II semb'e mêrae qu'il y ait eu recrudescence de zèle depuis quelque temps et qu'on ait multiplié les moyens d'accaparer l'argent. Nous pourrions citer telle école dirigée par des religieux ou par des reii- gieuses oü chaque enfant, même celui du plus pauvre ouvrier, même celuj dont les parents recoivent du bureau de bienfaisance, est obligé d'apporter hebdo- madairement un sou pour la Sainte-Enfance. II est des enfants qu'on a vu mendier ce sou en pleurant, crainte, disaient-ils, d'être exposés aux mauvais trai- tements s'ils ne le donnaient pas. A part cette der- niere particularitè, nous n'avons rien a reprendre cela. Les religieux et les religieuses sont mailres ab- solus dans leurs écoles et les parents assez malavisés pour leur confier leurs enfants, n'ont qu'a supporter les conséquences de leur folie, lis ne méritent pas qu'on les plaigne. Si nous élevons la voix, c'esl paree que les mêmes abus se produisent dans les écoles laïques. II est des communes rurales oü se percoit avec menaces le de nier hebdomadaire de la Sainte-Enfance, tout comine dans les écoles du clerge, et l'on a vu même des prê- tres que la loi de 1842 introduit dans l'ecole laïque h titre d'autorüéexercer cette autorité par des voies de fait sur les enfants non munis du sou exigé. Nous sommes persuadé que l'autorité communale ignore ces faits et e'est pourquoi nous les signalons, convaincus qu'elle mettra un terme a eet impöt levé sur la faiblesse ou sur la peur. Mais si chose que nous ne voulons même pas supposer elle était assez oublieuse de son devoir pour fermer volontairement -les yeux, nous en appellerions au besoin a l'autorité supérieure et nous verrions bien si protection ne fini- rait pas par être donnée aux faibles et aux pauvres. Souscrïption a l'occasion de la peste. Nous avions bien raison de nous méfier de ['en thousiasme du Progrès a l'occasion de la souscription ouverte pour offrir un objet d'arl a l'ex-ministre de l'intérieur. Régie générale quand le Progrès joue de sa guitare, soyez persuadé que ses affaires vont mal. G'est ici le cas encore. Comine nous l'avions soup- conné, a défaut d'argent tombant dans la sacoche, on s'attache au nombre des signatures on fait souscrire les chefs de familie pour eux, leur femme, leurs en fants et lews domestiques C'est un truc renouvelé des cléricaux recueillant, dans les écoles denlellières, les signatures d'enfants de six ans qui ne savaient pas écrire, en guise de protestation contre la profanation des cimetières. Ainsi, dans une commune oü Ie Pro grès signalait un grand nombre d'adhésions a sa sou scription, quelle a été la somme recueillie 88 francs. C'est bien peu pour un monument un ex-ministre qui a rendu tant de services. Ce chiffre n'en dit-il pas plus que les plus éloquents commentaires? Malgré les rigueurs de l'hiver, il n'est. question dans nos environs que de chiens hydrophobes. On cite même plusieurs personnes mordues. Une bonne pre caution a prendre, outre la prescription sévère de la muselière, serail, a notre avis, de donner l'ordre aux gendarmes et aux gardes-champêtres, a tous ceux qui sont chargés de la police, de tuer impitoyablement tout chien errant dans les campagnes sans maitre. Le Liberale Vlaamsche Bond d'Anvers vienl de pu blier un manifeste ayanl pour but d'engager tous les intéressés a imprimer au mouvement flamand une direction libérale et progressiste. Nous regretlons que notre cadre ne nous permetle pas de reproduire ce document. Le Liberale Vlaamsche Bond ajoute que ses vceux seront prochainement exposes, d'une manière claire et precise, dans une petition a la legislature. Nous apprenons que la deputation permanente de la Flandre occidentale ne s'est pas ralliè a i'arrêt de la deuxième chambre de la cour de cassation, en dale du 6 septembre 1867, cassant un arrêté de la depu tation permanente de la Flandre orientale qui avait rejelè du cens electoral le droit de débit en détail de boissons alcooliques. La dépulation permanente de Bruges a jugé, comine celledeGand, que le droit de débit en détail de bois sons alcooliques constilue de sa nature un impót indi rect qui, conséquemment, est exclu du cens electo ral. M. le gouverneur Vrambout s'est pourvu en cassa tion contre la décision de la députation permanente, de manière que la cour, siégeant en chambres réunies et en robes rouges, aura de nouveau a statuer sur cette affaire. (Organe de Courtrai.) L'évêque d'Orléans ne veut pas que des filles de quatorze a dix-huit ans soient livrées a I'enseigne- ment éloquent, séduisant, savant dejeunes profes- seurs a la parole vive, brillante, enlevant leur facile et mobile auditoire,peu importe que ces professeurs soient mariés et pères de familie, qu'ils aient donné des preuves d'honnêleté et de moralité, et que la pu- blicité de leur enseignement soit la sauvegarde des convenances. Mais par contre M. Dupanloup n'hésite pas a con fier a dejeunes hommes condaranés a un célibat qui doit surexciter d'autant plus leurs affections sen- suelles, les rapports les plus secrets avec ces mêmes jeunes filles, ducceur et du corps desquelles ces cèli- bataires deviennenl ainsi les maitres absolus. Avant le fougueux prélat, et avec plus d'auto- ritè et plus d'ênergie, Paul-Louis Courrier écri- vait Quelle vie, quelle condition que celle de nos prêtres I Ou leur défend l'arriour et le mariage sur- touton leur livre les femmes. Ils n'en peuvent avoir une, et vivent avec toutes familièrementc'esl peu mais dans la confidence, l'intimité, le secret de leurs actions cachées, de toutes leurs peines. L'innocente fillette, sous l'aile de sa mère, entend le prêtre d'a- bord qui, bientót l'appelant, l'enlretient seul a seul, qui, le'premier, avant qu'elle puisse faillir, lui nomme le péché. lustruite, il la marie, la confesse encore et la gouverne. Dans ces affections, il précède l'époux el s'y maintient toujours. Ce qu'elle n'oserait confier sa mère, avouer a son mari, lui, prêtre, le doit savoir, le demande, le sait, et nesera point son amant. En effet, le moyen I N'est-il pas tonsuré II s'entend déclarer a l'oreille, tout bas, par une jeune femme, ses faibiesses, recueille ses soupirs sans se sentir ému, et il a vingt- cinq ans 1 Confesser une femme 1 imaginez ce que c'est. Tout au fond de l'église, une espèce d'armoire, de guérite, est dressée contre le mur expres, oü ce prêtre, quelque homme de bien, je le veux, sage, pieux, comme j'en ai connu, homme pourtant et jeune, ils le sont presque tous, attend le soir après vêpres sa jeune pénitente qu'il aime; elle le sait l'amour ne se cache point a la personne aimée. Vous m'arrêterez la son caractère de prêtre, son éduca- tion, son voeu. Je vous réponds qu'il n'y a vceu qui tienne que tout curé de village, sortant du sémi- naire, sain, robuste et dispos, aime sans aucun doute une de ses paroissiennes. Cela ne peut être autre- mentet, si vous contestez, je vous dirai bien plus, c'est qu'il les aime toutes, celles du moins de son age; mais il en préfere une, qui lui semble, sinon plus belle que les autres, du moins plus modeste et plus sage, et qu'il époüseraitil en feraitune femme ver- tueuse, pieuse, n'était-ce le pape. II Ia voit chaque jour, la rencontre a l'église ou ailleurs, et devant elle assis aux veillées de l'hiver, il s'abreuve, impru dent I du poison de ses yeux. Or, je vous prie, celle-la, lorsqu'il l'entend venir le iendemain approcher du confessionnal, qu'il recon- nait ses pas et qu'il peut dire C'est elle, que se pass'e-t-il dans l'ême du pauvre confesseur Honnê- leté, devoir, sages résolutions, ici, servent de peu, sans une grêce du ciel toute particulière. Je le sup pose un saint; ne pouvant fuir, il gémil apparem- ment, soupire, se recommande a Dieu; mais si ce n'esl qu'un homme, ilfrémit, il désire, etdéjè malgré lui, sans le devoir peut-être, il espère. Elle arrive, se met a genoux devant lui dont le coeur saute et pal- pite. Vous êtes jeune, monsieur, ou vous l'avez été que vous semble, entre nous, d'une telle situation? Seuls, la plupart du temps, n'ayant pour témoins que ces murs, que ces voütes, ils causentde quoi, hélas? de tout ce qui n'est pas innocent. Ils parient ou plutót murmurenl a voix basse, et leurs bouches s'appro- chent, leur souffle se confond. Cela dure une heure ou plus el se renouvelle souvent. Ne pensez pas que j'invente. Cette scène a lieu, telle que je vous la dépeins, et dans toute la France, chaque jour elle se renouvelle par quarante mille jeunes prêtres, avec autant de jeunes filles qu'ils ai- ment parce qu'ils sont hommes, confessent de la sorte, entretiennent tête a lête, visitent parce qu'ils sont prêtres, el n'épousent point parce que le pape s'y oppose Réfléchissez maintenant, monsieur, et voyez s'il était possible de réunir jamais en une même personne deux choses plus contraires que l'emploi de confes seur et le voeu de chastetéque doit être le sort de ces pauvres jeunes gens, entre la défense de posséder ce que la nature les force d'aimer, et 1'obligation de conserver intimement, confidemment avec les objets de leur amour, et enfin, si ce n'est pas assez de cette monstrueuse combinaison pour rendre les uns force- nés, les autres, je ne dis pas coupables, car les vrais coupables sont ceux qui, étant magistrats, souf- frent que de jeunes hommes confessent de jeunes filles, mais crimineis et tous extrêmement malheu- reux. Que dirait M. Dupanloup, si nous demandions au législateur de défendre aux pères de familie de confier a dejeunes prêtres, dans le confessionnal, les jeunes lilies que lui évêque ne veut pas confier a d'honnêtes professeurs, a des pères de familie, dans des écoles publiques [Temps.) Correspondence. Bruges, le 15 Jan vier 1868. Monsieur l'éditeur du journal 1'Opinion, J'espérais en avoir fini avec ce cher docteur Le- cluyse, sa lettre du 6 janvier courant est venue m'ap- prendre, a mon grand regret, qu'il n'entend pas que les choses en restent la. Que de courroux, grand Dieu 1... parce que j'ai re- fusé de donner raison au malheureux Volksvriend, de douloureuse mémoire, le Docteur semble avoir juré de tirer vengeance de mon indocilité ou de mon manque de complaisance. J'aurais peut-être bien fait de me laisser plumer sans crier. Mon provocateur du 15 décembre, n° 934 du feu Volksvriend, n'y va pas par trente-six chemins pour assommer son homme,,il vous tue d'abord paria peur, en attendant qu'il se serve du scalpel. Foi de docteur, sans y r eg ar der de bien prés, dit il, (serait-ce par habitude? Je n'ose le penser), je constatechez vous... Quoi? Ledélire!.. Ohl M.Pur- gonl... La fièvrechaudel... Oh! M. Purgonl... Vous êtes en proie a des hallucinations, vous ne voyez que des fantómesOhl M. PurgonAh! mon Dieu, je suis morteüt ajouté Azgan. Me têtant bien, je crois pourtant ne pas encore m'en trouver cette extrémité, profitons d'un reste de vie pour écrire quetques lignes en vue d'atténuer mes torts si possible et surtout de calmer l'agitation qui parait s'être emparée de ce charmant docteur, qui, au demeurant, est bien le meilleur garcon du monde. Permettez-moi done, Monsieur l'éditeur, au risque de vous importuner et d'ennuyer vos lecteurs, de m'occuper encore un instant de la question princi pale qui a donné lieu a la correspondance éehangée entre le docteur Lecluyse et moi. Je serai très-bref. Le Volksvriend, quoiqu'on en dise, m'a attaqué dans son n° 934, je n'ai pas voulu laisser sans protestation l'accusation portée contre moi et deux anciens cama- rades, j'ignorais absolument de qui émanait l'hoslilité ]a riposte s'adressait conséquemment uninconnu. M. Lecluyse est venu donner un nom et un corps a l'attaque par sa lettre signée du 24 décembre qui a paru dans le u° 52 de 1'Opiniona laquelle j'ai répondu le 5 du mois actuel. Changeant les röles, ce qui peut parfois être trés- commode, mon estimable adversaire déclare aujour- d'hui, dans le n° 2 de votre journal, que l'agresseur n'est autre que moi-même, et après s'être avoué le père de l'ècrit provocateur du Volksvriend n° 934 il s'affuble bravement d'une peau de mouton, me rappelant l'agneau de Lafoutaine, et vient me dire de sa voix Ia plus tendre que Continuant protes- ter de son innocence on pourrait lui répondre la prochaine fois Si ce n'est toi c'est done ton frère, et la fois suivante C'est done quelqu'un des Hens? Ohl j'en tremble 1... Sois tranquille, tremblolant et bon docteur, on ne dira pas que c'est ton frère. Afin que cette polémique ne soit pas tout a fait inu tile, j'appellerai votre attention, ma bonne ême de docteur, sur les grossières injures que votre intéres sant ami M. V.. Ma sans öesse supporter du Jaer 30, je vous dirai que si généreux que puisse être M. V. M il ne doit pas pousser la longanimité jus- 4

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 2