core Ie tact Ie plus élémentaire, la moindre notion de savoir-vivre auraient-ils dü apprendre a M. I e- chevin qu'eu égard aux circonstances, il était de bon goüt de céder. Tout homme bien élevé lui en aurait su gré. Mais non. Partout oü M. Gustave de Stuers DAIGNE produire son arrogance, il prétend être Ie premier, laissant aux autres I in signe honneur de faire cortége sa vauiteuse per- sonnalité. Peut-être après lout, s'efforce-t-il de suppléer, force de sufïïsance, auj mérites ab sents Tel qu'il est, M. Ie chevalier est Ie représen tant Ie plus complet des idéés et de l'esprit de la familie. S'effacer quand il s'agit de faire quelque sacrifice, puis, le sacrifice fait, en venir recueillir le bénéfice, telle est en deux mots toute la con duite des hommes de la coterie. Seulement, il y a une nuance. Adroits et roués, les ancêtres mas- quent habilement leur jeu, tandis que M. le che valier qui, selon la singulière expression d'un des siens, doit apprendre encore se servir des hommes, crache brutalement son orgueil. Pour résumer, et a quelque point de vue que nous nous plafons pour juger la ridicule scène montée par M. de Stuers contre l'honorable M. Mazeman, il est impossible de ne pas y voir une grossière querelle de laquais. Les paisibles Yprois avaient l'humeurguerrière a l'occasion de la visite de leur roi. Un autre gentilhomme un de la vieille roche celui-ci s'est également fait remarquer par ses faits et gestes. Le brave homme était commissaire organisateur du cortége et tout heu- reux d'être exeeptionnellement quelque chose, il sautiliait dans les rues comme un pierrot, apo- strophant plus ou moins poliment bourgmestres et présidents de sociétés. On nous assure que ce singulier organisateur n'a pas peu contribué au désordre plus qu'ordinaire qu'on a remarqué dans Ie cortége. Quoiqu'il en soit, les nerfs encore agités sans doute par les laborieux travaux de la journée, le gentilhomme, se trouvant le soir au cercle la Concorde, aurait, dit on, égaré sa main sur la joue d'un paisible citoyen dont tout le tort était de ne pas trouver irréprochable la besogne faite le matin par i\l. 1'organisateur. La main d'un gentilhomme qui opère comrae celle de beaucoup de roturiers ne ferait pas, voila qui est peu noble. Joncker,joncker, ces prouesses- lè sont d'un vilaia. Maintenant quelle sera la suite de cette affaire? En cequi concerne l'insulté, cela ne nous regarde pas Mais la commission directrice de la Concorde ne croira-t-elle devoir prendre aucune mesure pour sauvegarder les convenances si brutalement offensées par ce scandale En présence de l'article formel du règlement qui prescrit la conduite a tenir et permet rnème d'expulser un agresseur, sera-t il dit qu'a la Con corde ou se réunissent, a ce qu'on prétenrj, les personnes les plus comme il faut de la vilieon peut se colleter comme font les portefaix au Zaelhof? Le devoir de la commission directrice est net- temerit tracé. Cependant il ne faut pas trop ou- blier, sous peine de déception, que le tapageur est une créature docile de la coterie el que celle- ci tróne la Concorde comme ailleurs c'est assez direqu'un nouvel acte de révoltante partialité de la part de cette commission ne devrait étonner personne. Encore une question de préséance A la réception des autorités par le roi, le tri bunal de 1" instance voulait être recti avant les bourgmestres de ('arrondissement. M. Carton, contrairement toutes les régies, mais probable- merit parce que cela lui plaisait ainsi, prétendait faire donner le pas a SES bourgmestres. Sic volo, sic jubeo, sit pro ratione voluntas. Malheureusement pour lui, M le commissaire a trouvé cette fois a qui parler. Le tribunal a maintenu son droit et les bourgmestres de M. Car ton n'ont eu d'autre ressource que de se joindre au conseil communal d'Ypres. Nous voyons d'ici la figure de M. le commis saire que la colère seule enflamme cette fois, ses yeux sortent de leur orbite, ses lèvres crispées contiennent mal la rage qui Ie dévore. Mais aussi quelle humiliation pour un commissaire d'arrondissementEt que vont penser maintenant de lui SES bourgmestres pour lesquels I'infailli- bilité du maJtre avait été jusqu'ici un article de foi Aye! aye! aye! commissaire, commis saire Les documents commencent a abonder sur I'aven- ture du Mexique. Chacun apporte les siens, ët il faut bien avouer que leur ensemble donne raison a toutes les attaques dirigées contre cette enlreprise itnpru- defnment engagée et maladroiternent abandonnée. M. Charles d'Héricault raconte, dans le Correspondant, les defniers jours de l'empire mexicain, d'après des documents personnels et curieux. II faut lire cela. Juarez, Indien pur, avec les qualités et les dé- fauts des races esclaves, était patient, honnète, ob- stiné, étroit, ignorant, facile a conduire par les pré- jugés et tenace dans les plus étranges idees, comme un nègre. Avocat diserl, il avait la vertu de pouvoir parler sur tout et sans repos c'était, avec la persé- vérance, sa seule qualité politique, mais il était com- plétement dominé par Lerdo de Tejada, diplomate ha bile, homme êpre et haineux, que ses amis même surnomment la vessie de fel. On trouvait ensuite Corona, actifet intelligent, que beaucoup d'entre nous ont connu a Paris et qui semblait avoir beaucoup ou blié de son education européenne E-cobedo, habile dans la science d'injurier les gens qu'il va assassiner et dont le génie militaire, irresistible au Mexique, consiste dans Part d'acheter les généraux ennemis; Canalès qui, dans les villes oü il entrait, ouvrait, comtne il disait, des bourses de commerce, c'est-a- dire faisait chaque jour fusilier quelques négociants pour engager les autres a lui ouvrir leur cofl're-fort Salas, qui venait de se sauver de la prison de Real- del-'Monte, oü il était rlétenu pour assassinatAntonio Perez, chef de plateados (détrousseurs des convois d'argenl), et cent autres de mème espèce. d D'ailleurs, on pourrait en dire autant des chefs im- périalistes, et Maximilien avait, paralt-il, en sa pos session, un dossier plein de documents terribles contre Miramon et Marquez. Selon la theorie de la préface de Cromwellqui veut dans tout drame unir l'éléinent comique a l'élément tragique, la fin de l'empire mexicain ne marcha point sans scènes d'une galté sinistre. Te le la réunion des diplomatesetrangers convoquée par M. Larez, prési dent du conseil des ministres, pour savoir si Maximi lien devait ou non abdiquer. La plupart des dipiomates tournèrent la question. Quand ce fut le tour de I'ambassadeur d'Espagne, il commenca ainsi Voyons, Larez, pas de blagues (,sic). Combien avez-vous d'hommes 40,000, repondit Larez. Et de piastres Vingt millions. Farceur. Vous savez bien que vous n'avez ni une piastre ni un homme.' Si j'ai un conseil a vous donner, dans l'interêt de l'empereur et dans le vótre, c'est de l'engager a s'en aller, o Abandonnè par les Francais, entouré de ministres comme M. Larez, Maximilien ne devait-il pas suc- com ber Demonetisation et échange des anciennes mouuaies divisionnaires d'argeut. Un arrête royal du 26 juillet, pris en exécution de l'article 5 de la convention monélairedu 23 septem- bre 1865 etl'art. 3 de la loi du 7 mars 1867, porte ce qui suit Art. 1". Lesespècesdivisionnaires d'argentdedeux francscinquante centimes, de deux francs, d'un franc, de cinquante et de vingt centimes, fabriquées en vertu de la loi du 5 juin 1832, de l'art. 6 de la loi du 31 mars 1847, de la loi du 20 avril 1850 et de la loi du 1e* décembre 1852,cesseront d'avoir cours légal a par- tir du 1°' octobre 1868. Art. 2. Jusqu'au 31 décembre 1868 inclusivemen t, ces monnaies, ainsi que les monnaies divisionnaires d'argenl francaises frappées en vertu de la loi du 7 germinal an xi et du dècret du 3 mai 1848, seront échangées contre des espèces divisionnaires nou velles aux caisses pubiiques qui seront désignées par le mi- nistre des finances. Art. 3. Ne seront admises a l'échange que les piè- ces qui auront conservé une partie de leurs emprein- tes suffisaute pour en fixer avec certitude l'origine. Chemin de fer d'Armentières-Ostende. Les travaux de la 4me section sont commencés depuis mardi dernier. On nous assure que la section de Co- mines a Warn A ton sera terrainéeenNovembre prochain et que Ie troncon de Warnêton a Armentières poarra être exploiteer! mai 1869. Tribunanx. CORRESPONDANCE. Monsieur Ie directeur de I'Etoile beige Je viens réclamer la conslatation de quelques omis sions involoniairesque vousavez faitesdans lecompte- rendu de votre journal du jugement du tribunal de première instance de Bruxelles, 26chambre,qui,le29 juillet, m'a condamné a 5,000 francs de dommages- interêts, a titre de réparation judiciaire, envers M Hap, bourgmestre d'lxelles, pour les deux articles biographiqueset la caricature que j'ai publiés a Bruxel les contre lui dans les n°' 5 et 6 du journal I'Etrille. Je constate 1° que le jugement a été rendu contre moi par défa.ut e t que je formerai opposition 2° que je me suis retire do l'audience parce qu'on ne m'a pas laissé le temps legal pour faire assigner les tèmoins et notifier au demandeur la copie des documents a i'aide desquelsje veux faire la preuve de mes allegations publiées dans VEtrilleenfin que je suis seul respon- sable de la carricature qui a eté dessinée par un ar tiste d'après mes indications. Je prie les journaux de reproduire ces explications. Agreez, monsieur, l'assurancede mon profondres- pect. P.-J. Clabbers. Chronique judiciaire. f a cour d'assises de Ia Flandre occidentale s'est oc- cupée pendant les audiences de jeudi, vendredi et samedi derniers, de la cause a charge de 1° Henri-Louis Deschamps, êgé de 18 ans. fils de Pierre et de Toérèse Verbeke, nè a Wevelghem, ou- vrier, demeurant a Menin 2U Joseph Vens, Sgé de 29 ans, fils de Jean et de Sophie Van Walleghem, né a Thielt, ouvrier, demeu rant a Menin 3° Louis Claeys, surnommé Boerelek, agé de 25 ans. fils de Félix et de Sophie Nemegheer, nè a Thielt, ouvrier, demeurant a Menin, accusés de vol avee circonstances aggravantes, commis a Vlamertinghe, dans la nuit du 1 5 au 16 novembre 1867, dans la demeure et au préjudice du cultivateur Herminy. Les voleurs s'eiaient, a deux heures de la nuit, après avoir lue Ie chien de cour, volé deux marteaux en fer, barricade les portes et fenêtres, introduits, I'aide d'effraclion dans la demeure de Herminy, et s'étaient rendus jusque prés du lit de la servante, nominee Mélanie Notterdam, qui criait Mon oncle, est ce vous? Un des malfaiteurs la menacait en jurant de la tuer si elle parlait encore. Rèveillé par le bruit, le cultivateur Herminy s'arma de son fusil, et aussi- tót qu'il fut apercu les malfaiteurs prirent la fuile. Mélanie Notterdam a. dans son interrogaloire, dé- clare entre autres particularites, que F'individu qui la menacait sur son lit, jurait juslemenl comme celui qui avail cueilli du houblon sur la cour de la ferme, et eet individu est entre autres un des accusés. Declaréscoupables,ils ont été condamnés chacun a cinq annèes de réclusion.

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 2