JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Dimanche Sixième année. N° 5. 2 Février 1868, PRIX RES ANNONCES ET DES RECLAMES 10 Centimes It petite ligne. Corps du Journal, SO centimes» Lk toot payable d'avance. PRIX II' IISO N S EM E NT POUR LA BELG1QUE 8 francs par an; A fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blümer, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalchcz Félix Lambin, imp-lib., On traite d forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres rue de Dixmude, 59. I ou envois di argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Ypres, i-f Bévricr Z8«s. Nos lecteurs se rappelleront peut-être que nous avons été des premiers dans la presse a signaler le dissentiment que la question des écoles d'adultes avait fait éclater parmi les membres de l'ancien cabinet. Peut-être aussi auront-ils gardé le souve nir des injures que ces révélations nous valurent de la part du Progrès. Le journal doctrinaire nia, a cette époque, qu'il y eut la moindre dissidence entre M. Vandenpeereboom et ses collègues sur cette question et prétendit qu'en affirmant le con traire, nous obéissions a un sentiment d'hostilité personnelle contre M. Ie ministre de l'lntérieur. Les explications fournies par M. le ministre des Finances sur la dernière crise ministérielle per- mettront nos lecteurs d'apprécier qui, du Pro grès ou de VOpinion, a chercbé a induire le pu blic en erreur. Les numéros de I 'Opinion dans lesquels nous nous sommes occupés du dissentiment survenu entre les membres du cabinet a propos des écoles d'adultes, sont ceux du 11, du 18 et du 25 aoüt 1867. Or, il résulte des explications fournies par M. le ministre des Finances, dans la séance du 14 janvier dernier, que c'est précisément au mois d'aofit 1867 que le conflit a surgi entre M. Alph. Vandenpee reboom et ses collègues. Après avoir donné con- naissance la Chambre de la correspondence échangée entre M. le ministre de l'lntérieur et les évêques, M. Frère-Orban continue ainsi Vers le mois d'aout cependant, une tierce personne, qui se trouvait dans des rapports de subordination avec M. le cardinal, fit une dé- marche officieuse auprès de l'administration dans des intentions conciliantes. M. Ie ministre des Finances indique ensuite les raisons qui empèchèrent cette démarche.d'aboutir et il continue en ces termes Dans cette situation, il semblait que la dif- ficulté relative l'intervention du clergé dans les écoles d'adultes disparaissait et que les mem- bres du cabinet qui pensaient que ces écoles étaient soumises au régime de la loi de 1842 comme, ceux qui ne le pensaient point pour- raient aisément se mettre d'accord. II n'en fut pas ainsi. En présence du refus du concours du clergé ou des conditions inadmis- sibles mises ce concours, nous avons demandé a l'honorable ministre de l'lntérieur de modifier le règlement du ler septembre. II n'a pas cru pouvoir y consentir. Et M. Frère-Orban explique que c'est la résistance de M. le ministre de l'lntérieur aux désirsexprimés parses collègues qui a déterminé la crise. On le voit c'est bien, comme nous l'avons dit, au mois d'aout que le dissentiment s'est manifesté et, cette même époque, le Progrès qui mieux que tout autre était en position de savoir combien nos renseignements étaient exacts, nous accusait de répandre faussement des bruits inspirés par la malveillance. Le Progrès, pour nous calomnier aussi effrontément, avait compté sans les explica tions que le gouvernement serait un jour dans la nécessité de donner au pays. Mais qu'importe au journal des frères el amis ce que nous pouvons dire Ce que pensent de lui les honnètes gens I'inquiète fort peu. Pourvu que, ie jour des élec- tions arrivé, ses candidats sortent triomphants de 1 urne, il n'en demande pas davantage et fait bon marché du reste. Patience, mes maitres. La for tune vous a souri jusqu'aujourd'hui, elle a servi a souhait tous vos projets. Mais, ou nous nous trom- pons fort ou voire étoile commence pèlir et le temps n est plus éloigné oü la confiance publique vous demandera un compte sévère du mandat dont elle vous avait investi pour le bien commun et dont vous avez abusé pour asseoir voire domination personnelle. II est aujourd'hui plus qu évident que ce qui a empèché ['application absoluede la loi de 1842 aux écoles d'adultes et l'exécution du plan combiné par l'ancien ministre de l'inté- rieur, cesont les réticences de la leltre archié- piscopale, les conditions inadmissibles exigées par nos prélats, en un mot, la force d'inertie opposée a Taction gouvernementale, la résistance sourde et le mauvais vouloir du clergé. Ainsi dit le Progrès, qui part de la pour acca- bler le clergé du poids de son indignation. Nous nous expliquons fort bien la colère du Progrès. C'est Ie clergé qui, par ses exigences, a mis M. A. Vandenpeereboom dans la nécessité de se retirer du cabinet. II est tout simple que le journal doctrinaire, qui ne voit dans la politique qu une affaire de boutique, en veuille énormément au clergé de sa résistance aux avances engageantes de M. le ministre de l'lntérieur. Quant a nous, qui jugeons les choses a un autre point de vue, le Progrès voudra bien nous per- mettre de ne pas partager sa colère et de nous fèliciter, au contraire, de Tattitude que le clergé a prise dans cette question. Eu subordonnant son concours a des conditions inadmissibles, le clergé a obligê le nouveau cabinet retirer le fa- meux règlement pris par M. Alph. Vandenpeere boom, et nous estimons que cette satisfaction donnéeè l'opinion libérale, si minime qu'elle soit, compense suffisamment la perte que cette opinion va faire dans la personne de Tex ministre de l'ln térieur. Le Progrès enregistre avec orgueil le salisfecit délivré par M. de Theux a Tauteur du règlement du 1" septembre. II cite tout au long un passage d'un discours du chef de la droite oü il est dit que l'ancien ministre de l'lntérieur était dans le vrai, que la marche qu'il se proposait de suivre était la plusconforme aux vrais intéréts du pays} qu'elle était. tous égards, conforme aux inté- rêts de I'instruction et de la moralisation de9 classes inférieures et qu'en atteignant complé- tement le but qu'il s'était proposé, il aurait rendu un service éminent au pays. Nous conseillons aux frères el amis de mettre soigneusement de cóté ce témoignage de bonne vie ei meeurs politiques délivré par M. de Theux a M. Vandenpeereboom. II leur viendra trés a point pour les élections prochaines. Aux libéraux qui pourraient hésiter a voter pour l'auteur du règlement du 1" septembre, ils rappelleront les injures prodiguées leur candidal par le Bien Public, et leur démontreront aisément qu'un homme aussi malmené par la presse catholique ne peut être qu'un libéral de la meilleure trempe. Aux catholiques, qui seraient tentés de prendre au sérieux Topposition du Bien Public, ils exibe- ront le satisfecit de M. de Theux, et l'affaire sera faite. Mais nous sommes vraiment trop naïfs de pré- tendre donner des lemons de stratégie électorale aux frères et amis. Ce n'est pas au renard qu'il faut apprendre a plumer des poules. Dans un de ses demiers numéros, le Journal de Péruwelz a publié, sur la loi de 1842, un excellent article que nous croyons utile de repro duce, car il signale des fails sur lesquels on ne saurait trop appeler Tattention publique. Nous nous sommes souvent étevés contre le maintieu de'1'inconstitutionnelle loi de 1842, c'est-a- dire contre Tadmission du prêtre dans nos ecoles pu- bliques a, litre d autorité. Nous soutignons les mots a titre d'autorité, car, qu'on veuille le remarquer, bien que nous considèrions l'école comme un lieu exclus Vemenl destine a l'instruclion, oü Ton ne devrait pou voir faire ni propagande politique, ni propagande phi- Ea loi de i§4*(

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1