1 I avril 1866. N'est-il pas bientót temps qu'on Ie dis-
cute
Ilya des questions sur lesquelles les journaux de
toutes les opinions doivent être d'accord. Celle-ci est
du nombre. Le jour oü toute la presse beige s'unira
pour réclamer la juridiction du jury, il se fera dans
les esprits un tel mouvement que tout ajournement
deviendra impossible.
On peut dire des petits abus ee que Ie proverbe dit
des petits poissons ils grandissent vite. II est arrivé
un jour qu'un jeune homme de talent, ayant a publier
un livre rlont l'impression devait lui coüter fort cber,
s'est adressé a l'Etat pour en obtenir un léger sub
side sous forme de souscription. L'Etat y a cnnsenti
sans trop de peine... pour une fois. Le lendemain. un
second auteur a réclamé la même faveur; le surlen-
demain, il s'en est présenté quatre, puis dix, puis
vingt, si bien qu'aujourd'hui il n'est publication si
insignifiante qui ne compte l'Etat parmi ses souscrip-
teurs. Rien que sur un seul article du budget de
l'Intérieur, j'ai relevé tantót pour 29,505 francs de
souscriptions. Et notez bien qu'il ne s'agit ici ni du
subside accordé a l'oeuvre des Boilandistes ni de I'ac-
quisition de livres destinés aux écoles ou aux biblio-
tbèques, mais tout simplement de souscriptions a
des livres quelconques dont la plupart s'en vont tout
droit au grenier de la Bibliothèque royale, d'oü ils
ne sortent que pour être vendus au poids du pa
pier.
II n'est pas bien clair que nous ayons étè menacés
de la ragemais ce qui est certain, c'est que nous
avons la gale. Depuis quelques mois, nos deux hópi-
taux regorgent de galeux. La semaine dernière, il en
est entré, en un seul jour, 35 a l'bópital St-Pierre. La
cure par Ie savon noir fait mérveille, mais il s'en faut
qu'elle soit toujours radicale. Elle tue I'insecte et
laisse subsister la larve en sorte qu'il n'est pas rare
qu'après avoir eu la gale une première fois, elle vous
donne un ou deux regains. C'est charmant.
Le compte-rendu officiel du procés De Buck vient
de parattre. Celte publication renferme non-seule-
ment toutes les enquêtes faites dans l'affaire De Buck,
mais encore les debats devant la Cour d'assises, le
procés civil avec tous ses incidents, et enfin la tran
saction qui a mis fin au procés. C'est a la fois une
oeuvre de curiosité et une oeuvre de science. Le suc-
cès du livre est prodigieux. Deja on annonce une
deuxième edition pour la semaine prochaine.
La Société anglaise concessionnaire des travauxde
la Senne propose d'èlever un Palais des Beaux-Arts
sur I'emplacement actuel de la station du Midi. Le
coül de eet édifice serait de quatre millions, dont
trois millions a supporter par la villede Bruxelles.
On dit que ce projet a de grandes chances d'être
adopté. Pour ma part, j'en doute fort.
Aurons-nous, n'aurons-nous paslaPalti? Je puis
vous assurer que cette queetion prèoccupeici beau-
coup plus de monde que celle des écoles d'adultes.
La Patti, c'est une suite de représenlations brillanles,
c'esl-è-dire une vente assuree pour le commerce de
luxe qui a passé un triste hiver et qui n'attend guère
du printemps. On ne sait rien encore. M. Letellier
est toujours a Paris et Ie résultat de ses négociations
avec la Diva n'a pas transpire jusqu'a present. On
ne sait qu'une chose, c'est qu'elle reclame 5,000 fr.
par représentation. Convenez que pour une pereille
bagatelle, on aurait tort de ne pas s'en passer la
fantaisie.
Ea balance cléricale.
Vous me direz. maitre Jean, que lout
cela n'est que de la comédie,sans doute!
Un homme meurt. Dieu, dit-on, le juge...
Eh bien nonon se trompe. Le prètre le juge.
C est celui-ci qui lui assigne sa place au paradis
et au cimetière, accorde ou refuse des prières, le
place en enfer ou promet de I'envoyer au ciel.
II faudrait avoir fait les hautes études de ces
messieurs et être désig.ié par le doigt de Dieu,
comrae ils prétendent l'être eux-mèmes, pour
apprécier leurs décisions qui intriguent parfois si
étrangement le profane qui les examine de prés.
Ces réflexions surgissent a propos de certains
faits passés dans une commune de notre arron
dissement dans laquelle plusieurs cas de suicide
se sont produits depuis peu de temps.
Un jour un homme est trouvé noyé dans une
mared'eau. Chacun croit 5 un suicide. Mais cet
homme appartient h une familie dont Ie curé di-
rige, a sa volonté, le suffrage électoralde plus,
cette familie est riche et elle demande pour le
mort un service de première classe. Scrutant, in-
terprétant la pensée dernière du mort, on déclare
qu'il est tombé accidentellement dans l'eau. La
preuve, c'est qu'il allait chaque jour a la messe.
Done, on l'enterre avec tous les honneurs de
l'église. Rien de mieux assurément.
Peu de temps après, un autre ho'mme est trouvé
pendu. Celui-ci, honnête cultivateur, ne possède
aucun bien, en outre il a le tort d'être un élec-
teur libéralpas de doute.il s'est donné volon-
tairement la mort... Sa veuve ne peut d'ailleurs
payer l'enterrement de première classe il sera
enfoui dans le coin des réprouvés. II fréquentait
pourtant l'église et rien durant sa vie ne l'avait
fait distinguer de la générosité des catholiques.
Aussi les habitants de l'endroit ne comprenaient
plus rien a la conduite de leur pasteur. Mais oü
leur logique fut tout fait en défaut, c'est lors-
qu'il y a huit jours l'ori vit ce même pasteur re
fuser d'abord, puis accepter d'enterrer un troi—
sième suicidé, étranger la commune, un
malheureux trouvé pendu dans un bois et que
personne ne connaissait. Que faut-il faire?...
Le curé va nous l'apprendre.
II decide d'abord qu'il sera jeté dans le trou,
aux chiens, cóté du premier pendu mais arrive
une lettre d'un supérieur ecclésiastique qui a
connu le mort il sonnait tous les matins la
cloche pour la première messe sa paroisse
puis, la familie offre de payer un service de deuxième
classe. Plus de doute, c'est un fervent catholique
il faut le déposer en terre sainte. Mais qu'en dira-
t-on? II y a un précédent et, quelqu'envie qu'on
aie d'empocher l'argent, il faut au moins sauver
les apparences. Alors... on l'enterre, on chante et
l'on sonne, puis le dimanche d'après on monte en
chaire la chaire est faite pour dorer la pilule
et, dans un petit sermon de circonstance, on ex-
pose que le mort étail un si pieux homme, que
le collègue l'a recommandé si chaudement qu'il
n'y avait pas moyen d'hésiter, qu'enfin, il appar
tient une familie honorable et qu'il est prouvé
que cet homme avait perdu la tête. S'il s'était
pendu, c'était par hasardtelle u'était pas sa
volonté.
Sophocle a done eu bien raison de le dire
Toute la race sacerdotale aime l'argent.
ACTBÏS «FFICIEI.Ü.
Travailleurs agricoles. Decorations. La déco-
raLion de première classe, instituee par les arrêtés des
7 novembre 1847 et mars 1848 est aceordee au
sieur 1de, horticulteur, a Ruysselede.
La décoration de 2e classe est accordée aux sieurs
Dehem, cultivateur, a Warneton; Tytgat, ouvrier
agricole, a Gheluvelt et Rosnu, ouvrier agricole, a
Jabbeke.
Tribunal de première instance. Vice-president.
Nomination. Par arrêle royal du 17 mars 1868,
le sieur Deschryver, docteur en droit, greffier pro
vincial de Ia Flandre occidentale, est nommé vice-
p-ésident au tribunal de première instance séant a
Bruges, en remplacement du sieur üefoor, appelé a
d'autres fonctions.
Pararrêté royal du 8 mars, est nommé dans le ser
vice de santé
Médecin-adjoint: l'élève-médecin soldé L. Tedesco,
de 1'infirmerie d'Ypres.
FAITS IÏIVEKS.
ta moitié des conseils provinciaux est soumise a
rééleclion le 25 mai prochain.
Le 9 juin auront lieu les éleetions pour la Chambre
dans ies provinces de la Flandre occidentale, d'An-
vers, de Brabant, de Luxembourg et de Namur.
En juillet expire Ie mandat des officiers, sous offi
ciers et caporaux de la garde-civique de tout le
royaume.
On nous assure que le parquet va entamrr I'affaire
du pot-de-viu de 2 1|2 millions, dont la Finance a
par
On lit dans VEtoile
Après des informations assez précises et des dé-
mentis categoriques qui nous ontélé adressés pendant
ces derniers temps relativemenl a des cas d'hydro-
phobie qui auraie'nt été signalés a Bruxelles, nous
avons voulu être entièrement fixés a cet égard et nous
sommes allés aux renseignemenls.
Voici les fails tels que nous les tenons de source
certaine
Plusieurs cas d'bydrophobie ont été signalés en
effet, depuis Ie 30 janvier dernier, et ces cas ont été
relativement nombreux, car on en a conslaté dix sé-
rieux environ dans notre ville, oü, pendant une pé
riode de dix-sept ans, on n'avait point vu un seul
chien atteint de la rage.
En tous cas, nous pouvons calmer les frayeurs
du public a l'égard de ce qui se passé aujourd'hui
des mesures énergiques ont été prises et la maladie
pourra être vite étouffee.
Nous voudrions pouvoir en dire aulant pour l'ar-
rondissement d'Ypres.
A l'exemple de l'autorité communale de Bruxelles
et de Schaerbeek, l'adminislralion locale de St-Josse-
ten-Noode vient de prendre des mesures de rigueur a
l'égard de la divagation des chiens.
Les habitants sont averlis, par voie d'afïiches p!a-
cardéessur les murs dudit faubourg, que les chiens
pris divagants seront mis en fourrière durant trois
jours, puisabattus a l'expiration de cedélai, s'ils ne
sont réclames par leurs maitres ou propriétaires.
Les journaux nous apportent de fréquents récils
d'accidents causés par des chiens, qui n'attendent
plus i'ècheance traditionnelle pour devenir enragés.
Ces récits appellent une attention sèrieuse. C'estdonc
un devoir de provoquer contre l'eventualiié de ce
terrible danger des mesures radicales.
La Tribune médicale, journal francais, dans un ar
ticle de M. Marechal de Galvi, plein de détails précis
et de rèvélalions émouvanles, demande que l'on
maintienne en permanence les mesures temporaires
contre le fiéau rabique a l'èpoque des grandes cha-
leurs. Ce projet est simple mais absolu
Tout chien vaguant doit être tué, et le maitre de
tout chien non muselé doit être poursuivi et puni.
La sèvèrilé n'est que trop justifi je, quand il s'agit
d'un mal effroyable et complélement au dessus des
ressources de la science jusqu'a présent.
d Ce n'est point assez des mesures de police il y
faut l'intervention du pouvoir judiciaire.
Tout cas de rago chez l'homme devrait être I'oc-
casion d'une action directe du ministère public, pour-
suivant pour cause d'homicide par imprudence, sans
prejudice de Faction civile, o
On lit dans Ies Echos de Bruxelles
Un cèlebre financier beige vient de recevoir le
grand cordon d'un ordre etranger. On ne pouvait pas
lui donner moins qu'un grand cordon pour toutes Ies
croix qu'il fait porter ses actionnaires depuis quel-
que temps.
Le Courrier du Centre signale un accident dont les
personoes qui se servent d'huile de pétrole comme