Eleoteurs V Les mandats de nos trois représentants a la Chambre, élus pour quatre ahs on 1864, expirent cette année. Vous aurez done, Messieurs, a procéder a l'é- lectión de trois membres de la Chambre, le 9 Juin, date fixée pourle renouvellemenl partiel de cette assemblée. Aux termes de noire Constitution tous les pouvoirs émanent de la nation (art. 25): et en ef- fet, la nation est representee par le corps electoral; celui-ci nomme les membres de la Chambre et du Sénat et ces assemblées soutiennent ou renversent les Ministères. Ainsi c'est du pays, re présenté par le corps electoral qu'émane le Gouvernement et ce sont les représentants de la nation, qui font les lois et, en surveillent la loyale executionqui votent les impöts et en contrólent lemploi régulier. De tous les droits poliliques conférés aux ci- toyens Beiges, le plus précieux, lc plus important est done le droit d'élire ses représentants. Aussi ehaque fois que le corps electoral est ap- pelé a exercer cette prerogative souveraine, est-il de son devoir de préalablement se recueillir pour examiner froidement, sans passion, 1° si les principes politiques, économiques et sociaux mis en pratique par le Gouvernement au pouvoir, sont de nature ft assurer le bonheur du pays; 2° quels sont, parmi les candidats proposés, les hom mes qui peuvent, par leur talent et leur experience, le inieux remplir la haute mission qu'il s'agit de leur confier dans l'intérêt de tous. Mais, bien que les Chambres représentent la nation et non pas uniqueinent la subdivision de province qui les anommés(arl. 52Constitution)», le corps electoral, a la veille d'une election, peut et doitcependant rechercher encore si les candidats pro posés sont des hommes désinléressés, bienveillants, tonjours disposes a préter aide Cl assistance a leurs commettants riches ou pauvres, pauvres surtoul, s'ils connaissent les hesoins de l'arrondissement, s'ils sont aptes a defend re les intéréts locaux, sans perdre de vue loutcfois l'intérêt general, car après tout, l'intérêt general, l'intérêt national se compose des intéréts des diverses parties du pays. Enfin, dans le cas oü les candidats proposés ont déja rernpli des fonctions publiques oil un mandat électif, les électeurs, availtde leiir accorder de nou veau leur suffrage, doivent se deniander si ces can didats ont rendu des services au pays et a l'arron dissement; en un mot si l'avenir est garanti par leur passé. Lorsqu'il en est ainsi, la réélection de ces membres est un acte justifié, utile et parfois un de voir de justice et de gratitude. Ce sont ces divers points, Messieurs lesélecteurs, que nous nous proposons d'examiner avee vous au- jourd'bui. Toujours, qtiand il y a lutte,a la veille du grand jour des elections, durant cette période, comme on l'a dit, dc lièvre electorale, les divers partis s'agi- tent; cette agitation est légitimc, elle témoigne de la vitalité politique d'un peuple libre; mais tous, parfois, souvent même, ne se renferment pas dans les limites d'une agitation loyale et d'une discussion honnête. Certains partis, en pareille occurence, dénaturênt les faits et les actes posés, font naitre des craintes chimériques, dénigrent des adversaires politiques honorables, contestent avee effronterie de longs services rendus, exploilent de mesquines rancunes et de petits dissentiments locaux; en un mot, excitent des passions tnalsaines,au lieu de se préoccuper des intéréts du pays et de l'arrondisse ment. Nous ne suivrons pas un pareil exemple; notre conscience ct nos principes nous interdisent dc nous engager sur un tel terrain.et d'ailleurs, le passé l'aprouvé,la ca!omnie,le dénigrement de candidats honorables, surtout quand ils ont rendu de longs services, ne sont des armes dangereuses que pour

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 5