Hommage de reconnaissance a toüs mes amis de la Presse. trois ou quatre lieues de toute habitation, d'immenses champs do sarrasin dont la fraiche verdure fait ua agréable contraste avee les teintes sombres de la bruyère et dont les eharmantes fleurs blanches em- baument I'air d'une douce odeur de miel. Yoici comment on obtient cette récolte, qui donne un excellent résultat, quand elle n'est pas saisie par la gelée de quelque froide matinee d'été ou renversée par la violence des tempêtes Le Venboer, ou paysan des tourbières, loue ou, comme on dit, achète le terrain pour douze ans, moyennant 200 a 300 francs ('hectare. Au printemps, il dessèche la superficie de la lourbière en y prati- quant des saignées, puis il la découpe en mottesqu'il laisse sécher pendant tout l'élé. Au printemps de l'année suivante, entre le ler mai et la fin de juin, il choisit un jour serein quand le vent, soufflant de l'Est et du Nord, promet un temps sec, et alors il met le feu aux mottes desséchées qui couvrent le sol. G'est un rude travail que de distribuer la flamme partout égalementcar, comme on allume toujours la tourbe sous le vent, afin que la fumêe n'étouffe pas les tra- vailleurs, il faut que ceux-ci, marchant au milieu du feu, répandeni devant eux les charbons et les mottes enflammées au moyen d'une corbeille de ter fixèe au bout d'un long manche. Ces vastes superficies de tourbières qui brfilent répandent d'épaisses colonnes de fumée que le vent du Nord pousse sur la moitié de l'Europe, jusqu'en suisse et même jusqu'a Vienne. Tout a coup l'atmosphère perd sa pureté, tous les objets prennent une teinte bleualre, et Ie soleil, dé- pouillé de ses rayons, ressemble un disque de fer rouge dont l'ceil supporte facilement réclat adouci une odeur toute spéciale accompagne ['apparition de ce singulier phénomène que les populations dèsignent sous le nom de brouillards du Nord, sans se douter d'oü ils proviennent. Quand les mottes de tourbe sont converties en charbon et en cendres, on égalise le terrain au moyen de la herse et on y sème du sarrasin dans la proportion de 80 litres environ par hectare. Le produit peut s'èlever jusqu'a 21 hectoL; mais on ne peut guère compter que sur une moyenne de 18 a 19 hect., ce qui donne encore un magnifique résultat pour un terrain qui semblait desliné a rester absolu- ment improduclif. On peut ainsi obtenir cinq ou six récoltes successives; mais après la troisième le pro- duit diminue et bientót la terre est épuisée. La I'rcsse. (Air Soldat Frangais Sans rayonner en dehors des couvents, Quede recueils aux clartés infinies Etaienl cloitrés t quolques moines savants Possédaient seuls l'oeuvre des grands gènies. Mais en pitié Dieu prenant nos esprits II faut qu'enfin la lumière paraisse Et Gultemberg de sublimes écrits Au monde entier ouvre les manuscrits Gloire au créateur de la presse Dans un passé plein d'ombre et de terreur, Le bon vieux temps, enchauté de bien vivre, Lorsqu'un ouvrage atlaquait une erreur, Faisait brAler et l'auteur et le livre. L'èrne du corps vient de se detacher Nouveau Pbénix, a l'aile vengeresse, L'esprit du livre, ardent a s'épancher, Semble surgir des cendres du bficher Aux vaillants échos de la presse. Bien que la presse ait servi, tour a tour, Le pour, le centre, et les fous et (es sages, Elle ressemble a Ia splendeur du jour Qui nous éclaire a travers les nuages. Elle a lutté, la lutte dure encor, Malgré torture, exil et forteresse; Quatre-vingt-neuf a béni son essor; Nousavons tons notre part du trésor Qu'ont semé les mains de la presse. A l'homme, Dieu donne la terre a bail, Du genre humain éternelle ressource. Le capital est l'enfant du travail Un fleuve altier peut—il nier sa source? Fraternité, pénètre dans nos lois Emancipons l'ouvrier; le temps presse I C'est le bon sens el la force a la fois II veut s'instruire et conquérir ses droits Par la grande voix de la presse. Certains journaux, remplis de lèchetés, Sont, au mépris d'une chose sacrée, Toujours a vendre et toujours achetés Des gerbes d'or nous séparons l'ivraie. La plume inspire un salutaire effroi Au despotisme, au vice, a la bassesse C'est un levier puissant comme la foi, Quand I'écrivain se sent digne de toi, Sainte liberté de la presse Antoine CLESSE. FAIT» IHVEItüi. Le ministre des travaux publics informe les inté ressés que le personnel de l'administration des che- mins de fer, postes et télégraphes étant au complet, il ne sera plus donné suite aux demandes d'emploi qui lui seront envoyées. On lit dans Ie Moniteur de Agriculture Les travailleurs et les habitants de la campagne sont si souvent exposés aux piqAres charbonneuses ou au contact charbonneux des bestiaux que chaque année voit enregistrer plusieurs accidents de conta gion mortelle. Nous pensons done qu'il est très-utile de propager Ie rernède suivant, indiqué par M. Stanislas Chodzko, qui joint a une grande simplicité de préparation une efficacitó, parait-il, assurée et prouvée par des cures reinarquables a l'hópital Saint-Louis. Ge remède a élé trouvé dans un vieux bouquin de la Bibliothèque. II faut faire boire aux malades de la lisanne conte- nant vingt a quarante gouttes d'acide sulfurique(huile de vitriol), dans un litre d'eau et meltre immédiate- meut après l'apparition du charbon, un emplatrecom pose d'une péte de farine de seigle qui a subi un commencement de fermentation acetique, saupoudrée de craie (carbonate de chaux). Tel est le remède dans sa simplicité. La qualité acide de la farine détermine évidemrnent une lente décomposition de la craie il se forrne de l'acétate de chaux, et l'acide carbanique est libéré a l'état nais- sant, en contact avec la pustule charbonneuse. II pa- rait que c'est ce gaz qui est l'agent actif du remède. A l'état libre ordinaire, il agit sur l'économie a la manière de certains éthers et du chloroforme, c'est- a-dire des anesthésiquesmais, l'état, naisssant, il calme et souvent guérit les douleurs locales. La relation romanesque des derniers momenis de Maximilien, que le Figaro a servië avec un cynisme incroyable a ses trop crédules lecteurs et que nos journaux doctrinaires ont si avidement reproduite, est l'oeuvre d'un auteur connu actuellement. C'est M. Dardenne de la Granger.ie qui a imaginé cetle fu- nèbre mystification. II s'est fait, dans la publicité pa- risienne, une spécialité qu'il remplit avec succès, s'il en faut juger par les résultats obtenus dans la presse catholico-ministérielle en Belgique. Le succès qu'a obtenu en Belgique l'abalage impi- loyable de tous les animaux atteints de peste bovine, ou exposés a l'être, vient de porter ses fruits au-dela de la frontière. La réapparition de la trichinose ayant été constatée dans une petite ville d'Allemagne, la population a résolu d'abattre les bouchers. La police, ce qu'on assure, s'est opposée a ce procédé qu'elle a trouvé trop radical c'est une grave responsabilité qu'elle encourt. II fallait laisser faire l'expérience, quitte a abandonner le système s'ilétait reconnu inefïicace. On écrit de Paris, au Phare de la Loire Mme Walker, jeune et jolie docteur en chirurgie, en Amérique, qui a dirigé un important service aux ambulances durant la guerre du Sud, a fait une visite a l'hópital de la Charité, dans les deux grands ser vices, l'un chirurgical, l'autre de médication elle a été parfaitemenl et très-respectueusement accueillie. Mmo Walker est petite,elancèe, mise comme les dames du monde avec simplicité et élégance, mais elle porte un pantalon noir. Le Times of India annonce qu'un des plus célèbres successeurs de Nemrod, le major Belgrie, dit le tueur de tigres, vient de terminer une série de chasses qui ont duré deux mois. II a tué, avec le concours du co lonel Chambertain, du colonel Fraser et du capitaine Martin, trente-six tigres, six ours el quatre pan- thères. Le sultan est d'une modestie extraordinaire il a passé prés de quinze jours a Paris, et personne ne s'est douté que Sa Majeslé est un compositeur distin- gué. Peut-être a-t-elle trouvé que la France n'était pas digne de la révélation de ce talent caché, et a-t-elle voulu donner les primeurs de son génie musical l'Angleterre, dont le goAt pour la musique est si mal- heureusement développé Le fait est que nous lisons dans le compte-rendu du Timesa propos d'un grand diner offert au sultan, les lignes suivantes .- La musique des grenadiers (garde), dirigée par M. D. Godfrey, a joué pendant Ie diner les morceaux suivants Marche du couronnement (Le Prophéte). Meyer beer. Barcarolle (La Gondole), composée par S. M. I. le sultan. Etc., etc. Et nous ignorions que Rossini eüt un rival il y a un empereur de la musique 1 VInternational raconte un fait qui prouve jusqu'è quel point, en Angleterre, est portée l'observation du dimanche. Nous laissons parler ce journal. Un vif mécontentement s'est manifesté dans Ia Cité de Londres paree que le lord-maire a présenté l'Adresse a l'empereur Napoléon un dimanche. On lui reproche d'avoir froissé, par eet acte, les senti ments d'un pays protestant. Le lord maire s'est excusé en prétendant qu'il s'était adressé en vain deux fois a lord Cowley pour obtenir que l'empereur recAt la députation un autre jour mais cette excuse n'est pas jugée suffisante, et on reproche au premier magistrat de la Cité de u'avoir pas remis l'adresse a lord Cowley pour la présenter a l'empereur. Une grande partie de la députation de la Cité de Londres s'est abstenue d'accompagner le lord- maire aux Tuileries, et ces membres ont adressé une circulaire aux corporations de la Cité, demandant qu'un vote de blame soit passé sur la conduite du lord-maire en cette occasion. Mme George Sand, a l'exemple de M. de Lamartine, vient de refuser au dessinateur d'un des petits jour naux illuslrés l'autorisation de publier son portrait- charge. Voici, d'après le Nord, en quels lermes est con- cue la lettre du célèbre écrivain qui motive son refus. Paris, 8 juillet. Sij'étais libre, monsieur, je vous diraisoui tout tout de suite, car je n'ai jamais été coquette, et a 68 ans j'aurais mauvaise grace a l'être; mais tous mes amis s'opposent, et mes enfants seraient blessés et affligés. Cela vient d'être dit si sérieusement au- tour de moi, que je suis forcée de vous dire non. Vous ne m'en voudrez pas. Croyez que je regrette de répondre par un refus a une demande faite en termes si affectueux et si aimables. George Sand. On raconte un curieux détail sur la maladie de Pon- sard. Cette maladie, c'était un cancer a l'estomac tout le monde le savait autour de lui, mais on cachait avecsoin au malade ce terrible nom, et son médecin, le docteur Ricord, avait eu le soin de ne jamais pro- noncer le mot. Un jour, le docteur dut s'absenter. Un jeune con frère, chargé de voir Ponsard et ignorant les precau tions prises, eut le malheur de laisser tomber devant le malade le mot redouté. Ponsard en fut terrifié et toute sa familie en émoi. Au retour de M. Ricord, on lui dit ce qui est arrivé. L'illustre pratioien va trouver son jeune confrère, le prévient qu'il l'emmène chez Ponsard, devant lequel il démentira le diagnostic du jeune homme. Gelui-ci comprit la situation et s'y prêta avec une courageuse abnégation au lit du malade il s'entendit, sans protester, sans essayer de justification, accuser d'ignorance; il s'huniilia jusqu'a reconnaitre et con- fesser son erreur. Mais Ponsard fut soulagé pourquel- ques jours. De toutes les choses étranges qu'a vues le siècle actuel, la plus étrange, a coup sAr, est Ia tentative de fonder une nouvelle religion qui vient d'avoir lieu a Londres. C'est le positivisme, inventé, il y a quel- ques années, par M. Auguste Gomte et d'après lequel aucune autre philosophic ou explication de l'univers n'est possible, excepté celles qui peuvent être oble-

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 3