La saison de la chassè fournit assez souvent aux chroniqueurs matiëre quelques anecdotes. En voici une arrivée deux chasseurs toulaiSains, et que nous empruntons au Messager de Toulouse Ges messieurs, se trouvant en chasse une vingtaine de kilomèlres de Toulouse, s'égarèrent dans un boisils tnarchaient depuis une heuré Sans pouvoir retrouver leur chemin, lorsqu'ils rencon- traient un monsieur, paraissant un propriétaire du pays, auquel ils racontent leur mésaventure. Suivez-moi, leur dit le campagnard, je vais vous remettre sur voire route. En cheminant, on causele guide était char mant; il engagea les deux chasseurs a veuir se repo- ser et se rafratchir chez lui, ce qui fut accepté avec reconnaissance. Pour répondre a la politesse de leur nouvel ami, les deux chasseurs l'engagent, s'il venait a Toulouse, a accepter dejeuner; ils donnent leur nom ét leur adresse, et ils se disposent a partir, lorsque leur hóte se léve et leur dit d'un air narquois Messieurs, a présent que je sais qui vous êtes, je vous dirai que je suis le garde particulier de M. de Z..., dans la forêt duquel vous chassiez sans sa permission, et je vous déclare procés-verbal. On comprend aisément l'étonnement des deux chasseurs, qui se récrièrent de la facon indigne dont le garde s'y était pris pour arriver a ses fins. Que voulez-vous? leur répondit-il. Vousétiez deux, j'étais seul; vous étiez armés, j'élais sans armes; de plus, je n'avais sur moi ni insigne ni com mission j'ai dü agir de manière vous amener dans mon piége. C'est une ruse de chasseur. Les deux Toulaisains écrivirenl au propriétaire de la forêt pour dénoncer la conduite du gardemais M. de Z... leur répondit en lermes très-polis Je ne donnerai aucune suite au procés-ver bal, mais je tiens a ce que mon garde continue a faire son devoir, vous lui enverrez 30 fr. a litre d'encoura- gement. II fallut bien en passer par la pour éviter le procés. Un journal satirique de Londres, le Punch, vient de publier une caricature qui produit une certaine sensation. Un personnage aux moustaches effilées, dans lequel il est facile de reconnaitre Napoléon III, tient le sou- verain-pontife suspendu a un fil au-dessus d'un abune. Tout autour sont groupés des chemises rouges criant a lue-tête Laissez-le tomber Laissez-le tomber I Non, rópond le personnage a moustaches il ferait trop de bruit, si je le laissais tomberje le laisserai glisser. Le roi de Wurlemberg vient de faire publier un nouveau règlement sur l'étiquelle a observer a la cour. Nous en cilons l'échantillon que voici L'habit bleu boutons d'or sera porté par le grand écuyer de LL. MM. le Roi et la Reine. Toutefois S. M. le Roi se réserve la faculté d'accorder d'autres pef- sonnages de la cour, comme marque particulière de sa grêce, l'autórisation de porter l'habit bleu, en leur faisant parvenir les boutons aux chiffres royaux. Une interrogation de la Gazette de France Un parfumeur de la rue de Tournon vend en ce moment une pommade qu'il a intitulée Cold cream des sénateurs. Quelle peut être la propriété de cetle pom made? Parbleuc'est pour faire pousser les che- veux. Le New illustrated London nous raconte une cap ture miraculeuse, suivie d'un trait dj moeurs digue du grand Bilboquet Un médecin se promenant sur la plage de Yar mouth apercut un phoque que la maree basse avait laissé sec sur le sable. Aussitól le docteur le saisit dans ses bras et l'emporta. Mais ce phoque, mesurant prés de deux yards de longueur, était un locataire bien gênant pour un médecin, modestemenl logé. Alors, il en fit cadeau a un sallimbanque, qui le montra póür deux pencé, et ramassa en peu de temps une somme considerable a ce commerce. Quand le phoque mourut le docteur désira l'ern- pailler pour le conserver dans son cabinet d'anato- imie, et il demanda sa peau au sallimbanque. Gelui-ci ne consentit a s'en dessaisir que moyennant un prix de deux guinées. Honnête saltimbanqueI... Pour un homme pra tique, voila un homme pratique! Donnez done des phoquesl... Le petit gazetier, collecteur et rédacteur de faits divers est souvent dans un journal un personnage plus important qu'on ne pense. Trouver un bon oc cupant pour eet emploi est quelquefois difficile. Der- nièrement le Boston Advertiser cherchait un rédacteur pour remplir le poste de faits diversier (reporter); mais comme le rédacteur de ce journal n'est pas un homme qui juge du talent sur la mine ou sur le plus ou moins d'élégance du costume, i! prit un gazetier a l'essai. Le pauvre diable bat la ville toute la journée, finit d'user les quarts de semellesqui restaienta ses pau- vres vieilles bottes et revient le soir avec vingt-cinq lignes de copie au bureau de rédaction. Mais quelle copiel Jugez-en Hier il nous a été donné de voir un spectacle qui a fait tressaillir nos muscles d'horreur I Uncocher qui remonlait au galon Wellington street a manqué d'écraser deux ënfants et leur bonne. Ou aurait eu a déplorer une des plus épouvan- tables catastrophes qu'ait jamais retracée la plume d'un publiciste si, grace a un providentie! pressenti ment, la bonne, avaut de sortir, n'avait laissé les en fants a la maison et n'ètait elle-même allé chercher un refuge dans la boutique d'un droguiste juste une demi-heure avant le passage du cab en question I D'autre part, on ne saurait non plus trop louer la conduite du cabman, qui, juste avant d'arriver de- vant la boutique ou était réfugiée la bonne, comme s'il prévoyait qu'un malheur pouvait arriver, chan- gea judicieusement sa' course et parlit dans une di rection opposée 1 Grêce a ce concours inouï de circonstances favo- rables, un malheureux père, une pauvre mère n'ont paS été jetés dans l'inénarrable désespoir que leur aurait causé la mort de leurs enfants, etlapafn'ea conserve deux citoyens de plus1 II va sans dire que le spirituel chroniqueur a été engagé immédiatement par le trop heureux directeur, qui, avec un collaborateur de cette force, est au moins sür de ne jamais manquer de copie 1 Une scène de.pugilat des plus réjouissantes entre athlètes episcopaux, racontée par 1 'Univers Une querelle indigne du caractère dont ils sont revêtus s'est élevée entre l'évêque Golenso et l'évêque Twetls, a Natal (colonie anglaise du Gap). Ou a fait de la cathédrale una sorte de place forte, derrière la- quelle le docteur Colenso et ses amis se sont retran- chés. 11 a fallu l'intervention des shèrifs pour briser les portes. Cette lutte entre les deux évêques a dégénéré en mesquines et ignobles représadles. Le nouvel évêque devait administrer le sacrement de la confirmation le docteur Colenso a fait inonder le sol de la cathé drale. La cérémonie u'a pu avoir lieu. Le lendemain on lisait sur une affiche a L'évêque Twells prêchera ce soir daris la cathédrale de Saint-Pierre sur le der- nier dóluge. On voit que les évêques des colonies anglaises ne dédaignent pas les saines traditions de la vieille gaité francaise... Seulement, quand on voit des prèlats en train do s'expliquer en pleine cathédrale on aurait mauvaise grêce a jeter la pierre aux journalistes lorsqu'ils pra- tiquent la même opératioo. VUnion bretonne nous signale une nouvelle espèce de pieuvre n Autrefois on ne connaissait sur nos cótes mari- times que la pieuvre blanche (margoule ou méduse), très-inoffensive, dont il u'y avait pas a se méfier. De puis cette année la pieuvre brune, heureuseinent fort petite, s'est manifestée en trés-grand uoinbre. Celle- la est fort mauvaise elle s'attache a la peau, elle fait des succions instanlanées, et laisse des traces qui pourraient êire dangereuses si l'animal, au lieu d'être petit comme il est, avait pris tout son développe- ment. B Nous signalons l'exislence de cette pieuvre aux pêcheurs el aux baigneurs pour qu'ils se tiennent en garde conlre ses aLleinles. Exactement comme ici, oü nous possédons la pieu vre blonde et la pieuvre brune qui, elles, ne s'at- tachent pas précisément a la peau, mais au porte- monnaie. Les feuilles américaines ont la spécialité des ca nards. Quelquefois cependant les journaux italiens cultivent aussi le palmipède, si nous en jugeons par eet entrefilet de la Riforma de Florence Ces jours derniers, un Florentin qui avait perdu un chien, après avoir fait inutilement de nombreuses recherches, eut l'idée de s'adresser a un magnétiseur, espérant apprendre quelque chose par ce moyen. II eut soin d'apporter la chaine avec laquelle le chien était retenu d'ordinaire. II la présenta a une jeune femme endojmie par le magnétiseurmais a peine la somnambule se trouva-t-elle en communication avec la chaine, qu'il se manifesta en elle des symptómes d'hydrophobie. Quatre hommes qui se trouvaient Ia eurent grand'peine a conlenir sa rage. Elle devint rebelle au magnétiseur lui-même, et il fallut appeler d'autres personnes, qui, seulement après douze heures de soins, réussirent a calmer Ia malheureuse femme et a la tirer de son sommeil inagnétique. Le journal florentin qui nous apprend eet acci dent ne nous dit pas si les symptómes d'hydrophobie ont persistè après le réveil. Si une somnambule peut devenir enragóe pour avoir simplement touché la chaine d'un chien ma- lade, on peut réellement craindre que les lecteurs de la Riforma ne Ie deviennent rieu qu'a Ia lecture de ce fait divers audacieux. L'International nous donne quelques échanlillons du mauvais caractère dn négous d'Abyssinie, plus une chanson composée a son intention, et a laquelle I'expédition anglaise donne un parfum palpitant d'ao- lualité. Après énumération des cruautés du monarque, pas bon noir du tout, VInternational ajoute Ces actes de barbarie n'auront pas servi a consoli- der sa dynastie. Théodore n'est pas aimé, et peut-être a-t-il entendu retentir d'échos en échos, dans les mon- tagnes, en traversant les vallées profondes du Tigre, une chanson devenue populaire dans cette province, et dout il est le héros. II est bon d'en reproduire ici quelques vers Ciruj doses de lèpre, six doses de famine, Voila ce que vous aurez gagné au règne du négous. Si quelqu'un m'accuse pour avoir ainsi parlé, II peut prendre ma lèpre... c'est lout ce qui me reste. Iteureuse nouvelleil n'y a plus de poussière sur les routes, Vu que les hommes pendent h tous les arbres. On a pendu le père sur Ie toit de sa maison Paree que ses enfants criaientDu paindu pain II est raide le dithyrambe... mais M. Théodore ne I'a pas volé M. Louis Ulbach, dans Paris-Magazine, réclame l'indulgence pour une histoire historique qui vient d'arriver... aux environs de Paris. Bast!... a la campagne... II s'agit d'unc jeune fille du plus grand monde qui va se marier, et qui épouse un jeune homme charmant et millionnaire, pour avoir commis, par inadvertance, une faute contre l'étiquette et la bonne tenue que je ne saurais préciser. Supposez un salon silencieux... un petit bruit troublanl l'écho; une jeune fille pèlissant d'avoir été entendue dans son... excla mation; et un jeune homme ému de cette émolion, troublé de cette grêce ingénue et se precipitant aux genoux de la demoiselle pour la rassurer, pour lui jurer le secret, pour lui demander sa main Comment a-t-on su l'histoire? Quel est l'indiscret Ce n'est certes pas la jeune fille il y a des choses qu'il ne faut pas répéter. Est-ce le jeune homme? Oü la fatuité va-t-elle se cacher Ce jeune homme romiinesque a été plus adroit qu'un certain fiancé qui en pareille occasion (avec la circonstance aggravante que c'était au moment de la siguature du contrat), s'écria également, mais un peu trop fort, a l'oreilie de sa future Dites que c'est moi I On rit. La fiancée fut outréeIe mariage fut rompu. Comme dit M. Ulbachce fut Ie contraire de la pièce de Shakespeare Beaucoup de bruit pour rien. Voila un suicide dont le motif n'est pas ordinaire... heureusement (i La Gazette du Midi raconte qu'un ouvrier s'est

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 3