JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT
YPIIES, Bi manche
Cinquième année. N° 32
11 Aoüt 1867.
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PIS IX D'ABOSMEHEHT
POUR LA BELGIQUE
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Ypres, *o Aoüt ïsfiï.
Le Précurseur d'Auvers, VUnion libérale de Ver-
viers, 1'Economie de Tournai, le Journal de Charleroi,
1 'Union financière, Ie Bulletin du dimanche et une
foule d'autres journaux libéraux ont successivement
fait ressortir qu'en présence des votes émis par les
Conseils provinciaux du Brabant, du Hainaut et de
Liége sur la question des écoles d'adultes, la position
de M. Alph. Vanden peereboom dans le gouvernement
devenait extrêmement délicate. Poussant plus loin
que ses confrères, VOrgane de Mons a nettement
sommé M. le ministre de l'intérieur de résigner au
plus lót des fonctions dont il fait un usage contraire
aux intéréts du libéralisme. Pour avoir pris la li-
berté grande de reproduire l'article de VOrgane de
Mons, V Opinion se voit en butte aux grossièretés du
Progrès, qui, seul dans la presse libérale, a eu le
triste courage de défendre la fameuse circulaire du
4™ septembre 4866.
Et non-seulement le Progrès nous injurie, mais,
selon son habitude, il appelle le mensonge a son aide.
C'est ainsi qu'il nous accuse d'avoir témoigné une
hostilité constante contre la candidature de M. Alph.
Vandenpeereboom, alors qu'il est de notoriété pu-
blique que nous l'avons, au contraire, appuyéede
toutes nos forces, a deux reprises successives, en
1863 et en 1864. Mais a quoi bon nous occuper du
Progrès? La politique qu'il représente est lombce
aussi bas qu'elle peut tomber, et a en juger par le
langage de la presse libérale, le mépris public est
bien prés d'en faire justice. Disons seulement que le
journal doctrinaire prend mal son temps pour consta-
ter que le vide s'est formé autour de nous au
moment même oü les journaux les plus modérés at-
taquent la politique cléricale de M. le ministre de l'in
térieur avec une aigreur et une virulence de langage
que, pour notre part, nous ne croyons pas avoir
jamais égalées.
Que nos lecteurs en jugent eux-mêmes par l'article
suivant, que VEtoile beige a publié dans son numéro
de jeudi dernier et que son extréme importance nous,
fait un devoir de reproduire in extenso.
a M. le premier président de la Cour de cassation de
Gerlache disait lundi, en faisant ses adieux a ses col-
lègues, que pour rester heureux et libres, nous n'a-
vions besoin que d'hommes modérés.
Ce que ie parti catholique entend par la, tout le
monde le sait, ce sont des ministres débonnaires qui
fassent leurs affaires en politique, et, dans la pratique,
leur distribuent places et faveurs comme a des amis.
On dirait vraiment que M. le ministre de VInté
rieur aspire d l'honneur de réaliser le type de I'homme
modéré selon le caiur de ses adversaires. Lui qui sem-
blait être entré dans le cabinet, en 4861, pour con-
tribuer plus eflicacemeni que son prèdécesseur au
triomphe des principes du libéralisme, tels qu'ils ont
été formulés en 1847 par M. le ministre des finances
acluel, on l'a vu dans ces derniers temps placer les
écoles d'adultes sous le régime de la loi de 1842, après
avoir infligé un blame a un inslituteur du Hainaut
qui n'avait pas cru devoir, pour complaire au curé,
eonduire et accompagner ses éleves l'égliseil a fait
déclarer au Conseil provincial du Brabant, par M. le
gouverneur, qu'il ne donnerait pas de subsides aux
écoles d'adultes qui seraient soustraites au régime de
la loi de 1842.
Ce n'était pas assez, Men que depareilles mesures
fussent cependant de nature a déccurager les hommes
qui soutiennent la politique gouvernementale. II fallait
reconstituer l'administration communale de Numur,
en prenant le bourgmestre et les échevins daas le
sein de la majorité, qui est libérale. Qu'a fait M. le
ministre de l'intérieur? D'abord, il a nommé bourg
mestre M. Lelièvre, membre de la Chambre des re-
présenlants, qui jusqu'ici ne s'est pas séparé de ses
amis la Chambre, mais qui fait, parait-il, défection
a Namur, si l'on peut en juger par les attaques dont
il est l'objet de la part de VOrgane et par le degré de
faveur dont il jouit dans les rangs du parti catho
lique. II est d'ailleurs un autre fait qui peut donner
une idéé exacte du libéralisme communal de M. Le
lièvre la majorité libérale toute entière, voulant pro
tester contre sa nomination, s'est abstenuede paraitre
la séance d'installation du nouveau bourgmestre, et
cette installation n'a pu avoir lieu, faute de séance.
A tout prendre, cependant, nous qui sommes
distance et qui ne jugeons M. Lelièvre que par les
actes de sa carrière parlementaire, nous pouvions en
core nous demander si les libéraux de Namur n'é-
taient pas trop exigeants, s'ils ne se laissaient pas en-
trainer dans leur opposition par des considérations
personnelles.
M. le ministre de l'intérieur n'a pas voulu qu'il
püt y avoir plus longtemps doute eet égard il res-
tait deux échevins a nommer et il les a choisis, comme
M. Lelièvre, dans la minorité du conseil.
Voici comment ces dernières nominations sont
appréciées par VOrgane de Namur, journal liberal,
qui n'a pas cessé, depuis 1861, d'appuyer la politique
du ministère actuel
Un pas de plus est fait dans la voie oü l'on élait
entré il y a quinze jours. M. Rops est renommé éche-
vin par le bénéfice d'une position acquise dans les
rangs du libéralisme il a suivi M. Lelièvre dans sa
défection et il est hostile la majorité du conseil
communal. A la rigueur, nous comprenons pourtant
sa nomination.
Mais ce que nous ne comprenons pas du tout, ou
plutót ce que nous comprenons trop, c'est la nomina
tion de M. Dohet. Cet honorable conseiller appartient
notoirement, et de longue date, au parti catholique,
et M. Lelièvre est en parfaite communauté d'idées
avec lui, puisqu'il l'a désigné pour son alter ego.
M. Dohet est le seul membre nommé du conseil
qui soit franchement, loyalement cléricalil appar
tient a l'imperceptible minorité de M. le bourgmestre,
laquelle est maintenant réduite a quatre voix.
j) M. Dohet est le dernier élu dans l'ordre du scru-
tin une voix de moins, il n'était pas élu du tout. Et
c'est a lui que M. le ministre de l'intérieur accorde la
préférencec'est sur lui que M. Lelièvre va placer le
pivot de son administration.
M. Dohet avait eu un scrupule bien honorableil
doutait qu'il püt siéger au collége échevinal, cause
de sa qualité d'avocat du ministre des finances qui lui
vaut un traitement fixe de l'Etat.
M. Vandenpeereboom a résolu la question en fa
veur de M. Lelièvre ou plutót du parti clérical.
Nous voudrions bien savoir ce qu'eusseht pu faire
de plus M. de Theux ou M. Malou, s'ils eussent été a la
téte du département de VIntérieur.
A coup sür, si M. le ministre de l'intérieur vou-
lail emboiter le pas a la suite de M. Lelièvre pour
exécuter sur le terrain de la politique générale le mou
vement de conversion que celui-ci exécute en ce mo
ment sur le terrain communal, il ne s'y prendrait pas
autrement.
L'approche des elections legislatives rappelle évi-
demment a M. Vandenpeereboom qu'il doit son mandat
de représentant d'Ypres a un appoint considerable de
suffrages catholiqueset il est en train de donner des
gages de sa moderation a cette fraction du corps élec-
loral, sans se préoccuper de savoir s'il ne s'aliêne pas
Si done nous n'avions besoin qae d'hommes mo-,
dérés pour rester heureux et libres, M. de Gerlache
peut se retirer en paix ses vaeux sont accomplis.
Nous n'ajouterons qu'une réflexion ce vigoureux
réquisitoire c'est qu'il faut que la politique de M. le
ministre de l'intérieur ait soulevé, au plus haut point,
l'indignation publiquedans le pays, pour qu'un jour
nal connu, comme VEtoile Pelge, pour l'extrême mo-
dération de ses opinions, élève sa polémique un pa
red diapason.
91. Alphonse Yandenpeereboom devant la
presse libérale.
Les hommes qui, depuis 1863, se sont voués corps
et ame a la defense du ministère liberalceux qui se
consument a défendre les principes de gouvernement
sont joués, conspués et considérés comme suspects
par M. le ministre de l'intérieur, qui n'a de sollicitude
et de caresses que pour ceux qui trompent le gouver
nement ou le combattent a ciel ouvert.
II existe done quelque part une politique qui con-
siste a accorder des primes d'encouragement qui-
conque se met en hostilité avec l'opinion que M. Van
denpeereboom a la prétention de représenter au
pouvoir.
II y a la des anomalies que nous recommandons a
l'examen de qui de droit.
En 4861, on a voulu rajeunir le ministère de l'inté
rieur. On attendait monts et merveilles de la nouvelle
combinaison. A-t-elle réalisé les espérances des amis
du progrès? Pour notre part, nous préférons la verte
vieillesse de M. Rogier a la sénilitè précoce de M. Van
denpeereboom et nous croyons que c'est l'opinion
de bon nombre de nos confrères libéraux.
Revue de Namur.)
On se préoccupe de la nomination par M. le ministre
de l'intérieur, de M. Dohet, le seul clérical accusé du
Conseil communal de Namur, comme óchevin de cette
EN MÊME TEMPS AUTANT DE VOIX LIBÉRALES Qü'lL GAGNE DE
VOIX CATHOLIQUES.