JOURNAL D'ÏPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Dimanche Sixième année. - N° 51. 20 Décembre 1868 Le tout payable d'avance. PH1X II'AIÏOSSEMEIIT POUR LA BELGIQUE S francs par an; 4. fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes PRIX DES Al»OSCES ET DES RECLAMES 10 Centimes Ia petite h'gne. Corps du Journal, 30 centimes. Poraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous biamer, mais publier votre peneèe. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalchez Félix Lambin, imp.-ab., rue de üixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal. AVIS. Tous les n°' de 1 'Opinion destinés a nos abon- nés des communes rurales sont mis a la Poste le samedi soir avant le départ du dernier train de Bruxelles, afin qu'ils puissent, étre distribués le lendemain matin par les facteurs. Cependant de fréquentes irrégularités se produisent. Nous cite rons notamment des communes relevant du bu reau de poste de Poperinghe dans lesquelles, de- puis trois semaines, 1 'Opinion n'a été distribuée que le luridi matin. Nous prévenons la personne coupable de cette négligence que nous la connais- sons et que si eet abus ne cesse pas immédiate- ment, nous allons porter plainte qui de droit. Nous prions instarament nos abonnés qui au- raient a se plaindre de quelque irrégularité dans la réception de leur journal de nous en avertir aussitót en nous adressant la bande. Nous pren- drons les mesures nécessaires pour faire droit leurs réclamations. La Cliambre a mis fin a la discussion soulevée par Ia pêtitiori des journalistes cathoiiques en adoptant l'ordre du jour pur et simple proposé par la commission. Nous ne voudrions pas nous charger de dé- fendre, au point de vue de la jurisprudence ac- tuelle, les théories juridiques exposées par les pétitionnaires. II se peut que Ia pratique et même, si l'on veut, la loi autorisent en matière de presse les visites domiciliates, les saisies, les arrestations préventives, tout, comme en matière ordinaire. Mais une question plus haute que celle de la légalité des procédés du parquet de Courtrai do- mine tout le débat. C'est celle de la criminalité même des articles poursuivis. L'Etoile beige et 1Indépendance déclarent de rechef, après avoir eutendu les explications de M. le ministre de la Justice, qu'elles nesauraient voir, dans les articles publiés par le Jaer dertig, une provocation directe aux incendies commis a St-Génois. Nous sommes entièrement de l'avis de ces deux journaux. Oui, c'est, pour nous, une conviction inébran- lable, le clergé et la presse clèricale sont morale- ment responsables des incendies qui ont désolé cette malheureuse commune. Oui, c'est le clergé, par ses sermons enflammés, et la presse clèricale, par sa polémique haineuse et violente, qui ont excité le fanatisme de ces populations arriérées au point de les rendre criminelles. Mais la provoca tion directe, la seule que la loi punisse, n'existe pas et nous défions le gouvernement de trouver dans notre Flandre douze jurés pour affirmer le contraire. II nous en coüte de le dire, mais le procés di- rigé contre le Jaer dertig nous apparait comme un procés de tendance plein de dangers pour la liberté de la presse, et le Progrès lui mème ne saurait en disconvenir. II y a tel de ses articles sur l'avidité et l'insatiable ambition des Jésuites qui, tout aussi bien que ceux du Jaer dertig, aurait pu donner lieu des poursuites, s'il avait été immédiatement suivi du pillage de l'un ou l'autre de leurs colléges. Et pourtant personne ne croira jamais qu'il soit entrê dans la pensée du rédacteur du Progrès de pousser au pillage des Jésuites. Une fois lancé sur la pente de la complicité morale, le zèle des par quets n'a plus de bornes et le plus odieux arbi traire succède aux garanties de la loi qui sont la sauvegarde de la liberté. C'est quoi la presse beige doit songer si elle ne veut pas qu'on lui ap plique bientót, a elle aussi, la législation sur les manoeuvres A l'intérieur. Nous signalons de nouveau qui de droit le mauvais état du pavè qui mène la station du chemin de fer. Les trottoirs eux-mèmes sont pleins de dépressions du sol qui forment autant de flaques d'eau. Impossible d'y passer le soir sans étre crotté jusqu'aux genoux. Nous ne comprenons pas la dépiorable persistance que l'on met a ne vouloir rien faire quand il suffirait d'une journée de travail pour relever les places les plus mau- vaises. Puisque nous parions de trottoirs, nous son geons ceux de la ville qui, quoique construits depuis fort peu de temps, sont déja en bien mauvais état. Le sable a disparu et les pavés isolés ne sont plus maintenus, aussi beaucoup sont-iIs enfoncés et a demi retournés dans le sol; nous citerons comme un des plus mauvais en- droits que nous ayons remarqués, l'angle de junc tion des rues au Beurre et du Temple. Dés le printemps prochain il faudra faire des réparations aux trottoirs si on ne veut pas les voir bientót aussi mauvais que nos rues. Et voila pourtant comme les travaux s'exécutent a Ypres, voila la belle oeuvre pour laquelle on a imposé aux habi tants de si lourds sacrifices Pendant que uous sommes sur le chapitre des travaux publics, nous devons des félicitations l'échevin qui les dirige pour la célérité qu'il im- prime ces travaux. On comprend bien que nous ne voulons parler ici ni du nouveau local des Pompiers oü l'on a recommencé jusqu'a trois fois Ie mème ouvrage, ni des changements grotesques a l'entrée de l'Hótel-de-Ville. II s'agit de la rue du Séminaire oü, selon l'usage antique et solen nel, il y avait dégorger des égoüts, réparer des conduits d'eau qui depuis longtemps ne peuvent plus étre réparés. Mais que deviendraient nos administrateurs, grands dieux? s'ils n'avaient plus pour les occuper ce nouveau travail de Sysiphe? Bref, les pavés furent enlevés, des tranchées creu- sées et pendant trois semaines la rue du Sémi naire qui sert de communication directe entre divers marchés et est le samedi l'une des plus fréquentées de la ville, fut barricadée. Pendant ces trois semaines que les passants étaient forcés de faire un grand détour, M. l'échevin des tra vaux publics faisait apparemment des études hy- drographiques. Puisse-t il du moins avoir retiré quelque chose de ses études! Nous comprendrions alors que l'intérêt public fut sacrifié aux lumières transcendantes des hauts personnages et nous serions consolés. Nous publioos aujourd'hui le nouveau tableau des heures du chemin de fer en vigueur depuis Ie 14. La nouvelle ligne de Courtrai Denderleeuw y figure. Nous nous abstenons de réflexions jus- qu'au jour oü l'expérience nous aura édifiés cora- plétement. Mais autant qu'il est permis d'en juger première vue, nous nous demandons quels avan- tages apporte aux voyageurs cette nouvelle ligne dont on a d'avance escompté les bienfaits a grand bruit? Aujourd'hui comme hier nous mettons plus de quatre heures pour nous rendre d'Fpres Bruxelles ainsi, par exemple, partant de la première de ces villes a 5 h. du soir, nous arri- verons Bruxelles a 9 h. 15 m. Le temps que nous pourrions gagner sur la distance nous le perdons dans la station de Denderleeuw h attendre le train de l'Etat. Oü est l'avantage II n'y en aura pas aussi longtemps que la Société générale d'exploitation ne se sera pas entendue avec celle qui exploite la ligne de Gand par Alost dans le but d'organiser quelques trains directs de Poperinghe a Bruxelles ne s'arrêtant qu'aux principales sta tions. N'y en eut-il qu'un seul par jour, et certes ce n'est pas trop demander, ce serait déja un trés grand avantage. x

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L’Opinion (1863-1873) | 1868 | | pagina 1