la Belgique a perdu était un des plus beaux hommes de sou pays. II avait une prestance personnelle qui semblait l'avoir prédestiné a occuper un jour d'émi- nentes fonctions dans l'Eglise. L'Eglise ne recrute pas, j'imagine, ses dignitaires comme un eonseil de révision choisit des cuirassiers. Ce serait offrir un débouché sacré aux gens trop beaux pour rieu faire. Le directeur de la police de Cassel vient de rappe- ler la population l'existence des lois qui ordonnent d'observer le dimanche, et qui proscrivent tout tra vail, soit dans les ateliers, soit dans les champs, la vente ou l'achat, Ie séjour dans les cafés, la chasse du- rant le service divin, etc. Les magasins doivent res- ter fermés, et Ia oü les vitrines sont indispensables a l'intérieur des habitations, aucune marchandise ne peut se trouver a l'étalage. Une pensée d'Alphonse Karr II ne faut pas trop s'inquiéter pour l'avenir de la bassesse et des turpitudes d'une époque; il y a six mois, on a enterré du fumier au pied de ces rosiers, et ils lui doivent une partie de leur éclat et de leur parfum. Nous donnions naguère des détails sur l'étrange condition des femmes dans les iles Hébrides. Autrefois, dans les montagnes d'Helskyr, il se te- nait une foire ou se vendait un très-grand nombre de personnes des deux sexes. Les jeunes gens qui ne s'étaient pas mariés se choi- sissaient descompagnes, s'engageaient solennellement en joignant leurs mains et s'en retournaient par cou ples. lis habilaient ensemble jusqu'au retour de la foire suivante, ou ils avaient Ia liberté de confirmer ou de dissoudre leur union. Si les deux parties continuaient a se convenir, la cérémonie du joining hands (jonc- tion des mains) se renouvelait par un mariage qui durait toute la vie. Mais si l'une des parties voulait rompre lesnoeuds qu'elles avaient d'abord formés, leur premier engage ment devenait nul, et elles avaient la liberté l'une et l'autre de faire un nouveau choix. Quant aux fruits innocents de cette année d'é- preuve, ils étaient a la charge de la partie incon- stante. On dit qu'è cette époque les moeurs étaient plus pures et les insulaires moins malheureux que de nos jours. International Auguste D... et Félix A..., sont deux jeunes gens qui habitent avec leurs parents, fermiers el cultiva- teurs, une commune des environs de Paris. Félix de- vaittrès-prochainement se marier avec une jeune fille de la localité. Auguste devait être son garcon d'hon- neur. Un de ces jours derniers, ils entrent dans l'église, elle est déserte; üue singulière idéé leur traverse I'es- prit et ils Ia réalisent aussitót. Félix entre dans le confessionnal, prend la place réservée au prêtre, tandis qu'Auguste s'agenouille, simule le pénilent, et les voila bavardant de choses qui n'avaient certainement rien de religieux. Une jeune fille survient, c'est la fiancée de Fé lix; elle se place auprès du confessionnal et, dans ''attitude de la prière, efle attend ï'éloignement du faux pénitent pour prendre sa place. L'aventure pa- rait piquante aux deux jeunes gens bientót Auguste se retire, la jeune fille le remplace au tribunal de la confession, bien loin de se douter que celui qui va l'entendre n'est autre que son futur. Dix minutes s'écoulèrent. Ge qu'entendit le faux confesseur fut, parait-il, bien peu de son goüt, car il sortit furieux du confessionnal, reprocha en termes injurieux a la pénitente les fautes dont il venait d'en- tendre l'aveu, et lui déclaranl que tout était rompu entre eux, il la mit brutalement a la porte de l'é glise. La gendarmerie, informée de ces faits, les a consta- tés par un procés-verbal par suite duquel Auguste D... et Félix A... ont été deférés a la justice comme inculpés de scandale dans une église et d'outrage a une pratique religieuse. Une biche, qui comptait déja parmi ses protecteurs un seizième d'agent de change, vient d'enrichir son catalogue d'amants d'un nouveau braillard de Ia cor- beille. Ca te fait deux agents de change, dit une de ses amies. Non, ca me fait un agent de change et un de re- change. Le plus grand nez connu dans le monde est proba- blement celui de James S. Foote, de Petlsville(Illinois). II ne mesure pas moins de six pouces de long, de la racine a l'extrémité, et l'ouverture de chaque narine a un diamètre d'un pouce et demi. Ce développement extraordinaire de l'appendice nasal fait l'admiration de tout le comté, et Foote lui a dü d'être nommé homme choisi Quand il se mouche, dit le pasteur de Pettsville.on croirait entendre la trompette du jugement dernier. Les gamins prétendent que les hirondelles font leurs nids dans son nez. Foote n'a pas encore trouvé a se marier. A propos de décoration, le célèbre maëstro Halévy eut un jour un mot fort piquant. II se trouvait dans un grand diner avec un petit monsieur fort intrigant de earactère, et partant fort peu estimé des honnêtes gens, sur l'babit duquel brillait un crachat des plus étincelants. Quel ordre porte done ce monsieur dit Halévy son voisin, assez haut pour être entendu. C'est une décoration espagnole, lui cépondit celui ci avec un léger sourire. Ah 1 fit Halévy, et comment diable ce monsieur. l'a-t-il gagnée? Dame 1 répliqua le voisin avec un certain em- barras, je crois qu'il a été envoyé en commission prés de la reine d'Espagne. Ah! bien, bien 1 je comprends, fit alors le maëstro gaiement, c'est une plaque de commission- naire. Poéslc. LF. MEILLEUR DES AMIS. Le meilleur des amis qu'ici-bas je connaisse, C'est un bon livre, assurément, Qu'on l'ouvre et qu'ou le lise, ou bien qu'on le délaisse, Yraiment, toujours il est content. Semblable i) ce grand saintappelé Chrysostóme, Pour nous, sans cesse, il parle d'or; II rend l'esprit plus saint et chasse tout fantóme Qui voudrait s'y loger encor. Ennemi-né du vice, il le bannit de l'Sme; II n'aime pas non plus l'erreur Combattant l'ignorance, il est comme la flamme II purifie avec ardeur. Rien ne peut le corrompre, il est fidéle et ferme, C'est un ami toujours constant Avec plaisir on l'ouvre, a regret on le ferme, On y recourt a chaque instant. Airaons done Ie bon livre autant qu'il le mérite C'est un devoir doux a remplir; Et quand l'esprit du mal, hélasl nous sollicite N'oublions jamais de l'ouvrir. A. D. Decision et indecision. L'un des plus infortunés princes des lndes Orien- tales qui aient jamais suscité la sympathie du public en Angleterre füt peut-être le Rajah de#Coorg qui, par le conseil de ses amis et encore plus par son indéci- sion, perdit son territoire et sa principauté. Son pa lais füt détruit, ses jnyaux furent eulevés et lui fait prisonnier, fut conduit sans escorte de Coorg a Bena- rès, oü il resta enfermé pendant 13 ans, privé de la plupart des choses superflues et aussi de beaucoup des comforts de la vie, sans un ami sur lequel il- püt compter, sa constitution et sa santé affaiblies a tel point qu'il était douteux qu'il püt jamais redevenir valide. Dans cette position, par permission obtenue de la Compagnie des lndes Orientales, il visita l'An- gleterre et consulta un grand nombre de médecins qui ne lui rendirent aucun service. Nous apprenons que finaiement ce prince distingué a consulté le Professeur Holloway, le célèbre propriétaire et inventeur de l'Onguent et des Pilules Holloway, et que ses visites et consultations avec lui ont été couronnées de succès. Son altesse füt promptement rendue une bonne santé et entièrement rétablie de la maladie et de la débilité générale que 13 ans d'exil de sa principauté avaient causées. La rumeur disait a cette époque qu'il avait l'intention de faire un procés a la Compagnie deslndes Orientales pourle recouvrement des sommes énormes prêtées par lui et ses prédécesseürs. II pa- rait également que son altesse dut beaucoup au Pro fesseur Holloway pour les suggestions qu'il lui donna pour obtenir la restitution de ses droits. Professeur Holloway est aussi en quelque sorte un avocat, et ayant vu la loi et la justice administrées dans toutes les parties du monde depuis Londres jusqu'aux dé- serts de l'Amérique Centrale, et plus particulièrement sur le Continent Européen, il indiqua au Rajah le moyen d'administrer une puissante pilule a ses ad- versaireset, sans doute, avec des mesures énergi- ques telles que celles que le Professeur lui-même a montrées dans son heureuse carrière, le prince de Coorg eüt réussi, mais en manquant tout-a-fait il perdit ses droits pécuniaires et sa principauté füt confisquée pour toujours. Maintenant, Professeur Holloway a établi ses mé- decines dans toutes les parties connues du monde, et eet homme énergique dépense aujourd'hui environ cinquante mille livres sterling annuellement en an nonces pour les y répandre. De plus il est établi que, par son earactère decisif, son énergie et sa persévé- rance, il a renversé les scrupules de presque toutes les nations du monde, même des Hindoux dont la vraie foi leur enseigne que les compositions faites par un chrétien sont, comme de juste, un poison pour leur ame, et qui aujourd'hui font usage de l'Onguent et des Pilules Holloway toutes les fois qu'une méde- cine est nécessaire et avec le succès que le cas au- quel il a été fait allusion pour le prince indique sufS- samment. YPItES. Etal-civil du 24 au 31 Janvier 4867. NAISSANCES. Sexe masculin 9. Sexe féminin 6. DÉCÈS. Longrie, Ferdinand, 42 ans, sans profession, célibataire, rue Longue de Thsurout. Bruincort, Marie, 11 ans, rue Longue de Thourout. Verspelt, Jean, 55 ans, journalier, veuf d'Amélie Vanparys, Marché-au-Bétail.—Domicent, Jean, 60 ans, cordonnier, époux de Marie Vervisch, Marché-aux- Fripiers. Vermeulen, Pierre, 66 ans, charpentier, veuf de Christine Six, Brielen lez-Ypres.— Geinders, Eudoxie, 30 ans, dentellière, épouse de Léopold Decheiver, rue de Menin. Decneuvel, Jacques, 64 ans, rentier, célibataire, rue de Lille. Terlinck, Augustin, 45 ans, maréchal-ferrant, célibataire, St-Jacques lez-Ypres. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin 2. Sexe féminin 0. POPERIXGIIE. Etat-civil du 24 au 31 Janvier 4867. NAISSANCES. Sexe masculin o- Sexe féminin 3. MARIAGES Lasuy, Jean, 50 ans, machiniste au Chemin de fer, céliba taire, et Van Spranghe, Adèle, 22 ans, dentellière, céliba taire. DÉCÈS. Maerel, Antoine, 74 ans, ouvrier, époux de Mélanie Baze- lis, höpital. Wulleman, Eugénie Frangoise, 85 ans, culti- vatrice, veuve de Jean Decorte, Peselhoek, Bruneel, José- phine-Virginie, 61 ans, dentellière, célibataire, rue Tekhof. Enfants au-dessous de 7 ans t Sexe masculin 3. Sexe féminin 0. Poperlnghe. Prix moyen du marché du 31 Janvier 1868. Froment, Pheclolitre28 65 Seigte00 00 Avoine11 50 Pommes de terre, les 100 kilog10 50 Beurre, le kilog2 90 Houblon, les 50 kilog100 00 ET AT indiquanl les quantités et le prix moyen des grainsfour rages et aulres produits agricoles vendus le 4or Février 1868, sur le marché de la ville d'Ypres. NATURE QUANTITÉS PRIX MOYEN POIDS DES ARCHAND1SES VENDUES. PAR MOVEN DE VENDUES. Kilogrammes. 100 kilogram. l'hectol. Froment. 26 2f.O 41-87 80-00 Seigle 10,9n0 28-50 73-00 Avoine 700 25-75 44-00 1,800 27-00 80-00 1,400 28 00 00-00

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 3