pêche de donner ici les noms des lauréats, car nul plus que nous n'óprouve de sympathies pour ces jeunes iriomphateurs en qui nous voyons l'espoir de notre ville et qui sail peut-êlre l'orgueil du pays. Une autre cérémonie non moins sympalhique aVait réuni, la veille, une assistance non moins nombreuse et attentive. Nous voulons parler de la distribution des prix aux élèves de l'Acadèmie des Beaux-Arts et de l'Ecole industrielle. Notre ville est justement fiére de son passé artistique et aujourd'hui encore elle compte dans son sein des artistes qui soutiennent valeureusement son antique reputation en Belgique et a l'ètranger. Aussi n'est-.il que tout naturel qu'une solennitè de cè genre ait toujours le privilége d'exciter le plus haut interét. Dans Ie discours par lequel il a ouvert la cérémo nie, M. le bourgmestre. après avoir retracé la part brillanle que la ville d'Ypres a prise de tout temps, dans Ie mouvement artistique du pays, s'est attaché a justifier l'organisation nouvelle de notre Académie et la division de eet établissement en deux sections, l'une spécialement consacrée a l'élude des arts plas- tiques appliqués a I'industrie, et l'aulre a l'enseigne- ment de i'art proprement dit. L'orateur a termine en exprimant l'espoir que cette organisation repondrait bientót aux esperances que l'administration commu nale en avail concues. Après la distribution des prix, les lauréats, accom- pagnés des autorités communales et des membres du corps professoral, ont été solennellement reconduits chez leurs parents. Une foule considerable slalionnait dans les rues pour jouir de ce touchant spectacle et attester, par ses applaudissements, des sentiments qu'éveille en elle ces jeunes compatrioles appelés, par leur travail et leur talent, a maintenir notre vieille cité au rang qu'elle occupe dans le monde des arts. Le Courrier de VEscaut se moque des gens. Yoici ce que nous lisons dans un de ses derniers numé- ros c On nous assure, et nous le croyons sans peine, que les nouveaux magistrals de I'ordre judiciaire qui sont appelés a prendre la place deceux que la.loi sup pressive de I'art. 100 de la Constitution va mettre a la retraite, devront prendre, vis-a-vis du ministère, l'engagement de se prononcer contre Ie principe du sermenl religieux, chaque fois que la question se pré sentera devant les cours ou devant les tribunaux oü on les enverra siéger. II en sera de même, dit-on, quant aux magis trals de I'ordre adininistratif, pour la question de l'enseignement religieux. Nul ne sera desormais nommé bourgmestre ou èchevin s'il ne s'engage préalablement a se montrer hostile a la loi de 1842, a faire tout ses efforts pour expulser Ie prêtre des écoles. N'est-il pas plaisant que le journal clérical tienne un pared langage juste au moment oü la presse libé rale tout entière reproche si amèrement au ministère el pai ticulièrement a M. le ministre de l'interieur son attachement a la loi de 1842 et l'assujélissement cle rical sous lequel il maintieut l'enseignement de l'E- tat Abolition de l'écliafaud en Italië. On vient de distribuer aux membres du Parlement itahen le projel du premier livre du Code pénal pour l'ltalie. Parmi les plus importantes réformes qu'il renferme, il y a cede de l'abolition de la peine de mort. Les differents degrés de pénalilés etablies par ce Code sont1Les travaux forces a vie; 2. la réclu- sion3. la relegation rigoureuse 4. la relegation simple; 5. la prison 6. la délention7. le banisse- ment; 8. i'exil local; 9. l'interdiction des emplois publics; 10. I'interdiction de l'ex reice de quelques droitsdélerminès; 11. I'amende; 12. la surve llance spéciale de la police; 13. la reprehension judiciaire. Un de nos abonnés nous transmet la réelamntion suivaute que nous renvoyons a qui de droit Poperinghe, le 7 aoüt 186,'. A Monsieur le rédacteur de I'Opinion. Décidement ['administration du chemin de fer de la 1 landre occidentale entre dans la voie du procés, S il lui est impossible d'eviter aux voyageurs les fre quents retards et les accidents causés par le mauvais état du matériel, au moins elle tóche de les dédomma- ger de ces désagrémenls en leur'procurant toutes les aises possibles dans les compartiments oü ils désirent se caser, et en leur garantissant tous les droits que leur coupon leur accorde. Assez souvent il arrivait que, quand pour sa commodilé on avait pris une pre mière, on se voyait en compagnie de personnes exhi- bant au coupeur de cartes un coupon de secondeet occupant des places dont on a le choix quand on est seulil n'etait pas rare non plus de se rencontrer en une seconde avec des voyageurs munis d'un coupon de troisième. En temps ordinaire, il n'y avait a cela qu'un petit malmaïs dans des circonstances qui amènent dans les slations un grand concours de monde, comme par exemple en temps de kermesse ou de fêtes, oü l'encombrement oblige les voyageurs, faute de matériel suffisant, a se placer pêle-mêle dans 'es trois categories de voitures indisti«&tement, cela n'est guère agréable. II m'est arrivé en effet plus d'une fois, en revenant de la kermesse d'Ypres pour me rendre a Poperinghe, que, pouréviter les assauts de la foule, je me pl.-cai avec ma familie en premiere, et qu'a peine assis je vis envahir mon compartiment par des individus de 8me classe qui nous marchaient sur les orteils et prétendaient presque s'asseoir sur nos genoux, et c'est eet inconvénient qu'on cherche au- jourd'hui remédier. Or, dimar.che dernier, ayant pris un coupon de deuxième classe pour le train de 9,44 du soir, et trouvant toutes 'es secondes lilléralement remplieset envahies par des voyageurs de troisième, cause de la pénurie des waggons, je crus pouvoir prendre la même liberté que ceux qui, les années précédentes a pareille époque avaient, sous les yeux des employés, si familièrement disposé de mon compartiment. Je ne me fis done aucun scrupule de me placer en première, d'autant plus que pour toute société, je ne trouvai la qu'un jeune couple qui, pour mieux être a son aise, avait dèserté les troisièmes et qui, la faveur de l' -bscurité car aucun compartiment n'etait éclair espérait pouvoir échapper au contröle des billets. Mais j'avais compté sans la rigoureuse exactitude et le zèle louable mis tout a coup par le chef de la station dans I'accomplissemenl de ses devoirs. Après s'être occupé longtemps a purger le mieux possible les se condes de tout mélange de troisième. on venait tout juste de placer sur la ligne quelques voitures supplè- mentaires, lorsque j'entends le chef de la station or- donner la visite du compartiment que j'occupais. Comme le convoi était arrivé en retard d'une demi- heure, que la durée des perquisitions tendanta faire expulser des second' s les inlrus de la troisième classe, avait déja doublé ce retard, et que tout le monde était placé et impatient de parlir, j'espérais que probable- ment on n'aurait pas voulu deranger les trois der- nières personnes dont on avait encore a coniróler les coupons, et que pour ma part j'aurais eu a remercier M. D. pour cette marque d'honnêteté. Mais ma pré- somption fut decue, car, dans une circonstance aussi importante, toute idéede privilége devait disparaitre, toute consideration, tolérance ou égard personnel de- vaient céder devant les devoirs des hommes de service. Le garde toulefois, examinant a la lueur de sa lan- terne les billets de troisième que lui reinettaient les deux amants relirés dans un coin du fond, ieur fit signe de restermais, en recevant le mien, qui fut apercu par le chef dont la tête s'était approchée de la porlière, il n'osa user envers moi de la méme obli- geance. Aussitêt, d'un ton impératif, une voix exté rieure m'epjoint de descendre de ma place et d'entrer en une seconde dont on m'ouvre la porte. Rendant justice a l'excellence de cette mesure, et au b«n ordre qu'on voulait désormais introduire dans l'occupation des places, j'obtempérai de bonne grêce a cette injonclion, et, tout sexagénaire que je suis, je descendis comme un gamin qui, ayant voulu voler 20 centimes a la Compagnie d'exploitation, eüt éte en- voye au cachot pour y subir sa punilion. Mais, a peine entré dans le lieu obscur et totalement privé de lu- mière qu'on appela une seconde, j'y fus accueilli par des bouscuiades et des mouvements répulsifs et com- pressifs tellement violents que je craignis d'être écrasè, et que, sans savoir si le convoi était déja en marche ou non, je m'élangai sur la voie pour me soustraire a ce gouffre epouvantable encombré de ta- pageurs ivres de joie, d'amour et de bonheur ba- chique. Reclamant une place convenable ou la restitution du prix de mon coupon, (car il ne me convenait pas de prendre un supplément de coupon qui me parut impose par l'incurie de ^administration), on me con- duisit dans une des voitures vacanles qu'au dernier moment on venait d'attacher au train, et oü je me trouvai.... tout seul 1 J'étais on ne peut plus a mon aise au milieu de ces trois ou quatre voitures vides que j'accompagnai jusqu'a Poperinghe, et c'est pour- quoi je rends grace ei hommage a la b enveillante vi gilance de M. le chef de Ja station d'Ypres, pour les réformes utiles qu'il vient d'introduire dans son ser vice. Le seul désagrément que j'aie trouvé a ces ré formes, toujours difficiles quand on en fait l'essai ou ('application pour une première fois, et surlout dans l'obscurité de la nuit, c'est qu'au lieu d'arriver a Po peringhe a dix heures, je n'y f-us rendu qu'a onze heures et quart. Si M. D., eu egard a Ia grande af fluence de monde qu'avaitattirée la kermesse d'Ypres, avait eu la prévoyance de mettre a la disposition de la foule un supplément de voitures a l'arrivée du con voi dans la station, au lieu de songer a cette roesure vers le moment de son dèpart el quand tout le monde s'était deja placé le mieux qu'il püt, il aurait joint l'utile a Vagréable et aurait évité aux voyageurs, con- fies a son aimable sollicitude, le desagrémenl d'être trimbales de voiture en voiture pour n'arriver chez eux que cinq quarts d'heure après l'arrivee habiluelle du train. J. ACTE» OEFICIELS. Chómage. Un arrêté miuistériel en date du 14 aoüt prolongs jusqu'au 8 septembre la baisse des eaux de la parlie de la Lys comprise entre I'ec'use de Menin exclusivement et l'écluse de Vive-Saint-Eloi inclusivement. FAIT* UIVEKs. Le premier prix de composition au Conservatoire de Bruxelles, a été accordé eu partage a M. Barwolf, de Bruges. La Cour d'appel de Gand, toutes Chambres réunies, a désigne ses candidats aux trois places de conseiller vacanles en son sein. MM. De Ryckman, procureur du roi, a Bruges, et Devos, juge a Bruges, sont les 1"et 2" candidats pour la place ressortissant de la Flandre occidentale. Le nommé Frédéric Uytienhove, êgé de 41 ans, domesiique a Oostcamp, est tombe de son chariot en traversant Ie pont situe tout près^ du depót de fumier eta eu lajambe ecrasee. On l'a trausporté a t'hópilal Saint-Jean. Un vol avec escalade accompagne d'une tentative d'incendie a eu lieu dans la nuit du 11 au 12 courant, dans le jardin de VI. Tack Dehaene, faubourg de Gand a Courtrai; parmi les objets volés se trouve une ca rabine a deux coups et un fusil Flobert. Les malfaiteurs, en se retirant sans doule, ont mis le feu a diverses matières inflammables, qui se trouvaient dans un pel it batiment, heureuse- meut le feu a dü s'èteindre a defaut d'aliments suflisants. Les auteurs de ce coup de main sont inconnus jus qu'a ce jour; la police fait d'aclives recherches. Nous lisons dans les fails divers de Vindépendance beige Un triste accident, dü a la nécessité qu'il y a pour les gardes-trains du chemin de fer de circuler sur les planchettes exterieures des voitures en mou vement, est encore arrivé a la station d'Ottignies. A la sortie de celte station, un des gardes faisant le service du train express qui arrive a Bruxelles a 3 heures 40, a heurte la tête contre une des colonnes a eau deslinées a l'alimentalion des locomotives. Le train avait acquis deja urie assez grande vitesse. Les voyageurs ont vu ce malheureux garde roulerdans la poussière la tête ensanglantée, et rester la gisant sur le sol. La nécessité prétendue dont parle notre con frère n'existe guère qu'en Belgique, oü l'administra tion des chemins de fer de I'Etat imitè par les compa gnies persiste, malgré d'incessanles réclamations, a imposer aux malheureux gardes de convois une ma noeuvre dangereuse et inutile. On a supprimé, en fait, la peine de mort pour les assassins, quand la sup- primera-t-OD pour les gardes de convois? (Economisle.)

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 2