Un journal de cette ville s'était plaint des retards qu'éprouvait trop fréquemment l'arrivée des trains et avait signalé l'état de malpropreté de quelques voi- tures de 2° classe. On connait Ia réponse du Progrès. Au même moment oü s'imprimait cette incroyable élucubration, Ie déraillement avait lieu a Houthem et précisément se trouvait dans l'une des voitures Ie plus spirituel, Ie plus aimable, le plus courtois des rédacteurs de ce journal, l'auteur peut-être de Par tiele qui a eu tant desuccès. Même le bruit d'une catastrophe avait couru et attristé pendant peu d'in- stants ses nombreux amis. II en a été quitte pour quelques secousses el une égratignure, dit on. Singuliere coincidence tout de même que la pre sence d'un rédacteur du Progrès dans un train qui déraille pendant l'instant que ce journal imprime ses injures a l'adresse de ceux qui signalent les imperfec tions de notre ligne ferrée. Eh 1 qui sait d'ailleurs si ce n'est pas quelque tonsuré, com me dit le Progrès, qui, ayant eu vent du passage de l'estimable rédac teur, aura poussé le train dans le fossé. Nous appe lons la-dessus la clairvoyance" toute particulière du Progrès. Saam cuiqne. Le Progrès a fait grand bruit des services rendus par son ministre, son sénateur et ses représentants dans la question de l'amélioration du régime de l'Y- ser. Un rapport adressé par M. le ministre des travaux publics a M. le président de la Chambre des repré sentants, rapport que nous avons publié dans notre numéro du 15 de ce mois, constate officiellement que toute l'initiative de cette affaire revient au collége des bourgmestre et échevins de la commune de Rous- brugghe-Haringhe et a la Chambre de commerce des arrondissements d'Ypres et de Dixmude. La lumière commence a se faire sur cette question que certains intéréts électoraux avaient a dessein ob- scurcie depuis longtemps et voici que le Progrès en est de nouveau pour ses frais de verbiage. Pauvre journal! Chemin de fer. Retards. Samedi, 21 décembre, après le déraillement d'Hou- them, plusieurs voyageurs parlis d'Ypres et munis de coupons pour Wervicq, engagés par la prudence et pour éviter des retards, de gagner a pied leur destination, ont réclamé des employés du chemin de fer le remboursement du prix de parcours deComines a Wervicq. Cette réclamation n'élait que juste. Cependant on n'en tint aucun compte. Si nos tribunauxadmettent, comme nousle croyons, la même jurisprudence que les tribunaux francais, en malière de responsabilité des compagnies de che- mins de fer, ces voyageurs réclamants auraient gain de cause en justice et la Compagnie serail coudamnée au remboursement du prix des billets et a des dom- mages-intérêts. Le tribunal de commerce de la Seine vient de rendre un jugement qui pourra éviter les retards qui font attendre les voyageurs des heures entières dans les salles d'attente. Voici le jugement qui expose très-bien les faits et leurs consequences Le tribunal, Attendu qu'il ressort des débats que le 18 sep- tembre dernier Bayeux-Duménil a pris a la gare de Charenton un billet qui lui donnait droit a une place dans le train n° 36 se dirigeant sur Paris, et qui de- vait passer a Charenton a sept heures quarante-cinq minutes du matin Attendu que ce train n'étant pas arrivé a I'heure réglementaire, Bayeux-Duménil, sans attendre son passage, qui n'a eu lieu qu'a huil heures trente-deux minutes, s'est procure un autre moyeu de transport, et demande aujourd'hui a la Compagnie du chemin de fer de Lyon le remboursement du prix du billet dont il n a point fait usage, et, en outre, la somuie de 10 fr. a titre de dommages-intérêts Sur le premier chef Attendu que la Compagnie du chemin de fer de Lyon, en annoncani au public Ie départ et l'arrivée des trains a des heures déterminées, contracte vis-a vis des voyageurs des obligations dont elle ne peut être deliée que par des cas de force majeure; qu'il est constant qu'aucun cas de ce genre ne se rencontre dans l'espèce Attendu que si oa comprend que les exigences du service produiseut parfois de legères variations dansda marche des trains qui desservent un certain nombre de stations, il est impossible d'admetlre que les voyageurs puissent être obliges a subir un retard de trois quarts d'heure pour effectuer le trajet de Charenton a Paris; qu'il en résulte que e'est a tort que la Compagnie du chemin de fer de Lyon se re fuse a reslituer a Bayeux-Duménil le prix du billet que le retard susénoncé l'a erapêché d'utiliser, et qu'il y a lieu de I'y conlraindre; Sur les dommages-intéréts i) Attendu que Bayeux-Duménil ne justifie nuile- ment que l'inexactitude dont il se plaint lui ait causé d'autre prejudice que la difference de prix occasion- née par le mode de transport qu'il a substitué au che min de fer pour se reidre Paris, soit 30 centimes que le remboursement de cette somme et la condam- nation aux dépens del'instance qui va être prononcée contre la compagnie défenderesse en seront la juste reparation Par ces motifs, n Le tribunal, jugeant en dernier ressort, con- damne la Compagnie du chemin de fer de Lyon, par toutes les voies de droit, a payer au demandeur 1° la gomme de 20 centimes, représentant le prix du billet2° celle de 30 centimes, a titre de dommages- intérêts Et la condamne, en outre, aux dépens. Après Ie déraillement. Un individu a easquette galonnée. Y a-t-il des voyageurs blessés ou tués Un voyageur. Non; le machiniste seul a péri. La casquette galonnée. Heureusement, il n'y a que ga! Morale Le matériel est en bon état. Et quelle générosilé, quelle noblesse de sentiments? M. John Lemoine publie dans le Journal des Débats un nouvel article des plus remarquables propos des dernières discussions du Corps-Légis- latif de France. Nous regrettons de ne pouvoir le publier en entier. Nous en extrayons cependant le passage suivantqui dépeint si bien tout ce que nous voyons nous-raêmes autour de nous. II est sur qu'il y a beaucoup de citoyens recom- mandables, libres-penseurs pour eux-mêmes, reli- gieux pour leurs femmes, leurs enfants et leurs domestiques, qui se marient it l'église paree que c'est l'usage, qui font baptiser leurs enfants paree que c'est l'habitude, sans savoir le premier mot de ce que cela veut dire, qui ne veulent pas voir un prêtre chez eux, mais qui demanderont qu'on défonce les portes de l'église pour y porter leur corps, et voila ce qu'on appelle des catholiques, et voila ce qu'on appelle de la religion I Eh 1 mon Dieul il y a aussi des pays mé- ridionaux oü des personnes aussi libres que pieuses brülent des cierges pour que Dieu et ses saints leur envoient des visites, et cela s'appelle de la dévotion. Que voulez-vous, c'est la religion nationale I a Tous ces prétendus catholiques ont bien soin de dire qu'ils ne soutiennent pas le Syllabus, qu'au fond ils ne croient pas a grand-chose, qu'on les connait bien, et qu'on sait qu'ils sont philosophes mais ils ont un faible pour le culte national. Pour eux, la re ligion est un accident de naissance ce n'est pas une affaire d'église, c'est une affaire de mairie. Ils sont de la religion de leur arrondissement. Ils pourraient en changer chaque fois qu'ils dèménagent. La commission générale pour l'érection d'un monument Breydel et De Coninck, vient d'adresser l'appel suivant a toutes les sociétés du pays Messieurs, Breydel et De Coninck n'ont pas encore de statues. Cependant, aucun héros de notre glorieuse histoire n'a, plus qu'eux, des droits a la reconnaissance de la postèrilé. Leurs actessont universellementconnuset ces deux noms peuvent être considérés comme la personnifi- cation de l'esprit de liberté. 11 nous semble done inu tile de rappeler la part qu'ils ont prise, aux xm* et xiv° siècles, au grand combat pour l'indépendance du peuple et de la patrie. Personne nerefusera de prendre part la souscrip- tion que nous avons décidè d'ouvrir en faveur de l'é rection d'une statue a nos deux courageux ancêtres. L'appel devait venir de Bruges, oü Breydel et De Co ninck virent le jour, oü ils ont vécu en lutte. Ils ap- partiennent néanmoins toute la patrie non-seule- menl ils ont sauvé la commune de Bruges, mais toutes les communes. Leur courage a jeté, pour l'avenir, les bases du monument solide qui a survécu et qui est respecté partoul oü existe encore un peuple. C'est a ce litre que tous les citoyens de notre chère patrie s'estimeront heureux de pouvoir solder une dette de reconnaissance aux deux grands brugeois, qqi ont fait a la vie communale le sacrifice de leurs biens et de leur sang. Nous avons décidé, Messieurs, de nous adresser a tous, afin de parvenir a atteindre notre but.'Toute souscription nous sera agréable, aussi bien celle de dix centimes que celle d'une plus grande valeur. De cette facon, le groupe de Breydel et De Coninck sera réellemenl élevé par le peuple. Votre collaboration, Messieurs, ne nous fera certai- nement pas défaut. Nous vous laissonscomplétement libres d'agir selon vos désirs. Vous sèvez mieux que nous ce qu'il faut faire pour obtenir la participation de tous les membres de votre société a notre projet patriotique. Nous croyons cependant pouvoir appeler spécialement votre attention sur l'organisation de fêtes, de représentaiions et de solennités publiques de toute espèce; les pertes ou gains, mis en commun, qui pourraient provenir des jeux et des amusements habituellement en vigueur dans votre cercle, aide- raient puissamment, par de petites cotisations per- sonnelles, a nous faire réunir des sommes importantes pour la statue projetée. Vous trouverez ci-joint une liste de souscription. Nous sommes convaincus que nous pouvons compter sur votre patriolisme et que votre appui contribuera, pour beaucoup, a faire naitre bientót ce jour heureux oü chaque vrai patriote verra s'élever, a Bruges, I'image des deux glorieux héros populaires, comme pour témoigner sans cesse que le peuple sait honorer les hommes qui ont combattu pour ses droits. Agréez, Messieurs, l'assurance de nos sentiments d'eslime et de considération. Le président d'honneur H. Conscience, littéraleur. Le président Emile Jooris, conseiller communal. Les vice-présidents Ad. Goupy, conseiller com munal et Breydel-Demeyer, propriétaire. Le Trésorier Jules Du Jardin, banquier. Les Membres Wenes, doyen des bouchers. De Soek, doyen des tisserands. Comte Moles Lebailly de Serret, président de la Réunion musicale. De Busschere-Andries, vice-président de la société dra- malique Kunstliefde. L. Konkelberghe, secrétaire du Werkmanskring, de Blankenberghe. Priem, président de la société De Dageraad. JeanGoetinck,- chef-homme de la société St-Georges. Van Wae- felghem, président de la société chorale le Vrienden kring. Frads Van Mollem, doyen des Klauwaarts. Van Compernolle, délégué des Charpentiers et Me- nuisiers. Les Secrétaires K. Versnaeyen, littéraleur, et Pierre Boutens, avocat. Une liste de souscription est déposée chez M. Félix Lambin, imp.-libr., rue de Dixmude, 59, a Ypres. Corregpondance. Fidéle nos principes d'impartialité, nous pu- blions la lettre suivante qui vient de nous être adressée Poperinghe, le 24 décembre 1867. Monsieur l'éditeur de 1 'Opinion, Dans le n° 934 du journal le Volksvriend, voulant mettre au grand jour la conduite dèloyale du parti catholique de Poperinghe a l'égard d'un riché'proprié- taire de cette ville qui était naguère son idole et qu'au- jourd'hui il tralne hebdomadairemenl dans les colon nes ordurières du Jaar 30, j'ai parlé incidemment de certains propos, tenus dans le temps sur son compte, que les catholiques envisagèrent alors comme des mensonges malveillants contre lesquels ils le défen- dirent a outrance. Voici en quels termes je m'expri- mai LA COMMISSION GÉNÉRALE

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L’Opinion (1863-1873) | 1867 | | pagina 2