JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEIENT YPRES, Bi manche Cinquième année. N° 40. 6 Octobre 1867. Lb tout payable d'avance. PRIX DES AAXOVCEK ET DES RECLAMES 10 Centimes It petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. PK1X D'ABOSIEMEST POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous Mêmer, raais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., j On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres rue de Dixmude, 59. ou envois d'argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Vpres, 5 Octobre js«". Le ministère a decide que l'ouverture de la ses sion serait avancée de trois semaines. Ses organes officieux, craignant sans doute que cette résolu- tion ne donnèt lieu, dans la presse indépendante, h des commentaires déplaisants, se sont empressés d'annoncer qu'elle n'avait d'autre but que de pro curer aux représentants sortauts des vacances an - ticipées, vacances dont nos honorables éprouvent généralement Ie besoin a la veiIle de leur réélec- tion. Pour le surplus, mutisme complet. Toutce que l'on sait de positif, c'est que le gouvernement pré sentera, dès le début de la session, un projet de réorganisation de l'armée et qu'il réclamera in- stamment des Chambres qu'elles ne se séparent point sans l'avoir examiné. Ce projet.dont o> connalt aujourd'hui les bases, ne semble pas devoir êlre adopté saus souleigr contre lui une très-vive opposition. Non pas que les Chambres soient hostiles, en principe, aux me- sures que le gouvernement se propose de leur son- mettre pour assurer la sécurité nationale; ce qu'on leur reproche, au contraire, c'est leur insuffisance. Beaucoup de représentants, s'appuyant sur les ré- centes publications de M. Ie colonel Brialmont, soutiennent qu'il est nécessaire, avant tout, de compléter la défense de l'Escaut et refuseront, assure t-on, leur assentiment au projet de loi pré senté par le gouvernement aussi longtemps que celui-ci persistera dans sa résolution de ne plus demander de nouveaux crédits pour Anvers. Pourquoi le gouvernement refuse de demander de nouveaux crédits pour Anvers, cela se com- prend saris peine. 11 a juré si souvent que, moyen- nant l'octroi des millions allonés en 1859,il ferait d'Anvers une place inexpugnable, qu'il ne sait pas se décider a confesser, surtnut en présence des dé- putés d'Anvers, qu'il a and cicusement trompè le pays. Uien n'est (dus certain eependant, et pas un homme de science ne le contestera la rive gauche de l'Escaut est actuellemVnt sans défense et An vers, cette grande place de guerre qui devait, au dire de M. Cliazal, opposer une barrière infran- chissable aux entreprises de l'ennerni, Anvers n'est pas en état de résister a un bombardement de quelques jours. Le gouvernement s'esl trompè, il a cru, de bon ne foi, que les crédits votés en 1859 suffi- raient tout. Soit, nous voulons bien admettre ('explication. Mais alors, qu'il courbe la tête et que ces gouvernants si altiers abdiquent les pre tentions bautaines qu'ils affichent au pouvoir. Quant a nous, roos engageons vivement la Cliam- bre a ne point faiblir sur cette question et exiger du ministère des éclaircissements précis et caté- goriques sur la situation de défense d'Anvers avant de passer outre a l'exameo du projet de réorgani sation militaire. L.es decorations. A peine la liste des nouveaux décorés a-t elle paru au Moniteur qu'ori voit s'éiever de toutes paris des nuées de réclamations, ceux-ci se plai— gnant d'avoir été indüment omis, ceux-lA d'avoir été insuffisamment rêcompensés tous protestant, d'ailleurs, cela va sans dire, qu'ils ne tiennent nullement a ces hochets de la vanité humaineet que ce qu'ils en font n'est que pour l'honneur des principes et dans l'intérèt de la justice. Que, dans le nombre de ces réclamations, il y en ait beaucoup de foridées, c'est ce que nous n'a- vons garde de contester il suffit de jeter un coup-d'ceil sur les listes publiées par le journal ofliciel pour ètre convaincu que le gouvernement, dans la distribution des récompenses, a eu égard bien plus a la position sociale des individus qu'au dévouement dorit ils ont fait preuve. C'est ainsi qu'on a donné la croix aux médecins des villes, aux doyens, aux curés de première classe, tandis qu'a part de trés rares exceptions, les médecins de campagne, les vicames et la vile multitude n'ont obtenu que la médaille. Nous n'en ferons pas cependant un reproche an gouvernement. La partialité, le favoritisme président nécessairement a la distribution des fa veurs de ce genre et c'est a ce point de vue sur- tout qu'elles constituent un danger sérieux pour Ie régime représentatif dont dies tendent alté- rer la sincérité. Vous mettez dans les mains du gouvernement un instrument formidable de cor ruption et vous vous étonnez qu'il s'en serve pour se faire des créatur.es? Votre étonnement est naïf et votre mécontentement peu raisonnable. Soyons logiques supprimoris les décorations, ou bien, si nous voulons les mairitenir, souffrous queceux qui en disposent les distribuent au gré de leurs ca- p:ices et de leur intérêt personnel. Les décorations sont faites, non pas pour ceux qui les recoivent, mais pour ceux qui les donnent. V Opinion d'Anvers annonce que MM Frère et Bara sont tombes d'accord avec M. Vandenpeereboom qui résoudrait la question de l'enseignement a la satisfac tion des libèraux. Le journal an versnis ajoute qu'il n'y aura pas de modification ministèrielle. Tant pis alors. Car MM. Frère et Bara peuvent ètre tombés d'accord avec M. Yandenpeereboom sur la question de l'enseignement et le mainlien du deputé d'Ypresau pouvoir n'en est pas plus possible. M.Van- denpeerebooin s'est rendu antipathique au parli libé- ral, non-seulement par l'extension qu'il a donnée a la loi de 1842, mais encore par d'autres mesures; il fait des nominations déplorables, lend une oreil e com- plaisanle a MM. lesjesuites, fourre partoul des fonc- tionnaires infèodés au cléricalisme, et l'on comprend oü un tel régime nous mène. Si cette situation satisfait MM. Frère et Bara, leur satisfaction n'est certainement point partagée par le pays, qui a sifflé depuis des mois les exercices acro- batiques de M. Vandenpeereboom et qui ne saurait supporter plus longtemps la presence de cel ami de la chèvre et du chou sur la scène ministèrielle. Ce n'est point se hasarder que prophétiser la chute prochaine du cabinet si M. Vandenpeereboom con serve son portefeuille. Mais nous nous plaisóns a croire 1 'Opinion mal informèe el a préter plus de tact a MM. les ministres des finances et de la justice. (Organe de Mons). Après avoir applaud! a ia décision prise par le Con- seil communal de Mons relalivement aux ecoles d'a- dultes a établir en notre ville, Ie Libre Examen s'ex- prime ainsi dans son dernier numéro Ainsi done, toutes les principales villes du pays et les conseils provinciaux les plus éclaires sont d'ac cord ponr repousser Forganisation des écoles d'aduites décrétées par M. Vandenpeereboom. Or, des deux choses l'une ou bien i'ariête royal du lar septembre et la circulaire ministèrielle du 20 octobre sont con- formes a la loi et a la Constitution, ainsi que le pré- tend le ministre de l'intérieur, et alors le gouverne ment doit casser, et considerer comme non avenues, les discussions et les décisions des corps officiels qui refusent de se conformer a leurs prescriptionsou bien ce sont les conseils provinciaux et les conseils communaux recalcitrants qui sont dans le vrai, et alors il faut qne les susdits arrêle et circulaire soient otficiellrment retires, si l'on ne veut pascomprométtre, dans l'esprit public, la puissance des decisions de l'au- torité supérieure. Que penser, en effet, d'un arrêtè royal qui, ii Stenockeizèel, par exemple, est respecté comme ayant force de loi, et qui a Bruxelles, a Gand, a Mons, a Liege n'est plus considéré que comme un vil chiffon de papier dont on declare bautemenl qu'on ne tiendra aucun eompte I C'est la, nous semble-t il, une situation qu'il serait dangereux de faire durer plus longtemps. Par arrêlé royal du 25 septembre, les Chambres législatives sont convoquees pour le 22 octobre 1867, a 1 heure. Le bruit court que M. Ernest Vandenpeereboom déclinera le renouvellement du mandat présidentiel. Mieux vaut tard que jamais.

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 1