De même que cela s'est fait les années précédentes,
des marches-manoeuvres pour toutes les armes réu-
nies seront opérées chaque semaine pendant la saison
d'hiver dans les principates villes de garnison.
C'est vers cette époque de l'année, c'est-a-dire
d'aoüt a uovembre, qu'ont lieu les grands arrivages
du thé de Chine en Angleterre.
Toüs les navires chargés de cette présieuse denree
exécutentce qu'on appelle la course, les premiers ar
rivés ayant droit a une prime.
Ces luttes de vitesse sont l'occasion de paris consi-
dérables, dans lesquels le sport nautique a presque
autant de part que l'intérêt commercial.
II en eSt de même pour la pêche du hareng en Hol-
lande, oü un hareng d'or massif est donné en prix
au maitre d'équipage qui entre le premier dans le
port.
Les journaux hollandais publient une lettre d'un
instituteur d'Atnsterdam, dont voici la substance
J'avais remarqué, dit ce fonctionnaire, que les
enfants V. G. venaient tous les matins une demi-heure
trop tard a l'école. lis me dirent qu'ils ne pouvaient
pas venir plus tót paree que leur mère devait aller
chercher tous les matins leurs habits, qu'elle mettait
en gage le soir pour avoir de quoi les couvrir la
nuit.
Je me rendis chez Ia femme V. G. pour constater
si le fait était exact. La malheureuse me dit qu'en ef-
fet, le lundi soir, elle portait d'habitude chez Kruelle-
Mie, longue-rue de Leyde, deux couvertures sur les-
quelles elle empruntait 70 cents.
En été, elle pouvait s'en passer le soir, mais l'hi-
ver elle devait les reprendre, et, faute d'argent, elle
engageait le pantalon et la jupe de ses pelils enfants.
Chaque échange lui coütait 10 cents, oe qui faisait 20
cents par jour. Le samedi, quand le père touchait sa
semaine, on dégageait le tout, mais le lundi il fallait
recommencer.
L'institutour prit des renseignements, d'oü il ré»
suite que ce commerce se pratique sur une grande
échelle a Amsterdam, et rapporte 5,000 p. c. par an
a ceux qui I'exercent.
La comptabilité est parfaitement tenue, et de misé-
rables prêteurs sur gages réalisent ainsi des fortunes
en exploitant les plus pauvres des pauvres.
On a retrouvé il y a peu de temps, dans une étude
de notaire, a la Ferté-Milon, le contrat de mariage de
notre grand fabuliste.
Cette piece originate contientde curieux détails sur
la généalogie et la fortune patrimoniale de Jean de La
Fontaine, ainsi que sur celle de sa femme.
La Fontaine était fils unique de Charles de La Fon
taine, capitaine des chasses et maitre particulier des
eaux et forêts aux baiiliage et prévöté de Cbóleau
Thierry.
Marie Héricart, que le Tabuliste épousa le 10 no-
vembre 1646, était fille d'un conseiller du roi et lieu
tenant criminel a la Ferté-Milon. Elle recut de Son
aïeul paternel, en avancemeöt d'hoirie, la somme de
20,000 livres, et de sa mère 10,000 livres, eï> heri
tage ou rentes. Sur ce total, 10,000 livres devaient
enlrer dans la communauté ét le reste apparlenir en
propre a la future épousëe et aux siens.
De son cóté, La Fontaine apporta en mariage, outre
les biens provenant de la succession de sa mère, une
charge de maitre particulier des eaux et forêts, plus
une sommede 10,000 liv., dont 5,000 devaient entrer
en communauté.
Ces precautions lémoignent què l'on appréhendait
déja, et non sans motifs, les suites de la prodigieuse
insouciance du bonhomme.Ëlles nèpurent néanmoins
le sauver de la ruine. Sa fortune toute entière y passa,
ainsi qu'il a pris soin lüi-ttême de nous le faire sa-
voir dans son épitaphe
Jean s'en alia comme il élaït venu,
Mangeant soa fonds avee son revenu.
On communique a la France centrale le manuscrit
d'un discours prononcé, ou plulót lu, a la suite
d'une élection de la garde nationale, dans une com
mune voisine de Blois. L'orateur venait d'être nommé
capöral.
Ge document, donné comme Irès-authentique, pour
remónter a 1849, n'a «en perdu -de sou urigiua-
lité.
En voici la copie textuelle
Ghers concitoyens,
Appelés a l'unanimité par Ie suffrage universe! a
l'honneur dont auquel je souscris, de vous a moi et
de mois a vous, il n'y a pas loin. Mince membre de
la commune, je ns méritais pas cette suprème dignité
et ce grand grade. J'ai prêté serment, je vous le dis,
et au besoin je donnerai ma vie. Après avoir donné
ma vie, je consacrerai mes jours et mes nuits a dé-
fendre Ia personnification, la réciprocité de l'honnête
familie et le style des circonstances. Eutourè d'une
collection augusle d'iudividus aussi distingués que
vous, je saurai résister a la multitude des poignards
assaillants qui voudraieut égorger vos femmes et vos
enfants, et couper vos chers liensje défendrai le
fondement et la base de la personne. Je n'ai encore
recu que ma nomination mtérieurequand j'aurai
recu ma nomination postérieure, je donnerai une se
conde dèveloppation a mon discours et vous appren-
drai lequel je suis.
Une affreuse nouvelle nous arrivait l'autre jour a
travers l'Océan
Les fabricants de cigares de la Havane venaient de
se mettre en grève.
Le gouvernement a fait incarcérer, a cette occa
sion, deux cents manufacturiers, mais il parait que
cette mesure de douceur n'a point eu le résultat qu'on
en attendait, et la grève continue.
C'est a Cuba même, c'est-a-dire la Havane, et le
jour même de la découverte de l'Amérique, si j'en
crois M. Cardon, l'auteur d'un volume très-curieux
et trés-instroctif sur l'histoire du tabac, intitule le
Musée du fumeurque les Européens virent fnmer
pour la première fois la plante qui, de 1621 a 1860,
a rapporté la France la jolie petite somme de quatre
milliards, quatre cent quarente-et-un millions six cent
cinq mille huitcent vingt-tr'ois francl.
A l'appui de son dire, M. Cardon cite ces quelques
lignes du journal de Colomb
Ces envoyés rencontrèrent en chemin beauooup
d'Indiens, hommes et femmes, avec un petit tisou
allumé, composé d'une sorte d'herbe domt ils aspi-
raient le parfum selon leur coutume.
Cetle herbe était du tabac, la chose est très-vrai-
semblable.
Ce qui suit est pour servir a l'histoire spéciale du
cigare
L'herbe dont les Indiens aspireot la fumée, écri-
vait Barthélemy de Las Cases, en 1527, est bourrée
dans une feuille sèche comme dans on mousqueton
ou pétard, que les enfants font en papier pour les
Paques du Saint-Esprit. Les Indiens l'allument par
un bout, et sucent ou hument par l'autre extrémité,
en aspirant intérieurement la fumée avec leur ha-
leine... Ces mousquetons ou tabacos, comme ils les
appellent eux mêmes, sont en usage parmi les co
lons.
Et Barthélemy de Las Cases continue
J'eu ai vu plusieurs, dans l'ile d'Espagne, qui
s'en servent; et, comme on les réprimandait sur cette
viiaine coutume, ils répoudaienl qu'il leur était im
possible de s'en défaire. Je ne sais quel goüt ou quel
profit ils y pouvaient trouver.
Ainsi, dès les premiers jours, sur les premiers fu-
meurs tombe l'arrêt dédaigneux formulé par les gens
qui ne fument pas.
M. Alex, de Stamir publie dans la Rue quelques
détails intimes sur la vie de Pie IX. lis sout assez cu
rieux pour que nous les reproduisions
Tous les vendredis. Pie IX a a sa table une soixan-
taine d'officiers de differentes armes.
11 choisit ?e jour afin, dit-il, d'avoir ['assurance que
soixante de ses enfants observent forcemeat un des
commandements de 1'Eglise.
Notre saint-pèrese léve de grand matin etse couche
fort tard; son mets favori est l'omelette au lait; il en
mange une tous les jours son déjeuner, sauf cepen-
dant quand i! officie car alors il jeune toute la jour-
née, et üe prend pour nourrilure, le soir, que quel
ques biscuits trempés dans du vin de Hongrie.
Tous les ieudis, Pie IX doune audience a ses zouaves,
entouré de sa garde-noble, composée de gentilshommes
itatiens; il recoit Ie Francais, qu'il aime, avec une élé
gante affabilité
Le cardinal Antonelli se tient a ses cötés; c'est iui
qui distribue aux sous officiers et soldals les petites
médailles d'argent bénies par le Pape, qu'on ne porte
pas, mais qui se vendent 1 fr. 50, somme importante
pour un homme reduit a la vie monotone et frugale
des casernes.
PieIX connalt ce trafic; les médailles lui reviennent
toujours, et cela constitue un fouds de roulement in
variable c'est ainsi qu'il fait malicieusement l'au-
mone sans en avoir 1'air.
Dans les bandes garibaldiennes, il n'y a certaine-
ment pas un homtne qui croie au pape, mais j'affirme
bien que dans l'armée catholique il y en a plus d'un
qui ne croit pas Dieu.
Les Mormons refusent de se soumettre aux lois vo-
tées par ie Congres, et.prohibant la poligamie.
Un certain frère Sloame, directeur du journal le
Deseret, News, a prononcé une harangue violente dans
le Tabernacle du Lac Salé, et a déclaró qu'il était po
lygame et qu'il resterait polygame; qu'il violait et
qu'il violerait les lois du Congrès prohibitives de la
polygamie; que Ie gouvernement était tyrannique et
injuste, n'ayant pu faire de lois applicables aux saints
(nom que se donnent les Mormons). II a terminé en
conseillant a ses coreligionnaires de suivre son exem-
ple s'ils voulaient le maiutien de leurs institutions.
Un autre lui a suceédé, qui a parlé dans Ie même
sens; celui-la, nommé Kinsball, a déja soixante-
dix enfauts.
La Gazette de Hollande, sous la rubrique Carnet
d'un fou, a souvent des mots bien frappés, témoin ce-
lui-ci
Combien d'hommes se font hacher a vingt ans
pour des opinions qu'ils n'auraieut pas conservées a
treute.
Impression d'un provincial timide qu'out effrayé
les splendeurs du boulevard
Que de femmes a Paris! C'est insensé! Brunes,
blondes, il y en a pour tous les goAts!... même pour
1'égoAt collecteur 1
Uue anecdote qui nous arrive du pays de Galles.
Un paysan venait de pêcher un énorme brochet
qui se débattait sur l'herbe en ouvraut la bouche
comme s'il demaudait a rentrer dans son élément na
turel.
En ce moment survint le garde-champêtreac-
compagné de son chien. La vue du brochet l'arrête
court.
Oh! oh! s'écria-t-il, un beau poissonl Est-ce
qu'il mord, votre brochet?
Essayez de mettre votre doigt dans sa bou
che.
Une idéé! j'y vais introduire la queue de mon
chien.
Si vous y tenez...
Le garde-champêtre saisit son gros terrier et mit
sa queue dans la bouche béante du poisson.
Au même instant, le brochet ferma la bouche, le
chien poussa un hurlement de douleur et se mit a
fuir ue toute la vitesse de ses jambes dans la direc
tion de la demeure du garde-champêtre.
Au bout de quelques minutes, chien et brochet
avaient disparu, a la grande stupéfaction du pê-
cheur.
Mais, dites done, s'écria le paysan, vite, vite,
appelez votre chien 1
Et pourquoi? dit le garde, appelez plutót votre
brochet
Lejuge Dowlingest très-populaire, dit Ie Messagen
franco-américain il exerce ses fonctions avec uae
grande mansuétude.
La scène suivante qui a eu lieu récemment aux
Tombs prouve, une fois de plus, qu'il est toujours
disposé a Ia clémence.
L'affaire, il est vrai, n'était pas grave il s'agissait
tout simplement d'une inculpation d'ivrognerie et de
tapage nocturne, portée contre Nelly Wilson, par le
policeman Phand.
Nelly est une jeune et jolie fille de 19 A 20
ans; sa mise est trés convenablepresque élé
gante.
Le juge Dowlingaprès avoir pris lecture du
rapport du policeman, s'est adressé en ces termes
a Nelly
Eh bien Nelly, répondez-moi la vórité. Et d'a-
bord, oA demeurez-vous
Dans Rosevelt street, au n° 10, Votre Hon-
neur.
Qu'avez'- vous a dire a l'accusatiou de I'offi-
cier?