habitué a s'en remettre a cette coterie du soin de
lui trouver des représentants, avait vote par deux
fois pour son candidal sans se soucier de savoir ce
que ce candidat pouvait être.
Et voilé comment les choses les plus inexpli—
cables s'expliquent et comme quoi un trés hon-
nête homme peut, de très'bonne foi et avec les
meilleures intentions du monde, donner sa voix
un homme qui fait Ie métier de M. B. ou pis
encore.
La bourse o«...
Le Journal d'Ypres constatait dernièrement
que sur trente.six bourses mises au concours des
écoles communales par la ville de Paris, trente-
cinq avaient été obtenues par des élèves apparte-
nant aux écoles des Frère3 Ignorantins. Notre
confrère conclut de lè que l'enseignement des
Frères Ignorantins est infiniment supérieur celui
des instituteurs Iaïcs. C'est son droit. Mais une
statistique incontestable établit aussi que sur
trente six attentats la pudeur commis par des
instituteurs sur leurs élèves, trente-cinq ont pour
auteurs des Frères de la doctrine chrétienne. D'oü
il nous sera permis de conclure, de notre cóté.que
l'enseignement laïc est infiniment plus moral que
l'enseignement clêrical. Les parents ont done a
cboisir En préférant l'enseignement clérical, ils
ont trente-cinq chances de plus que leurs enfants
obtiendront des bourses, cela est certain mais ce
qui ne l'est pas moins, c'est qu'ils ont aussi trente-
cinq chances de plus de voir leurs enfants devenir
la proie de Ia luxure de leurs instituteurs. Cela
étant, nous serions assez curieux de savoir que!
parti le Journal d'Ypres conseille aux parents de
prendre.
On silence qui fait parler.
On a remarqué que, depuis quelque temps, le
Progrès s'abstient de relater les condamnations
prononcées contre les Frères de la doctrine chré
tienne ou autres saints personnages du chef d'at-
tentat a Ia pudeur sur les enfants confiés h leurs
soins. Cette conduite est d'autant plus remarquée
que le journal des frères et amis s'était tou-
jours montré très-friand de ces scandales judiciaires
et qu'il mettait un soin méticuleux a n'en laisser
passer aucun inapergu. Des malintentionnés, des
brouillons supposent que notre excellent confrère
doit avoir des raisons spéciales pour en agir ainsi
et ils vont jusqu'a soupgonner, dans l'aveuglement
de leur haine, que s'il négligé de flétrir ces mon-
strueuses turpitudes, c'est qu'il se sent mal a l'aise
pour le faire avec la même liberté qu'autrefois.
Pures calomnies sans doute, car pourquoi le Pro
grès serait-il plus embarrassé aujourd'hui qu'il y a
trois mois de signaler ces ignominies au dégout
public Quel événement s'est accompli depuis
lors, dont on puisse le tenir pour responsable et
qui lui commande une circonspection particu-
lière
Quoiqu'il en soit, le fait est que voilé plus de
trois mois que le Progrès a systématiquement omis
de soullier mot de ces faits scandaleux. Et ce n'est
pas qu'il en manque, car rien que dans les der-
niers journaux de la semaine, nous en avons
trouvé deux, l'un et l'autre passés sous silence
par le journal des frères et amis. Le premier, em-
prunté la chronique judiciaire frangaise, est re
produit en ces termes par tous les journaux libé-
raux beiges
Dans son audience du 16 juillet deruier, la cour de
cassation de France a rejelé le pourvoi forme par le
nommè Pierre Moury, ex-frère de la doctrine chré
tienne au Dlanc, contre l'ari êt de la cour d'assises de
l'Indre qui le condamne a quinze ans de travaux
forces pour crime d'attentat a la pudeur sur de jeunes
enfants confiés a ses soins comme instiluteur.
Le second s'est passé en Belgique et se trouve
annoncé dans I'Écho du Parlement, numéro du
10 de ce mois
Mercredi soir, la police de Bruges a arrèté le
nommé P. Hiiderson, surnommé Pietje den Deken
êgé de 78 ans, prévenu d'attentat a la pudeur sur un
jeune homme de 16 ans, Hilderson est un ancien
sous-sacristin de la Cathédrale et était encore aujour
d'hui l'bomme de confiance du clergé. Au moment de
son arrestation, il était nanti d'un chapelet et d'un
scapulaire.
Le Progrès fera bien, pensons-nous, de donner
quelques explications ses lecteurs. Nous ne dou-
tons pas qu'il ne parvienne aisément a couvrir
de confusion ses calomniateurs.
La préséance et Ie PROGtKÈS.
I e Progrès s'occupe dans son n° du 20 aoüt d'un
article inséré dans I 'Opinion du 9. On voit que le
compère y a mis le temps de la rèllexion. C'est tout
naturel; le cas était difficile il fallail démentir ce
qu'un grand nombre de personnes avait vu et quel
que exercé que l'on soit dans le mensonge, il est em-
barrassant de nier la lumière du jour.
II s'agit d'une question de préséance. Notre récit,
le Progrès l'appelle une pasquinade, Serait-ce par
application a celui que ce récit met en jeu. Quoiqu'il
en soit, ('exactitude en est incontestable; il suffit pour
s'en convaincre d'avoir entendu les plaintes et le mé-
contentement de MM. les bourgmestresM. le com-
missaire lui-même n'a pas sans doute les oreilles
bouchées au point qu'aucun écho n'en soit parvenu
jusqu'a lui? Tout Ie monde sait que les bourgmestres
des communes rurales, pour être regus avant le tri
bunal, ont du se joindre au Conseil communal d'Ypres
et force a été a M. le commissaire de suivre SES
bourgmestres s'il ne voulait pas rester seul. Par une
singulière interversion des róles, c'élaient les moutons
qui cette fois meuaient Guillot.
Que fait a cela que l'ordre avait été réglé par le
grand maréchai? II en est ainsi partout et pour-
tant l'on voit bien souvent surgir des conflits de pré
séance. C'est ce qui est arrivé a Ypres et si, comme
le dit le Progrès, MM. les bourgmestres ont été
regus immédiatement après MM. les sénateurs et re
présentants, c'est précisément paree qu'ils se sont
joints au Conseil communal d'Ypres.
Paree que M. Carton n'a pu intervertir l'ordre des
réceptions a sa guise, son organe prétend que nous
bafouons nos adversaires politiques. Nous répon-
drons au Progrès que, si révéler et combattre les
soltes prétentions de quelques arrogants qui veulent
partout et toujours imposer leurs volontés s'appelle
bafouer, nous nous rendrons souvent encore coupa-
bles de ce crime.
Le Progrès qui traite si bien les questions de pré
séance pour les hommes devrait bien s'occuper un
peu aussi de celle des chevaux et nous racooter a sa
fagon l'histoire des voitures de M. le baron et de M. le
chevalier. Nous lui accordons une nouvelle quinzaine
pour s'y préparer.
Le libre examen et le despotisme.
Le Journal d'Ypres,qui ne vit que d'emprunts,
reproduit cette semaine, d'après le Bien Public,
un article de philosophic religieuse ou nous no-
tons le passage suivant
Notreépoque est témoin d'un double phénomène:
la dissémination des forces intellectuelles fraclion-
nées a l infini par le principe dissolvant du libre
examen, et la concentration des forces matérielies,
absorbées chaque jour davantage par le despo-
tisme, quelle que soit d'ailleurs la forme sous le-
quelcelui-ci dissimule son empire ou la base sur
laquelle il prétend le fonder,
i, II existe entre ces deux faits une corrélation in-
time et une filiation logique. La liberté absolue de
penser produit la liberté illimitée d'agir ou la mo-
r rale indépendanle. Or, on ne saurait s'afTranchir
du joug suave et léger de Dieu sans tomber sous le
joug meprisable et dur de la tyrannie.
Tout cela est fort bien dit, sans doute. Malheu-
reusement les faits dont nous sommes témoins
chaque jour semblent s'accommoder difficilement
avec cette belle théorie. Si nous nous trompons,
que le Journal d'Ypres ou le Bien Public veuille
bien nous expliquer comment il se fait que les
pays d'Europe oü règne la liberté d'examen sont
en même temps ceux oü les institutions publiques
protégent le mieux les citoyens contre la tyran
nie, témoins l'Angleterre, la Suisse, la Hol-
lande, le Portugal et la Belgique; tandis que, au
contraire, le despotisme triomphe partout oü Ia
liberté d'examen est proscrite ou simpiement
restreinte, par exemple, en France, en Russie et
en Turquie. Nous ne demandons pas mieux que
d'être convaincusmais encore nous faudrait-il,
pour revenir au bercail, autre chose que des
phrases creuses, bonnes tout au plus réjouir le
coeur des béats idiots qui croient quia absurdum.
Menus-Propos.
On nous assure qu'a la suite de la visite qu'il a
faite a notre Exposition, M. Van Renynghe a
commandé a notre compatriote M. Delbeke, un
tableau de grande dimension représentant la des
truction de Sodome et de Gomorrhe. M- Van Re
nynghe aurait, dit-on, l'intention de faire don de
ce tableau la ville de Poperinghe.
Le bruit circule que M. Alph. Varidenpeere-
boom se dispose entreprendre bientót un long
voyage et qu'il ne sera pas de retour en Belgique
avant le mois de janvier. On est assez porté
croire que Ie désir de ne pas prendre part cer-
taines vérifications de pouvoirs parlementaires n'est
pas étranger a la résolution de M. le ministre
d'Etat. M. geke reste seul... avec M. VanMerris.
On causait, il y a quelques jours, a la Société,
de l'élection de M. Van Merris et des difficultés
quesoulevait l'admission de notre nouveau repré
sentant. Les avis étaient partagés. Au surplus,
dit un frère et ami en manière de conclusion
il faudra bien que la Chambre cède, car je sais de
bonne part que le ministère fera de cette affaire
une question de cabinet, Une question de ca
binet particulier alors, répartit un brouillon.
Oironiqiie locale
La Société générale d'exploitation de Chemins de fer
continue a faire des siennes.
Mardi dernier,. 18 courant, le train de midi est ar
rivé avec un retard de deux heures, et le train sui
vant avec un retard de plus d'une heure.
Le train parti d'Ypres a huit heures 45 minutes a
attendu environ une heure dans la station deGomines
oü s'opère le croisementil y avait la nombre degens
se rendant aux kermesses de Wervicq et deCourlrai.
Une demi-heure après son départ est arrivé le train
retardataire. Les voyageurs irnpatientés s'atlendaient
a quelque explication plus ou moins plausible du re
tard, carjusque-la le téiégraphe du bureau de Go-
mines, bien qu'ayant été en mouvement continu, n'a-
vait pu rien apprendre, a ce qu'assurait le préposé.
Mais voila, qu'a l'arrivée du dit train, commence une
altercation très-vive entre un des gardes-convois et
le prédit préposé: celui-la reprochant a celui-ci qu'on
avait fait inutilement, pendant plus d'uue heure, des
appels du bureau de Menin a celui de Gomines el que
c'était la ce qui avait occasionné le retard. Personne
n'a cru un traitre mot de ces récriminations, d'autant
moins que tous les voyageurs avaient vu le télégra-
phiste de Comines se tenir constamment a son appa-
reilet faire d'inutiles appels dans la direction de Wer
vicq et de Menin. On savait aussi qu'ayant fini par
s'adresser au bureau d'Ypres, on lui avait répondu
d'ici qu'on ne pouvait rien tirer des autres bureaux.
Une belle chose que la télégraphie entre pareilles
mains! et avec quel a-propos cela fait songer a la
fable de l'êne et de la flüte.
Voila pour le train de midi. Quant au train sui
vant, on ignore ce qui a pu l'enrayer en route. Y
a-t-il eu encore malentendu entre les préposés du té
iégraphe, l'un service tenant a honneur d'être aussi
mauvais que l'autre? Est-ceune revanche de Gomines
sur Menin Toutes les suppositions sont permises