JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Dimanche Cinquième année. N° 38. Paraissant le dimanche. PK1X l)'»«OSSEME\T POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie porl en sus. Un Numéro 85 Centimes PRIX l)ES 4AXOICEÜ ET DES RECLAMES XO Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Le tout payable d'avance. Laissez dire, laissez-vous blAmer, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rue de Oixmude59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. 3.a loi <le ct la presse libérale. li n'est question, dans la presse libérale, que de la revision prochaine de la loi de 1842. Nous serions heureux de partager les espérances de nos confrèresmais nous avons beau chercber, nous ne voyons rien qui les justifie. La révision de la loi de 1842, réclamée depuis vingt ans par les principaux organes de l'opinion libérale, a rencontré jusqu'oujourd'hui un obstacle invincible dans la resistance d'une fraction importante de la gauche et aussi, il faut bien le dire, dans le mauvais vouloir du ministère. Cette resistance, ce mauvais vouloir ont-ils fait place a des sentiments contraires? Les dissidents de la gauche ont-ils manifesté leur intention ou settle ment une velléité quelconque de renoncer a défendre le statu quo? Le ministère a-t-il posé récemment quelqu'acte dont on puisse induire que ses disposi tions l'égard de la loi de 1842 se sont notablement modifiées Nullement. Les dissidents sont aujourd'hui ce qu'ils étaient hier et, quant au ministère, l'organisation ré cente des écoles d'adultes n'est pas de nature, pen- sons-nous, a faire augurer favorablement de ses dis positions a l'égard de la révision. Nos confrères tournent leurs regards vers la droite. Paree que le Bien public a publié, dans ces derniers jours, quelques articles oü il laissa pressentir que le parti clérical sera peut-êlre amené un jour rompre la transaction de 1842 paree que deux ou trois ora- teurs ont parlé dans le même sens au Congrès de Ma lines, ils s'imaginent bellement que nos adversaires vont nous donner la main pour abattre de concert l'ceuvre de MVINothomb et Dechamps et réaliser l'ceuvre de la secularisation de l'enseignement public. Quelle illusion Le clergé règne en maflre dans nos écoles primairesgrace a M. le ministre de l'intérieur, il vient d'être introduit, a titre d'autorité, dans nos écoles d'adultes; et c'est quand le clergé jouit d'une pareille situation qu'il irait se joindre a nous pour de- mander qu'elle fütchangée? En verité, c'est faire a nos adversaires une injure imméritée que de les supposer capables d'une ênerie semblable. Une autre illusion, c'est de croire que les menaces du Bien public auront pour résultatde pousser a bout le modérantisme des libéraux partisans de la loi de 1842 et de les rallier aux partisans de la révision. Pour peu qu'on y veuille réfléchir, on se convaincra que le langage arrogant du journal gantois, loin de produire le résultat qu'on en espère, aura pour con sequence, au contraire, d'attacher plus étroitement encore nos libéraux trembleurs au maintien du ré gime actuel. Comptez dans nos Chambres les libéraux hostiles a Ia révision. Hors deux ou trois, tous appartiennent a cette catégorie de libéraux béttards qui ne doivent leur élection qu'a la mollesse, a la tiédeur de leurs convictions. A la verité, le clergé combat leurs can didatures, mais sans grande ardeur, sachanl qu'il a peu a redouter de leurs entreprises et qu'on peut, a l'occasion, compter sur eux. Et l'on veut que ces liberaux-la, puisque libéraux il y a, se regimbent contre les menaces du Bien pu blic? Allons doncl Ne savent-ils pas que, du jour oü ils auraient voté l'exclusion du prètre de l'école, le clergé, qui les menage aujourd'hui, leur ferait une guerre a mort? Pas si bêtes. lis sont représentants ils tiennent a Ie rester. On ne les amènera jamais a s'associer a une réforme qui leur coüterait peut-être leur mandat. Ne nous payons done point d'illusions. Si nous voulons sincèrement, sérieusement, la révision de la loi de 1842, tl n'y a qu'un moyen de l'obtenir, un seul: c'est que la presse libérale s'unisse dans tout le pays pour combattre, aux élections prochaiues, la candi dature de tous les libéraux hostiles cette réforme. Mais nous reprochons a nos confrères de se nourrir de vaines espérances, et que fesons-nous nous-mêmes en leur proposant une coalition contre le doctrina- risme? Nous oublions que presque tous les journaux libéraux du pays sont entre les mains des associa tions et que les associations appartiennent aux doc trinaires. Hors les temps d'élection, ces journaux jouissent d'une très-grande liberté; on leur permet de critiquer le gouvernement et les Chambres, et Dieu sait qu'ils ne s'en font pas faute. Mais, le jour de la lutte electorale arrivé, ils se rangent et on les voit entonner a l'unisson les louanges de cette mèrae poli tique qu'ils ont coinbattue pendant trois ou quatre ans. Gageons qu'aux élections de juin 1868, la plu part de ceux qui réclament si énergiquement la révi sion de la loi de 1842 seront les plus ardents aussi a defendrela candidature de représentants notoirement connus pour être hostiles a cette réforme. Crise ministcrielle. II y a du lirage a propos de Ia sortie ou du main tien de M. Vandenpeereboom, au département de l'in térieur. II partira, il ne partira pas, disent tour a tour les journaux de toutes les nuances. Un journal, l'Or- gane de Mons, assez a l'affüt des nouvelles officielies, offre la fois aujourd'hui les deux versions. Tandis que son correspondant de Bruxelles affirme que M. Vandenpeereboom reste, a la suite de cette lettre, Ia rédaction ajoute une note assurant que la retraite du ministre n'est pas douteuse, et que le maintien de M. Vandenpeereboom est impossible t Le Journal de Liége nie qu'il y ait une dissidence quelconque dans le sein du cabinet. C'est bientót dit. Un journal bruxellois ajoute encore Les premiers arrétés que M. le ministre de la justice a signés pour son collegue de l'intérieur étaient aiusi formulés Pour le ministre de l'intérieur ab sent, le ministre de la justice Nous remarquons aujourd'hui que le mot absent a disparu de la formule. Est-ce a dire que M. Vandenpeereboom est rentré Mais alors pourquoi ne reprend-il pas la signature de son département La Doctrine n'a pas habitué Ie public a la franchise d'une lovaie et ferme déclaration. Biaiser, louvoyer, dissimuler, se raccrocher aux branches, compter sur des éventualités qui se produirontou sur des expe dients qu'elle inventera, voila son fait. Dans le cas présent, on voudrait exonérer les me- neurs du ministère des fautes qui sont communes tout le cabinet. En sacrifiant un membre de temps en temps, on compte sauver la tête. Combien de temps encore ces amputations seront- elles possibles? Le Journal ds Liége est seul a prétendre qu'il n'y a pas de changement probable dans la composition actuelle du ministère. On lit dans VEloile beige S'il est vrai, comme on le prétend, que le roi ne fera pas cette année l'ouverture des Chambres, il est a prévoir que la crise ministérielle restera en suspens jusqiïa ce qu'un incident parlementaire en provoque le denouement. II faudra s'attendre, a propos du budget de l'in térieur, a une discussion politique importante qui montrera sous leur veritable jour les divisions qui règnent dans la majorité parlementaire et dans le ca binet même au sujet de la question de l'enseigne ment. Que peut répondre a des affirmations aussi réité- rées et aussi précises le Journal de Liége? Nier obsti- nément Mais personne ne le prend plus au sérieux. (Echo de Liége). ACTIES OFFICBECS. Académie des beaux-arts et Ecole professionnelle d'Ypres Un arrête royal du 9 aoüt 1867 a auto- risé le ministre de l'intérieur a prendre, de concert avec l'administralion communale d Ypres, les dispo sitions nécessaires pour organiser l'Académie des beaux-arts et l'Eeole professionnelle de cette ville. Institution royale pour Véducalion de files de mili- taires morts ou devenus invalides au service de l'Etat. Aliénation. Un arrêté royal, en date du 6 sep- tembre 1867, autorise Ia commission administrative de I'lnstitution royale de Messines (province de la Flandre occidentale) a céder a la ville de Warnêton, a l'effet d'être incorporés dans la chaussée reliant cette localité a la route de Messines vers Armentières et pour le prix de 388 francs, 7 ares 76 centiaresde terrain a prendre dans la parcelle sise a Warnêton, section B, n" 754 de la matrice cadastrale. Emprunts communaux. Un arrêté royal du 7 septembre 1867 approuve la délibération du Conseil communal da Watou (Flandre occidentale) décidant A. D'emprunter, pour la construction de routes et d'un bêtiment d'école, a l'intérêt de -4 1/2 p. c. 1° Une somme de 30,000 francs, remboursable en 10 années 2° Une autre somme de 60,000 francs, rembour sable en 30 années B. De réaliser, au besoin,ces emprunts par l'entre- mise de la société du Crédit communal.

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 1