JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT
YPRE8, Uiaiaache
Sixième année. N° 2.
12 Janvier 1868.
PRIX RES VWOM'IvS
ET DES RECLAMES
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Corps du Journal, 30 centimes.
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POUR LA BELGIQUE
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Un Numéro 25 Centimes,
Paraissant le dimanche.
Laissez dire, laissez-vous blèmer, mais publiez voire pensée.
On s'abonne a Ypres, an bureau du Journalchez Félix Lambin, imp.-lib., On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres
rue de Dixmude59I ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal.
Ypres, «4 Janvier ««8.
Nous nous sommes réjouis de la chute de
M. Vandenpeereboom. M. le ministre de l'ln-
térieur représentait au pouvoir une politique que
nous n'avions pas cessé de combattre, d'accord
avec toute la presse indépendante du pays. Nous
croyions avoir le droit, le jour ou cette politique
succombait sous Ie poids de la réprobation pu-
blique, de manifester notre joie et de saluer,
dans l'avénement du nouveau ministère, la réali-
sation prochaine des grandes réformes que I'an-
cien cabinet, imbu d'un fècheux esprit de resis
tance aux voeux de l'opinion libéraleavait
successivement ajournées sous différents prétextes.
Tel n'est point l'avis de 1 'Echo du Parlement.
Nos joies lui font mal, nos espérances l'esaspèrent
et c'est avec de gros mots tout pleins d'une bru
tale colère qu'il accueille les unes et les autres.
Que l'auteur de la Familie Buvard et de YOrco
se pique de nous dormer des lemons de beau Ian-
gage, la prétention n'est que bouffonne et ne
mérite pas qu'on s'y arrête. Mais quand M. le
représentant qui fait dans les bureaux de VEcho
du Parlement Ie métier que Ton sait, prétend se
mettre au lieu et place de la conscience publique
pour nousjuger du haut de son outrecuidance, il
nous force a lui dire que les questions de dignité
et de moralité. politiques ne sont pas de son do-
maine et que nous déclinons sa compétence en
pareille matière.
Nous comprenons, d'ailleurs, la mauvaise hu
meur de M. Ie rédacteur en chef de VEcho du
Parlement. L'office qu'il remplit depuis une quin-
zaine de jours n'est pas fait pour le disposer a la
bienveillance. On a beau n'être pas un Alceste,
on a ses moments de révolte oü I'on sent le be-
soin de faire payer aux petits les complaisances
auxquelles on est tenu envers les puissants.
M. Hymans nous a trouvé sous sa main au
moment oü il venait de terminer un magnifique
éloge du libéralisme de M. Pirmez. II s'est sou
lagé en nous accablant de ses injures. II n'y a
rien Ié que de très-naturel et nous aurions tort
assurément de nous plaindre.
Et puis, il faut savoir pardonner beaucoup aux
mécomptes de l'ambition dét;ue. Avoir rêvé un
portefeuille de ministre et se réveiller Petit-Jean
comme devant, c'est dur, et un moment de viva-
cité, après un tel réveil, est chose en soi fort
excusable.
Oui, vraiment, M. Hymans avait convoité le
ministère. Nous lui devons même la justice de
reconnattre qu'il avait dressê ses petites batteries
avec infiniment d'art et d'habileté.
Dès le mois d'aoüt dernier, alors que personne
ne songeait encore la retraite de M. Vanden
peereboom, la Meuse, dont M. Hymans est le
correspondant Bruxelles, avait annoncé que,
par suite d'un dissentiment survenu entre les mem
bres du cabinet a propos de l'organisation des
écoles d'adultes, M. le ministre de l'Intérieur
avait remis sa démission entre les mains du Roi.
Grande fut, en lisant cette nouvelle, la surprise
de M, Vandenpeereboom, qui se hèta de la faire
démentir dans 1'Echo du Parlement. Mais l'élan
était donné et il n'y eut bientót plus qu'un cri
dans toufe Ia presse libérale pour mettre M. le
ministre de l'Intérieur en demeure de donner sa
démission. C'est a ce moment que l'on vit M. Hy
mans quitter Bruxelles pour aller s'étabiir pen
dant tout un mois a Ostende, oü le Roi passait la
saison d été. Les habitués de la plage n'ont pas
oublie avec quelle ardeur M. le rédacteur de
I 'Echo du Parlement recherchait les occasions de
se trouver sur le chemin de S. M. Que se passa-
t il dans ces entrevues Nous l'ignorons. Toujours
est il qu elles éveillèrent l'attention publique et
que le bruit ne tarda pas a se répandre que
M. Hymans était a Ostende pour y pêcher un
portefeuille.
La tentative resta, pour Ie moment, sans résul-
tat. M. Vandenpeereboom avait tenu bon contre
l'ouragan que Ia Meuse avait déchafné sur sa tête.
II ne pouvait etre question de lui donner Un suc-
cesseur malgré lui. M. le rédacteur de 1 'Echo du
Parlement reprit tristement le chemin de son bu
reau, attendant meilleure fortune.
Quand éclata la crise ministérielle, M. Hymans
crut que, cette fois, le jour de gloire était arrivé,
et vraiment, les circonstances serablrpent favoriser
merveilleusement les calculs de sa concupiscence.
C'était le sentiment général que le ministère ne
pouvait se reconstituer sans prendre au moins un
de ses membres parmi la députation de Bruxelles.
Or, pour M. Hymans, il n'y avait dans la repré-
sentation bruxelloise qu'un homme sérieusement
possible et eet homme, avons-nous besoin de Ie
dire? cetait lui. Dejè notre personnage
Se forgeait une félicité
Qui le fesait pleurer de tendresse.
Enfin, il Ie lenait done, ce portefeuille si loog-
temps attendu, si ardemment convoité Ah, les
bollandistes allaient avoir beau jeu et les radicaux
n'avaient qu'a bien se tenir
M. le rédacteur de YEcho du Parlement n'avait
oublié qu'une chose
Le collier dont il est attaché,
ce collier qui l'enchaine imperturbablement la
porte du cabinet et qui lui en interdit a tout ja
mais l'entrée.
Si M. Hymans a lu Lafonlaine, il doit nous
comprendre, et quoiqu'il nous alt fort malmenés,
nous ne lui ferons pas le chagrin d'insister trop
sur la moralité de eet apologue. Nous le trouvons
as3ez puni par les déceptions cruelles qu'il vient
d'éprouver pour que notre indulgence lui soit düe
comme une simple justice.
Administration des Postes.
Un journal de cette localité s'est fait l'écho des
plaintes qu'avaient suggérées quelques modifications
introduites dans les heures de levée des bornes-
poste. La levée du matin avant le départ du premier
train est supprimée depuis quelque temps et rempla-
cée par une levée faite a 7 h. 80 m. Les lettres séjour-
nent de Fa sorte dans les boites depuis 8 h. 30 m. du
soir, heure de la dernière levée, jusqu'au lendemain,
a 7 h. 80 m. du matin. 11 en résuite que les bornes-
posle perdent la plus grande partie de leur utilité.
Combien de négociants, en effet, qui font leur corres
pondence lesoir! Eh bien, lorsqu'ils voudront l'ex-
pédier par le premier train, ils devront la porter au
bureau de Fa Poste 1
Lorsque ce bureau fut transporté du centre a l'une
des extrémités de Ia ville, on fit valoir surtout que les
facilitës seraient augmentées pour le public par le
placement d'un certain nombre de bornes-poste dans
les quarliers divers. Même il faul ajouter qu'on a suc
cessivement angmenté le nombre de ces bornes avec
un zèle très-louable. Malheureusement la plus grande
partie des avantages qui en résuite est annulée si l'on
est obligé de courir au bureau central, le soir.
Nous avons la conviction qu'en ordonnanties mo
difications dont nous nous occupons, on n'aura pas
songé a ce désagrément et qu'on reviendra protnple-
ment a l'organisation primitive qui satisfaisait tout le
monde.
Voila pour la ville d'Ypres. 11 est un autre point
qui intéresse beaucoup de communes de notre arron
dissement et que nous désirons soumettre a l'admi-
nistration des Postes.
Vers la fin de l'étè, une excellente amélioration a
été réalisée nous voulons parler d'une seconde dis
tribution journalière des lettres dans un certain nom
bre de communes rurales. Le premier facteur quittant
Ypres a 6 h. du matin, le second se mettait en route
vers 5 b. du soir. De la sorte, une lettre ne séjournait
jamais très-longlemps au bureau d'Ypres et les com
munes profitaient directement en quelque sorte de
j'arrivée de chaque train.
Depuis Ie mois d'octobre un grand changement
s'est fait le second facteur part d'Ypres maintenant
a 1 h. de relevée. La consequence en est que les cor
respondences amenées par les trains de 4 h. et de
5 h. ne sont dislribuees que le lendemain, absolument
comme lorsqu'il n'y avait qu'une seule distribution.