pour Ia ville d'Ypres oü les tiègres sont rares nous valut quelques bonnes injures d'hommes ignares incapables d'apprécier tout ce qu'une chevelure nègre peut offrir d'études intèressantes au point de vue de I'architecture.... capillaire et peut-être de la propagation des espèces. Les clameurs ne nous effrayèrent pas et aujourd'hui grande est notre satisfaction de pouvoir dire sans fausse mo- destie aucune que nous avons largement contribué la prospérité de notre cité. Tout le monde sait l'innombrable quantité d'étrangers qui viennent nous visiter chaque jour; pas un voyageur qui, entrant en Belgique, ne choisisse Ypres pour sa première excursion. De lè de beaux profits, de larges bénéfices pour tous les habitants et un accroissement de la recette publique qui saute aux yeux. Le Progrès essaie en vain de nous faire croire que tous ces étrangers viennent visiter notre salie échevinale. Petite vanité d'administrateurs satis- faits! Nous savons, nous, au contraire, n'en pouvoir douter, qu'ils y arrivent attirés par notre réclame, contempler la chevelure du nègre. Mais .hélas trois fois hélaspourquoi ces beaux jours doivent-ils se dissiper? La gloire de la ville a disparuLa chevelure n'est plus au Musée Ou est-elle Pour en ètre parés, les membres de Ia Commis sion devraient avoir un fameux toupet. Cette sup position est impossible. Devons-nous croire quelque larciu mystérieux Un enfant de la per fide Albion a-t-il enlevê Ia dépouille opime que Ie Musée, armé de ciseaux, avait conquise l'hó- pital Tous les soupoons naissent dans l'adversité. On a vu autrefois des guerres éclater pour des objets de bien moindre valeur. Déja l'esprit pu blic courroucé réclame cor et cri sa perruque et si les membres de la Commission ne se hètent d'apaiser le ressentiment général en réintégrant ce glorieux trophée, idole des masses, nous n'ose- rions garantir qu'ils n'en répondront pas sur leur tête. Pendant que nous sommes occupés chercher les choses égarêes ou introuvables, nous deman- derons au Progrès s'il n'a pas encore rencontré les citoyens nconnaissants dont il a pubiié récem- ment la lettre ['administration communale et 1 'électeur belliqueux du mois de juin qui devait réfuter les calomniesde Opinion? S'il y parvient, nous le prions de nous en faire part. A l'occasion de la fête célébrée dimanche passé par les Sapeurs-Pompiers d'Ypres le Progrès fai— sait rernarquer que, depuis cinquante ans, M. Ra- moen, capitaine commandant de ce corps, est le père de tous ses pompiers. I Tudieu quel lapin que ce capitaine Et comme les Sapeurs-Pompiers doivent être llattés du compliment délicat que leur fait le Progrès X Le portrait que les Pompiers ont offert leur capitaine commandant est fort bien exécuté et d'une ressemblance parfaite. En voici bien la preuve quelques femmes du peuple jetant un regard par les fenêtres de la nouvelle salie, l'une d'elles s'écria aussitót Rik, t' is baes Ramoen. X II parait que le portrait de baes Ramoen cause des insomuies a M. le commissaire d'arrondisse- ment. Lui aussi rève d'un portrait. Mais comment faire? II n'a jamais éteint, lui, le plus petit in- cendie et le fait d'avoir un pompier dans sa fa milie ne suffit pas précisément pour passer la postérité. Heureusement 1'Association agricole est la la convertir en vache laitière n'est pas sortir de la spécialité. Des amis obligeants seront sous peu, raconte-t on, chargés de préparer les esprits (sic). Une seule difficulté l'embarrasse encore il faut une devise. En voici une que nous recom- mandons aux orgauisateurs zélés de lafête comme parfaitemeut de mise a Rien ne manque a sa gloire, il manquait a la nótre. Corresipoiidance particuliere de l'OPIIÏOti. L'élat du Prince royal, qui commencait a donner quelques espérances, s'est subitemenl aggravé dans ces derniers jours. A la suite d'un refroidissement contracté dans une promenade a travers les allées du Pare, le me lade est entré dans une crise si ter rible que l'on a craint un instant qu'ils n'en échap- perait pas. Lesmédecins appelésen toute hate, s'em- pressèrent de lui prodiguer leurs soins et passèrent toute la nuit a son chevet. Mais ce n'est que le lende- main, dans l'après-midi, qu'une légère amélioration s'est déclarée. Depuis, cette amélioration a continué, l'appélit a repris un peu, les nuits sont devenues meilleures et l'hydropisieestrestéestagnante. Sommo toute, le malade est revenu a l'état oü il se trouvait avant la crise de dimanche. Seulement, cette crise est venue prouver que l'on n'avait jusqu'è pré sent fait aucun progrès sérieux sur la maladie et que les espérances qui se sont manifestées depuis quelque temps avait été considérablement exagérees. II n'est, du reste, plus question du tout de transpor- Ier le Prince dans le Midi. La dernière crise l'a réduit a un lel élat de faiblesse que e'est a peine s'il peutsouffrir qu'on le change de lit. Mais que va-t-on faire lorsquela vivacitédu froid ne permeltra plus de laisser péné- trer dans l'appartement du Prince l'air frais de l'ex- térieur Les débats du procés Doulton ont produit ici une émotion considérable. Partout, dans les cafés, dans les cercles, dans lesjournaux, e'est une protestation indignée contre l'inexcusable impéritie de notre ad ministration communale et une sommation nettement signifiée au conseil communal tout entier d'avoir a soumettre au plus tót sa conduite au verdict du corps élecloral. Mais le conseil feint de ne pas entendre, et, son point de vue, n'a pas tort, car si des élections avaient lieu sous l'impression du sentiment qui do- mine en ce momeut, très-peu de cons killers seraient réélus et, quant au collége échevinal, nul doute que pas un de ses membres n'échapperait a ('ostracisme. Le fait est que ce procés abonde en étrangetés de tout genre. Comment s'expliquer que le bourgmestre ait ignoré si longtemps ia mystification dont il a été le jouet Que signifient ces 200 mille francs donnés a M. Keymolen, rien que pour avoir eu i'idée de bêtir la Bourse sur l'ancienne Place des Récollets Pour quoi la Société achète-t-elle, trois ans avant d'en avoir besoin, la maison deM. leconseiller communal Velde kens, et cela pour un prix double de sa valeur réelle Tout cela n'est pas clair, du moins le sentiment public ne le trouve pas tel et l'on «ntend dire ici tout haut des choses qu'il serait très-imprudent de répéter dans un journal. Quanta YEtoile et a Vindépendance, ils protestent énergiquement contre l'accusation que le ministère public a fait peser sur eux et ils le mettent au défi d'indiquer un seul article qu'ils auraient publiè en faveur de la Société anglaise. Mais bien qu'ils puis sent avoir raison, a eet égard, contre le réquisitoire de M. Laurent, l'opinion publique n'admet pas qu'un journal accepte une rémunération pour des services qu'il doit gratuitement au public. Le canard de l'union douanière épuisé, en voici un autre que vient de lancer le Gaulois. Ce journal an nonce qu'il est question de dénoncer prochainement le traité franco-beige. Ai-je besoin de dire qu'il n'y a pas un mot de vrai dans cette nouvelle. Sur la dénonciation de M. Mandel, rédacteur de la Cóte libre, une instruction a élé ouverte a charge de M. Langrand-Dumonceau, absent de Bruxelles en ce moment. M. Mandel a été mandé deux fois au parquet du juge d'instruction. La dénonciation de laCdte libre aurait trait, dit-on, a des manoeuvres frauduleuses dont M. Langrand se serait rendu coupable dans la gestion des nombreuses sociètés financières qu'il dirige. On pense que la Belgique ne tardera pas a recon- naitre le nouveau gouvernement espagnol. Vous sa- vez que déja la France, l'Angleterre et la Prusse ont pris les devants. Faudra-l-il que la Belgique attende I'exemple des Etats du Pape On ignore encore jusqu'a présent les modifications que le ministère songe a introduire dans le projet de loi sur le temporel des cultes. Ce que l'on sait, c'est que ces modifications auront pour but, d'une part, de donner, autant que possible, satisfaction aux objec tions que I'Episcopat a soulevées contre le projet pri- mitif et, d'autre part, de mettre le gouvernement même de se passer du concours de I'Episcopat, dans le cas, assez probable, oü celui-ci considérerait les concessions comme insuffisantes. On se rappelle que l'exécution du projet actuej exigeait de toute nécessité le concours du clergé. Or I'Episcopat ayant fait connaftre sa résolution de refu ser le concours du clergé, le ministère a voulu se mettre en mesure de pouvoir s'en passer au besoin, et c'est la une des raisons qui l'ont déterminé in troduire des amendements dans le projet primitif. Mais il ne semble pas que I'Episcopat soit disposé a faire la moindre concession, du moins sur la question de principeet comme, d'autre part, il n'y a pas a compter que la majorité se montre plus accommo- dante, on peut s'attendre, comme pour la loi sur les bourses d'études, a des debats très-longs et très- animès. Ori annonce comme devant paraitre très-prochai- nement un travail de M. Thonissen sur la contrainte par corps, dont on sait que le savant professeur est l'adversaire Ge travail est spécialement dirigé, dit- on, contre le rapport dont M. Delcour est l'auteur, rapport qui conclut, sous certaines conditions, au maintien de l'élat de choses actuel. On doit s'attendre a une discussion trés-intéres sante du rapport présenté par M. le ministre des fi nances sur l'abus des liqueurs alcooliques. Dans son rapport M. Frère Orban soumet a la Cbambre diffé rents moyens mis en usage dans d'autres pays pour combattre l'ivrognerie et semble peu confiant dans leur efficacité. Le fait est que, s'il faut s'en rapporter aux statistiques jointes a ce rapport, ils n'ont pas produit grand résultat partout oü ils ont été essayés. Rien ne transpire au sujet du dissentiment dont je vous ai fréquemment parlé entre MM. Frère-Orban et Renard, par rapport a la question d'Anvers. II ne semble cependant pas possible que la session s'ouvre sans que ces deux ministres se soient mis d'accord, car très-probablement la question anversoise revien- dra sur le tapis dés les premiers jours de la réouver- ture des Chambres. G'est ce qui donue généralement a penser qu'un accommodement est intervenu, mais personne n'en connaït les termes. On commence a s'engouer ici, comme a Paris, de vélocipèdes. L'après-midi, pour peu que le temps soit favorable, on rencontre sur le macadam du boulevard une foule de jeunes gens perchés sur ces véhicules de nouvelle espèce. On en voit de toute forme, deux et a toois roues, a vee ou sans siége, etc., tout cela marche avec une trés grande rapidité, quand on est familiarise avec la manoeuvre des roues motrices. A - propos. Bruxelles, 30 Octobre. tr

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 2