JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT YPRES, Dimanche Septième année. N0 4. 24 Janvier 1869. Le tout payable d'avance. PK1X POUR LA BELGIQUG 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie porl en sus. Un Numéro 25 Centimes PRIX DES AAI CES ET DES RECLAM i 10 Centimes Ir petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous bl&mer, mais publiez votre pensèe. On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalchez Félix Lambin, imp. -db., rue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toules lettres ou envois d'aryent doivent étre adressés franco au bureau du journal. HOKT DC PRINCE UOYAE. Le Prince royal est mort, avant-hier, une heure du matin. Ni les ressources de la nature, si nombreuses, si puissantes chez l'enfant, ni les efforts de la science n'ont pu triompber de la ma- ladie terrible qui vient de le conduire au tombeau, après huit mois d'horribles souffrances supportées avec une force d'ème et une résignation tout a fail viriles. La Beigique n'a rien a redouter pour elle-même de rimmense malheur qui vient de frapper la Fa milie royale. Son /existence, consacrée par des traités qui sont detenus Ie fondement le plus so lide de l'équilibre européen, ne sera nullement mise en peril, et elte le sait bien, par le coup fatal qui enlève a ses espérances l'unique héritier direct de la dynastie. Mais son affliction, pour être dé- sintéressée, n'en sera que plus sincère. Puisse-t- elle apporter quelqu'allégement a la douleur de nos bien-aimés souverains La discussion des affaires de St-Génois a fourni M. le ministre de la Justice une occasion nou velle de mettre en relief les éminentes qualités oratoires, auxquelles, les premiers, nous rendons un sincère hommage. M Bara a sévèrement fus- tigè et habillé de la bonne fa$on eet outrecuidant écolier, maltre Reynaert, qui nasi lie avec force soubresauts préalablement étudiés devant sou miroir et un accent désopilant, des arlequi- nades dignes de la meilleure discipline du doux et révérend père Commynes. C'est bien fait. Chemin faisant, et, entre deux liorions, M. le ministre a tracé, de main de maitre, l'histoire du parti clérical, son róle néfaste, ses tendances, son but, ses moyens. La chileureuse péroraison de la harangue ministérieile est surtout frappante de vérilé; mais, M. Ie ministre nous permettra- t il de lui rappeler le vers du poëte La foi qui n'agit pas, esl-ce une foi sincère Quoiil existe en Beigique une association de démolisseurs, un parti anti-national, anti-social, anti-constitutionnel, un parti qui est la négation de tout progrès, uri parti qui, sous le masque de la liberté et de par le Syllabus, est rivé corps et óme au despotisme le parti de l'iiypocrisie, de la violence, du jésuitisme ce parti pèse sur lu nation, il étend sou joug de fer sur la conscience et les intelligences, son enseignement l'ausse et confond les notions du juste et de l'injuste sa doctrine politique est l'abrulissement universe!, ses moyens le privilége avec sou cortége d'exac- tions, i'anéantissement de la pensée, l'incendie, Ie chevalet, la torture et l'échafaud son but su prème, jeter l'humanité, humiliée, dégradée, in- consciente, aux pieds deLoyaia! Or, légalement, constitutionnellement, avec un peu de courage, un peu d'énergie, un peu de logique, un peu de respect pour le principe qui vous a porté au pou- voir, ce parti, vous pouvez l'anéantir. Et non- seulement vous le tolérez, mais vous êtes pour lui prodigue d'ir.dulgence, de faveurs et de pro tection, et c'est avec les trésors de la nation qu'il accomplit l'oeuvre de destruction morale que vous flétrissez en paroles indignées du haut de la tri bune Des évêques logés dans des palais, rentés avec l'obole du Gontribuable, une armée de calomniateurs soldés avec l'argent des catomniés, I'exemption du service militaire pour qui se des tine a outrager la nation, ses moeurs et sa poli tique l'armée condamnée au róle dégradant de faire cortége aux excellences mitrées et forcée de présenter les armes au prélat qui, dans ses man dements, insulte effrontément la conscience pu- blique l'enseignement et la morale donnés en pèture Marignat, l'enface jetée dans ce creuset l'intelligence, l'instruction, l'avenir, livrées a de pareilies mains, est-ce assez de folie Quand M. le ministre évoque la tribune Ie spectre clérical, il nous fait un peu l'effet de ce médecin qui détaille savamment tous les caractères d'une maladie mortelle et qui, au lieu d'administrer les remèdes indiqués.se borne d'innocents palliatifs. Le malade ne s'en porte pas raieux, mais le médecin a fait montre de science et d'érudi- tion. Le pays libéral, qui confie ses raalades aux docteurs des écoles d'adultes, des Lagache et des candidatures que l'on sait, a-t-il bien le droit de se plaiudre!... Tu l'as voulu, George Dan- din Croquignoles. Sur cette honnète et libérale terre de Bei gique, la désertion du drapeau, la trahison poli tique, impriment au front du trausfuge un hon- teux et iueffacable stigmate Chez le Peau-Rouge les volte-faces sont ré- compensées par des magistratures de-paix Evidemment, une conscience en caout-chouc et une intelligence hauteur de cette conscience, offrent les plus précieuses garanties aux jusli- ciables. Elles rendent plus éclatante l'auréole qui couroane le front du magistrat et augmenteut sensiblement le respect et la confiance que son caractère inspire. Voila ce qui fait la supériorité des Peaux- Rouges Calino trouve un jour un soir serait plus couleur historique l'idole de son óme en conversation intime avec Cupidon, déguisé en tambour-major de la plus belle venue. Ah! cette fois, lamente le pauvre orné, cette fois tu ne nieras pas... j'ai des preuves Des preuves, des preuves, mon loulou adoré, qu'est-ce que $a prouve, des preuves? De l'alcóve, cette scène contemporaine du déluge et de tous les temps, vient d'ètre trans- portée sur les planches de la haute politique. L'Association libérale de Charleroi exhume de sa tombe le souvenir du Congrès, et rappelle en termes dignes et modérés, au Ministère et sa majorité, les promesses et les engagements de 1846. Cette évocation donne fort désagréa- blement sur les nerfs de I'Echo du Parlement, mais au lieu de se voiler la face, de courber le front, l'officieux organe campe comme la biche de Calino Des promesses, ricane-t-il, des pro messes?... Mais a quoi, diable cela engage— t-il Le docteur Purgon. Aprés les réflexions contenues dans notre ar ticle de dimanche dernier sur les procédés odieux de quelques faiseurs dont la sinistre influence s'appesantit sur toutes choses dans notre ville et dans l'arrondissement, même sur les sociétés par- ticulières, nous nous attendions a quelque réfu- tation, tout au moins a quelque essai d'expbca- tion de la part du Progrès. Au besoin, quelques bonnes injures nous auraieut satisfaits. Héias rien. Decadence compléteLe vocabulaire pois- sard est épuisé et le style du charretier, après s être longtemps trainé dans le ruisseau, tombe aujourd hui dans l'égoüt. Qu'on en juge par ce petit échantillon Afia de rendre taut soit peu inteliigibles les invectives que notre organe radical lance contre certaines personnes de notre vilie, nous crayons de voir faire connaitre que la Sociélé de la Concorde vient de FURGER son comité. Le dimanche, 10 janvier 1869, en effet, a eu lieu l'assemblée générale pour le renouvellement de son comité. Les membres sortanls étaieni- MM. VanJen liogacrde Theodore; Duval Ives, Gapron Jules. Ont élé elus pour uu nouveau lerme de quatre

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L’Opinion (1863-1873) | 1869 | | pagina 1