JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, !>imanche Sixième anoée. J\° 20 Le tout payable d'avance. PRIX II'ABOISEMEIT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par senaestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes, PRIX DES AilllOICES ET DES RECLAMES lO Centimes l& petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Paraissant le dimanche. laissez dire, laissez-vous blAmer, mais publiez votre pensée. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalchez Félix Lambin, imp.-lib., rue de üixmude, 59. On traite a, forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Ypres, to Mai «sos. Les frères et amis ne viennent pas bout d'ar- rêter Ia liste de leurs candidats. Non pas que les postulants fassent défaut. II ne s'en présente que trop, au contraire, et c'est préci- sément ce qui les embarrasse de ne savoir com ment s'y prendre pour contenter tous les dévoue- ments qui brulent d'aller se signaler la Chambre. Venons en aide aux frères el amis. Un point hors du débat, c'est qu'il ne peut pas être ques tion d'éliminer M. Alph. Vandenpeereboom. Notre honorable représentant a donné, depuis quelques années surtout, des gages trop éclatants de soil attacbement aux principes du libéralisme pour que les frères et amis ne tiennent pas a honneur de confirmer le roandat qu'il a si dignement rempli jusqu'è présent. Et d'un. M. Beke est bourgmestre dü ehef-lieu de l'ar- rondissement et ce titre en fait, lui seul, un can didal hors concours daris un régime oü il est con- venu que Ie meilleur représentant est celui que sa position met le mieux en passé d'arracher des sub sides au gouvernement. Et de deux. Reste le troisième. Pourquoi ne réélirait-on pas M. Van Re- nyngbe? Au premier abord, cette idéé vous paratt mon- strueuse. Comment des libéraux aussi éprouvés que les frères et amis pourraient-ils accepter et patroner la candidature d'un catholique tel que M. Van Renynghe Rétléchissons pourtant. Nous étions, en 1859, au lendemain de la fa- meuse loi des couvents. Les passions politiques étaient alors bien autrement surexcitéesqu'aujour- d'hui. Les frères et amis n'hésitèrent cependant pas, le jour des élections veuu, a tendre la main au parti clérical. Nous avons publié, il y a un mois a peine, des documents irrécusables attestant qu'a cette époque, M. Vandenpeereboom enga- geait tous ses amis politiques S voter pour M. Ma- lou, le père de la loi des couvents. Pourquoi aurait-on honte de faire en 1868 ce qu'on n'a pas craint de faire en 1859 Laissons la, pour un instant, les mots dont se paient les imbéciles et voyons les choses telles qu'elles sont, sans préjugé et sans passion. Quelle différence faites-vous entre un liberal tel que ju. Vandenpeereboom et un clérical tel que M. Van Renynghe? Quelle raison auriez vous de voter pour I un et de refuser votre suffrage a ''autre M. Van Renynghe ne veut pas de l'en- thousiasme du droit de suffrage, ni M. Vanden peereboom non plus. M. Vandenpeereboom veut le maintien de la peine de mort et de la contrainte par corps, et M. Van Renynghe aussi. M. Van Renynghe veut la domination du clergé dans les écoles primaires et M. Vandenpeereboom veut plus encore, il veut que cette domination s'étende jusqu'aux écoles d'adultes. M. Van Renynghe est d'avis que l'i nstituteur payé par la commune doit une obéissance servile aux ordres de son curé et M. Vandenpeereboom casse aux gages les insti tuteurs qui refusent d'accompagner leurs élèves lamesse. Quelesvrais libéraux nevotent ni pourl'un ni pour l'autre, nous le comprenonsmais qu'on hésite a donner sa voix M. Van Renynghe quand on la donne M. Vandenpeereboom, voila une de ces contradictions qu'un homme de bon sens ne peut pas se perraettre. M. Van Renynghe est, pour le surplus, un fort honnête homme, de fnoeurs privées irrépro- cbables, et ce mérite, si vulgaire qu'on puisse le croire, n'est pas a dédaigner dans un temps oü des vilenies sans nom étaient audacieusement leurs prétentions, sous l'abri du rempart qui les dérobe a la verge vengeresse de la presse. Ici l'on rase gratisdcmain. Parlant des recettes opêrées sur la première section du chemin de fer d'Ostendea Armentières, le Progrès ajoute On nous assure en ölitre que les travaux sur d'autres sections de cette voie ferrèe seront bienlót entrepris. Ainsi toinbent les predictions siiiistfes des pro- phètes de malheur qui, lors des elections prêcédehtes, préiendaient que l'annonee de cette Sociêtê n'était qu'une manoeuvre éleetorale. Signalons d'abord un remarquable changement de ton chez le Progrès. Après avoir annoncé pen dant plusieurs anuées et tout particulièrement h l'époque des élections, que les travaux sur la sec tion d'Ypres Armentières allaient commencer le moisprochainbe journal s'abstient cette fois de spécifier il se contente de dire très-vaguement on nous assure que les travaux sur d'autres sec- lions seront bientót entrepris. Prophéte mal- heureux devient prudent. Peut-être bien n'est-ce aussi qu'une timide entrée en matière et aurons- nous, quarid fes élections seront plus proches, ('affir mation catêgorique si souvent produite et jamais réalisée.Cesera alors la manceuvreélectoralecontre laquelle s'élève aujourd'hui Ie Progrès. Quant aux prophetes de malheur dont il parle, nous nous demandons de quel Cóté ils sont, avec ceux qui ont dit que la ligne d'Ypres 5 Armen tières ne se ferait pas sitót ou du cóté du Progrès qui depuis plusieurs années affirme périodiquement que les travaux commenceront le moisprochain. Décidément Ie Progrès a hérité de l'enseigne du barbier Ici l'on rase gratis..... demain. Jésnites en robe conrte. L'Opinion, dans un de ses deruiers numéros» avait dit, sur la foi d'un renseignement erroné, que M. Alph. Vandenpeereboom s'était présenté pour être nommé vice-président de la commission royale des monuments et qu'il avait échoué au scrutin. Dans Ie n° suivant elle rectifie son erreur. Aus> sitdt le Progrès, qui sans doute est infaillible, prend texte d'une lettre nous adressêe par M. le président de la commission des monuments et que la loyauté seule nous faisait un devoir de publier, pour accuser I 'Opinion d'émailler ses colonnes de calomnies et d'accueillir avec une légèreté malveillante ou plutót d'inventer les assertions les plus hasardées. Quelques investigations dans le passé üouV fournissent l'occasion d'un curieux parallèle. Nous nous étions trompé, il est vraimais notre récit n'atteignait en rien l'honorabilité de M. Alph. Vandenpeereboom, a laquelle nous avons tou- jours rendu hommage,' nos parolesn'avaient aucun caractèrediffamatoire. Un jour c'était le 20 février 1853, n° 1232 parut dans le Progrès un article accusant un curé de notre arrondissement que nous ne voulons pas nommer, d'introduire fraudqleusemeht des dentelles en France. Cet article nous sommes prèts le mettre en parallèle avec le nótre. Dans son n° 1237 en date du 10 mars suivant, 1 e Progrès fut contraint de publier la piteuse recti fication que voici Après avoir pris des renseignements minutieux et des informations aussi exacles que possible, nous de.'ons declarer que notre religion a èté surprise et que Ie. fait de fraude de dentelles impute par nous a un prêtre de cet arrondissement, est erronè et inexact de tout point. Toutefois nous pouvons constater a notre décharge, que nous ne sorhmes pas Ids in ven- teurs de ce méchant eon te, qui circulail comme un fait de noloriété publique el que personne ne mettdit en doute. Bien d'autres ont éte trompós comme nous et nous ne pouvons, en prianl nos confrères, qui ont re produit Particle de Ie démeniir, qu'exprimer notre re gret de lui avoir donne place dans nos colonnes. Nous soulignonsè dessein un membre de phrase dans ces lignes pour montrer qué, toüt en décla- rant que sa religion avait élé surprise, le Pro-

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1