JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT Y I* 11 ES. 15i manche Sixième année. - N° 46. 15 Novembre 1868. B»S6BX DMItOXSRHEIT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes, PRIX iiES AiOTOfflCES ET DES RECLAMES 10 Centimes le> petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Lb tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laiasez-vous blSmer, mSis publiez votre peneèe. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, chez Félix Lambin, imp.-ab., rue de Dixmude59. On traite a forfait pour les annonces souverit reproduces. Toutes lettres ou envois d'dryent doivent etre adressé's franco au bureau, du journal. Qui nous sommes. II est de certains induslriels que les réverbères gê- nent. Alors comme ils n'osent les briser, de peur du tapage, ils les couvrent de boue. Que d'injures, que d'outrages les frères et amis ne nous ont-ils pas jetés a la tête pour nous perdre dans I'opinion publi- que III y a deux ans, nous étions des révolutionnaires, des radicaux de la pire espèce. Aujourd'hui ils cher- chent a nous représenter comme des cléricaux dégui- sés, apótres hypocrites de la liberté, mais dévoués, dans le secret de notre coeur, aux doctrines du Sylla bus. Nos lecteurs nous connaissent depuis trop long- temps pour que nous sentions le besoin de nous justi- fier de ces accusations ineptes. Le suffrage universel, la seule idéé radicale qui, depuis 1830, ait franchi leseuil de la Législature beige, nous l'avons combaltu, ils doivent s'en souvenir, avec non moins d'énergie que les doctrines insensées de l'Encyclique. Nous ne sommes done ni des radicaux ni des cléricaux et les a frères et amis perdront leur peine a broyer, l'un après l'autre, du rouge et du noir pour nous donner une couleur autre que la nótre, qui est celle du plus franc et du plus pur libéralisme. II est vrai qu'après avoir soutenu en 1863 eten 1864 la candidature de M. Vandenpeereboom, nous avons refusé de la soutenir aux élections de 1868, sans toutefois donner la main a celle de M. Yan Renynghe, qui a trouvé en nous un constant adversaire mais on peut, pensous-nous, se tenir pour bon liberal tout en repoussant la candidature de l'auteur de la circu laire sur les écoles d'adultes, du ministre qui a blOmé l'instituteur Lagage et placé le clérical M Lelièvre a la tête du libéral conseil communal de Namur. Selection de AI. Yan Merris a la Chambre. La Chambre a remis tnardi prochain la dis cussion du rapport de la commission chargêe d'examiner les pouvoirs de M. Van Merris. A l'heure oü nous écrivons ces lignes, le travail de la commission n'a pas encore paru et nous en ignorons absolument les conclusions. On sait pourtant, dès aujourd'hui, que la discussion por tera principalement sur une quinzaine de bulle tins, presque tous favorables a M. Van Renynghe et que Ie bureau électoral a cru pouvoir annuler, soit paree qu'ils contenaient des indications pré- tendument interdites par la loi, soit paree que leur contexture devait les faire considérer comme des billets marqués. Nous connaissons trop imparfaitement les faits pour discuter la légalité des décisions du bureau électoral. Mais il nous est impossible de ne pas faire remarquer que si la loi nouvelle doit ètre iüterprétée dans l'esprit êtroit qui semble avoir présidé a ces décisions, loin d'aösurer davantage la siucérité des élections, elle 1'aura diminuée, en réalité, en autorisant les bureaux annuler les bulletins sous les plus futiles prétextes. La loi nouvelle est aussi bonne qu'on a pu la faire, mais elle est déja bien assez rigoureuse par elle-même sans que Ton ajoute encore a sa ri gueur par une interprétation restrictive qui sous prétexte de garantir l'entière sincéritê du scrutin, aboutirait priver de leur droit de vote une foule de citoyens parfaitement libres et indé- pendants. On nous a cité des bulletins annulés paree qu'ils portaient les noms des reprèsentants sor- tants unis par une accolade, et cela par Ia raison que cette accolade constitue une marque qui ren- dait ces bulletins reconnaissables. Eh bien, nous le demandons tous les hommes de bonne foi une fois lancé dans cette voie, oü s'arrêtera l'arbitraire des bureaux? Car si une accolade peut ètre considérée comme une marque, un point omis sur l'i ou un accent négligé ne seront pas moins suspects, et il faudra annuler le vote d'un électeur paree qu'il aura omis de mettre un accent aigu sur le nom de M. Béke ou un point sur l'i de celui de M. Van Merris, c'est-è-dire que, sous prétexte d'empècher la fraude, on aura créé le plus épouvantable arbitraire et que les bureaux décideront, en maitres absolus, du sort de l'élection. La Chambre est la, nous dira-t-on, pour con- -tróler les opérations du bureau. Nous ne disons pas autre chose uous-mêmes, et nous espérons bien qu'elle saura accomplir son devoir en dehors de toutes les suggestions au moyen desquelles ou cherche a égarer son jugement. SOMMATIOH. M. Vandenpeereboom n'est pas trés rassuré, parait-il, sur le résultat de la discussion qui va s'ouvrir mardi prochain. II nous revient de Bruxel- les que notre excellent représentant, trés ému du tapage qui se fait autour du nom de M. Van Merris, assiège ses collègues de ses sollicitations en faveur de son filleul, qu'il déclare, sur son honneur personnel, lb plus honnètb et le plus galant horame du monde. Nous comprenons l'émoi de M. le ministre d'Etat. Au point oü les choses en sont arrivées, rannulatiou de lelection de M. Van Merris serait pour lui-même un échec totit aussi grave que pour le candidat qu'il a tenü sur les fonds baptismaui. Plus grave peut-être car s'il est naturel que M. Vaü Merris, attaqué dans ses mceurs, comme il le dit lui-même, ait pensé solliciter du corps électoral un verdict d'absolutibn, on s'explique moins qu'un homme dafis la position de M. Van denpeereboom ait cru pouvoir assorier le sort de son élection a celui d'üii céndidat dont l'honneur, de son propre aveu, a besoin d'une telle attesta tion. Nous admettons done fort bien que M. Vaü- denpeerebóom se mettë en quatre póuë sauver són filleul de l'ostracisme qui le menace mais il voudra bien admettre aussi que nous relevions les petites erreurs qu'il lui arrive de commettre dans les conversations qu'il échange avec ses collègues de la Chambre au sujet des attaques dirigées contre M. Van Merris. M. Vandenpeereboom affirme ses collègues que ces attaques out une origine cléricale, que ce sont les cléricaux qui, les premiers, ont répandu ces calomnies infümes dans le but de punir M. Van Merris d'avoir trompé leurs espérances en accep tant une candidature libérale pour le Conseil pro vincial. Nous en sommes bien füchés pour le parrain de M. Van Merris, mais ses souvenirs le servent mal. Ce ne sont pas les cléricaux, mais bien ses propres amis, les libéraux de Poperinghe, qui ont ouvert la campagne contre son filleul, en 1860, quand M. Van Merris con^ut, pour la première fois, le projet de solliciter le mandat de conseiller pro vincial. Et quand nous affirmons que ces bruits ont été propagês tout d'abord par les propres amis de M. Vandenpeereboom, nous n'avatiQons rien que nous ne soyons en mesure de prouver immédiate- ment. Que M. Van Merris nous fasse savoir qu'il ne nous poursuivra pas du chef de reproduction de ces calomnies et nous nous engageons a publier l'instunt même les articles des journaux libéraux de l'époque ou sa vie privée est attaquée sous un voile des plus transparents, avec une virulence et une grossièreté de langage qui n'a jamais été éga- lée, depuis, par ses plus cruels adversaires. Pas de subterfuge, pas de faux-fuyant. Nous attondons l'autorisation de M. Van Merris, et, s'il nous la donne, dès dimanche prochain, nous tiendrons notre promesse. Est-ce entendu, M.Van denpeereboom Que si M. Van Merris garde le silence, MM. les reprèsentants a qui M. Vandenpeere boom raconte sa petite histoire sauront désormais a quoi s'en tenir sur la conspiration cléricale dont son filleul serait prétendument la victime. Ils sau-

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1