JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEIENT VPRES, Dimancbe Sixième année. J\° 34. 23 Aout 1868. Paraissant le dimanche. PRIX RES AilIOXCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 3tO centimes. PRIX WABOMMEMEWT POUR LA BELG [QUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes, On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalchez rue de Dixmude59. Les renseignements que nous recevons de notre correspondant de Bruxelles, nous présentent la situation du jeune Prince comme n'ayant subi ancun changement notable dans Ie cours de la semaine dernière. Les médecins ont pn, pendant un jour ou deux, signaler une légère amélioration; mais ces symptómes favorables n'ont pas persisté et la maladie a repris sa marche réguliere sans que, depuis, aucun indice de nature autoriser quelqu'espoir se soit manifesté. C'est l'opinion générale a Bruxelles, parmi les hommes de l'art, que le malade pourra difficilement atteindre le mois de septembre, a moins d'une réaction éner- gique sur laquelle la science n'a malheureusement plus le droit de compter. Notre correspondant nous écrit que la santé de la Princesse Charlotte inspire aussi' les plus vives inquietudes. L'afFection mentale dont l'ex-impê- ratrice du Mexique est atteinte depuis son retour en Europe s'est subitement aggravée et menace d'aboutir prochainement a une crise fatale et dé- finitive. S.es incendies de St-C<én«is. La presse libérale a réclamé, 5 différentes re prises, la révision de la loi nctuellement en vi- gueur sur les cimetières. Le gouvernement a fait la sourde oreille ses réclamations et nous le comprenons sans peine Ie gouvernement, qui craint de froisser le clergé, trouve infiniment plus commode de laisser les communes seules aux prises avec les inimitiés cléricales et de retirer son épingle du jeu. De li des conflits fréquents entre les administrations communales et le clergé, con flits qui se terminent le plus souvent par des con cessions désastreuses pour la liberté de conscience; car, bien qu'on en dise, elles sont encore très- rares en Belgique les administrations communales assez solidement appuyées sur l'opinion publique pour braver impunément les anathêmes ecclé- siastiques. Sans parler de celles oü les cléricaux Ggurent en majorité, il en est une foule d'autres, nppartenant au libéralisme, et qui n'oseraient se mettre en hostilité ouverte avec le clergé sans soulever contre elles une opposition formidable. C'est ce que nous n'avons pas cessé de répéter depuis six ans, et c'est aussi ce qui nous fait dé- sirer si vivement la révision de la loi actuelle. Avec une loi qui établirait, en matière d'inhuma- tion, des régies générales et égnlement applicables Félix Lambin, imp.-lib., On traite a forfait pour om envois d'argent doi tous les cimetières, les conflits ne seraient plus a craindre et les administrations communales, a qui la loi aurait enlevé toute possibiiitê de tran- siger en pareille matière, ne pourraient plus être prises a partie par le clergé, puisque toutes, libé- rales et cléricales, seraient tenues d'exécuter la loi de la même fa^on. Les faits scandaleux dont la commune de St- Génois est en ce moment le thé&tre viennent ajouter une force nouvelle aux arguments que Bori a fait valoir h l'appui d'une réforme radicale de notre législation sur les cimetières N'est- il pas certain, en effet, que c'est la résistance de l'administration communale de St-Génois aux exigences de l'évêque de Bruges qui a poussé ces fanatiques aux abominables excès auxquels ils se livrent, et que ces excès n'auraient pas été com- mis si la loi, au lieu de laisser une certaine lati tude a l'autoritê locale, lui avait tracé une règle impérative et absolue qui aurait complétement dégagé sa responsabilité personnelle Les incen- diaires auraient ils songé 5 punir les membres du conseil communal d'un crime qui eut été celui de la loi seule? Evidemment non. lis auraient mau- dit le gouvernement, peut-être, mais jamais la pensóe ne leur serait venue de s'en prendre leurs magistrats communaux. Mais Je gouvernement n'a garde de proposer une telle loi. Loin de ehercher a dégager la res ponsabilité des administrations communales, nous le voyons se préoccuper de plus en plus du soin de se décharger sur elles des soucis de la guerre avec le clerical. Car n'est ce pas dans ce but que, tout récemment encore, dans la question dis écoles d'adultes, il a fait prévaloir ce qu'il appel!e le principe de la liberté communale? Craignant de mêcontenter les libéraux s'il persistait dans le système de M. Alph. Yandenpeereboom, craignant de s'attirer l'hostilité des cléricaux s'il sécularisait complétement l'enseignement des adultes, il ne s'est senti soulagé que quand l'habile M. Pirmez lui a suggéré ce fameux système qui consists a faire de la liberté de conscience des ciloyens une affaire de pur intérêt communal. Aussi n'avons- nous nul espoir de voir le ministère eutreprendre la révision de la législation sur les cimetières. Mais lorsque les journaux officieux qui le sou- tiennent font chorus pour flétrir les incendiaires de St Génois, il est bon que la presse indépen- dante signale la véritable cause de ces excès et qu'elle en fasse remonter la responsabilité h ceux qui, par couardise ou mus par le désir de com- plaire au parti clérical, s'obstinent a repousser une réforme utile, nécessaire et réciaraée depuis annonces souvent reproduites. Toutes lettres être adressés franco au bureau du journal longtemps par les intéréts les plus sérieux du libéralisme. On dit de certaines choses c'est impossible. Mon Dieu, tout est possible. Rappelez-vous plu tót l'affaire B.; elle n'est pas bien ancienne, elle date de 1863. M.B., un des plus riches pro- priétaires du midi de la France, se mit en tête, aux dernières élections générales, de devenir dé- puté. Patroné par le gouvernement, il fut élu une majorité considérable. Mais a peine Ie résul- tat du scrutin est-il connu a Paris, que d'étranges rumeurs sont mises en circulation. Les petits journaux, qui ne respectent rien, insinuent que l'origine de la fortune du nouveau député pourrait bien n'ètre pas des plus respectablesla grande presse, celle de l'opposition, bien entendu, s'é- meut a son tour et réclame une enquête. Bref, on finit par acqnérir la preuve que M. B l'ho- norable M. B. a term jadis une maison de prosti tution au Caire et que c'est dans l'exercice de ce vilain métier qu'il a acquis son immense for tune. Grand scandale, comme on peut se l'imaginer. A tout prix, le gouvernement vent que l'élection qui lui a envoyé un pareil ami soit casséemais comment s'y prendre pour cela? L'élection est parfaitement réguiière dans la forme, elle ne dorine prise, d'aucun cöté, a la plus légère cri tique. On parvient pourtant a trouver un joint et Ie Corps législatif, qui ne demande pas mieux; s'empresse de casser l'élection de l'bonnête M. B. Vous croyez peut ètre que M. B., marqué de cette flétrissure, va aller cacher sa bonte au fond de son département et qu'il aura renoncè pour ioujours a la vie publique? Non pas; M. B. se remet bravement sur les rangs et, bien que sa turpitude ne soit plus alors un mystère pour personne, il est réélu, malgrè l'opposition du gouvernement, a une majorité presque aussi forte que la première fois. Bon, allez-vous dire, c'est que le corps elec toral qui l'a élu était complétement pourri. Mon Dien, non, il n'était pas pourri. Vous n'ad- mettrez jamais que des milliers da citoyens s'en- tendent pour se faire représenter a la Chambre par un... disons le mot, par un maquereau. Cela sort de toute vraisemblance. Ce qui est vrai, c'est que M. B. appartenait a une coterie fort puissante, grèce au réseau d'influences de toute espèce qu'elle avait lentement étendu sur f'arrön- disseraent tout entier, et que le corps électoral,- Le tout payable d'avanc.e. Slaladie du 0»rlncc royal. dire, laissez-vous blêmer, mais publiez voire pensee. Ee cas de II. B...

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1