que M. Mazeman, accepté en 1859 par
les deux opinions, a violemment brisé, en 1864, le
pacle de transaction auquel il devait son mandat, il
aurait fallu que tous les libèraux s'unissent pour lui
donner un nouveau brevet d'investiture, et e'est nous
qui, pour avoir protesté au nom de la moralité pu-
blique, au nom des principes qui sont l'honneur et la
fnrce du parti libéral, devrions être accusés d'avoir
compromis les destinées du libéralisme Voila ce que
nous ne pouvons pas admettre, et toute la presse li
bérale s'élevét elle centre nous pour nous condamner,
nous trouverions dans notre conscience et, disons-le,
dans l'assurance d'une prochaine réparalion de ('opi
nion publique, de quoi nous consoler amplement d'un
échec électoral qui nous a personnellement laissés
fort indifférents, mais qui dém.onire, une fois de plus,
cette triste vérité que les partis, de même que les in-
dividus, savent difficilement se soustraire aux préoc-
cupations de leurs intéréts personnels et que ceux-ci
parleut presque toujours plus haut que la voix des
principes au nom desquels ces partis luttent et qu'ils
essaient de faire triompher. M. Mazeman était cequ'on
appelle, en argot électoral, un bon candidat. Nos doc
trinaires, désireux, avant tout, de réussir, ont légè-
rement passé sur le reste Le succes a couronné leur
entreprise. Gloire aux vainqueurs! Mais que Vim-
partial nous permette de ne point nous associer a ce
triomphe momentané et de persister dans notre sen
timent que e'est l'avoir payé trop cher que de lui
avoir sacrifie a la fois et l'inflexibilité de nos principes
et les destinées du libéralisme.
Nous trouvons dans I 'Impartial du 28 juin dernier
une deuxième lettre datée d'Ypres concernant les
élections du mois de juin II y est dit, entr'autres gra-
cieusetés que le correspondant s'adresse a lui-même,
que nous cherchons a nous donner de l'importance en
le provoquant a une polém'que. Que le correspondant
yprois se détrompe il avait affirmé, dans sa pre
mière lettre, que joignant l'hypocrisie a la mal-
veillance, nous nous étions gardés de combattre
ouverlemenl la candidature de M. Mazeman. Nous
nous sommes bornés a lui fourrer le nez dans son
mensonge el voila tout. Quant a ouvrir une polé-
mique avec lui, e'est une autre affaire. La discussion
suppose une ceriaine estime réciproque. Nous discu-
tons avec VImpartial, dont la sincérité ne nous est
point suspecte. Pour ce qui est de son correspondant
véridique, nous lui avons intligé la lecon qu'il meri-
lait el cela nous suffit.
On lit dans un journal de Bruxelles
Quant a nous, notre ligne de conduite est inva-
riablement tracee nous serons ministèriels le jour oü
les libéraux au pouvoir feront franchement de la po
litique liberale, gouvernant hardiraer.t avec l'appui
de tout ce que le pays compte d'hommes lettrés réu-
nis dans les cornices, qu'ils donneront a l'initiative
privée et communale un plus complet essor, une plus
grande indépendance du pouvoir centralnous ne le
serons pas, quoiqu'il arrive, aussi longlemps que le
doctrinarisme suivra les voies lortueuses ou il s'esl
fourvoyé depuis quelques années.
II ne nous effraie pas même de voir les cléricaux
revenirau pouvoir, car ils ne sauraient mieux faire
leurs affaires que ne les ont faites pour eux les doc
trinaires au contraire, par la force des choses, de
même que les torvs, ils seraient bientót contraints de
donner satisfaction aux aspirations de ('opinion pro-
gressiste, notammenten matière d'extension du droit
de suffrage, et dans tous les cas, nous prèfèrons de
beaucoup avoir a combattre des adversaires déclarès
que de suhir des alliances dont nous n'avons jamais
cessè d'être les dupes.
Ene confiance bien placée
Le Progrès veut bien convenir que le nouveau tir
a la cible n'est pas la perfection. G'est fort heureux
nous avions pensé jusqu'ici, sur la foi du Progrès
que rien que de parfait ne sorlait des dèlibérations
de l'Hótel-de-Ville. Encore une illusion qui s'en va!
11 est clair, ajoule ce journal, qu'en dépensant
trois fois autant ou davantage on pouvait faire
mieux.
Ceci est une audacieuse conlre-vérité on pouvait
faire mieux en dépensant moins il suffisait pour cela
de choisir un meilieur emplacement. Nous i'avons
prouvé dans le temps par des chiffres et des calculs
qu'on n'a pas même essayé de conlester, nous y ren-
voyons les hommes de bonne foi.
Nous ferons remarquer au Progrès qu'il esquive
une parlie de nos questions; le cas est-il embarras-
sant peut-être A l'en croire, s'il a fallu poster des
agents de police pour interdire la circulation sur une
des plus belles parties de nos promenades publiques,
e'est chose trés-simplec'est paree qu'on faisait l'essai
du lir et cela prouve la prudence de ('autorité et nul-
lement la defectuositè de ce tir.
Soit. Mais, outre qu'il est déja très-facheux de de
voir interdire une partie de nos jardins au momént
oü ils sont le plus fréquentés, pourquoi, si ('inter
vention de la poiice n'a eu lieu qu'a Toccasion de
l'essai du tir, notre autorité communale fera-t-elle
placer plus d'une fois encore des agents de police aux
alentours des ciblespourquoi surtout, si le lir
n'est pas defectueux, faut-il, de votre propre aveuet
dès après la première rèunion, faire des modifications
pour lui donner une securilé compléte? Voila ce que
noire faible intelligence ne saisit pas.
Seconde contre-vérité aussi pyramidale que la pre
mière. Le premier essai a prouvé que tous les
dangers que l'on signalait n'exislent pas. Et les
balles qui sont allées se promener dans les champs
et qui ont forcé quelques campagnards a interrornpre
leurs travaux, et les plaintes qui en ont rèsulté, et
les projectiles qu'on a ramassés jusques sur le pavê,
seraienl-ce peut-être aussi des effets de la prudence
de l'autorité?
On aura beau faire des modifications légères ou
autres. des dépenses insignifianles ou grosses, éle-
ver tertres sur tertres et echelonner plaques de fer
sur plaques de fer, aussi longtemps qu'on n'aura pas
construit des paraballes a crèneaux, les ricochets se
reproduiront.
Un autre fait plus récent encore sullirait füt-il