C'est a la suite de cette démarche et de son piteux résultat, que M. Alphonse Vandenpeere- boora, peu désireux, dit-on, d'assister aux débats sur !a validation des pouvoirs de son collègue, a songé a entreprendre un voyage dans les pays lointaiDS. Mais les frères et amis ont poussé, parait-il, de telles clameurs a l'idée que M. Van Merris allait devoir comparaitre tout seul et sans répondant devant la Chambre, que M. le ministre d'Etat s'est vu dans la nécessité d'abandonner son projef. Mais les frères et amis ne tiennent pas encore le répondant de M. Van Merris Bruxel- les et nous serions bientót étonnés si, le grand jour venu, quelque indisposition subite ne le re- tenait ciiez lui. A son grand désespoir, bien en- tendu. Car pourquoi M. le ministre d'Etat répu- gnerait il a couvrir de son honorabilité person- nelle la pureté immaculée du scrutin d'oü est sorti le nom de M. Van Merris De qui ou de quoi se moque-t-on L'Echo du Parlement a publié, ces jours der- niers, quelques lettres de feu Léopold ler a son cher ministre, M. Chazal, lettres dans lesquelles le roi traitait de stupides et d'indignes les représentants qui n'avaient pas volé les fortifications d'Anvers ou autrespêces monlées de notre parade militaire. Est- ce que 1 'Echo du Parlement serait devenu républi- cain? II faut le croire, car rien n'est plus propre a nous dégoüter de la royauté qu'a nous la montrer sous de pareilles nudités. Est-ce que par hasard 1 'Echo du Parlement trouverait ces lettres tellement édifiantes qu'il voudrait les voir graver sur Ie pië destal de la statue du roi a Anvers II est probable qu'il y aurait bien dans la Chambre de commerce de cette viile quelque graveur qui voudrait être décoré allocs, vite en besogne, ïl y aura des rubans a gagner. Nous avons le droit de nous étonner de voir que le roi Léopold I", après avoir signé l'arrêté de loi sur les offenses envers les souverains étrangers, insui- tait lui-même la souveraineté nationale du pays dans la personne de ses mandataires légaux. Si nous étions un des membres qui ont voté contre les fortifications d'Anvers, nous donnerions immédia- tement noire demission pour nous soumettre a l'é- preuve d'une réèlection en posant la question sur cette insulte royale. Ligne droite.) Le Journal de Gand publie Ia leltre suivante que nous croyons utile de reproduire Gand, ce 19septembre 1868. Monsieur l'Editeur, Supposons un instant qu'uu des golhiques ré dacteurs du Bien public découvre dans votre jour nal les lignes que voici s Ces dames suivent la règle de St Benoit, elles sont strictement cloitrées et sous la direction de prêtres catholiques, c'esl-a-dire d'hommes (peut- être jeunes) qui en revêtant leur caractère sacré, n'ont pas dépouillé leurs passions. Certes, le rédacteur tonsurè sentirnit ses cheveux se dresser sur sa tête, et se signant trois fois, il lancerait un terrible anathème contre le perfide ennemi qui a décoché cette flèche empoisonnée contre l'arche sainte des couvents. Cependant notre saint personnage, d'après sa louable habitude, se serait complu a décrier la paille sur le dos de son voisin, en négligeant la poutre qu'il a dans l'oeil. En effet, j'ouvre le numéro du 18 septembre de l'honnête journal, et voici ce que je lis dans une correspondance de Londres Les dames du couvent de Felham suivent la rèale de St-Benoit; elles sont strictement cloitrées et sous la direction de mmistres anglicans, c'est-a- dire d'hommes (peut-être jeuues) sans aucun carac tère sacrémais non pas sans passions 1 Bon journal, que votre exclamation est naive I C'est done entendu pour vous, le caractère saeré louvre tout. Qu'un ministre ang'ican trouve dans !a tendresse d'une épouse chérie un frein a la fois doux et sur a toutes ses passionsvaines phrases que tout cela hors du clergé eatholique point de chastetéVoila la foumule, l'invariable règle de toutes vos appreciations. Cependant, me semble-t-il, de nombreux et ré cents exemples devraient diminuer la confiance que trop longtemps inspira ce caractère sacré. Pour que votre clergé pül ainsi prétendre au monopole de la morale, il faudrait que les exemples d'une bestiale immoralité y fussent plus rares. Mais non, la jus tice implacable nous a montré ce que couvre sou- vent d'abominations la robe de bure du moine comme la soutane irréprochable de l'abbé des sa lons; de récents arrêts de cours d'assises ont pro claim que rien n'est sacré pour ces sacrés caractères, pas méme leur caractère sacré. Demonetisation des monnaies divisionnaires. Des doutes ayant été soulevés au sujet de la ques tion de savoir quelles sont les monnaies division naires qui seront demonétisées a partir du 1=roc- tobre prochain, on croit utile de faire connaltre que les pièces beiges de 2 francs, de 1 franc et de 50 cen times, a l'effigie du roi Léopold II, coutinuenl a avoir cours légal en Belgique. Les monnaies divisionnaires francaises, italiennes et suisses qui, aux termes de l'art. 7 de la conven tion monétaire du 23 déeembre 1865 continuent a être reQues dans nos caisses publiques sont 1° Les pièces de 2 fr., de 1 fr. francaises au type de Napoléon 111, ayant au revers le manteau impérial, et les pièces de 50 et 20 cent. au type de Napoleon III et portant au revers la couronne impériale 2° Les pièces de 2 fr., de 1 fr., de 50 cent. et de 20 cent. italiennes a l'effigie du roi Victor-Emma- nuel et au millésime de 1863 3° Les pièces de 2 fr. et et de 1 fr. suisses au type de la Confédération helvélique et au millésime de 1860, 1861, 1862 et 1863. D'après ce qui précède, sont démonétisées 1° Les pièces beiges de 2 fr. 50 c., de 2 fr., de 1 fr., de 50 cent. et de 20 cent. a l'effigie de Léopold ler; 2° n. Les pièces francaises de 2 fr., de 1 fr., de 50 cent. a l'effigie de Napoléon I", de Louis XVIII, de Charles X et de Louis-Philippe b. Les pièces francaises de 2 fr., de 1 fr., de 50 c. et de 20 cent. au type de la République, et les pièces de 2 fr. et de 1 fr. a l'effigie de Napoléon III et ayant au revers un type autre que le manteau impérial et les pièces de 50 cent. et de 20 cent. a l'effigie de Na poléon 111 et ayant au revers un type autre que la couronne impériale 3° Toutes les pièces des ex-Etats qui constituent actuellement le royaume d'Italie et qui portent les millésimes antérieurs a 1863; 4° Les pièces suisses de 2 fr., de 1 fr. et de 50 c. au millesime de 1850 et 1851. Au 1er Octobre de cette année toutes les pièces di visionnaires cessent d'avoir cours légal dans les diffé rents pays d'émission. Elles doivent être retirees de Ia circulation avant le 31 décerabre 1868. Pour atteindre ce résultat en ce qui concerne les pièces qui sónt en circulation dans le pays, elles sont recues dans les caisses publiques en acquit de droits ou de contributions par toutes les caisses publiques. ou échangées contre d'autres espèces divisionnaires aux caisses publiques indiquées par l'arrêté du mi nistre des finances du 3 aoht 1868. Monileur ACTE» OFFÏCSEES. Edifices duculte. Subsides. Par arrêté royal du 19, sont accordes dans la province de Flandre oc cidentale Fr. 8,000 au conseil de fabrique de l'église de Sainl- Martin, a Ypres, pour la restauration de cette église Fr. 10,000 au conseil de fabrique de l'église de Saint-Pierre, a Ypres, pour la reconstruction de la partie supérieure de la flèche de cette église Fr. 2,300 au conseil de fabrique de Notre-Dame, a Poperinghe, pour les travaux dont l'exéculion a cette église a eté autorisée par arrêté du 28 aoüt 1868 Fr. 5,000 au conseil de fabrique de l'eglise de Loo, pour Ia reconstruction de la tour et de la flèche de cette église. Par arrêté royal, en date du 25 septembre, sont nommés A l'athénée royal, h Namur, professeur de cin- quième latine, M. Wyers. A l'école moyenne de l'Etat, a Louvain, premier régent, M. Mouzon. FAIT* DIVERS. Nous trouvons dans la liste des recompenses dé- cernées le 24 septembre a Bruxelles, pour actes de courage, de dévouement et d'humanité, les noms sui- vants appartenant a ('arrondissement d'Ypres Vanlaethem, Frédéric, sous-brigadier de douanes, a Wervicq. Verstraete, Charles, gendarme che- val, a Rousbrugghe. Devos, Charles, ouvrier, a Poperinghe, ont obtenu la médaille de 3mB classe. Lannoy, Charles, cantonier, a Wervicq, et Hey- rinck, Adolphe, couvreur, h Wervicq, ont obtenu chacun une recompense pécuniaire de 10 francs. M. Iweins Fonteyne est désigné pour retnplir les fonctions de juge d'instruction auprès du tribunal de 1" instance d'Ypres pendant une nouvelle pé riode de 3 ans, a partir du 15 octobre. M. Vandelanoitte de Poperinghe, élève du Collége communal d'Ypres, vient de subir, avec succès, sou examen d'enlrée a l'école veterinaire de Curegbem; il a été admis comme élève interne, et classé le sep- tième sur plus de 60 concurrents. Ou lit dans fOrgane de Courtrai Une terrible catastrophe a failli arriver sur le che- min de fer de la Flandre occidentale a l'entrée de notre station. Presquechaque jour, le trainde Bruges et le train d'Ypres arrivent au même moment, a 6 heures du soir, et traversent en même temps le pont sur la Lys, chacun sur sa voie. Dimanche soir, une vache,échappéed'unpaturage voisin, avaitescaladé le talus du chemin de fer et se tenait sur le pont, lorsque I'un des deux trains fut signalé, et passa comine l'é- clair. Si l'autre train était arrivé au même instant, comme cela arrive le plus souvent, l'animal aurait coup sur été écrasé par l'un ou l'autre convoi et au rait pu le faire dérailler sur le pont même. On frémit en songeant a un accident qui aurait pu faire sauter dans la rivière, d'une dizaine de mètres de hauteur, tout un convoi de voituresavec des centainesde voya- geurs. L'administration ne ferait-elle pas bien d'é- tablir un garde sur le pont même pour écarter le re tour de pareil danger Un concours avec primes est ouvert par l'adminis tration des hospices civils de Namur pour la confec tion des plans d'un orphelinat pour garens, a ériger en cette ville. Le chiffre de la depense est porté 80 mille francs. Voici un fait qui est lout récent, et que nous don- nerons comme un exemp'e frappant de l'état des esprits chez les bons Allemands du Nord. Un jeune Francais, dont le père est l'ur.e des auto rités des provinces francaises de l'Est, dinait derniè- rement a Berlin, chez un des principaux banquiers de la ville. Au dessert et au milieu d'un eerde officiel compose de personnages importants de la capitale de la Prusse, le champagne coula, et avec lui l'esprit de Berhnois. Excellent vin, dit lePrussien; délicieux pays que celui oü l'on trouve de pareils produits 1 G'est avec plaisir, répondle Francais, né galant, que je vous en enverrai un panier, si vous voulez bien me le permeltre. Ohe'est inutile, répond le bon Allemand, dans deux tnois nous irons vider vos caves. Vous vous abusez, réplique le jeune Francais, aussi spirituel que galant, la France est généreuse, mais pas au point de consoler avec du champagne ses pauvres prisonniers de guerre. La tête d'Uolopherne. Le mois dernier, une troupe d'amateurs donnait des representations un petit théalre de Vienne. On avait joué plusieurs fois des comédies et des drames inédits, et le public avait encouragé ces honorables essais. Un drame cependant avait obtenu un succès très- grand a la première représentation. II s'intitulait Ju dith. Son dernier tableau surlout avait produit un effet saisissant. Jugez-en vous-même. Judith se trouvait dans une grande salie. Après un monologue bien senti, cette héroïne faisait entrer les Votre abonné.

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 2