Vous ne me croyez done pas
magnats et le peuple de Béthulieelle leur annongait
que leur implacable ennemi était mort, qu'ils en
étaient délivrés grace elle. Quelques magnats éle-
vaient des doutes, alors Judith ordonnait a sa sui-
vante de découvrir une table qui était restée cou-
verte jusqu'alors. Sur cette table, dans un grand plat
d'argent, se trouvait la tête d'Holopherne. Les ma
gnats et le peuple tombaient genoux, et le rideau
tombait son tour sur ce tableau éclairé par le feu
de Bengale.
Tout l'effet de ce tableau était dans l'apparence de
la tête d'Holopherne. Le metteur en scène, au lieu
de se servir d'une humble tête en carton, s'était
servi d'une tête vivante, c'est-a-dire de la tête même
de l'acteur qui avait joué Holopherne.
On avait pratiqué un trou a la table, un autre trou
dans le plat de métal, et tandis que le corps de l'ac
teur se trouvait commodément assis sur un tabouret
caché par le tapis de la table, sa tête, barbouillée de
blanc et de carmin, imitait bien une tête affreuse et
rnorte.
L'effet de cette apparition avait été très-grand, et
les dilettanti, voyant que le public s'était montré
satisfait, après quelques jours, aflichèrent une se
conde représentation de Juditha la demande gé
nérale.
A la seconde représentation, tout marche bien. Ar
rive le dernier acte, et le public attend avec impa
tience le fameux tableau. Judith commence son mono
logue, et on voit se mouvoir légèrement le tapis qui
couvre la fameuse tête. Judith continue et les mouve-
menls du tapis s'accentuent davantage. Le peuple
entre et les oscillations du tapis deviennent plus dc-
sespérées.
Au milieu d'un silence religieux, Judith crie aux
incrédules Bèlhuliens
Un immense éternuement lui répond; en même
temps on voit la table parcourir la scène en répandant
des éternuements sonores. Le tapis qui recouvre la
tête tombe celle-ci, toujours en éternuant, se sauve
dans la coulisse au milieu d'un aecès de fou rire de
Judith, des Béthuliens et de toute la salie.
On baissa le rideau, mais le public rappela les ar
tistes. Tousvinrent remereierl'auditoire,a l'exception
d'Holopherne. On voulut revoir celui-ci aussi. 11 se
présenta tout penaud, et remercia en éternuant.
Un camarade d'Holopherne, un farceur, lui avait
fait sentir une rose au moment oü il allait passer sa
tête dans le trou de la table. Dans ses feuilles il avait
mis une légère dose de poudre céphalique, qui avait
produit son effet a temps.
Un cure breton livre a un journal parisien des ré-
vélations assez curieuses sur la manière donl se
trouve réparti, dans son diocèse du moins, le produil
des quêtes faites dans les églises, et pour lesquelles la
charité publique est sollicitée a plusieurs titres, tan
tót pour le denier de St Pierre, tantót pour les pau-
vres, hier pour les réparations de l'église, demain
pour le séminaire.
Sitót que la quête est faite, la somme serait divisée
en quatre parts deux sont envoyées a l'évêché,
l'une destinée au denier de saint Pierre, qui ne cesse
ainsi de se grossir, l'autre au séminaire, qui sans ce
surcroit de recettes ne saurait subsister.
L'un des deux autres quarts reste dans la commune
et entre dans la caisse de la fabrique; la quatrièrne,
enfin, suit la destination que le quêteur lui a assi-
gnée.
Si la quête a été faite au nom des pauvres ou des
malades, e'est le curé qui en dispose et la distribue.
Si e'est au nom de l'église et de ses réparations, la
fabrique touche deux parts; si e'est pour le séminaire,
il touche également deux parts.
Enfin, si la quête est faite au nom du denier de
saint Pierre, trois parts lui sont affectées, la fabrique
seule ne perdant jamais absolument ses droits.
II faut bien que tout le monde vive
II résulte de notes récemment retrouvées que la
principale distraction de Robespierre était de faire de
la dentelle.
Après le 9 thermidor, des renseignemenls furent
demandés sur les deux Robespierre par Lequinio. Ge
fut Lenglet le jeune, agent national de la commune
d'Arras qui les envoya.
On espérait trou ver de quoi déshonorer le tyran
tombé. On remua tout dans ce but.
Yoici ce qu'on découvrit de plus fort
Maximilien avait intrigué pour se faire nommer a
l'Assemblée constituante... Son frère était fortétourdi,
mais d'un caractère plus traitable. Quant aux moeurs
des deux individus, on ne les a jamais connues dé-
pravées.
Lenglet ajoute en post scriptam
J'ai su d'unecitoyenne d'Arras appeléeMacquart,
et qui fréquentait la maison des père et mère des Ro
bespierre, qu'ils avaient fait apprendre a faire de la
dentelle a Maximilien leur fils, et qu'il en faisait très-
biendès l'êge de cinq six ans. II parait qu'il a con
tinué en faire de temps en temps par délasse-
ment...
Le hasard fait bien les choses.
Voici ce que I 'Ami du Peuple a découvert dans un
journal de province.
On n'invente pas ces choses-la.
Publications de mariage M. Rochefor, ferblan-
lier-lampiste, rue..., n0..., Et mademoiselle Pynart,
sans profession, rue.. n°...
Mariage d'amour ou mariage de raison?
Holloway Quelques inots sur sa manière
de trailer les affaires.
Le professeur Holloway est encore a la fleur de
l'age, bien qu'il y ait plus d'un quart de siècle qu'il
ait fait sa decouverte, et qu'il en a fait proüter le
monde entier. Ses depenses de publicité, en prenant
pour moyenne les huit dernières années, s'elèvent a
la somme annuelle de deux cent viugt-trois mille dol
lars, dont environ 175,000 sont dépensés a remplir
les colonnes desjournaux déja établis. Le reste est
employé a Ia création d'organes spéciaux dans les
contrées qui jusque la n'avaieut pas encore joui des
merveilles de l'imprimerie, et pour instruire et entre-
tenir des interprètes qui accompagnent sas agents, et
font connaltre les propriétés de ses remèdes parm'
les tribus barbares et non civilisées qui ne possèdent
aucun langage écrit par le moyen duquel on puisse
S'adresser a elles. Ges missionnaires de la santé,
comme on les appelle, sont principalement employés
dans l'Afrique centrale et dans les Hes de l'Archipel
oriental.
Dans cette première contrée, ils rendirent un im
portant service, a la dernière expédition envoyée par
le gouvernement auglais; et certainement, c'ètait un
aveu amer pour le capitaine Anderson de reoonnaltre
qu'après avoir pénetré dans un pays désert et soli
taire, aussi loin qu'il pouvait ou osail aller, les agents
d'un homme privé riaient de ses craintes, et offraient
de le conduire en avant et encore plus en avant,
dénommant les differents dépóts plus reculés qu'Hol-
loway avait déja établis t pour la vente de ses Pilules
et de son Onguent.
Le nombre de journaux quotidiens et périodiques
dans lesquels ses médicaments sont régulièrement an
noncés, s'élève a §,765 dont 2,863 sont imprimès en
langue européenne, et le reste, soit 992, en langue
chinoise ou asiatique (la première en plus grande
quantilé), et dans les diverses langues dont Holloway
s'estfait le promoteur.
La direction de cette puissante machine de civili
sation même en dehors de ses dépeusespeut
paraltre incroyable des esprits ordinairesmais un
invariable système d'affaires triomphe de toutes les
impossibilités apparentes, et, sous les mains expéri-
mentées d'une flotte de commis et de Iinguistes les
roues de ce mécanisme simple et bien étudie fonc
tionoent avec une précision et un ensemble remar-
quables. Quant au nombre de ceux qui, annuelle-
ment, sont restaurés a la santé par les médecines
Holloway, un comité confessait qu'il ne pouvait Ie
fixer avec la moindre certitude. Une boite de Pilules
peut représenter la personne qui l'achète, ou une
familie de six a huit membres, pour lesquels elle peut
être prise il en est de même d'un pot d'Onguent. On
peut l'employer en totalité, bien que ce soit rare,
pour la guérison d'une seule maladie, ou bien guérir
celui-ci, eet autre et encore eet autre, car e'est une
véritable médecine de familie. Par conséquent, Ie
comité a jugé qu'il n'avait pas de moyens suffisants
pour se prononcer. De plus, les Pilules et l'Onguent
peuvent être employés simultanóment par un seul
malade, ou séparément par deuxcomment, alors,
peut-on en établir le comple?
Onguent et Pilules Holloway.
Remède certain pour les maux de tête, la bile, les
pertes d'appétit, les faiblesses d'esprit. Ces pilules
peuvent être prises sans danger, en temps humide ou
froid, el n'exigent aucune interruption dans les af
faires ni les plaisirs. Elles agissent doucement sur les
intestins, forlifient I'estomac, excitent une saine ac
tion du foie; de la elles purifient le sang, nettoient la
peau, donnent du ton aux nerfs et fortifient le système
entier. Elles effectuent un changement véritablement
merveilleux, lorsque la constitution est débilitée, de
même elles donnent un bon appétit, corrigent l'indi-
gestion, chassent la bile, les étourdissements, la mi
graine et les palpitations de coeur. Des instructions
claires pour l'usage de cette médecine, a la fois douce
et efficace, entourent chaque boite.
Nous apprenons que M. Adler, cédant aux sollici-
tations de sa clientèle, viendra un jour tous les mois
a Ypres. C'est une heureuse nouvelle pour notre
ville, car la réputaiion, le talent et l'estime générale
dont il jouit depuis de longues années sont un gage
de confiance pour des personnes qui ont recours a
son art. N'oublions pas qu'il est le seul dentiste dans
toute la Belgique qui a été couronné d'une mention
honorable de la Faculté de médecine.
M. Adler a déja produit plusieurs ouvrages remar^
quables, entr'autres VOsteologie, traité sur Part den-
taire, en vente chez tous les principaux libraires de
Bruxelles.
YPRES.
Etal civil du 25 Septembre au 2 Octobre 1868.
NAISSANCES.
Sexe mascutin 5. Sexe féminin
6.
MARIAGES.
Devos, Julien, tailleur, et Bories, Euphrosie, dentellière.
Kinds, Charles, tisserand etDejaegher, Julienne, tisseuse,
Bagein, Cyrille, commis voyageur etHuyghe, Marie, sans
profession. Dely, Eugène, feêblantier et Berlier, Léonie,
sans profession. Amerlinck, Florenlin, chef de station ét
Myie, Marie profession. Maieur, Joseph, propriétaire et
Wyckhuyse, Virginie, fabricante.Scheire, Aloïse, sellier et
Pannecoucke, Julie, dentellière. Serville,Louis, Lieutenant
au löe deligne et Collet, Eugénie, sans profession.
DËCËS.
Deuninck, Jean.SS ans, ferblantier, époux d'Angèle Ovyn,
rue dePEtoile. Therry, Geneviève, 92 ans, sans profession,
célibataire, rue de laBoule.—Debouck,Géorgine,45ans,bou-
chère, épouse de Polydore Dejaeghere, rue de l'Anguille.
Vandenpeereboom, Elise,39 ans, propriétaire, veuve de Lam
bert Chev de Stuers, rue des Chiens. Vandewoestyne, Vir
ginie, 58 ans, dentellière, épouse de Frangois Ghyselen, rue
de Menin.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 1. Sexe féminin 2.
POl'EKI.ftillE.
Etat-civil du 25 Septembre au 2 Octobre 1868.
NAISSANCES.
Sexe masculin 6. Sexe féminin
4.
MARIAGES.
Devos, Henri, 46 ans, jardininier, celibataire,avec Liebert,
Julienne, 25 ans,ouvrière, célibataire.—Lava,Justin, 36 ans,
cordonnier, célibataire,avec Verhaeghe,Reine, 34 ans, dentel
lière, veuve Verlie. Dequidt, Henri, 24 ans, domestique,
célibataire, avec Mersy, Christine, 31 aus, servante, céliba
taire.
DÉCES.
Mavaut, Beine-Vicloire, 38 ans, célibataire, cultivatrice,
Hipshoek.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 3. Sexe féminin 1.
Poperinghe.
Prix moyen du marché du 2 Octobre 1868.
Froment, 1'hectolitre24 84
Seigle 13 75
Avoineifl 75
Pommesde terre, les 100 kilog6 Oo
Beurre, le kilog3 80
lloublon, les 50 kilog73 50
ET AT indiquanl les quantités et le prix moyen
des grainsfourrages et aulres produits agricoles
vendus le 3 Octobre 1868, sur le manche de la
ville d'Ypres.
NATURE
nes ARCHAND1SES
VENDUES.
Froment.
Seigle
Avoine
Pois
Fêves.
QUANTITÉS
VENDUES.
Kilogrammes.
95.800
13,900
800
1,200
300
PRIX MOYEN
PAR
100 kilogram
29 75
21-75
23-50
25-00
28-00
POIDS
MOYEN DE
l'hectol.
80-00
73-00
44-eO
80-00
80-00