JOURNAL D'YPKES DE L'ARRONDISSEIENP
YPRES, Dimanche
Cinquième année. N° 29.
21 Juillet 1867.
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Paraissant le dimanche.
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POUR LA BELGIQUE
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Xfpres, Juillet is«».
On lit dans 1'Impartial de Bruges du 15 juillet
dernier
<i Nous ne suspectons pas le libéralisme de YOpi-
nion; nous savons que ses intentions étaient pures;
nous reconnaissons que le but de sa conduite absten-
tionniste était des plus louables, puisqu'il tendait a
recommander au ministère et a sa majorité une ini
tiative plus énergique.
Mais cette conduite était-elle de nature a réali-
ser le but?
Elait-elle le moyen d'éviter les deux maux si-
gnalés? Faisail-elle bien les affaires du libéralisme?
Nous avons dit non mardi, et nous disons encore
non aujourdTiui après avoir lu le nouvel article de
['Opinion.
Décidément il nous faut renoncer a nous conver-
tir réciproquement. L'Opinion et i'Impartial conti-
nueront, chacun dans sa voie, a défendre les intéréts
du libéralisme. Ils différent sur les moyens ils ne
peuveut différer sur le but. Ils sauront difficilement
s'entendre ils sauront toujours s'estimer.
Nous remercions sincèrement notre confrère de
Bruges de cette loyale déclaration. Nous n'en avions
pas besoin pour nous-mêmes (le témoignage de notre
conscience nous suffisait), mais elle nous vient a point
pour confondre ces misérables thurifèraires du doc-
trinarisme yprois qui prétendaient nous exclure du
libéralisme, paree qu'il ne nous plait pas de nous
mettre, comme eux, plat ventre devant le mi
nistère. De quelles calomnies ne nous ont-ils pas
poursuivis? Nous étions de faux libéraux, disaient-
ilsnous n'avions qu'un but le renversement du
ministère et, pour y atteindre, nous étions prêls
a tout, même a pactiser avec les cléricaux.
Non contents de nous prodiguer l'injure dans leur
journal, ils avaient imagine, pour mieux assurer le
FEllILLETOiH
LES TYPES PARISIENS.
Les Clubs, Par Charles Yriarte.
I.
{Suite.
Nos pères avaient Chodruc-Duclos et les Galeries de
Bois, nous, nous avons eu le Carré Marigny elPradier
le bètonniste. Sur la place de la Bourse, trónait Man-
gin, au carrefour de l'Observatoire l'homme au
pavé, un colosse aviné, a la voix retentissante, qui
enlevait des paves avec ses dents, et-, pendant les en
tr'actes, troüblait de ses chants les mèditations d'A-
rago et faisait le desespoir des calculateurs du Bureau
des longitudes.
L'homme au lièvre, un tnougick mélancolique
et résignó, apprenait a son timide quadrupède a sau-
ter pour la France et èt faire le coup de feu, et
l'homme orchestre, hérissè de sonnettes, de cym-
bales, de triangles, coiffé d'un chapeau chinois, ha-
billé d'une grosse caisse, jouait du violon dans la
grande avenue des Champs-Elysées.
succès de leur campagne, d'associer a leurs haines
des journaux étrangers a la localité, en leur trans-
mettant des correspoudances oh nous étions repré-
sentés sous des couleurs propres a nous discréditer
aux yeux de tous les libéraux sincères. C'est aiusi
que, dans une correspondance adressée d'Ypres <t
1 'Impartial de Brugesnous étions dépeints comme
des hypocrites cherchant, par nous ne savons
quelles manoeuvres ténébreuses, a jeter le désarroi
dans les rangs de l'opinion libérale et a exploiter,
dans notre intérêt personnel, les divisions que nous
essayions de fomenler parmi les libéraux.
Nous avons tenu a honneur de nous justifier aux
yeux de 1 'Impartial, qui est un journal sérieux et
honnête, de l'accusation qu'il avait accueillie dans ses
colonnes. Nous ne pouvions douter qu'après nous
avoir entendus, il s'empresserait de rendre justice a
la loyaulé des sentiments qui ont inspire notre atti
tude dans les élections du 11 juin dernier. L'espoir
que nous avions fondé sur la loyauté de notre con
frère n'a point été trompé. L'Impartial, tout en main-
tenant ses premières appreciations quant au fond
mêine du débat, ne fait nulle difïiculté de reconnaitre
que notre but était louable et noire intention pure.
Encore une fois merci a I 'Impartial. Mais que va
penser de tout ceci son correspondant yprois
II est question, parait-il, de solliciter du Conseil
provincial un crédit pour ['organisation des écoles
d'adultes. A ce propos la loi de 1842 sera mise en
discussion et des protestations se feront entendre
contre le régime auquel le libéral M. Vandenpeere-
boom et son orthodoxe bureaucratie ont soumis les
dites écoles.
Nous voudrions voir le Conseil refuser tout subside
plutót que de contribuer a ['application d'un tel ré
gime. (Organe de Mons.)
Kasangian l'Arménien est mort aussi, mais hier
encore, le doux Kasangian, vêtu de la longue gandou-
rah et du pantalon turc, venait trainer ses sandales
dans la grande salie de la Bibliolhèque royale. Pendant
vingt-deux ans, tous les jours il vint sommeiller sur
son dictionnaire. assis a cóté du conservateur.
Un palais de fer et de crislal remplace le pilier des
Halles, el Paul Niquet n'est plusLiard est allé oh va
toute chose, et nous n'avons plus de chiffonnier philo-
sophe. Aux premières lueurs du matin, celui-la venait
comtempler l'arrivée des choux et l'entrée du cresson
de fontaine sous les auvents des Halles pour réciter
aux marchands intrigués les plus beaux vers de Vir-
gile ou d'Horace il parlait de la fraiche vallée de
Tempe aux cultivateurs de Clichy et aux marchands
de navels de la plaine des Cabillons, qui ouvraientde
grands yeux a son Felix qui potuit, et au Rus
quando to aspiciam I Ou trouver aujourd'hui un
sergenl de ville inoffensif et' bénin qui sourirait a ces
classiques divagations tant admirées de notre jeune
Age 1
Tout cela était hier et tout cela n'est plus il nous
reste le Marin, qui a fait de la Cour des Fontaines son
quartier-général, et plante entre deux pavés son
On lit dans 1 'Etoile beige du 20 juillet
Dans sa séance d'hier, le Conseil provincial du
Brabant a écarté la demande de subside faile par le
gouvernement pour ('organisation des écoles d'adultes,
en adoptant, par 38 voix contre 13, la proposition
suivante formulée par M. le baron de Steenhault, De
Gronckel et Veydt
Le Conseil provincial, malgré ses sympathies
pour les écoles d'adultes, regrette de ne pouvoir s'as-
socier a la proposition faite par le gouvernement, paree
que celui-ci assimile l'école d'adultes a l'école primaire
et la soumet au régime de la loi du 23 septembre
1842.
M. Picard l'avait dit dans la discussion I.a loi
de 1842 est implacable, votre vote le sera aussi
De son cóté, le Conseil provincial du Ilainaut, qui
avait déja émis en 1848, en 1860 et en 1861 des
vneux en faveur de la révision de la loi de 1842 sur
l'enseignement primaire, qu'il considère comme in-
constitutionnelle, a pris la resolution suivante
Le Conseil, persistant dans ses demandes anté-
rieures, réitérant le voeu de voir reviser la loi de 1842,
mais ne voulant pas contrarier l'organisation d'écoles
d'adultes, alloue un crédit de 14,000 francs pour des
subsides a distribuer aux communes, subsides aux-
quels auront droit également les communes qui ne se
soumettront pas a la loi de 1842.
Cette proposition, formulée par M. Bourlard, a été
adoptée a l'unanimité moins une voix.
Nos lecteurs se rappelleront qu'une proposition
analogue a été accueillie par le Conseil provincial de
Liége a une majorité considérable. Dans sa séance du
13 juillet dernier, cette assemblée, adoptant une mo
tion de M. Gérard-Jamme, a voté un subside de
fr. 15,000 a répartir entre les écoles d'adultes de
manière que les communes qui n'ont pas adhéré a
l'arrète royal du 1" septembre soient, autant que
étendard représentant deux têtes «Avant.Après.u
Avant, le crane est nu comme la main après l'usage
du fameux spécifique, qui ne cohte que deux sous, une
longue chevelure qui a poussé comme en un rêve,
orne ce chef naguère veuf de tous tubes capillaires, et
pour entrainer les masses, le Marin déroule avec or-
gueil ses longs cheveux a lui qui retombent jusqu'a
sa ceinture.
Chicard, le dernier des jeunes, tourue encore la
corde pour faire sauter les petiles filles dans Ia grande
allée des Tuileries, uniquement dans le naïf dessin
d'avoir un sourire de leurs mères, qui ne se doutent
pas que eet ami des enfants est l'ancien cavalier des
Frisette et de Ia Rose Pompon d'autrefois et le soir,
aux mille feux dugaz, dans lejardin Mabille, ornéde
son pantalon de Nankin, de son habit bleu a boutons
d'or, chaussé de ses escarpins vernis, Chicard, éter-
nellement jeune, fait vis-a-vis a des personnes vives
et légères qui n'ont rien de l'ingénuité de l'en-
fance.
Nous avons de tout ici, et le vrai Parisien connait
ses types et les aimeil v a des princes comme le
Persan, des musiciens ambulants comme l'homme a
la vielle, des flaneurs comme l'homme sans chapeau,