Nous lisons dans le même journal
Les travaux d'agrandissement de la station de
Courtrai devicnnent de ia plus grande urgence. car,
avant le 1er janvier pr-pohain, la route directe de
Courtrai a Bruxelles par Denderleeuw, sera entière-
ment acbevée.
Aussi parall-il qu'on mettra bientót la main a
l'ceuvre.
Question de subsides.
Les administrations communales se plaignent
bien souvent des retards apporlés dans la remise
des subsides accordés par le gouvernement. Ce
n'est pas sans raison, parait-il, qu'elles élèvent
des plaintes ce sujet.
Voici un fait que Ton nous rapporte et dont
Ton assure la compléte vérité
Un subside de 6,000 francs a été accordé S
une commune de l'arrondissement d'Ypres par un
arrêté royal du 20 novembre 1866. La cour des
comptes, en date du 6 décembre 1866, donna
son visa a l'ordonnance de paiement qui, Ie 8 du
même mois, fut autorisée par la Trésorerie.
En septembre 1867 cette ordonnance n'était
pas encore parvenue a l'administration communale
a laquelle elle était adressée.
A la suite d'une interpellation, faite en Conseil
communal, au sujet de ce retard dans Ia transmis
sion de l'ordonnance de paiement, une lettre fut
adressée directeroent au Ministère de l'Intérieur.
Cette lettre provoqua des recherches et une ré-
ponse l'envoi de l'ordonnance et sa remise
l'administration communale, le 15 octobre 1867.
Ou cette ordonnance était-elle restée en souf-
france pendant les dix mois écoulés entre le 8 dé
cembre 1866 et Ie 15 octobre 1867
S'il faut en croire M. le bourgmestre de la
commune laquelle ces retards ont été préjudi-
ciables, l'ordonnance aurait été égarée par mé-
garde ou retenue par oubli au gouverne
ment provincial. C'est ce qui a été dit en plein
Conseil communal.
Le gouvernement provincial, après pareille
accusation d'irrégularité, doit-il se taire et laisser
croire qu'il estcoupable d'oubli ou de faute?
Nous ne sommes pas même de lui donner
conseil, car s'il vaut parfois mieux garder le si
lence que se disculper, il est souvent utile d'en-
tendre les accusés.
Nous aimons croire que Ie gouvernement
provincial est tout a fait innocent. Mais alors il
faut nécessairement qu'au dessus ou qu'en dessous
de lui il y ait un bureau ou l'ordonnance de paie
ment a été en souffrance.
Quel est ce bureau? Voila la question.
En tous cas, une commune a été lésée par la
filière administrative. En recevant en retard une
ordonnance de paiement de 6,000 francs, elle a
du pendant dix mois supporter l'intérêt de pareille
somme, c'est-a-dire subir une perte sèche de deux
cent vingt-cinq francs (l'intérêt pris a 4 1/2.)
Les biens des communes doivent être adminis-
trés comme biens de mineurs, dit on.
Pauvres mineurs! Yous avez bien raison de
vous plaindre vos tuteurs sont loin d'être infail-
libles
EAgne de I'Enseignement.
Nous avons publié dans notre dernier numéro
le sommaire du huitième bulletin de la Ligue de
1' Enseignement.
Nous appelons tout particulièremenl l'attention sur
un remarquable rapport de M. Van Meenen; l'auteur
v répond aux trois questions suivantes dont la solu
tion lui avait été demandée par le Conseil géné-
ral
1° Les administrations communales sont-elles te
nues de choisir, dans le catalogue officiel, les li-
vres qu'elles donneiit en prix aux élèves des écoles
primaires
2° Convient il de soumettre les administrations
communales a I'obligation de cboisir ces livres dans
une liste officielle
3° Quelle est l'opinion du rapporteur sur la com
position aetuelle du catalogue officiel
L'auteur y démontre qu'aucun article de la loi du
23 septembre 1842 n'oblige les administrations a s'en
tenir aux livres quecontient le catalogue du gouver
nement, et que célui-ci est tellement defectueux qu'il
importe même qu'elless'affranchissent de cette prè-
tendue obligation.
Le Bulletin contient encore, entre autres choses, le
compte-rendu de la séance d'installation du cercle lo
cal de Furnes, en date du 29 juillet.
Nous voyons avec plaisir la Ligue de l'Enseigne-
ment prendre de l'extension dans nosFlandres nous
ne pouvons toutefois nous défendre d'une pénible ré-
flexion. C'est qu'a Ypres, oü le mot libéralisme est si
fort en honneur, on ne voit ni ligue de l'Enseigue-
ment, ni cercle de conferences, ni sociétés de secours
muluels, ni associations coopératives, en un mot, au-
cune de ces utiles créations de notre civilisation mo
derne.
Pourquoi cette infériorité relative, pourquoi la ville
d'Ypres est-elle, sous ce rapport, moins bien dotée
que plusieurs localités de l'arrondissement qui n'ont
pourtant pas son importance Paree qu'ici toutes
choses sont concentrées dans les mêmes mains, que,
sans l'agrément de quelques faiseurs, loute initiative
devient crime, que le libéralisme n'est qu'une enseigne,
une boutique exploitée par les habiles, auxquels le
progrès des idéés et le bien-être des masses impor
tent peu, pourvu que leur ambition soit satis-
faite.
Nous n'avons pas besoin de bibliothèques popu
lates, disait, il n'y a pas bien longtemps, l'un de
ces meneurs, les populations votent pour nous tout
de même. n Mieux que les plus longs commenlaires,
ce propos cyniquement béte démontre les vues éle-
vées, les généreux sentiments de ces geus et la triste
situation que leur domination fait a notre ville.
Le Journal des Etudiants avait écrit que M. Tar-
lier, président de la Ligue de VEnseignement, fait dis -
tribuer aux élèves de l'école de Villers, des livres édi-
tés par la librairie épiscopale de Mame. M. Tarlier
démontre au vaillant organede la fédération des écoles
que l'accusation est imméritée et le fait cité inexact.
Nous aimons beaucoup la fin de sa réponse
J'espère vous avoir démootré que je n'ai nulle-
ment mérite le reproche que votre journal m'aadressé.
Je ne me plains pas, cependant, de eet excès de zèle
l'indignation conlre les hommes a, deux visages devient
si rare que je n'ose guère vous recommander plus de
tiédeur. Si vous me connaissiez mieux, vous sauriez
que/e ne suis point de ces lïbres penseurs de Bruxelles
qui suivent, un cierge a la main, la procession de leur
village. La classe des chauves-souris politiques, habi-
tuées a crier alternativement je suis oiseau, voyez
mes ailes, b «je suis souris, vivent les rats, b est as-
sez nombreuse pour que je vous prie de n'y pas
ajouler injustement.
On se rappelle que MM. De Baets et consorts dépo-
sèrent, dans la séance de la Chambre des represen-
tants du 31 janvier 1865, un projet de loi tendant a
enlever aux tribunaux civils le droit de juger les de
bts de presse.
Le rapport de la section centrale, qui conclut a
l'adoplion de ce projet de loi, fut deposé par M. Tho-
nissen, dans la séance dull a vril 1866.
Dans la séance du 23 mars 1847, M. Rogier di
sait
Pour moi, je m'étonne d'une chose, c'est de la
b longanimilé avec laquelle la presse a souffert la si-
b tuation qui lui est faite aujourd'hui par la jurispru-
b dence de quelques-uns de nos tribunaux, qui tend
b a lui enlever la garantie que la Constitution lui
8 donne. b
Depuis vingt ans cette injustice continue a subsis
ter el la presse, soustraite a ses véritables pairs, est
livrée pieds et poings liés a une autorité judiciaire qui
n'est pas la sienne, sans que les erganes mini^tériels
aient jamais protesté contre-une infraction aussi fla
grante aux lois qui rogissentle journalisme.
Le moment est venu de discuier le projet en ques
tion, el nous espérons voir ses auleurs demander et
insister pour qu'il 'le soit dans les premiers jours de
la session aetuelle.
La princesse Charlotte se trouve très-bien de son
séjour a Laeken elle est rendue -a des souvenirs qui
lui sont beaucoup plus chers que ceux deTervueren,
A peine, étant toute enfant, avait-elle une fois par
hasard visité ce chêteau abandonné, tandis qu'è Lae
ken, l'infortunée princesse a passé les plus belles an-
snées de sou enfanoe et de sa jeunesse.
Elle avait exprimé le désir, en se rendant de Ter-
vueren a Laeken, de traverser la capitale en voiture
découverte. M'ais on a craint qu'elle n'éprouvêt, pen
dant Ie trajet, l'une de ces attaques auxquelles elle est
sujette et qui la mettent dans l'impossibililé de res-
ter unseul instant en public. Au milieu d'une conver
sation qui parait sensée, le regard de la malheureuse
se fixe, son front se plisse, un sentiment d'horreur
l'agite, et elle se retourne avec anxiété comme si elle
craignait que queiqu'un placé derrière elle lui porlat
un coup de poignard.
Aussi Ia princessse est-elle surveillée de très-prês,
et il est completement faux qu'elle se soit un jour
échappée du chateau de Tervueren pour aller se pré
senter comme servante dans une ferme du voisinage.
Entre ses accès de délire, la princesse est très-douce
et se soumet avec docililé aux volonlés de la Reine,
a laquelle elle porie une très-vive affection. Seulement,
lorsqu'il s'agit de lui faire changer de vêtements, elle
fait des résistances qui sont quelquefois insurmonta-
bles. Tout récemment on n'est parvenu a lui enlever
une robe qu'en l'arrachant par lambeaux.
Chambre de Commerce d'Ypres.
II.
En économie politique, on divise les industries en
plusieurs classes.
La meilleure division est celle en cinq classes
4r6 L'industrie agricole comprenant les travaux du
sol, la conservation et la mise en état des produits
récoltés, et les travaux nécessaires a l'élève et a Ja
multiplication des animaux, ainsi qu'a l'apprêt des
produits qu'ils fournissent.
2° L'industrie manufacturière.
3" L'industrie extractive ou des mines.
4" L'industrie locomotive ou voilurière et des voies
de communication.
5° L'industrie commercante ou des échanges.
Une classification pareille admise dans la confection
du rapport de la Chambre de commerce, ordonnerait
le travail a faire, faciliterait la besogne des rappor
teurs, leur ferait éviter des omissions et rendrait plus
attrayante la lecture de leur travail.
Nous ne voulons pas dire que l'ceuvre de la Cham
bre de commerce soit faite sans ordre telle n'est point
notre pensee. Nous constatons simplement qu'un peu
plus d'ordre ne serait pas nuisible et qu'il y aurait
beaucoup a gagner en suivant une bonne classifica
tion.
On éviterait tout d'abord des omissions en effet,
pour ne citer ici qu'une omission, n'est-il pas regret
table que notre Chambre de commerce, qui a dans
son ressort une grande partie des gras paturages du
Veurne-Ambacht, ne fasse aucune mention de l'élève
et du commerce des besliaux
Le travail, disons-nous, serait fait avec plus d'or
dre en effet, dans le rapport de 1866, tout comme
dans les rapports précédents, au milieu de consa-
crés aux ouvrages et produits des manufactures, ap-
paraissent une revue du commerce de houblon, un
apercu sur le commerce de bonneterie, un chapitre
d'industrie minière, etc., auxquels on pourrait don
ner meilleure place.
Aucun travail ne peut être parfait, pas plus celui
de la Chambre de commerce que tout autre c'est ce
N que nous savons. Mais tout travail peut êtreaméliorè;
et c'est en vue d'une amélioration que nous produi-
sons nos reflexions sur la classification des indus
tries.
Ces observations auraient peut-être mieux trouvé
leur place a la fin de notre travail. Nous avons próféré
RAPPORT ANNUEL. 1866.