JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENI YPKES, Dimanche Sixième anuée. N° 6. 9 Février 1868. Le tout payable d'avance. 1*16 IX SVIBOMEUEST POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour PElranger, Ie porl en sus. Un Numéro 25 Centimes. I*KIX OES 1IBOSCES ET DES RECLAMES 10 Centimes Ie. petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blèmer, mais publiez voire pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, chez Félix Lambin, imp.-lib., rue de üixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres ou envois dargent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Xpres, ïFévrier «s«8. Nous ne sommes pas de ceux qui pensent que la Belgique, neutre, n'a pas le droit de s'armer pour sa défense. Nous n'avons pas non plus une confiance bien grande dans la garantie que nous offrent les traités, et sans partager les illusions de ceux qui voient dans une forte organisation militaire la sauvegarde certaine de notre nntionalitè, nous estimons que Ia Belgique fait chose prudente en s'apprêtant a résister, par la force des armes, ceux qui voudraient porter atteinte a son inde pendence. Enfin nous sommes d'accord, avec le ministère, que la question de la défense nationale doit être examinée, en dehors de toute considération finan- cière et qu'uue nation qui marchande son exis tence ne mérite pas de vivre. Reste a examiner par quels moyens la Belgique peut le mieux assurer sa défense et c'est sur ce point que nos opinions s'écartent entièrement des projets soutenus par le gouvernement. Le gouvernement propose la création d'une ar- mée de cent mille hommes, dont soixante mille destinés former l'armée active et quarante mille destinés la défense d'Anvers. Nous sommes d'avis qu'une arraêe active de soixante mille hommes, qui aura pour mission de tenir la campagne, sera immanquablement écrasée par le nombre et que la défaite certaine qui ('at tend jettera la démoralisation dans le corps d'ar- mée chargé de défendre la place d'Anvers. Au risque de nous exposer aux railleries de nos chauvins et qui sait? de passer, leurs yeux, pour des lêches, nous dirons que la Belgique, envahie par un ennemi deux ou trois fois supérieur en nombre, ne peut trouver son salut que dans une défense énergique de la position d'Anvers et que, pour défendre cette position, une arraêe con- sidérable, loin d'ètre de quelque utilité, serait une cause d'embarras et, par conséquent, de fai- blesse. Une armée de trente quarante mille hommes serait, notre avis, plus que suffisante et rendrait des services beaucoup plus sérieux que la grande armée que réclame le gouvernement. Quant a la bonte qu'il y aurait a ne pas défendre le terri- toire, nous ne voyons pas en quoi il pourrait être honteux de reculer devant une armée ennemie double ou triple de la nótre. L'héroïsme inutile est une idéé qui nous a toujours paru de la der- nière absurdité. Le ministère saitaussi bien que nous que toute tentative de resistance n'aurait d'autre résultat que de faire cooler inutilement des torrents de sang. Nous sommes assez assurés de son hume ri i té pour être convaincus que si I'une ou 1'autre puissance envahissait la Belgiqne, il reculerait de vant la responsabilité d'une rencontre dont Tissue ne saurait être douteuse. Mais il lui plait d'en- tretenir une grande armée; il trouve qu'une mo narchie a besoin de l'éclat militaire pour conser ves aux yeux des masses, le prestige dont elle aime a s'entourer et que nul sacrifice n'est de trop pour alteindre un si noble but. S'il ne s'agissait que d'uu sacrifice d'argent, nous nous y résigne- rions peut-être; mais c'est, a notre avis, payer trop cher une vaine gloire, au prix de la liberté, et qui sait? au prix de la vie de milliers de jeunes gens dont nous n'avons le droit de disposer que pour les nécessités impérieuses de l'Etat. Un bon point au Progrès il s'est enfin apergu de la balourdise qu'il avait commise en insistant, comme il 1'a fait, sur Yinadmissibilité des condi tions auxquelles l'épiscopat avait subordonné son concours a l'exécution du règlement sur les écoles d'adultes. Notre étonnement est qu'il ne s'en soit pas apergu plus tótcar ne sautait-il pas aux yeux que plus ces conditions étaient exagérées, exorbi- tantes, inadmissibles, moins M. Var.denpee- reboom était excusable d'avoir donné sa démission plutót que de rapporter son règlement Car enfin, que peut-on penser d'un ministre qui, placé entre la nécessité de quitter le pouvoir ou celle de rompre un contrat dont lui-même juge les sti pulations inadmissibles, se décide a la re traite? Que peut-on penser, si ce n'est que ce ministre a eu peur de désobliger le clergé qui prétendait lui imposer ces conditions, et qu'il a sacrifié son portefeuille au désir de conserver les bonnes grêces de ceux dont il feint d'être les ad-, versaires. Une fois sur cette pente, les suppositions peu- vent se donner carrière et Ton se demande quel intérêt puissant M. Vandenpeereboom peut avoir se maintenir dans la faveur du clergé. La ré- ponse ne se fait pas attendre On se rappelle que les élections sont proches et les legons du passé éclairant l'avenir, on peut admettre que les frères et amis sauront tirer un bon parti de Tattitude de leur candidat dans la question des écoles d'adultes. Pourquoi pas Lors des dernières élections pour le Sénat, les frères et amis n'ont-ils pas été très- heureux de rappeler que M. Mazeman était le marguillier de sa paroisse? M. Vandenpeereboom aura bien plus de titres qu'un marguillier, lui, a la gratitude des cléricaux. On aura soin de pro- clamer qu'il a vaillamment résisté aux exigences de ses collègues et que plutót que de consentir modifier son règlement sur les écoles d'adultes, il a noblement déposé son portefeuille. Le moyen de garder rancune un homme qui a donné de tels gages de sa modération et de son bon vouloir Ainsi diront les frères et amis et les cléricaux n'auront pas tort de le croire, car M. Vandenpee reboom, pendant les sept ou huit ans qu'il a oc- cupé le pouvoir, leur a rendu beaucoup plus de services que ne leur en rendra jamais l'honorable M. Van Rtnynghe, leur mandataire officiel. Oieuuhi de fer d'Ostende a Armen tlères. Nous ne serons plus longtemps sans avoir de ses nouvelles. Les élections approchent. ïl nous est souvent arrivé d'entendre des plaintes contre les ouvriers de notre station de chemin de fer. L'un les trouvait trop lentsun autre, trop nonchalantscertains même les di- saient paresseux. Pour celui qui connait et les travaux auxquels ces ouvriers sont astreints et leur paie journalière, loin de formuler des plaintes contre ces malheu- reux, il en a au contraire pitié et commisération, estimant que toute la faute de Timperfection de leur ouvrage doit rejaillir sur ceux la solde des- quels ils sont. L'on nous assure que certains ouvriers, si pas tous, de notre station d'Ypres, dont la journée de travail commence au matin de bien bonne heure et finitDieu sait quand? parfois miriuit, quelquefois même plus tard, regoivent pour leur journée de travail un franc quarante centimes N'est-ce pas lè une solde ridicule? Les vieux proverbes gaulois A point d'argent point de variet, o Et Qui veult avoir bon serviteur it le faut nourrir, doivent être connus des Messieurs du chemin de fer. Qu'ils les appliquent done et les wagons de marchandises ne seront plus poussês par des mal- heureux exténués et affamés, beaucoup moins bien nourris et logés que leur cheval de camionnage, et plus dignes de compassion que les mendiants des abords de la station. En parcourant 1'Almanach de la province de Namur pour 1868, YOrgane constate avec surprise, et uon

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1